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François Hollande : « Caliméro m’a tuer » (2 et fin)

Pas de bol, François Hollande? Étrangeté de cette séquence Caliméro. Il avait les cartes en mains lors de son élection. La gauche avait conquis tous les pouvoirs politiques. Le président élu pouvait même prendre des mesures difficiles. Il l’a fait. Pas assez. Et trop tard.

badgodesberg02.jpgExaspération

Fanfrelande a lui-même conduit sa majorité vers la décroissance électorale. Il a voulu renvoyer l’ascenseur à sa clientèle, partie prenante dans le think tank Terra Nova: les lobbies LGBT et féministes. Résultat: le débat sur le mariage gay a plongé le climat sociétal français vers l’exaspération. 

Navrant, alors même que la cause homosexuelle avait déjà progressé avec le PACS et l’acceptation culturelle des personnes homosexuelles, dont heureusement on ne juge plus l’orientation comme une maladie ou comme une opprobre. Chacun sa vie.

Les actions politiques pour relancer une économie sont indirectes. L’État n’a pas vocation à être entrepreneur. Les entreprises ont besoin de liberté pour se développer, pas de hausse des charges ni de contraintes trop sévères. Les nouvelles entreprises doivent être soutenues et la micro-entreprise ou l’auto-entrepreneuriat stimulés si l’on veut réduire la part du tout salariat que d’aucun assimilent déraisonnablement à un esclavage.

Le pacte de stabilité a été un premier pas, bien qu’insuffisant, vers une libéralisation; la loi travail un deuxième. Sans cette dernière le pacte de stabilité lui-même aurait été compromis.

François Hollande a-t-il voulu faire l’indispensable révolution culturelle de la gauche française? Celle-ci n’a pas eu, comme le SPD allemand, son congrès de Bad Godesberg, du nom de ce district de la banlieue de Bonn. Elle n’a pas abandonné certaines positions d’inspiration marxiste. On voit aujourd’hui en France une relance de la lutte des classes et du discours éculé et auto-flagellant anti-patrons.

 

 

HollandeCali02-montebourg.jpgDjihad à la française

C’est malheureusement dans l’ADN de la culture politique française et Marine Le Pen, comme Mélenchon, reprennent cette même formule « populiste » (hin hin hin…) des patrons-voyous. Posture facile et inopérante, symbole de l’impuissance à trouver une paix sociale et à porter un projet collectif fédérateur.

Et le pire pourrait venir: un sondage commandé par le parti socialiste au début juillet donne Arnaud Montebourg gagnant d’une primaire à gauche dans tous les cas de figure, contre Hollande et les autres. C’est Le Point qui le révèle. La direction du PS conteste mais le magazine produit une fiche technique validant son info – à moins que la fiche ne soit un faux. Montebourg, un jacobiniste ayant déjà pris langue systématiquement contre ceux qu’il nomme les patrons-voyous. La nostalgie des têtes tranchées, sans doute. Une forme de djihad à la française.

Arnaud Montebourg avait été nommé ministre du redressement industriel. Sa mission: faciliter la réindustrialisation du pays. Il a surtout donné les bons et mauvais points à nombre d’entreprises. Beaucoup de mots, peu d’actes, et un sentiment nationaliste grandissant:

« La politique est plus forte que l’économie; nous avons encore des frontières. »

 

François Hollande a donc gâché sa chance. Ses annonces arrivent tardivement et ses choix sont illisibles et déclinés sans aucune pédagogie. La gauche radicale le sanctionne pour l’infléchissement libéral qu’il impose à son camp sans prévenir.

Mais ce n’est peut-être pas tant le fond qui a produit la rupture, car après tout les socialistes vivent plutôt bien dans le système libéral, et sortis des forums enragés ils rentrent dans leur voiture, dans leur maison, dans leur cocon. De plus un leader doit pouvoir s’opposer à son parti et proposer, en l’expliquant, une nouvelle direction. C’est plutôt, à mon avis, l’autorité, la pédagogie et la manière qui lui font défaut. Fanfrelande a scellé son destin par son incompétence dans le leadership, sa communication pauvre, son attentisme, sa parole sans force, entre autres. S’il dit être entré dans l’Histoire (c’était donc cela son ambition?), ce sera comme exemple inverse.

Peut-être le président Pas-de-bol n’avait-il simplement pas les épaules pour la charge.

 

 

Contre-Courant-pochette-v3-recto.jpg P.S.:

Mon nouvel album, annoncé pour août, sortira autour du 15 septembre. Plus d'infos à venir.

 

 

Catégories : Philosophie, Politique 0 commentaire

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