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Élections fédérales : la peur ou la raison ?

Divers commentaires sur les résultats invoquent la peur pour expliquer la progression de la droite en Suisse. Pourquoi est-ce si difficile d’imaginer que c’est simplement le libre choix des électeurs, et peut-être un choix raisonné?

 

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Le président du PDB genevois, Charles Piguet, dit en titre de son blog du jour que « La peur triomphe ». Avec 29,4% au niveau fédéral pour l’UDC et 25% à Genève pour l’UDC-MCG, le triomphe est modeste. 

 

Evidemment, avec 1,03% de votes, le PDB section de Genève est insignifiant et la campagne de Charles Piguet est un échec personnel. Difficile de le reconnaître. Il vaut mieux attaquer les autres. Au passage, considérer que les électrices et électeurs ne s’intéressent pas aux visions à long terme, à la place des femmes dans la société (démagogie électorale oblige, on ne parle pas des hommes), et bien d’autres sujets, est mal venu. A croire que ces électrices-teurs sont des idiots à la gorge serrée d’émotions irrépressibles. 

 

Bonny D., lui, a la bonne idée de parler de la Suisse conservatrice. Comme le mot l’indique, celle qui veut conserver ses paysages, son organisation? Non! « La Suisse qui a peur, la Suisse qui se replie sur elle-même, la Suisse qui s'oppose à l'égalité des droits, la Suisse qui défend les intérêts d'une minorité en y faisant adhérer une majorité. »

 

La majorité est-elle bête de n’avoir rien vu de ce stratagème perfide! Elle a certainement voté avec le pistolet sur la tempe pour oublier à ce point ses intérêts. A moins que cette analyse ne vaille que du pipeau. Toujours aucune remise en question, et une reconnaissance du bout des lèvres qu’il faut accepter le verdict du peuple.

 

Remarque: ceux qui stigmatisent ces trouillards de suisses sont les premiers à clamer leur peur de régressions sociales au sujet des doits LGBT, par exemple. Chacun ses peurs, donc? 1 à 1.

 

 

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Je comprends mal pourquoi Jean-François Mabut parle de dimanche noir. Le Palais fédéral n’a pas été pris d’assaut par des groupes fascistes et mis à feu. En l’occurrence c’est l’extrême-gauche qui s’est manifestée.

 

Je passe sur la violente diatribe de circonstance, sur un blog, contre les abstentionnistes qui pratiquent leurs ablutions biliaires sur les réseaux sociaux. « 2’500’000 autruches la tête dans enfouie dans leur certitude »: ça en fait des fesses à l’air que les bons suisses, ceux qui ont voté, pourraient honorer pour fêter leur victoire, ou pour enculer symboliquement le pays qui consacre leur défaite.

 

Il n’y a qu’un blog intéressant dans cette dramatisation pleurnicharde: celui de Demir Sönmez. Parce qu’il est plein de photos de la journée électorale d’hier avec des jolies filles bien agréables, candidates ou intéressées aux résultats.

 

Quelles que soient nos préférences le résultat est ce qu’il est. La réalité est que les Suisses votent pour les partis qui semblent représenter les intérêts du pays. Chacun sa vision de ces intérêts. La gestion de la crise migratoire s’est invitée dans la campagne? Oui. Parce que tout État doit organiser les ressources du pays: logement, infrastructures, durée prévue de l’accueil des réfugiés, répartition pour une intégration temporaire harmonieuse avec la population suisse.

 

C’est bien ce que doit faire un gouvernement responsable, de gauche ou de droite. Mon sentiment est que la droite représente une valeur importante: le respect de soi et de ce que l’on a construit.

 

Conservatisme? Pourquoi pas. Et où serait le mal? Préserver l’acquis, thème cher à la gauche, n’est-il pas aussi une forme de conservatisme?

 

Catégories : Politique 2 commentaires

Commentaires

  • Excellente analyse. Bravo!


    J'espère que le PLR et d'autres partis de droite feront bloc avec l'UDC/MCG au 2ème tour! Si tel n'est pas le cas, il n'y aura aucun changement pour Genève et ce serait déplorable!

  • Pas mieux ...

    "Conservatisme? Pourquoi pas. Et où serait le mal?
    Préserver l’acquis, thème cher à la gauche, n’est-il pas aussi une forme de conservatisme?"

    Parfaitement juste.

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