On se souvient peut-être du samedi 8 mars 2014. Jour noir pour les filles. Sous l’impulsion des services de la ville de Genève une séquence avait été organisée rien que pour elles sur le skate parc de Genève.
Les filles sont pas des quilles
Celles-ci n’existeraient pas assez en présence des boys. La domination masculine, même en culottes courtes, s’exercerait sur le béton? Ah ça! Sous le refrain subliminal du: les filles sont pas des quilles, on allait en finir avec ce sexisme latent qui les excluait de l’aire et de l’ère de jeu.
Il fallait rétablir l’honneur et la place des filles et les inciter à prendre pleine possession des lieux. Les filles au pouvoir! Ce triste 8 mars 2014, la Ville avait donc interdit aux garçons de s’élancer sur la surface pendant un temps réservé aux jeunes sportives amateures.
Le résultat? Un camouflet pour les services féministes de la Ville de Genève, et presque une insulte pour les jeunes demoiselles. Une vingtaine de participantes seulement pour ce qui devait être un grand show avec animation artistique et musicale. Et essentiellement des françaises car on n’en avait trouvé que deux à Genève, de l’aveu même des responsables.
J’ai appris par la suite qu’une représentante de la Ville de Genève avait été invitée dans une organisation internationale, dans le cadre de discussions sur l’égalité de genre. Cette représentante souligna l’implication de la Ville en matière d’égalité femmes-hommes.
Et après
Pour illustrer cette implication elle mit en valeur l’initiative du 8 mars 2014 au skate parc. Elle omit cependant de préciser que ce fut un flop spectaculaire. Cette manière de se vendre contre la réalité me donna le sentiment que l’action du 8 mars 2014 servait plus des intérêts politiques que ceux des filles.
Je voulais quand-même laisser le bénéfice du doute sur les résultats de cette initiative. Je me suis donc rendu à différentes reprises aux abords du skate parc genevois – un des plus vastes d’Europe. Je n’y ai vu que très, très peu de filles. Ou alors des petites, de 8-9 ans, qui s’élançaient avec témérité et audace au milieu des cracs de 12-14 ans.
Les filles y sont donc rares et en général au titre de spectatrices. Rien à voir avec les randonnées parisiennes de roller où les femmes sont très nombreuses. L’après-militantisme du skate féministe à Genève est déprimant, et révélateur du peu d’intérêt réel porté à la cause des filles. L’action de la Ville de Genève ne porte aucun effet et semble n’avoir été suivie d’aucun plan d’incitation. La Ville a même abandonné sa croisade égalitariste, renforçant ainsi le sentiment d’un coup de pub idéologique ou d’un shoot narcissique plus que d’un réel intérêt pour les adolescentes.
La preuve? Cette vidéo réalisée sous l’égide de la ville pour présenter le skate parc remodelé en 2015: il n’y aucune fille à l’interview. Ni sur le béton. Les premières filles à l’image apparaissent vers la fin, à 2’45 et sont… des spectatrices de 4-5 ans; plus loin, à 2’51, on voit furtivement deux adolescentes de dos, simples spectatrices (vidéo ci-dessous). Pas fait pour vous donner envie. Plus furtives, les filles, tu meurs!
Souvenez-vous en quand vous aurez l’âge de voter.
Vidéo de la Ville de Genève:
Commentaires
On dit que les filles prospèrent à l'école dans des classes non-mixtes. En effet, les garçons, grande gueules même s'ils sont bêtes, intimident les filles, qui se taisent et se font discrètes.
C'est la même chose avec le skate parc. C'est bien ce que vous cherchez à démontrer... ?
S'il y avait peu de filles le jour X ne signifie pas grand chose. Ils faudrait surtout qu'elles osent y aller, même quand il y a plein de mecs.
Et puis, si cette discipline n'intéresse pas les filles, vous en tirez quelle conclusion ? Elles sont peut-être en train de regarder des films intellos dans le cinéma d'à-côté.
Oui, le cinéma intello.
Elle mettent des protections pour y aller?
Moi je ne vois pas beaucoup de filles qui se taisent. Peut-être que des garçons en intimident. Mais Ben, c'est aussi l'école de la vie. Probablement elles n'ont pas envie de mettre leur énergie là.
Ce billet m'a été inspiré par la vidéo. Qu'ils n'aient même pas interviewé une des françaises de 2014, quelle surprise.
Le skate ?
Pfff! C'est pour les petit bras!
Pendant que les garçons font des concurs de Tarzan et de celui qui fait pipi le plus loin, les filles s'envoient en l'air.
https://www.youtube.com/watch?v=Va3iRuzeW2o
Il y a beaucoup de filles très douées en alpinisme, c'est fascinant de les regarder grimper.
Dans cette vidéo, le parcours des filles n'est pas identique à celui des garçons. Tiens tiens...
Je ne trouve pas que les garçons fassent particulièrement un concours de Tarzan, pas plus que les femmes du moins. Ils n'ont d'ailleurs pas de très gros muscles.
Celui qui fait pipi le plus loin? Il faut bien se mesurer. Se mesure aide à estimer sa propre valeur. Les filles aussi à voir ces images: elles sont en compétition. Chez les filles c'est à celle qui fait pipi le plus bas. Raaahhh, cette fichue anatomie...
:-)
Hier, jour férié (Jeûne genevois), j'ai vu une bande de jeunes gars descendre en groupe la rampe de la Treille en skateboard.
Est-ce admirable? Intelligent? Autorisé?
L'instinct de survie semble moins développé chez les mâles...
Si les filles ne se prêtent pas à se genre de hardiesse (wingsuit et consorts), c'est tout à leur honneur!
@ Arnica
Ce que je peux dire c'est que sans trop généraliser; les garçons vers un an sont plus attirés vers des exercices mettant en jeux leur coordinations physiques (grimper, escalader, défier les petits risques de chutes en équilibre sur une petite surface) , et chez les filles ont voit une attirance pour la sociabilité et la communication (parlent très souvent plus précocement, plus précoce aussi pour être propre.)
C'est en tous cas mon observation de papa, puis de grand papa. Et je ne pense pas que cela soit dû à une orientation sociale, puisque la mère de mes garçons leur donnait poupées et poussette pour les féminiser.
Quant à la maîtrise des sphincter il n'y a eu aucune différence de pratique pour proposer le pot de chambre.
Arnica, je ne vois pas les choses ainsi. Les garçons se testent par la compétition (physique, intellectuelle, etc). Où est le problème? La compétition permet une découverte de ses propres capacités et limites. (Notez que pas mal de femmes aussi aiment la compétition et se mettent en danger.)
Ne serait-ce pas justement pour tester leur capacité de survie? Et développer leur estime d'eux-mêmes? Oui. Du moins je le pense.
Descendre la Treille en skate, je trouve qu'il y a quelque chose d'admirable, vu la dangerosité de la chose et le courage que cela demande. J'ai une fois descendu en patins à roulettes la route de Sous-Moulin, depuis le haut à Petit-Senn jusqu'à l'autoroute en bas. Un joli bout bien pentu. Je me suis fait peur mais quelle satisfaction une fois en bas en entier!
Un homme qui ne prend pas de risques pour aller plus loin, c'est l'espèce qui ne survivra possiblement pas.
Les femmes savent qu'elles pourront porter un enfant et peut-être est-ce leur priorité biologique et viscérale, donc elles se mettent peut-être moins en danger. Pour la même raison les hommes font la guerre et pas les femmes.
que se passe t'il il fut un temps où les femmes étaient admirative des valeurs masculines, celà est-t'il du au dénigrement des valeurs masculines et à la mise en avant des valeurs féminines par le féminisme ?
@Hommelibre ou sont les filles ? quand on sait leur bonheur du moins pour certaines pour tout dénoncer grâce au virtuel actuel comme la mise en page d'une porcherie en mauvais état on y voit comme un semblant de fable à l'égard de certaines critiques masculines
Et fait ce geste de délation cachait peut-être aussi une réaction inconsciente vis à vis du monde masculin, allez savoir !