Cette fois ça y est. Un record vieux de 94 ans est tombé à Genève. 39,7° ont été enregistrés à l’aéroport de Cointrin. Après une semaine de canicule la masse d’air venue d’Afrique a atteint son maximum pour notre ville.
Cette semaine de canicule rappelle celle, aussi précoce et très forte, du 23 juin au 7 juillet 1952. Il semblerait qu'avec 38,8° hier, le record de Bâle soit aussi tombé. Je suis perplexe : je lis dans des archives qu'il faisait 39° le 7 juillet 1952. Malgré ces records on n'a pas égalé la grande canicule de 1947, en durée et en ampleur.
Les conditions du record d'hier étaient réunies. Le sol était chauffé et sec – les dernières précipitations importantes datent du 8 juin. Le flux brûlant de sud-ouest tirait ses dernières cartouches. Un vent fort s’est levé devant le front frais arrivant du nord-ouest. Ce vent véhiculait un concentré d’air encore très sec et chaud.
L’air sec est plus dense que l’air humide. Poussé par le front et « plaqué au sol » par une grosse cellule orageuse sur le Jura il s’est trouvé comprimé, ce qui a eu pour effet d’augmenter encore sa densité et sa température. Vers 15 heures on sentait bien ce vent très chaud et sec.
On peut voir la cellule orageuse sur l’image 1 ( cliquer pour agrandir ). Elle s’est formée en fin de matinée. La température à Versoix était, vers 11 heures, de seulement 34° ( image 2 ). Une heure plus tard elle atteignait presque 39° ( image 3 ). Une augmentation très rapide liée à cette cellule, comme cela arrive avant un orage. Vers 15 heures, la cellule partie vers le nord-est, la température est descendue de 4° ( image 4 ).
C’est donc un épisode localisé et court qui a permis de faire tomber le record de 1921, dans un contexte de canicule sur un sol très chaud, à l'avant d'un front et sous la pression d'une masse orageuse.
Le site de la télévision suisse romande annonce en gros titre qu’il n’a jamais fait aussi chaud ( image 5 ). Jamais ? Jamais depuis le début des relevés. Cela va sans dire. Mais c'est tellement mieux en le disant. Encore l’inflation du langage dont je parle dans mon précédent billet.
Quelles étaient les températures pendant les étés de l’optimum climatique médiéval ? Ou pendant l’optimum de l’holocène ? Peut-être bien plus élevées qu’hier. Et n’oublions pas cette étude de chercheurs bernois sur la canicule de 1540 :
« On croyait jusqu'ici que l'été le plus chaud qu'ait connu la Suisse était celui de 2003. Tout faux! Celui de 1540 était 10 fois pire. C'est une étude de chercheurs bernois et européens qui l’affirme, citée l’an dernier par la journaliste Christine Talos.
Imaginez une pareille météo: 11 mois sans pluie, un mercure qui franchit régulièrement la barre des 40 degrés, des chaleurs printanières en décembre, des cultures grillées par le soleil et la sécheresse... Une vision d'horreur brandie par des experts pour préfigurer les conséquences du réchauffement climatique? Pas du tout. C'est le climat qu'ont connu la Suisse et l'Europe durant l'année 1540.
C'est du moins ce qu'affirment deux chercheurs bernois,Christian Pfister et Olivier Wetter, du Centre Oeschger pour la recherche sur les changements climatiques de l'Université de Berne, dans un papier publié sur le portail online «Climatic Change». Une étude réalisée conjointement par une trentaine d'experts de toute l'Europe et évoquée par le quotidien alémanique Blick sur son site internet. »
Il est parfois utile de consulter les archives. La tranche de 30 ans qui sert de référence absolue aux politiciens-climatologues du Giec ne devrait pas aboutir à une vision apocalyptique du futur. Le modernisme se fonde sur l'immédiat, délaissant la force stabilisatrice de la mémoire. Actuellement le rattrapage climatique commencé après le petit âge glaciaire continue.
Aujourd’hui nous devrions en principe perdre une dizaine de degrés, jusqu’au prochain coup de chaud prévu en fin de semaine. 22° prévus aujourd’hui, 23° demain.
À cinq heures ce matin il souffle un air frais. Le ciel est couvert de nuages peu menaçants. Quel délice ! De quoi respirer après une semaine de canicule. Ou se plaindre de la fraîcheur…
Images: infoclimat.fr, météo-Genève, rts.
Commentaires
"À cinq heures ce matin il souffle un air frais." Et ainsi le "réchauffement climatique (TM)" s'est avéré de courte durée, le temps d'une constellation anti-cyclonique particulière. Pourtant, le taux de CO2, lui, n'a pas changé depuis hier. Ce phénomène s'appelle communément "le temps" ou "la météo". Pas besoin d'en faire un fromage et de rassembler des dizaines de milliers "d’experts" de partout dans le monde à Paris cet automne pour en débattre.
"Un record vieux de 94 ans est tombé à Genève. 39,7° ont été enregistrés à l’aéroport de Cointrin." Et il y en a d'autres records qui ont été battus depuis 1921: la surface goudronnée des routes autour de l'aéroport, la surface des pistes qui ont remplacées la surface d'herbe et d'arbres, la densité de béton sous forme de bâtiments, le nombre et la taille des avions qui émettent de l'air chaud (pas loin de 1000C) par leurs réacteurs.
Hier, en plein soleil, on pouvait facilement se promener pieds nus sur du gazon, mais impossible de traverser une route pieds nus. Même après le coucher du soleil, on pouvait encore sentir la chaleur stockée dans le bitume.
Ce phénomène de réchauffement dans les régions urbaines est connu sous le nom de Urban Island Effect. Les stations de mesure, qui, il y a encore 20 ans, se trouvaient à l'écart de toute construction solide sur des emplacements engazonnés, sont aujourd'hui entourées par du béton et du bitume. Réchauffement anthropogène? Oui, mais le CO2 n'y est pas pour grand-chose.
Merci pour ces détails, Ben.
Cela m'a inspiré pour développer le thème de l'Urbain Island Effect dans mon nouveau billet.
coucou Homme Libre,
bah dites c'est quoi ct'histoire,pas trop chrüterchraft la Suisse,;)))!!!bizzzouxxx!!!
Coucou Sarah,
Faut pas croire tout ce que dit la pub... ;-)))
Bizzzouxxx à la fraîche !!!
Ce que vous avez répondu à Sarah est exact ,dommage que nombre d'ONG qui cherchent à s'ingérer dans la vie privés des gens ne l'ait pas encore compris bien que très souvent on ne sait pas qui se cache réellement derrière une Pub
Des arrivistes trop technocrates et qui n'ont que graphiques et statistiques en tête et qui se jouent des émotions qu'ils arrivent à créer chez certains par la simple manipulation mentale grâce à de savants mots
Quand à observe la météo je ne puis que vous donner raison c'est fascinant et analyser les comportements des gens et animaux pour prévoir ce qui arrivera ou tout changement de temps l'est tout autant
Lovejoie,
il y aura encore beaucoup à dire. Mais pour aujourd'hui pause et autre sujet.
:-)
Vous avez raison Hommelibre il est vrai cependant que les femmes ne sont jamais aussi dissertes surtout dans les buanderies que lorsqu'il va pleuvoir
Les humains sont de vrais baromètres
très belle soirée