Des représentants du mouvement Nuit debout ont insulté le philosophe Alain Finkielkraut ce week-end à Paris. Il s’était rendu sur place pour entendre les débats et les idées. Il a été pour le moins mal reçu et traité de fasciste.
Finkielkraut fasciste? Ils ne connaissent pas le sens des mots. Ou ils ont déjà endossé les réflexes pavloviens de leurs aînés: qui ne pense pas comme eux, qui n’a pas leur profil, serait fasciste et donc exclu des débats. L’exclusion, comme pratique réelle de la part de certains qui prônent une nouvelle société, c’est surprenant.
Fasciste. Quel mot regrettable et déplacé. Quelle attitude fascisante pour le coup, de la part de certains manifestants, de faire fuir quelqu’un au seul motif de ses idées, de son appartenance, de son soutien à Israël, que sais-je. Savent-ils au moins pourquoi ils l’ont exclu? Ont-ils lu ses textes? Et savent-ils ce qu’est le véritable fascisme? Ou plus simplement Nuit debout serait un mouvement partisan, déjà clivé, peu propice à repenser la société autrement qu’avec d’anciennes matrices?
Nuit debout n’est pas un mouvement spontané et libertaire. Il est piloté. Il a été initié contre la loi Travail, qui est selon les organisateurs ni amendable, ni négociable. La nouvelle génération se veut donc aussi absolutiste, aussi intransigeante que les précédentes. C’est la culture française de l’autoritarisme, dans la continuité de leurs aînés. Nouvel emballage, vieille recette.
Taxer un philosophe de fasciste a l’avantage de le discréditer moralement auprès des masses qui ne pensent pas, et d’éviter subrepticement les vrais débats.
Soupe
D’autres représentants de Nuit debout étaient dans le public d’On n’est pas couché. Quelques personnes ont manifesté bruyamment pour couper la parole à Pierre Gattaz, le patron du MEDEF. Du temps de Michel Polac les interventions inopinées n’étaient pas rares. Aujourd’hui c’est moins fréquent.
Dans le cas présent on voit surtout une volonté de faire taire Pierre Gattaz. Il n’y a pas d’argumentaire sortant de ce mouvement d’humeur. Une seule phrase des manifestants est reproduite sur le net:
« Merci patron ! Merci patron ! Quel plaisir de travailler pour vous ! On est heureux comme des fous ! »
On comprend dès lors qu’il ne peut y avoir de débat. Les représentants de Nuit debout reprennent le vieux clivage social et intellectuel: les patrons sont des exploiteurs, des ennemis avec lesquels on ne discute pas. Le gauchisme revisité. Eh bien, s’ils ne veulent pas travailler pour un entrepreneur, il ne leur reste qu’à créer leur propre job et en vivre.
A voir et entendre ces nouvelles recrues touillant une nouvelle soupe contestataire avec une vieille recette idéologique, il n’y a pour le moment rien de changé sous le soleil. Réinventer le monde en reprenant les vieux fonctionnements ne produira rien de neuf. Le mal français du clivage, de la détestation stéréotypée du riche, de la guerre interne et des postures idéologiques irrévocables va durer encore au moins 50 ans!
Commentaires
En France tout étudiant se prend pour un "intellectuel", tout en faisant tout pour dégommer les "intellectuels" de la génération précédente. Manier le terme de fasciste, souvent abrégé en "facho" est une des manières de montrer que l'on n'est pas dupe du jeu des anciens ... que l'on jouera à son tour dès que l'on aura trouvé un poste, soit grâce à ses relations, soit grâce à un nouveau courant politique qui empêchera à son tour le pays de se réformer en profondeur.
Les mêmes punks dégénéré qu'on retrouve en chaque festival "militant". D'ailleurs vu le nombre de t-d-c qui s’amassent en ce lieu, je propose de le rebaptiser "place de la raie publique", ça reflètera mieux la réalité du moment.
beautox viandox ..intox.
Le Bel Alain a tout de même paradé 1 heure place de la République avant de devoir dégager, le polycommentateur France culture, Académie, Le Point ,NouvelObs voulait "écouter" cela serait bien la première fois.
Victime d'une "purification" antidémocratique et pourquoi pas ethnique voir une Shoah de très basse intensité , le philosophe a tout de même éructé " gna gna gna "dans le texte, et Pauvre Conne - pour conclure.
La suite sur Arte- Tf-1 - BFM-TV etc .
Oui, vous avez raison, j'ai vu sur l'écran cette scène pitoyable ou des manifestants s'en sont pris à Finkielkraut! La scène était d'une telle violence que j'ai même craint que le philosophe soit physiquement agressé.
Cette nuit a mis en scène des petits terroristes minables, qui montrent par leurs réactions leur degré d'illettrisme culturel et politique. Enfin, les philosophes sont (comme les historiens) et seront toujours les premiers persécutés par les fascistes!
Effarant ce déni de reconnaissance d'une jeunesse révoltée contre un système qui n'offre que plus d'injustice flagrante. Si tout va bien pour vous, n'écrivez plus rien. Souscrivez au système, dites bêbêêê, je suis une jolie brebis toute blanche qui n'a pas peur du grand méchant loup. Cela suffira comme démonstration philosophique. Je tiens à rappeler que j'ai aussi un blog, qu'on y parle intensément de Nuit Debout, qu'un certain philosophe, pas le plus con ni le plus obscur au monde actuel, du nom de Abdennour Bibar soutient grandement Nuit Debout. Mais pour cela, il faut vraiment vouloir se renseigner, participer même par écran interposé pour comprendre autre chose que les escarmouches médiatisées alors que le fond des sujets abordé n'est jamais exposé. Il y a de l'outrance à Nuit Debout mais pas que... Donc, les Suisses qui ne bougent jamais que pour leur petit confort personnel sont priés éventuellement de s'intéresser tout soudain à autre chose qu'à leur petite personne imbue de leur savoir et de leur autorité. Merci. Bonne lecture à celles et ceux qui en feront vraiment l'effort et éventuellement la critique...
Beaucoup de chiens de gardes d'un système sur le déclin par ici !
https://blogs.mediapart.fr/fede-davout/blog/180416/finkielkraut-expulse-malaise-liberation
Cher hommelibre,
« Des représentants du mouvement Nuit debout ont insulté le philosophe Alain Finkielkraut ce week-end à Paris. Il s’était rendu sur place pour entendre les débats et les idées. Il a été pour le moins mal reçu et traité de fasciste. »
Ptet parce qu'il "fait" plus de politique que de philosophie ?
C'est assez commun de se faire traiter de "fasciste" quand on fait de la politique, les politiques doivent en avoir l'habitude, surtout quand ils sont ou ont été maoïste-membre actif de l'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes, vous ne croyez pas ? Demandez à DJ ce qu'il en pense.
Remarquez, le philosophe politique aurait pu se faire traiter de "meuhhhh", ou recevoir un bras d'honneur en cherchant à serrer des mains. Après tout, les manifestants de la Nuit debout ne devaient pas lui être très différents des vaches du salon de l'agriculture.