J’aime bien Rama Yade. Je l’ai déjà écrit. Et je l’aime encore plus quand elle semble découvrir le monde réel. Elle peut même dire de grosses bêtises, ce qui est un bon point. Et elle ne s’en prive pas.
Depuis qu’elle est devenue récemment féministe a écrit une Anthologie regrettable du machisme en politique. Je la soupçonne quand-même d’opportunisme sur ce coup. Sentant 2017 approcher et un possible changement de majorité en France, elle se place ou se rappelle au bon souvenir des français.
Que dit-elle dans l’extrait de l’interview cité ci-dessous ? Que les femmes politiques sont des hommes comme les autres. Plutôt que de se tenir la main elles entrent en compétition et sont prêtes à tout pour éliminer leurs adversaires.
Elle découvre cela seulement maintenant ? De tout temps les femmes se sont battues pour éliminer des adversaires. En politique pour celles qui en ont fait dans les siècles ou les millénaires précédents, ou dans les relations de couple, par exemple. Et j’imagine que la maraîchère qui vous vend ses belles tomates avec le sourire et l’accent du midi aura d'abord tenté de prendre la meilleure place sur le marché.
Les crêpages de chignons autour des lavoirs étaient bien connus au XIXe siècle :
« Le domaine de l’épouse s’étend aux alentours de sa maison. C’est pourquoi elle a une part très active dans les querelles de voisinage. Le lavoir est un espace spécifiquement féminin, où les femmes bavardent, médisent et parfois se battent. Au bourg de Juigné, l’épouse d’un laboureur reproche à ses voisins leur mauvaise utilisation de son four à pain, en présence du mari passif. Les femmes sont aussi les protagonistes des querelles autour des puits et fontaines. »
Pour quelle raison les femmes se tiendraient-elles la main ? Parce qu’elles seraient supposées faire de la politique différemment ? Au nom de quoi ? D'un nouvel essentialisme ? D'un autre stéréotype ? Les appartenances politiques, les enjeux, le besoin de briller individuellement, impliquent des différences que la seule « solidarité féminine » ne saurait effacer. On ne voit pas Ségolène Royal et Marine Le Pen défiler main dans la main au nom d’une quelconque cause féminine. Elles ne le feraient qu’en situation extrême, comme les hommes. Sauf quand leur caractère les conduit naturellement à la collaboration plus qu’à la compétition. Mais Ségolène, Marine et tant d’autres, sont des compétitrices. Il n’y a pas de mal à cela. Une part de compétition est nécessaire.
Les femmes connaissent la compétition. Leur arrivée en grand nombre en politique n’est pas synonyme d’une révolution des méthodes, seulement d’un élargissement des champs traditionnellement dévolus aux hommes et aux femmes.
Rama Yade se réveille. Est-elle machiste elle aussi ? Pourquoi pas. Valoriser ses qualités masculines n'est pas une opprobre à mes yeux. A moins qu’elle ne se place comme potentiellement « autre » et qu’elle rejoue l’antienne habituelle de la politique française : avec moi ce sera différent. Pourtant, et malgré toute la sympathie que j’éprouve pour elle, je ne doute pas qu’elle puisse être une tueuse comme les autres.
Je ne lui en fais pas le reproche. Si tu ne veux pas gagner, il ne faut pas aller au combat.
Rama Yade : «Plus les femmes politiques... par libezap
Commentaires
Rama Yade, ou comment faire d'une pierre deux coups.
Une femme de couleur, voila de quoi faire pâlir les américains ... qui s'interrogent ... après Barack Hussein Obama, Hillary Rodham Clinton ?
Rama Yade : « Les femmes politiques sont des hommes comme les autres »
Il serait intéressant de faire une recherche sur les raisons pour lesquelles nos sociétés se sont éloignées des modèles matriarcaux.
Il semblerait que l'exercice du pouvoir par les femmes soit beaucoup plus violent et loin des compromis qui deviennent la règle des sociétés dites civilisées.
les femmes en politiques ne feront pas mieux que les hommes. La plupart des hommes politiques aujourd'hui "se chient dessus" c'est l'expression employé par un homme politique. Tout les hommes en politique ne sont pas excellent chez les femmes c'est pareil. On peut dire simplement que le fait d'augmenter le nombre de femme dans les postes politiques a conduit a des changements au niveau d'organisation et de prise de décision mais il ne faut pas oublier que les règles en matières social depuis quelques années se sont elles qui les font, elles donc une part de responsabilité. Maintenant je pense que la compétition sa peut pas le faire de mal.La plupart d'entre elles se définissent comme féministe la première chose quelles font c'est "sanctuarisé" (le discours on le connait) si sa peut les changer je sais je rêve.