Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Chronique ta mère (3) : Maximilien et Johanie

Quatorze ans de prison! En voici un qui aurait dû demander les circonstances atténuantes. Il aurait pu arguer qu’il n’était pas entièrement responsable. Vraiment? Allons y de cette chronique du cynisme, juste pour faire tourner les idées.

 

montreal05.jpgMaximilien

Maximilien, dix-huit ans, est un canadien du Québec. Un jour il est contacté sur Facebook par une ancienne amie d’école, Johanie. Celle-ci va jusqu’à le rencontrer. Elle lui raconte ses déboires avec son ex, père de leur enfant. Ils sont séparés. Elle dit l’aimer toujours mais qu’il est sous mauvaise influence et qu’il lui cause des problèmes.

Elle dit même que ce serait plus simple si l’immeuble où habite cet ex pouvait brûler.

Max est amoureux de Johanie. Ce n’est pas réciproque. Pourtant elle entretient une proximité amicale assez intime, au moins dans les mots. En effet un jour de décembre 2011 elle lui envoie un texto explicite:

« … dans la nuit du 14 au 15 décembre, Max fête son 20e anniversaire dans un bar avec des amis lorsqu’il reçoit un texto de Johanie. Elle lui dit avoir de nouveau des problèmes avec son ex et ses colocataires et que, si leur logement brûlait, cela réglerait ses problèmes. D’ailleurs, les habitants du logement étant absents, ce serait le «bon temps» pour passer à l’action, aurait-elle insisté. »

Max y a-t-il vu une occasion de lui prouver son amour? Etait-il subjugué au point de vouloir lui faire plaisir et faire preuve de sa loyauté? Il est passé à l’acte. 

 

 
Johanie

Au petit matin du 15 décembre, avec vingt litres d’essence et des petites bonbonnes de propane, il met le feu à l’escalier et à la porte de l’appartement de l’ex. Dans l’appartement, contrairement à ce qu’a dit Johanie, il y a deux personnes: l’ex et un copain. 

maximilien-heon-plaide-coupable-001-620x348.jpgLes deux meurent, asphyxiés par la fumée.

Maximilien vient d’être condamné à quatorze ans de prison pour homicide involontaire.

Normal, dira-t-on, et l’on aura raison. Mais Max ne pourrait-il demander des circonstances atténuantes ou une grâce? Pour quelle raison? Il a cru qu’il protégeait la belle Johanie et que chasser l’ex était de l’ordre de sa sécurité. De plus il était sous influence, manipulé, poussé sans qu’il puisse freiner, motivé par ses sentiments et boosté par la demoiselle.

Vous me direz: non, pas d’atténuation. Vous aurez raison. Toutefois, était-il pleinement responsable de ses actes quand il a agi? N’était-il pas sous le coup d’une émotion à la fois légitime à ses propres yeux si l’on n’entend que la demoiselle, mais sans aucune vérification si l’on reste dans le registre de la raison?

Non bien sûr, et je ne fais que pousser le bouchon pour rappeler que la justice doit être rendue selon la raison et non selon l’émotion. On peut compatir pour les familles de défunts, comprendre combien ce garçon s’est aveuglé. Mais cela n’en fait pas une victime. On a donc un idiot, soit un garçon amoureux et stressé de ne pas être aimé en retour, et une femme qui le fait chauffer pour qu’il commette un crime – et qui l’y incite quasiment. Mais il est responsable de ses propres actes. 

Elle, selon la presse, n’a subi aucune conséquence de son implication. Et elle est aujourd’hui délivrée pour toujours d’un ex encombrant. Sauver ainsi sa peau, c’est plus que du cynisme, c’est de l’art.

Il y a une justice. La liberté d’expression est respectée et la stupidité de certains ne leur vaudra pas une dérogation pour permis de tuer. Le tueur est en prison, la veuve instigatrice est éplorée (ou pas). Une histoire qui finit bien. 

 

 

 

Catégories : Chronique ta mère, Humour, société 1 commentaire

Commentaires

  • D'où l'expression française, "Tirer les marrons du feu". (voir la fable, Le singe et le chat)

Les commentaires sont fermés.