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Météo : la « température ressentie » ou l’inflation du sens

La notion de température ressentie a été introduite en France en 2008. Elle existait déjà aux Etats-Unis. Elle est en général évoquée pendant la saison d’hiver mais on trouve son équivalent en été : l’indice humidex.

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A l’origine cet indice servait à alerter les habitants d’Amérique du nord sur les risques encourus lors de grands froids. A -15°, si le blizzard souffle, nous perdons de la chaleur comme s’il faisait plus froid ( image 1, cliquer pour l'agrandir ).

 

La raison en est simple : le vent refroidit parce qu’il exige plus d’énergie pour maintenir notre température corporelle stable. Tout le monde sait qu’en soufflant sur une boisson chaude elle perd quelques degrés. C’est une question de flux thermique. Une expérience simple permet de s’en rendre compte par soi-même. 

 

« Vous avez déjà certainement fait l’expérience qui consiste à toucher d’une main un morceau de bois et de l’autre un morceau de métal. Le métal paraît beaucoup plus froid que le bois ! Et pourtant ils sont bien tous les deux à la même température, celle de la pièce où vous vous trouvez.

 

Ce qui provoque la sensation de froid, ça n’est pas la température, c’est le flux thermique ! Le flux thermique, c’est la quantité de chaleur qui passe à travers la surface de votre peau pour en sortir (ou parfois y entrer). Comme le métal conduit mieux la chaleur que le bois, quand vous touchez du métal à 20 degrés, il y a beaucoup plus de chaleur qui vous quitte que quand vous touchez du bois à 20 degrés. D’où la sensation de froid plus importante. »

 

La température est la même, avec ou sans vent. Mais comme ce dernier nous oblige à produire plus de chaleur afin d’éviter l’hypothermie, nous percevons une sensation accentuée de froid. Ce ressenti n’a pas de valeur objective. Il est fonction de notre habillement, de la surface du corps protégée, de l’âge et du métabolisme. La « température ressentie » n’est en réalité pas une température ni une valeur chiffrable. C’est un calcul empirique. Avec ou sans vent la température à l’ombre est la même partout dans un lieu donné. Seuls l’ensoleillement ou les radiations dues au chauffage urbain peuvent engendrer quelques différences.

 

 

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L’indice humidex est basé sur les paramètres de température et d’humidité. C’est toujours une question de flux thermique. Quand il fait chaud le corps évacue sa chaleur par la respiration et la transpiration. Si l’air chaud est sec nous perdons notre humidité, vaporisée dans l'air environnant. Si l’air est déjà saturé d’humidité notre évaporation est freinée. Par exemple à 100% d’humidité dans l’air notre sueur reste sur notre peau faute de différentiel. Il fait moite et nous collons. Nous n’évacuons plus suffisamment notre chaleur interne. Nous avons l’impression subjective qu’il fait plus chaud. 

 

Une chaleur sèche, éventuellement accompagnée de vent, permet de transpirer plus efficacement. Nous souffrons moins de la chaleur sèche que de la chaleur humide. Cet indice humidex est une tentative de quantifier cette différence. Le tableau 2 ci-dessus en donne les valeurs. Par exemple quand il fait 33° et 44% d’humidité, comme ce jour à Genève, nous ressentons autant de chaleur que s’il faisait 40° dans un air sec.

 

Mais encore une fois la vraie température est bien celle de l’air. Notre ressenti n’a aucune valeur objective. Par exemple, au Nigéria le taux d’humidité de l’air est proche de 90% et la température maximale est d’environ 28°. La température ressentie serait de 42°. Mais il fait bien 28°. 

 

 

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Quelle est l’utilité de la notion de « température ressentie » ? Elle est essentiellement préventive. Pour le froid elle indique de se couvrir davantage. Pour le chaud, d’éviter certaines activités – l’humidité de l’air provoquant plus de fatigue dans l’organisme.

 

Mais retenons surtout qu’elle n’a pas de valeur réelle et qu’elle n’indique en aucune manière une aggravation de la température ambiante. Celle-ci reste la même si elle est relevée sous abri. Notre corps ne dispose pas de capteurs pour évaluer précisément la température. Dire que nous ressentons une température autre que celle des relevés n’a pas de sens. Nous ne ressentons que l’effet des flux thermiques, sans pouvoir les quantifier.

 

Je crains que certains offices météorologiques n’utilisent cet indice pour gonfler les chiffres extrêmes. Il faut impressionner les populations et leur faire peur pour vendre le catastrophisme climatique. Une manière subliminale de maintenir la ( haute ) pression.

 

 

Actu

 

En image 3, la situation météo ( source : infoclimat.fr ). On voit l'arrivée d'air plus frais depuis le nord-ouest, et les nuages de traîne typiques sur l'océan. A Nantes il ne fait plus que 20°.

 

 

 

Archives

 

Pour mémoire, les températures de l’année 1923 :

 

Le 26 mars, 24° à Paris.

Le 5 mai : 33° à Strasbourg, 37° à Biarritz.

Canicule du 5 au 15 juillet, 38° à Rouen, 40,5° à Lemay dans les Deux-Sèvres.

Canicule encore du 5 au 15 août. Le 8 août on relevait 44° près de Toulouse, record du XXe siècle en France. Et le 9 novembre, neige à Toulouse.

 

 

Ô Toulouse…

 

 

 

 

Et ici une intéressante animation sur les vents des heures à venir, extraite de ce site. On voit le courant d'ouest se rétablir et la zone de canicule s'évacuer vers le sud-est :

 



 

Catégories : Environnement-Climat, Météo 7 commentaires

Commentaires

  • "Pour le chaud, d’éviter certaines activités – l’humidité de l’air provoquant plus de fatigue dans l’organisme." est contradictoire avec ceci : "Mais retenons surtout qu’elle n’a pas de valeur réelle". Plus de fatigue est aussi une valeur réelle. Sauf qu'on parle du ressenti.
    L'effet est plus important pour le froid, en particulier pour les alpinistes. vous ne ferez pas la même course par -10° s'il y a du vent ou non...
    Je ne vois aucun rapport avec le réchauffisme...

  • Contradiction en apparence seulement. La température n'est pas plus élevée mais l'humidité de l'air freine notre refroidissement et la quantité d'oxygène absorbé à chaque respiration (s'il y a plus d'eau dans l'air, il y a moins d'oxygène). Respirer moins d'oxygène diminue notre énergie et fatigue le coeur qui, pour le même effort, doit pomper davantage.

    Donc la température est la même mais on fera moins d'efforts par chaleur sèche que par chaleur humide.

  • Oups, correction: "...moins d'efforts par chaleur humide que par chaleur sèche".

  • Une expérience réalisée à l'aide d'un hygromètre me montre que pour une température de 30° avec 60% d'humidité ce n'est pas une sensation de chaleur intense mais une sensation de fraîcheur.

    A 20° et 80% d'humidité c'est une sensation de froid garantie.

    Mais qu'en est t'il dehors?Est ce différent?

  • La chaleur sèche fait transpirer d'avantage que la chaleur humide en l'absence de vent.

    Un faible taux d'hygrométrie dans l'air n'est supportable qu'avec un vent frais du NORD,d'EST, d'OUEST et non un vent chaud du SUD.

  • La grille de l’humidex est incohérente. Il est évident au delà de 80% d'humidité il va probablement pleuvoir,il peut même avoir le déluge.

    La grille suppose un temps ensoleillé quelque soit le taux d'hygrométrie.Ce qui est quasiment impossible.

    La couverture nuageuse va atténuer fortement le rayonnement solaire.Les rayons infrarouges donnent vraiment chaud.

  • "Donc la température est la même mais on fera moins d'efforts par chaleur sèche que par chaleur humide."

    Y aurait-il un soupçon de racisme sournois là dessous ? :-)

    Joyeux Noël !

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