Les communautés humaines se construisent avec logique et prudence. Comme les enfants elles commencent avec le proche: ce qui est près de soi, avec soi, physiquement. Pour l’enfant ce sont les parents, la fratrie, ou ce qui les remplace s’il est orphelin.
L’important est que cela soit proche. Il ne s’agit pas seulement des êtres humains mais aussi de la géographie. Un groupe familial, une société, s’établissent et se reconnaissent sur une géographie, avec un intérieur et un extérieur, un ailleurs.
Les sociétés ont naturellement tendance à se constituer dans une région dont les limites sont identifiées. Cette unité géographique génère une appartenance. J'ai eu la chance de grandir à la campagne et j'ai connu cela. A l’intérieur de ces limites les besoins du groupe, matériels et moraux, prennent forme et sont fixés dans un mode de vie et des lois. Si la collaboration prévaut dans un groupe à cause entre autres de la faiblesse physique des êtres humains, compétition et solidarité s'y trouvent néanmoins. Un groupe n’est homogène que par sa géographie et des valeurs phares, il n’est pour autant pas même.
Hors de cette géographie les relations s’établissent d’abord par proximité, par contiguïté. Les mouvements de territoires, guerres, invasions, exodes, ont modifié certaines appartenances et des individus changent de groupe et de géographie par choix ou par obligation. Mais la proximité physique reste longtemps prédominante. J’appartiens à des paysages.
Pourquoi le christianisme a-t-il pris racine en Europe? L’islam en Arabie? Le bouddhisme en Asie? Par proximité géographique, par extension en cercles, ellipses ou autres prolongements à partir d’un foyer originel. En ce sens les sociétés humaines sont organiques, auto-limitées et mobiles comme le corps. L’ailleurs n’est pas l’ici.
Superposés et entrecroisés avec le physique, les modes de vie, philosophies, religions forment ensuite d’autres appartenances, immatérielles. C’est ainsi qu’une diaspora est une dispersion d’êtres humains sur la surface de la planète, qui partagent en commun une originale nationale ou une appartenance culturelle ou religieuse.
Toutefois un groupe sans racine géographique, matérielle, risque la disparition. Israël en est un exemple et la nécessité d’une terre, d’une géographie s’est imposée à mesure que la menace de disparition s’est précisée.
On peut dire pareil de communautés qui n’ont pas de terre et pour lesquelles la création d’un pays est un passage obligé, fondamental, de leur existence spécifique, de leur existence en tant que communauté. Les kurdes par exemple ont une culture, une langue, une géographie originelle et revendiquent aujourd’hui le rétablissement d’un pays, d’une terre, comme sceau de leur identité.
Regarder l’ailleurs est plus paisible et confortable quand c’est depuis chez soi. Rencontrer cet ailleurs peut être fécond quand on a un chez soi où retourner.
On doit donc comprendre que le mélange des cultures et des appartenances n’est pas une chose simple. Cela bouscule une organisation, un équilibre, un mode de vie, un projet. Et puis, jetés sur des routes inconnues, comment savoir si ceux que nous rencontrerons feront preuve de la même bienveillance à notre égard que nos proches?
Quand la rencontre avec l’ailleurs se fait par choix, elle est organisée. Le pays qui reçoit sait de combien de place à dormir, de combien de nourriture, il dispose pour ceux qu’il accueille. Il sait aussi que l’invité repartira et dans combien de temps. Les relations s’établissent ainsi sur un contrat. Mais si l’étranger vient pour rester et y vivre, le pays qui accueille doit savoir s’il a du travail, de quoi le loger durablement, et tout ce qui permet d’adopter son mode de vie. L’étranger est appelé à changer, en partie au moins, cela d’autant que le rapport de force numérique normal fait que l’invitant est en position de continuer à décider de ses lois. Pour la pérennité des identités que des groupes ont mis des générations à construire sur une terre ces groupes doivent rester prévalent et le nombre de migrant qui peuvent être intégrés selon différents paramètres doit être fixé par l'Etat. Mais il faut aussi penser le migrant ou le réfugié comme quelque de plus et d'autre qui apporte aussi sa compétence et sa richesse technologique et culturelle.
L’exode de personnes qui fuient la mort change l’organisation des choses et des gens. Les arrivants n’ont pas de contrat. On ne peut pour autant les laisser mourir. Il faut les loger, les nourrir, les recevoir avec la même décence que l’on montrerait envers un ami. Si votre appartement occupe une surface de 60 m2, à combien de personnes faudra-t-il limiter l’accueil, même d’amis, afin que la décence, l’autorité dans la maison et la survie soient assurées? Cela doit être pensé. Si dans l’urgence on peut accueillir dix ou vingt personnes, par exemple lors d’une catastrophe naturelle, il faudra rapidement organiser le groupe, établir des règles – celles de l’invitant prévalant car il est sur sa géographie et que cela est la norme partout: l’invitant pose la règle.
Il faut aussi prévoir la durée, et la suite. La logique qui construit les groupes, celle aussi qui fait que des groupes sans terre en revendiquent une, est que l’invité repartira chez lui – s’il a encore un chez lui. C’est ainsi qu’il garde son appartenance, son identité géographique et culturelle, sa place quelque part. C’est le respecter, respecter son appartenance et sa culture, que prévoir son retour.
L’étranger qui accoste sur une île grecque ne peut être laissé sans nourriture et sans abri. La solidarité propre à un groupe doit s’étendre à celui qui vient d’ailleurs. Mais lui donner nourriture et abri n’est que momentané. Si l’Allemagne accueille plus de réfugiés et de migrants économiques que d’autres pays c’est parce que son économie le supporte et le demande. Pour la même raison de la vitalité de son économie elle est l’une des trois principales destinations de l’immigration intra-européenne.
Ceux-ci sont facilement accueillis à cause de la proximité géographique et culturelle. On doit comprendre qu’il est normal de donner prévalence à cette proximité. C’est la nature de l’humain et des groupes que d’y faire référence, partout. Accueillir celui qui fuit la mort est aussi normal, mais l’autre n’est pas aussi proche que le voisin. Il faut en tenir compte, par respect des origines et des identités, ou en vue d’un accueil et donc d’un apprivoisement durable.
Et même dans ce dernier cas celui qui accueille continue à faire la loi car il est chez lui, chez soi, sur sa terre qui définit son appartenance originelle. L’unité du genre humain n’est pas une émotion: l’émotion est circonstancielle et prédatrice, elle prend l’autre pour soi dans un moment précis. Si elle naît d’une émotion elle n’est qu’illusion et famine. L’unité est un long chemin.
Accueillir est un processus. Un jour peut-être, l’étranger accueilli aura fait sa vie ici. On se reconnaîtra en lui car il aura pris nos coutumes, notre langue, nos règles.
Un jour, dans longtemps, le monde ne sera, peut-être, qu’un seul pays. Pourquoi pas? De petites régions initialement distinctes forment aujourd’hui des pays avec une même identité. D’ici là les processus d’identité liés à une terre et à une culture continueront à nous former. Les respecter est de nature à favoriser la paix entre les communautés géographiques et culturelles.
Commentaires
"l’invitant pose la règle."
L'Europe est-elle invitante ? Quel serait le mot juste en français ...
Nous sommes une destination variablement consentante, mais plutôt réticente. Nous allons donc forcément et d'autant plus poser notre règle !
Ce facteur de proximité est une chose étrange et pas tellement évidente.
Récemment, nous avons interrogé ma mère sur l'évacuation de la Carélie en l'hiver 1939. Environ 500.000 Finlandais ont dû quitter leur terre suite à des combats contre l'armée soviétique. Ces "évacués" ont été logés, par décision gouvernementale et dans l'urgence de l'hiver, chez l'habitant. Des gens de la même nationalité, même langue, même religion. Eh bien, ça a été très difficile.
Les "évacués" se sentaient mal de devoir s'imposer ainsi, tout en étant pour le moins traumatisés par les événements.
Les "envahis" n'étaient pas enchantés de devoir faire de la place à ces déshérités, dans une situation dont ils n'étaient pourtant absolument pas responsables. De plus, tout le pays devait se battre pour garder son indépendance, donc ces états d'âme semblent étranges, à postériori.
La guerre terminée, la Carélie perdue, les jeunes Caréliens ont essayé de dissimuler leur origine, par peur d'être stigmatisés. Ca semble vraiment incompréhensible, mais il y avait la volonté forte de s'intégrer et d'aller de l'avant.
En revanche, les anciens n'ont jamais caché leur identité, leur deuil et détresse. Je me souviens surtout de cela.
Tout ça pour dire qu'il est difficile d'ouvrir notre porte, même à des réfugiés légitimes, même dans des situations extrêmes.
Oui Calendula, et le "lointain" n'est pas toujours très loin. En Valais et ailleurs il y a des oppositions tenaces et anciennes entre des villages. Pour beaucoup l'identité de référence est restée celle du "chez soi" minimal, la maison et le village.
Je le comprends, et d'ailleurs une branche de l'écologie valorise pleinement cette proximité, jusque dans l'origine des aliments que nous mangeons. Curieusement dans ce domaine la proximité, le petit territoire, est synonyme de progrès...
Le juste mot, je ne sais pas exactement. Recevante serait plus juste puisqu'il n'y a pas invitation formelle sinon, pour certains, a posteriori par charité.
Je ne me place pas sur le terrain de la morale, je ne dis pas que c'est bien ou mal, j'essaie seulement de poser des repères hors émotion et hors jugement de valeur pour tenter de ne pas stigmatiser les comportements et ne pas nourrir les clivages.
L'exemple de la Carélie est un bon exemple puisque là l'accueil a été forcé. J'imagine la difficulté, car le territoire minimal du "chez soi" est la maison. Devoir partager et s'adapter à des personnes d'au-delà de l'horizon visible, donc au-delà de la première frontière, n'est pas simple et nous n'en sommes pas heureux sur commande. Cela est un fait, il doit aussi être entendu, même si le fait de sauver des gens est plus important momentanément que notre confort. Quand je dis "confort" je ne parle pas que du bien-être égoïste mais justement du sentiment de chez soi, d'identité explicite ou confus, de l'espace que nous occupons pour exister.
Nous savons aussi que par exemple se mettre en couple et vivre ensemble demande des conditions, que c'est facilité par un niveau social assez proche, par les affinités d'odeurs, d'hygiène, par exemple. L'amour n'est pas non-conditionné. Ce qui ne me gêne pas.
Les jeunes caréliens ont par la suite caché leur identité, ils ont pris celle de l'accueillant, c'est dans la logique des choses et de la constitution des groupes. C'était une manière d'avoir une place, de ne plus déranger. Et comme ils n'avaient pas le passé des juifs ou le nombre et l'ancienneté des kurdes, il aurait été sans doute difficile de demander une terre. L'adaptation suit ses propres voies.
Ouvrir sa porte est en effet difficile, ou je dirais aussi: lent. Comme pour ouvrir son être à une autre personne. La limite existe, le dépassement de la limite ne doit pas être, à mon avis, un fait allant de soi (je me soigne... :-D ). D'ailleurs si même les religions parlent autant de l'autre c'est qu'elle reconnaissent que c'est un fait majeur que nous devons apprendre à gérer.
Tout semble se produire par étapes, y compris dans la nature. Sauter des étapes provoque une légitime résistance. Traiter les résistances de xénophobie ou d'égoïsme est injuste, réducteur et contre-productif. Pour ce qui est des exodes ou migrations, celles qui sont progressives suscitent moins de résistance, quoique cela dépende encore du nombre et du degré de différence culturelle.
Peut-être y a-t-il un état unifié de la matière ou de l'esprit où toute différence est soit inexistante soit sans problème. S'il existe peut-être pourrait-il être appliqué par analogie aux individus et groupes. Mais cela reste de l'ordre de la spéculation, de l'hypothèse. Par contre les religions demandent de voir l'autre comme soi-même, mais sous une autorité spirituelle sans quoi seul reste le rapport de force.
On est d'accord, qu'il est très difficile d'ouvrir sa porte personnelle, pour faire entrer un inconnu ( plus ou moins étranger) dans sa maison.
Au figuré, comme au sens propre.
Les gens qui y arrivent, qui accueillent des migrants chez eux, devraient s'exprimer et expliquer comment ça se passe. Ce qui motive réellement leur geste (idéal ou élan spontané) et comment ça se passe dans la réalité, ce qu'il faut ou faudrait, afin que ça puisse bien se passer.
On ne nous demande d'ailleurs pas d'héberger des migrants dans nos maisons, mais bien de trouver des solutions collectives à une situation d'urgence. Pour les pays confrontés à une forte vague d'arrivées, la difficulté réside dans le grand nombre simultané. Si 10 000 personnes arrivent en six semaines, ce n'est pas pareil que si ça se passe en 24 heures.
Beaucoup d'entre nous ont fait l'expérience de l'hospitalité et de la générosité dans des pays plus pauvres que le nôtre.
On sent, qu'il y a un réel plaisir d'accueillir, de partager. C'est tellement facile de recevoir quelque chose, dans ces conditions ! Peu importe, si l'énorme pastèque est intransportable, il a été offert de bon coeur :-)))
Il est clair, que ce n'est pas pareil de donner une pastèque à un touriste de passage, si on en a beaucoup, que de donner gîte et couvert à toute une famille ( ou des centaines de familles ) sur une période indéterminée.
Il ne nous faut pas projeter nos craintes sur les arrivants, qui probablement ont plein d'attentes différentes. Je persiste à penser, que beaucoup auraient envie de retrouver leur pays et que tous ne sont pas là dans l'idée de s'installer définitivement et à nos crochets !!!
C'est, me semble-t-il, le cas de la majorité des immigrés et expatriés, qui ont quitté leur pays à l'âge adulte. Certains ne supportent pas de se sentir étrangers, d'autres n'arrivent pas à apprendre la langue du pays, d'autres ont une nostalgie incurable, et il y a tous ceux qui avaient une position sociale meilleure dans leur pays d'origine. De plus, si on a perdu son réseau familial et social, certains ne s'en remettent pas.
Il est évident, que les villages et villes en Syrie sont détruits et que plus rien n'est comme avant. Si on pense que c'est irréparable, on oublie comment l'Europe s'est reconstruite après 1945. Ca ne s'est pas fait en un jour et pas sans aide extérieure, mais ça s'est fait !
Hommelibre, il est vrai que le nouvel arrivant perturbe le système et qu'il n'es pas simple de lui faire une place. Pourtant, il est assez clair que si nous voulons travailler à l'intégration des arrivants, nous pouvons y arriver. Ce qui empêche cela, ce sont celles et ceux qui mettent des bâtons dans les roues de celles et ceux qui travaillent à l'accueil de façon volontaire ou professionnelle.
Organiser, c'est prévoir. Effectivement. Et pourtant, il y a un endroit sur cette terre où un camp de migrants ne sait jamais au matin combien ils sont encore par rapport à la veille et combien de départs ou d'arrivants il devra faire face durant la journée. Ce camp est à Vintimille mais il existe aussi à Calais dans la "jungle". Ce camp organise tous les jours des assemblées, des repas, des jeux, des cours basiques de langues, des explications juridiques, des aides à la communication sont donnés grâce à la solidarité de gens qui offrent de leur personne, de leur temps, ou de leur argent pour faire fonctionner un lieu hors de toute loi organisée. Donc même dans la pire des situations bordéliques, il y a des femmes et des hommes capables d'organisation et de développement, des femmes et des hommes qui changent et s'inter-changent en permanence dans le camp en fonction des activités de chacun et chacune dans la vie de tous les jours, en fonction aussi des migrants qui arrivent et qui partent, qui reviennent parfois après avoir échoué à franchir la frontière.
Tout ça pour dire qu'avec la volonté, les êtres humains sont capables de déplacer des montagnes et faire d'une situation catastrophique une situation peu à peu acceptable et même avantageuse à long terme.
je finis par vous convier, vous et vos lecteurs, lectrices, à lire la page wikipédia consacrée à l'île de Curaçao. Cela peut donner des idées de ce que des gens volontaires peuvent réaliser en terme d'accueil et de métissage des peuples. C'est aussi une question de survie pour nos peuples...
Il me paraît difficile de comparer Curaçao avec l'Europe, encore plus d'en faire un modèle. Le nombre d'habitants, l'histoire, les conditions de vie des populations sont trop différentes. Le métissage a été en quelques sorte obligé par l'esclavage et il a fallu faire avec. La culture qui en émerge est une symbiose que l'Europe ne pourrait réaliser tant ses propres cultures sont fortes, anciennes et ancrées. Du moins ne pourrait-elle le faire que volontairement et avec beaucoup de temps.
Le métissage est réaliste dans les îles, ou dans certains pays où l'esclavage est ancien comme le Brésil et où les esclaves ont été très nombreux, dominants numériquement, mais sans pouvoir pendant très longtemps.
Etre esclave était une identité plus forte que celle d'origine, dont ils étaient déracinés, et surtout une identité partagée avec d'autres ethnies. Le statut d'esclave – si c'en était un – a rapproché les gens. Le métissage ne semble pas avoir été un choix mais une contrainte. Où que l'on aille il y a une culture dominante (prévalente). Je ne vois pas en quoi cela serait un mal ni pourquoi on voudrait défaire cela.
On parle d'aider temporairement des gens en risque d'être tués, ou l'on parle de changer la culture européenne? Parce que ce n'est pas la même chose.
@hommelibre,
Vous avez souvent utilisé le terme "société ouverte" , en parlant de la nôtre.
Dans le contexte de l'arrivée des migrants, cette ouverture est à examiner avec attention. On découvre ces temps, qu'en Europe, il y a des pays plus ou moins ouverts, plus ou moins accueillants, plus ou moins attractifs aussi.
Certains n'ont simplement pas la culture de l'accueil de migrants, c'est probablement aussi simple que ça ! Ce qui nous semble un acquis incontestable, lourd à porter, certes ( surtout en Suisse, avec la tradition humanitaire initiée par H.Dunant), est visiblement inconcevable dans les quatre pays du groupe de Visegrad.
Je ne me sens pas obligée de m'auto-flageler à cause de décisions prises par des dirigeants d'autres pays européens, mais suis attentive à ce que l'on fait et fera en Suisse.
@pachakmac,
La comparaison avec une île des Antilles est pertinente, jusqu'à un certain point seulement. La petite unité insulaire est à la mesure de ce que les humains peuvent ressentir comme concevable, les frontières sont naturelles, le climat permet de vivre avec moins de difficulté que chez nous. La domination européenne a visiblement prévalu pendant des siècles et encore maintenant, le roi Willem-Alexander des Pays-Bas est le roi de l'île ! C'est une île néerlandaise, de facto.
Et je ne pense pas que toutes les îles de la région soient des havres de paix sociale, d'égalité et d'harmonie. Le métissage n'est pas la garantie de la fin des tensions et des injustices.
Actuellement, nous ressentons une pression virtuelle, à cause des images de grandes foules stressées et avons probablement cette impression que l'invasion massive est proche, alors que ce n'est pas le cas. Nous savons que les frontières sont poreuses et qu'il peut y avoir des voies improbables. Nous ne sommes pas sur des îles isolées.
Etrangement, et pour des raisons que je n'ai pas réussies à découvrir, il arrive jusqu'à 1000 personnes par jour en Finlande, par la Suède, à Tornio, au fond du Golfe de Botnie, donc très au Nord. Personne n'était prêt à cet afflux et la situation est bien sûr difficile.
Pourquoi là ? Pourquoi vouloir quitter la Suède, pays pourtant connue pour être riche et accueillante ?
La Finlande vit actuellement une crise économique très grave, mais les réfugiés ne le savent peut-être pas. Il y a beaucoup de chômage, les entreprises ferment, on coupe jusqu'aux crédits de l'enseignement. De plus, découvrir l'hiver et l'obscurité envahissante va être un sacré choc ... Les Finlandais eux-mêmes dépriment à cause du manque de lumière.
P.S. Mon but n'est pas de saouler tout le monde avec la Finlande ! J'apporte ces informations pour élargir un peu la perspective, aussi parce qu'on n'a que peu d'informations concrètes au sujet de l'Europe du Nord, qui reste souvent une sorte d'image idéalisée et faussement exemplaire.
"en Europe, il y a des pays plus ou moins ouverts, plus ou moins accueillants, plus ou moins attractifs aussi."
Tout faux dans la première partie de la proposition. Il y a des gens angélistes, probablement dopés au christianisme - tendre l'autre joue quand on reçoit une claque... - partout, plus ou moins influents. Ils sont trop influents en Suisse, ils votent socialistes, verts ou PDC, et c'est pourquoi il faut les dénoncer avant le 18 octobre pour éviter que ces inconscients - au sens strict - fassent trop de dégâts à notre environnement.
Il faut lutter pour la préservation de son environnement. Malgré les Verts...
Vos exemples sur la Finlande sont intéressants Calendula, et nous font connaître un peu plus la réalité au-delà des clichés.
Sur l'ouverture, elle ne me semble pas être une obligation. Ouvrir ou fermer est un choix. Dans la suite de mon billet, laissons-nous notre porte ouverte la nuit? Non. C'est un droit et une liberté d'ouvrir et de fermer, comme on le fait individuellement selon les circonstances et les personnes. La rigidité d'une attitude me dérange plus que sa nature.
En France on trouve beaucoup de personnes qui se veulent ouvertes, avec une telle rigidité que je me demande par où passe l'air dans un espace mental aussi fermé... Moix, par exemple...