Hier François Hollande s’est invité au meeting prévu par sa ministre Myriam El Khomri. Objectif: annoncer la bonne nouvelle, soit une nouvelle baisse de la courbe du chômage en France pour juillet.

Baisse-moi!

Le président, qui a lié son éventuelle candidature en 2017 à l’inversion de la courbe, semblait presque guilleret. Il parlait de manière plus vivante et presque fluide. Serait-ce enfin le réveil du zombie?

Au-delà des résultats mensuels variables de Pôle-Emploi il semble qu’une timide tendance à la baisse se dessine. Cela devrait être une bonne nouvelle. Pourtant elle fait peu d’effet. La rengaine de la baisse d’ici la fin de l’année étant servie depuis 2013, l’annonce est émoussée.

Et tant d’autres choses se sont accumulées que cette annonce pourrait être sans effet électoral. Le chiffre est d’ailleurs discuté. Le quotidien Libération signale que la baisse de juillet ne fait que compenser les hausses précédentes:

« Reste que cette baisse ne fait pas beaucoup mieux qu’effacer la hausse des deux mois précédents (+14 600). Les catégories B et C (activité réduite), surtout, augmentent fortement, avec +26 700 inscrits en juillet. Le total des trois catégories de chômeurs tenus de rechercher un emploi (A, B et C) atteint ainsi 5,442 millions en juillet (5,739 avec les Dom), en hausse de 0,1% sur un mois et de 0,7% sur un an. »

Caliméro Fanfrelande

Alors baisse ou hausse? La baisse ne concerne qu’une catégorie de demandeurs d’emploi. Or le quotidien signale un glissement d’une catégorie à une autre. La baisse d’un côté est en bonne partie le résultat d’un système de vases communicants entre les différentes catégories:

« Par ailleurs, la catégorie D, qui regroupe, entre autres, les chômeurs en formation, et qui passe d’habitude plutôt inaperçue, commence à frétiller, avec +10,1% d’inscrits sur trois mois, pour atteindre le chiffre record de 308 900 personnes. »

Dans le livre de confessions qui lui est consacré et qui vient de sortir, François Hollande livre son sentiment: 

« J’ai fait cette annonce de l’inversion de la courbe du chômage parce que je croyais encore que la croissance serait de 0,7-0,8, elle sera finalement de 0,1 ou de 0,2. Puis je répète cet engagement lors des vœux le 31 décembre 2012. J’ai eu tort ! Je n’ai pas eu de bol ! »

Pas eu de chance? On croit rêver. Il comptait vraisemblablement sur les variations mécaniques du marché de l’emploi et la sortie de la longue et profonde crise de 2008. Un tel propos exprime surtout le constat d’impuissance de François Hollande. La chance a très peu à voir avec un développement à long terme. Invoquer sa malchance est irrecevable de la part d’un homme qui occupe une telle fonction.

Deuxième partie à venir: Montebourg battrait Hollande dans une primaire socialiste.