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L’islam en France, poil à gratter à gauche comme à droite

Les uns le disent ouvertement, les autres le font en catimini. Les uns parlent de manière claire et frontale, les autres  développent des trésors d’hypocrisie. Les uns ouvrent le langage, les autres l’emprisonnent.

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Madame Hidalgo, maire de Paris, est dans le deuxième cas. Ses services viennent de produire et diffuser un « guide de la laïcité » à l’attention de ses cadres, sans vraiment dire à qui les recommandations s’adressent. Ce document redéfinit les principes qui prévalent dans un État laïque, dont les services doivent assurer une neutralité confessionnelle sans faille. L’État est au service de tous et non de certains seulement.

Il est question de serrements de mains, de prière au travail et d’habillement. Le Figaro résume quelques recommandations, qui peuvent être lues intégralement sous ce lien:

« Pas question non plus de tolérer «toute forme d'incitation religieuse sur le lieu et pendant le temps de travail» poursuit le guide qui rappelle le principe de «neutralité du service public». Autre conseil prodigué par ce guide: lorsqu'un agent refuse de serrer la main à une collègue femme ou de travailler sous sa hiérarchie, il convient de lui rappeler que «tout comportement portant atteinte à la dignité des personnes, comme le refus de saluer certains collègues (...) sont proscrits. »

Soyons clairs: de qui parle-t-on? Pas des chrétiens. Pas des animistes. Pas des bouddhistes. On parle bien de l’islam, et d’une minorité de musulmans qui refusent de s’adapter aux règles du jeu. Si je considère qu’une procession doit être autorisée, de quelque religion qu’elle soit, la prière publique habituelle ne trouve aujourd’hui plus sa place.

J’ai déjà mentionné dans un autre billet l’exemple d’un musulman que j’avais vu prier en public sur un espace vert de la ville de Genève. Il était seul et ne se montrait pas, mais il n’était pas invisible. Cela ne m’avait pas dérangé. Mais l’époque était plus conviviale qu’aujourd’hui où la crispation règne partout. Pourquoi Madame Hidalgo ne désigne-t-elle pas clairement quelle est la part de la population qui a incité à éditer ce guide? 



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Puisque Marion Maréchal Le Pen est devenue très visible, parlons de ses propositions sans crier à l’immoralité. Le FN n’est immoral. MMLP propose un pacte avec les musulmans. La paix interne serait au prix d’un plus grand respect des moeurs et du mode de vie qui font la France.

« Nous ne sommes pas une terre d'Islam, et si des Français peuvent être de confession musulmane, c'est à la condition seulement de se plier aux moeurs et au mode de vie que l'influence grecque, romaine, et seize siècles de chrétienté ont façonnés. (…) Chez nous, on ne vit pas en djellaba, on ne vit pas en voile intégral et on n'impose pas des mosquées cathédrales. »

Elle a en partie raison sur l’identité française. Il y a une identité de fond. Il y a toujours une identité, partout, faite de notre Histoire et d’une longue prédominance culturelle. Dire le contraire est du déni. Par exemple l’Algérie n’est pas une terre chrétienne. Les arabo-musulmans ont une identité, générale par l’islam et régionale par leur ethnie ou Histoire. Mais doit-on imposer un mode vestimentaire pour préserver cette identité? Je ne suis pas d’accord.

Je comprends que certaines personnes arabo-musulmanes utilisent le look djellaba comme revendication identitaire. Mais elles sont très minoritaires. Et puis, à l’inverse, faudrait-il obliger les européens vivants en Arabie Saoudite à s’habiller à l’arabe du désert? Et les femmes indiennes ne pourraient-elle porter ici le sari? Sur ces questions laissons faire le temps, et laissons les quelques pro-ethniques d'origine maghrébine – oui, ils ont bien une origine même si certains préfèrent là aussi le déni – s’acclimater à la France.

L’intérêt de la proposition de MMLP est de dire les choses clairement en précisant à qui elle s’adresse, alors que les autres partis tentent à toute vitesse de retrouver un discours flou et hypocrite. 

Dans le monde réel cette minorité de musulmans pose problème à gauche comme à droite. Les tueurs du 13 novembre sont sortis de leurs rangs, et presque tous les attentats dans le monde et en France depuis 20 ans sont commis au nom de l’islam radical. Je trouverais plus lisible et meilleur pour le débat démocratique que la gauche sorte de ses peurs et le dise aussi clairement, avant que le rejet ne s’accentue par réflexe vital contre l’étouffement. 

 

 

Catégories : Politique, société 5 commentaires

Commentaires

  • Laissons le temps faire les choses et la charia s'imposera, comme l'islam s'est imposé là ou les chrétiens pratiquaient leurs rituels bien avant eux.

    Hidalgo comme son prédécesseur joue avec les musulmans. L'islam de France c'est bidon et ça, les musulmans le savent mieux que quiconque.

    Ce guide de la Laïcité ne fait pas le poids face aux lois de l'islam, pas plus que les lois de la République à moyen terme.

    L'islam politique a ses lois et ce, quelque soit le courant.

    -24 Aout 2014 Sami Aldeeb-

    ""Le président syrien Bachar Al-Assad a commis une erreur fatale lorsqu’il a fondé des instituts islamiques en Syrie qui portent son nom. Dans une interview accordée le 17 avril 2013, il dit fièrement: “En Syrie, nous avons construit depuis 1970 jusqu’à aujourd’hui 18000 mosquée, 220 écoles religieuses, et des dizaines d’écoles pour préparer des prédicateurs”. Aujourd’hui, la Syrie récolte les fruits de ce qu’elle a planté: des milliers de morts et de blessés, et des millions de personnes déplacées, sans parler des destructions. Ce qui se dit à propos de la Syrie peut être dit à propos de l’Égypte et d’autres pays arabes et musulmans. Et même à propos de l’Occident, où le nombre des mosquées est en continuelle croissances, jour après jour … et avec elles le nombre des djihadistes … Et aujourd’hui l’Occident se trouve aux portes de la guerre civile qui fauchera tout sur son passage. Tout cela grâce à la stupidité des hommes politiques, de leur collusion avec le clergé musulman et l’échec des universités occidentales à déclencher la sonnette d’alarme. Cultivez la superstition religieuse, construisez des mosquées, maintenez l’ignorance et soutenez le mensonge, et vous récolterez des flots de sang et de ruines à profusion.""

    http://www.blog.sami-aldeeb.com/2014/08/24/sami-aldeeb-loccident-est-aux-portes-de-la-guerre-civile/

    Les religieux ne veulent pas de la Laïcité pas plus de la république, opposée aux féodaux contrairement aux beaux discours des uns et des autres.(Lire les Chouans de Balzac) Quant aux imams, la taqiyya leur est bien utile pour faire croire le contraire.

    La Laïcité s'apprend dès le plus jeune âge, ça n'intéresse pas les musulmans pour la grande majorité d'entre-eux, ils ne l'exprimeront pas en face des caméras.

  • - « Si je considère qu’une procession doit être autorisée, de quelque religion qu’elle soit, la prière publique habituelle ne trouve aujourd’hui plus sa place. »

    Qu'est-ce que c'est que cette couleuvre, John ?

    Vous avez écrit ...
    - "un « guide de la laïcité » à l’attention de ses cadres"
    - "de qui parle-t-on? ... On parle bien de l’islam."

    Non, John, pas de l'islam.
    On parle d'employés de la fonction publique de la ville de Paris.
    C'est vous-même qui l'avez écrit.

    Alors, qu'elle est donc cette "prière publique habituelle" que réciteraient ces braves fonctionnaires ?

  • Chuck,

    La prière publique est un phénomène qui s'est installé de manière habituelle en région parisienne depuis plusieurs années. Des rues peuvent être bloquées par les fidèles à cet effet. C'est un symptôme fort du débordement de la pratique religieuse sur la voie publique. D'autres expressions sont moins extrêmes mais dénotent une religiosité ostensible sur le lieu du travail.

    Les question abordées par ce guide répondent à un "manque" comme il est dit dans le compte-rendu, cela signifie que la situation existe et qu'elle est rencontrée par des cadres de la ville de Paris, comme elle est rencontrée à la RATP – cela a été reconnu récemment. Le refus de serrer la main de collègues féminines, la demande grandissante de salles de prières sur le lieu de travail, par exemple, sont des signes de la pression de musulmans sur la société française. Il ne s'agit évidemment pas de tous les musulmans, mais si je parle de l'islam (je précise aussi l'islam radical ailleurs) c'est bien parce qu'ils se réfèrent à l'islam. Ils ne sont pas sortis de nulle part, n'ont pas inventé cela. Cette frange de l'islam fait, jusqu'à preuve du contraire, partie de l'islam: même livre, même fondateur, mêmes rites, même langue sacrée, même origine ethnique.

    Vous le savez sans doute je ne pense pas, loin de là, que tous les musulmans soient attirés par l'intégrisme ou le littéralisme, et par sa posture politique anti-occidentale. Mais bien que sensible à cette distinction je ne vais pas prétendre que dans un cas il s'agit du bon islam, dans l'autre pas. Ce n'est pas à moi de trier, ni d'infantiliser les musulmans en leur évitant d'avoir à se poser des questions (que beaucoup se posent déjà) et surtout à faire le tri eux-mêmes.

    En ce qui concerne les processions religieuses, elles font partie d'une pratique ancienne et je trouve normal de les continuer. Aujourd'hui elles sont souvent cantonnées à l'intérieur des églises, mais avant elles passaient dans les rues. D'ailleurs rien ne s'y oppose. La voie publique sert aussi à toutes sortes de manifestations ponctuelles (culturelles, politiques, artistiques) sans devenir pour autant un espace de culte. Et si l'époque actuelle n'était pas si tendue, je ne serais pas dérangé de voir un bouddhiste méditer au bord du lac ou un musulmans faire une prière dans un coin du parc des Eaux-Vives.

  • Un bouddhiste ou un simple quidam peut méditer au bord d'un lac sans se faire remarquer le moins du monde.

    Que n'a-t-on pas dit à propos de Marine Le Pen dénonçant ce que nombreux nous déplorions: les trottoirs envahis par des croyants musulmans, une multitude, gênant encombrant le passage sans le moindre scrupule.

    Autrefois sans parler de laïcité on éduquait les enfants à la tolérance, le respect d'autrui, de ses valeurs et certitudes... sans avoir en rien à "légiférer"!

    Or plus on multiplie les lois comme moyen pour dominer y compris lorsqu'il s'agit d'injustice sociale, d'exploitation ou d'oppression plus croissent paperasses et bureaucratie s'appropriant le vécu du citoyen ce de manière de plus en plus intrusive.

    Si l'on peut encore se permettre le rappel d'une parole évangélique: les croyants qui entendent prier sont "à tort ou à raison" traités d'"hypocrites" invités à se retirer en leur chambre pour prier.

  • @hommelibre

    « La prière publique est un phénomène qui ...

    Ce que je trouve désagréable, c'est que dans votre billet, c'est vous qui faites l'amalgame entre la poursuite de la mission de protection de la laicitë par l'état et ses employés, et les manifestations de religiosité par des individus qui ne représentent pas l'état, et que vous attribuez la responsabilité de cet amalgame aux politiciens que vous citez sans retenue.

    Telle est ma compréhension de votre billet qui semble cultiver l'ambiguité des acteurs incriminés pour tirer cavalièrement des conclusions polémiques.

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