La technologie modifie profondément notre manière de vivre. Cela dure depuis des millénaires. Et ça continue. Les avancées technologiques sont aussi de plus en plus aptes à corriger les défauts qu’elles ont autrefois engendrés, comme la pollution de l’air et de sites entiers.
Ces avancées technologiques sont toutes liées. Il n’y a pas de machine à café, de fraise indolore du dentiste ou de chirurgie de pointe sans qu’il y ait en même temps des voitures, des avions, le Cern, la recherche spatiale, etc. Pas de dentifrice sans produits de beauté.
Une technologie totalement inoffensive n’existe probablement pas, sauf à retourner vivre dans la nature sans autres outils que ses propres mains. Tout ce qui se fait quelque part se défait ailleurs. Même cultiver une parcelle suppose de la travailler, de la modifier, de la rendre apte à produire notre alimentation. Nous transformons la Terre à la mesure de nos besoins et de la croissance de l’espèce.
C’est ainsi. La question n’est d’ailleurs pas de vivre sans toucher à la nature – nous sommes nous-mêmes des produits de la nature et l’utilisation de notre environnement est légitime. La pureté, le monde intouché, sont des concepts sans effets sur la nécessité.
Si nous acceptons cela, la question est alors: dans le bilan, les avantages retirés de la technologie sont-ils supérieurs aux inconvénients? Et la question suivante est, naturellement: peut-on diminuer les inconvénients sans altérer les avantages?
Il y a des lanceurs d’alerte sur l’état de la planète. C’est utile. Greenpeace en fait partie depuis longtemps. Que l’on soutienne ou non ses actions on doit accorder à cette organisation d’avoir attiré l’attention sur nombre de problèmes environnementaux.
Mais dénoncer les conséquences (au début imprévisibles) de notre mode de vie, dans un discours ouvertement politique et opposant, anticapitaliste, avec la volonté affichée de dicter des règles écologiques sur une gouvernance mondiale souhaitée, ne change pas la situation.
Pour avancer il faut des individus avec des idées, des moyens, de l’audace, de la détermination et du courage. C’est le cas d’Elon Musk.
Elon Musk? C’est Tesla, la voiture électrique performante. C’est aussi SpaceX et la fabrication de véhicules spatiaux. C’est enfin SolarCity, une entreprise qui fabrique des panneaux solaires et qui emploie près de 10’000 personnes.
Elon Musk est le PDG des trois sociétés. Il a des moyens financiers. De très gros moyens. Grâce à ces moyens il crée des biens d’avant-garde, utiles, et les commercialise avec succès.
Il vient de présenter le nouveau modèle, la Tesla 3. Autonomie de 340 kilomètres, recharge rapide, cinq étoiles obtenues aux crash tests, technologie performante. Et elle coûte la moitié du prix des précédents modèles, soit de 31’000 euros pour le modèle de base.
« Tout comme la Model S, les batteries de la Model 3 sont intégrées dans le plancher. Ce qui permet à celle-ci de rester un modèle familial, pouvant accueillir cinq adultes et on retrouverait même les deux coffres, l’un situé à l’avant, l’autre à l’arrière. »
Elle ne sera disponible qu’à fin 2017, et même 2018 en Europe. Mais elle semble promise au succès. Dès l’annonce du lancement de ce modèle 3, 115’000 véhicules auraient déjà été commandés en vingt-quatre heures.
Entre l’avancée des technologies, le pétrole d’algue, le captage et le recyclage du CO2, les industriels se montrent à la hauteur de l’enjeu. Pour autant qu’ils soient créatifs, audacieux, imaginatifs, curieux, et intéressés autant par les futures recettes que par la valeur sociétale de leurs innovations, porteuses de philosophie autant que de technologie. C’est aussi cela, le libéralisme associé au capitalisme: des individualités fortes créent des produits et services innovants parce qu’ils ont cela dans leur ADN psychologique.
Bien sûr, Elon Musk est très riche. Tant mieux. Le capitalisme, si vilipendé par Greenpeace, a encore de belles promesses devant lui. Car qui pourrait mettre autant de moyens financiers pour créer de nouvelles technologies sinon ceux qui ont à la fois des moyens, des idées et de l’audace?
Alors, si un lanceur d’alertes comme Greenpeace a aussi son utilité, malgré des postures politiquement réductrices, j’adhère plus aux projets d’Elon Musk, qui semble se tenir à la pointe de l’innovation et être doté d’un talent certain comme entrepreneur.
Commentaires
Je crois que l'on ne peut pas réduire à ce langage binaire ou/ou, les problème de notre société.
A fortiori lorsque le choix est lui -même réduit à des représentations limitées.
Quel badge portes-tu ? Greenpeace ou Elon Musk ?
En ce qui me concerne mon observation du monde ne s'arrête pas là.
D'abord parce que les menaces touchent à la fois l'écologie, l'effondrement de la finance et en corollaire l'instabilité politique mondiale. On voit la crise partout, certains y voient les mêmes désordres qui président aux grandes guerres, d'autres y voient une crise du système mondiale de l'économie.
Certes vous avez raisons de vous tourner vers des propositions positives, mais peut on faire, vraiment, l'économie d'une remise en cause profonde de l'habitus humain ?