C’est une constante sur toute la planète: les femmes ont une taille moyenne moins haute que celle des hommes. S’il y a des exceptions et de grandes femmes, les hommes ont en moyenne 15 centimètres de plus.
Le magazine Maxisciences en avait listé les possibles causes. Une des pistes serait une influence génétique différente pour chaque sexe. Or si certains gènes sont identifiés ceux-ci ne seraient responsable que de 5% de la différence de croissance.
Certaines thèses privilégient le fait que les hommes devaient se battre. Une grande taille avantageait le combattant. Cela expliquerait pourquoi la plupart des femmes recherchent des hommes plus grands qu’elles: parce qu’il représentent la protection.
L’auteur de l’article, Émeline Ferard, s’inspirant d’un reportage de Arte, présente une autre thèse:
« Pendant des millénaires, la femme est entrée en compétition avec l’homme pour se nourrir. Ceci a donné naissance à une discrimination alimentaire, où les hommes s’alimentaient davantage que les femmes. Cet accès limité aurait logiquement restreint, et restreindrait encore aujourd'hui, la croissance de ces dernières. Car ce qui était autrefois une question de survie semblerait être aujourd’hui devenu un ordre social "systématique", une sorte "d’inégalité imposée". "Une domination qu’on ne remarque pas tellement elle va de soi", explique le documentaire. »
Cette thèse se vérifie chez certaines espèces animales. Est-elle réellement pertinente pour les humains? Peut-on spéculer ainsi sur le passé, un passé très ancien dont les traces sont très ténues? Et quelle est la pertinence d’un discours sociologique sur un fait naturel mal élucidé?
Car introduire l’idée d’une inégalité imposée ou d’une domination semble correspondre davantage à une vision idéologiquement marquée qu’à une simple observation objective, puisque l’on interprète un fait naturel. La notion même d’égalité, du moins d’une égalité revendiquée et théorisée, est relativement récente dans l’histoire humaine. On ne peut pas l’utiliser comme grille de lecture du passé, même rétroactivement.
Le premier objectif d’une espèce n’est pas de produire des structures de domination mais de survivre, se reproduire et croître. Toute autre forme d’organisation, de comportement et de structure relationnelle est subordonnée à la survie de l’espèce. Si l’homme est en moyenne plus grand et plus fort c’est pour remplir une fonction selon une nécessité.
La femme ne peut être sacrifiée à la guerre. Peu d’hommes peuvent féconder beaucoup de femmes, mais chaque femme n’a qu’un enfant à la fois. Les femmes devaient donc être plus protégées que les hommes.
Des questions s’ensuivent sur ce dimorphisme sexuel. Les deux sexes étaient-ils déjà si différents à l’apparition de l’espèce? Ou étaient-ils identiques et la nécessité aurait fait développer des caractéristiques propre à chaque rôle?
La femelle est le repère initial, la référence, par le fait qu’elle enfante. C’est autour de la protection des femmes et des enfants que le rôle de l’homme s’est possiblement défini. Peut-être est-ce la nécessité qui a fait se modifier l’apparence, la taille, la force des mâles.
Ma thèse est que cette évolution a produit des variations de perception du monde, et une psychologie et/ou une sous-culture propre à chaque sexe et liée à ses caractéristiques. Le corps répond au besoin. Par exemple, on sait que les femmes produisent moins de testostérone, hormone de virilisation, que les hommes. Toutefois une petite recherche américaine mentionnée dans le magazine Science&Vie de février, montre que la nécessité permet aux femmes de produire plus de testostérone.
En l’occurrence des chercheurs ont analysé la salive d’actrices avant et après qu’elles aient interprété une scène où elles devaient incarner un comportement stéréotypé d’autorité. Elles jouaient le licenciement d’un salarié. Toutes les actrices montraient un supplément de testostérone de 10% et plus après cette interprétation.
Le corps supporte et favorise certains comportements, le comportement en retour modifie le corps. Dans la question en titre de ce billet, toute réponse n’est qu’hypothèse. La répartition des rôles entre femmes et hommes par complémentarité a été le produit d’une nécessité et non d’une quelconque guerre des sexes. Aujourd’hui, alors que la répartition est symétrique dans de nombreux domaines, il sera intéressant de voir quelles modifications cela entraîne dans les morphologies respectives des femmes et des hommes. On le saura dans quelques générations.
Commentaires
Il faut noter que les spécialistes , anthropologistes par exemples , ne croient pas vraiment à l'explication féministe.C'est contesté comme explication la lus plausible à ce dimorphisme sexuel.
Personnellement je ne crois pas à l'hypothèse que ce se soit fait pour protégér non plus .
On n'est pas le résultat d'un besoin , y'a pas d'utilitarisme dans l'évolution...Ce qui marche à plus de chance de se transmettre. Je pense que c'était ( et est toujours !) un critère de séduction PARCE QUE CA SECURISE, physiquement.
On est pas plus grand parce qu'on DOIT sécuriser mais parce que ça aide l'autre à se sentir en sécurité.Les hommes sont plus grands car ils ont plus de succès , tout simplement. Favorisés par l'évolution en quelque sorte.
Les femmes au contraire sont favorisées (sexuellement parlant car c'était pas vraiment avantageux pour faire face à des ennemis . Un peu paradoxal , hein ^^ ? ) en étant plus petites , sans doute car ça évoque la jeunesse et qu'elles suscitent plus d'empathie.
Et , ô comme c'est étrange , encore aujourd'hui.
Il est étonnant , pas tant que ça en fait , que les féministes modernes évitent à tout prix de se pencher sur la sélection sexuelle et les préférences sexuelles pour expliquer la perpétuation de stéréotypes alors qu'elle en sont un des plus puissants moteurs.
Il faut noter que les spécialistes , anthropologistes par exemples , ne croient pas vraiment à l'explication féministe.C'est contesté comme explication la lus plausible à ce dimorphisme sexuel.
Personnellement je ne crois pas à l'hypothèse que ce se soit fait pour protégér non plus .
On n'est pas le résultat d'un besoin , y'a pas d'utilitarisme dans l'évolution...Ce qui marche à plus de chance de se transmettre. Je pense que c'était ( et est toujours !) un critère de séduction PARCE QUE CA SECURISE, physiquement.
On est pas plus grand parce qu'on DOIT sécuriser mais parce que ça aide l'autre à se sentir en sécurité.Les hommes sont plus grands car ils ont plus de succès , tout simplement. Favorisés par l'évolution en quelque sorte.
Les femmes au contraire sont favorisées (sexuellement parlant car c'était pas vraiment avantageux pour faire face à des ennemis . Un peu paradoxal , hein ^^ ? ) en étant plus petites , sans doute car ça évoque la jeunesse et qu'elles suscitent plus d'empathie.
Et , ô comme c'est étrange , encore aujourd'hui.
Il est étonnant , pas tant que ça en fait , que les féministes modernes évitent à tout prix de se pencher sur la sélection sexuelle et les préférences sexuelles pour expliquer la perpétuation de stéréotypes alors qu'elle en sont un des plus puissants moteurs.
@ nemotyrannus,
Votre proposition (sélection naturelle des individus par préférence du sexe opposé) explique certainement en grande partie la différence de taille. Je soupçonne que nos hormones gèrent le métabolisme de sorte à ce que les femmes fassent des réserves de graisse, plutôt que de grandir en hauteur.
La tendance à la glorification de la maigreur chez la femme est un phénomène assez contre-nature. A mes yeux, il y a la tentation de s'affranchir radicalement de l'imagerie traditionnelle. Ensuite, on nous propose aussi des idoles hyper-féminisées, tout aussi artificielles et bizarres, comme Kim Kardashian ou Kylie Minage.
Dans ma jeunesse, il existait une imagerie dans les caricatures, où un petit monsieur était terrorisé par une grosse et grande épouse grimaçante, munie d'un rouleau à pâtisserie, une forte poitrine et souvent aussi de bigoudis. Cela représentait la tyranne domestique et le mari soumis. La taille était l'élément visuel significatif.
Il me semble que ça fait longtemps que je n'en ai plus vu... Les bigoudis et les rouleaux à pâtisserie ne font plus tellement partie de notre quotidien, je suppose.
Chez les mammifères, le mâle le plus fort ( et probablement le plus grand) gagne généralement le droit de se reproduire. Il donne l'assurance de pouvoir protéger sa progéniture au mieux.
Chez les oiseaux, ce sera le mâle le plus voyant ou celui qui chante le mieux.
J'ose affirmer, que dans le monde actuel, la question de la taille n'est pas prépondérante, puisque la capacité économique ne dépend pas de la capacité physique. De plus, comme les femmes essayent malgré tout d'avoir une certaine autonomie économique, on n'est plus dans une situation "naturelle".
Certes, l'image étant omniprésente et on est amené à comparer : Marc Zuckerberg est-il plus costaud que Bill Gates ? Et alors ?
F. Hollande ou N. Sarkozy est-il plus petit que Xi Jinping ou V. Poutine ? Et si c'est le cas, est-ce cela qui importe ?
Est-ce que la taille de B. Obama ou J. Kerry est vraiment un facteur de pouvoir ?
Au-delà du dimorphisme hommes-femmes, il y a celui des populations et des régimes alimentaires.
Mettez une Hollandaise moyenne à côté d'un Japonais moyen, ou alors une Hollandaise à côté d'un descendant américain d'émigrés Japonais !
Sur Wikipedia, la page en anglais est bien documentée :
https://en.wikipedia.org/wiki/Human_height
Cet article est également très fouillé :
http://ourworldindata.org/data/food-agriculture/human-height/