Différentes observations montrent que la fonte des glaciers suisses continue. Et dans le même temps on annonce des vendanges 2015 très précoces. Le titre de l’article de la Tribune de Genève précise que la vigne est un bon indicateur climatique. Pourtant, selon les relevés des moyennes à Genève et en France, il n’y pas d’augmentation des températures. Je l’ai mentionné ailleurs. Etonnant découplage entre les moyennes annuelles en plaine et les symptômes des glaciers et de la vigne.
Les glaciers varient. Au petit âge glaciaire ils envahissaient partiellement la vallée de Chamonix et rasaient des villages. L’époque était à la peur blanche: les habitants migraient pour raisons climatiques! On estime d'ailleurs que le froid et les mauvaises récoltes de la décade 1780, particulièrement de l'hiver 1788-1789, ont contribué aux révoltes de la faim et à la révolution française.
Ces variations des glaciers s’expliquent à la fois par des modifications des températures à différentes hauteurs, par l’accumulation de la masse neigeuse consécutive aux précipitations, les vents chauds ou froids dominants en altitude et par l’ensoleillement – donc la masse nuageuse. On sait par exemple que pendant la décade 2000 le niveau des nappes phréatiques était bas, signe de précipitations faibles, donc éventuellement de moins de nuages. La Nasa a publié récemment une image de la Terre et ses nuages pour la période 2002-2015. Cette image est jolie mais peu utile. Il s’agit d’une moyenne annuelle et toutes les sortes de nuages ne sont pas visibles. Depuis deux ans les nappes ont repris un niveau normal. Et si l’été 2015 s’annonce chaud, c’est un été normal. La sécheresse a souvent été plus grave que cette année et tant la nature que les humains y ont survécu.
Les glaciers participent à l’érosion naturelle des montages, avec le vent, le couple froid-chaud et la déforestation ou le défrichage. Platon décrivait ainsi la Grèce il y a plus de 2000 ans:
«Mais dans l’état primitif du pays, ses montagnes étaient de hautes collines couvertes de sol, et les plaines de Phelleus, telles que nous les appelons, étaient couvertes de terre riche, et il y avait abondance de bois dans les montagnes (.)… De plus, la terre récoltait les bénéfices de la pluie annuelle, elle ne la perdait pas comme aujourd’hui en la laissant ruisseler sur le sol nu et rejoindre la mer. Il y avait de l'eau partout en abondance…» (Wiki)
J’ai lu tout récemment que le recouvrement des glaciers par des bâches en vue réduire leur fonte estivale a été abandonné faute de résultats. Quel que soit l’avenir il faudra s’adapter.
Les prochaines sont annoncées avec deux semaines d’avance sur la moyenne d’un siècle. Juin et juillet chauds en sont la cause. Pour l'anecdote et à titre de comparaison, les vendanges 2013 ont commencé avec deux semaines de retard. Qui s’en souvient? Nous ne voyons souvent que l’instant. Néanmoins on constate une tendance à la précocité des mises à ban du vignoble depuis une trentaine d’année.
Si la vigne est un bon indicateur du climat, penchons-nous sur le passé. Dans la région de Dijon les archives remontent jusqu’au XIVe siècle. Elle servent de référence mondiale et sont rapportées par l’historien du climat Emmanuel Le Roy Ladurie. L’image 2 montre ces variations sur plus de six siècles Bien que certaines vendanges aient été forcées à l'avance, la courbe suit assez bien l’optimum climatique médiéval, période chaude, puis le petit âge glaciaire, le réchauffement des années 1680 lors desquelles on voit une mise à ban aussi avancée qu’en l’an 2000, le minimum de Dalton.
«Une autre groupe d’années printanières-estivales précoces, vraisemblablement attiédies ou très attiédies, s’étend, non sans variabilité, de 1415 à 1435. Certes les guerres dites de cent ans, maximales en ce double décennat, entre autres, ont pu inciter les vignerons à vendanger tôt, aux dépens de la qualité du vin, face à des consommateurs devenus fort peu exigeants et pour cause. On note, synchrones, néanmoins, d’indéniables vagues de chaleur ; le fait est par ailleurs que les glaciers alpins après leur maximum de 1369 (Aletsch) et 1385 (Gorner) sont en recul, relativement modéré certes, jusqu’au XVIe siècle. Le maximum de chaleur en tout cas, est net en 1420 (vendanges au 31 août).»
Les vagues d’étés chauds successifs ou prévalants sur plusieurs décades étaient déjà connus il y a plus de six cents ans. Au vu des derniers siècles je pense prématuré de parler de «changement du climat» comme le fait le Giec. La notion de «variation climatique» serait plus appropriée.
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Moratoire pour le climat - Contre la Terreur climatique: