L’annonce a été courte: à peine quelques minutes. Pendant lesquelles François Hollande a annoncé le retrait total du projet de réforme constitutionnelle. Tous les articles sont abandonnés. Le Congrès de Versailles n’aura pas lieu.
Les attentats avaient réuni les français, le projet de réforme les divise à nouveau. Il faut dire que ce projet, sorti d’un chapeau au lendemain du carnage parisien, était tout sauf réfléchi. Le président devait au plus vite donner l’impression d’être à la barre.
Résultat: un gâchis. Proposer la déchéance de nationalité d’abord pour tous les français coupables d’actes de terrorisme était un non-sens. Contrairement aux traités internationaux, la France de Fanfrelande se préparait à créer des apatrides. Totale inversion du sens dans la mesure où cette France-là se réclame des Droits de l’Homme comme comme l’aigle se réclame du ciel. Comme quoi, tout est relatif.
Si peu de préparation et tant de précipitation, si peu de réflexion et autant de ratés! N’invoquons pas l’urgence: il n’y avait aucune urgence dans les mesures proposées. À part de donner aux français le sentiment d’être unis dans l’épreuve.
Nicolas Sarkozy ne cherchait pas à rassembler alors que François Hollande a déroulé sa campagne en bonne partie sur l’apaisement qu’il promettait d’apporter à la nation. Or la division est totale, même dans les troupes qui l’ont élu. Hollande se montre incapable de négocier, d’anticiper, de convaincre, de réunir.
Il a, bien sûr, raison de retirer le projet de réforme constitutionnelle. Aller à l’échec programmé n’a pas de sens. Mais cet épisode est brillant d’amateurisme. Ajouté aux débats sur les Molenbeek français, où un ministre sonne l’alarme pendant que Julien Dray, baron au cul étalé sur sa renommée, dit que tout va plutôt bien, ajouté aux cafouillages autour de la loi sur le travail qui perd sa substance, et à l’ADN socialiste découpé en morceaux par le gouvernement, le désordre règne. Et le capitaine n’en peut mais.
La tentative de reconquête de l’opinion est mal partie.
Commentaires
Lu dans Libération:
"François Hollande est évidemment le premier perdant de ce triste feuilleton. Il pensait qu’il y avait peu de risques à proposer une mesure souhaitée par son opposition et largement soutenue par l’opinion publique. Il s’est trompé en oubliant l’essentiel : on ne touche pas à la Constitution sans principes et convictions. Il y avait, dans ce pari hollandais, trop de calcul et d’arrière-pensées. Des non-dits présidentiels ne pouvaient sortir que de la confusion et du trouble. Tout est devenu illisible et incompréhensible. Et ce flot violent emporta la figure présidentielle."
www.liberation.fr/france/2016/03/30/decheance-un-naufrage-pour-hollande-une-defaite-pour-la-droite_1442873
"La tentative de reconquête de l’opinion est mal partie"
De toutes façons plus personne ne se fait d'illusions et attends quoique ce soit de lui.
A l'heure actuelle pour ce président le changement c'est malheureusement après. 2017 précisément.
Pourtant il a bien parlé, il a fait le beau devant les caméras, c'est un énarque.
Tous promettent en faisant le contraire; c'est bizarre de constater que Sarkozy, le mythe errant et Chirac ont tous eu la même maladie venant des pétrodollars.
La France est malade de ses incapables et de l'islamisation à outrance.
La situation de AREVA reflète notre situation, c'est la prochaine bombe.
Tous sont en état d'arrestation pour mise en danger de la vie d'autrui.
La France des droits de l'Homme c'est le peuple, celui-ci commence à se réveiller lorsque la maison est en feu.
http://insolentiae.com/
@Pierre NOEL
Dommage qu'il faille attendre que la maison soit en feu pour se réveiller...!
Comme quoi l'insomnie pourrait avoir du bon ou... sommeil léger.
La France nous abreuve de ses principes républicains mais se trouve dans l'incapacité de dépasser ses clivages politiques qui la mineront longtemps encore.
Alors en 2017 , un président de droite n'apportera aucun changement, sinon une "inversion des champs magnétiques" avec les conséquences qui en découlent !
Einstein a ou aurait dit :"La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent."
La France aurait-elle donc basculé dans la folie ?...