Certains disent que les Havanes lui ont tourné la tête. La cuvée spéciale Castroff est stupéfiante, paraît-il. D’autres incriminent le rhum du petit-déjeuner. Mauvaises langues. C’est naturel chez elle. C’est son logiciel.
Le logiciel Gôche®: la dictature c’est la liberté. On voit la majorité pondre dans l’urgence, avant la débâcle printanière, une loi liberticide en utilisant les femmes comme prétexte. La dictature c’est la liberté. On la comprend cette majorité: il y a moins de risques de contestation en hiver. Ce n’est pas la saison des manifs. Les arabes eux-mêmes ont fait leurs révolutions au printemps, c’est dire.
N’empêche elle est courageuse la reine Ségo. Ou bonne petite soldate. Pleine de bravitude et d’humanisterie: elle brave l’ONU, les ONG, la soeur de Fidel, la presse et quelques ministres pour vanter les mérites de Fidel, ce géant de l’Histoire.
La Gôche® ce sont les valeurs de la France, dit François. Étranges valeurs. Il vaut p’têt’ mieux êt’ de droite: pas besoin, comme Ségolène, d’ignorer délibérément les Dames en Blanc de Cuba. Tu sais, celles qui manifestent pour faire libérer leurs maris et fils dissidents. Celles qui ont reçu le prix Sakharov en 2005 et qui se font arrêter sans autre raison que prendre la parole après la messe du dimanche. Justement, madame Royal y était dimanche. « Mère Ubu, ne les avez-vous pas vues? » « Cornegidouille, ce sont des suppôts de l’Oncle Sam! ». Et paf dans le pif les cubaines. Leurs opposants de maris étaient des traîtres. Parce qu’il y a les bons opposants et les mauvais. Ça va, les valeurs de la France sont sauves. D’ailleurs c’est le frère de Fidel qui a repris le pouvoir. Quoi? Sans élections? Ce serait une dynastie socialiste? Chuuut... c’est une démocratie dynastique socialiste, avec un parti unique. « Bonne idée le parti unique. Il faudra que j’en parle à François en rentrant à Paris. Notre fils Thomas a bientôt l’âge. »
Notez qu’avec Ségolène on ne prend pas plus la parole (voir vidéo). C’est la diktatura poupoular. On comprend l’affect de Fanfan: son mutisme, ses regards fuyants ou inexpressifs, sa parole hachée, son attitude de petit garçon, ses heures de punition sous la pluie. 25 ans avec la Mère Ubu ça laisse des traces, et pas que sur la robe de Valérie.
Et voilà qu’il essaie de la propulser à la tête d’un machin de l’ONU. Il place les proches en vitesse. La Gôche® n’aura peut-être pas d’autre fenêtre de gouvernement avant longtemps.
Donc à Cuba, la reine Ségolène n’en aurait fait qu’à sa tête, croit-on. Normal, son ancien matador vient de mordre la poussière. Elle doit le remplacer dans l’arène internationale. C’est elle le mec maintenant. Loin de la maison mère elle n’entend pas la chorale socialiste qui la supplie: « Tais-toi! Tais-toi! Il y a des élections dans cinq mois! » Elle, superbe, déconnectée, tête en arrière et cheveux détachés, offrant sa gorge à qui veut la prendre dans une pose de pub pour parfum, va achever son parti de quelques piques de banderillas.
À moins, et je le pense, que ce ne soit une stratégie voulue. N’oublions pas qu’elle représentait François. Elle était en mission, la seule à faire le poids. Najat est trop jeune pour Cuba et elle serait mieux éventuellement comme premier ministre – une autre femme, un symbole de plus. Il faut reprendre les voix féministes. Nous le saurons sous peu.
Quel subjuguant discours que celui de Ségolène: louanger Castro, ce symbole archaïque, dinotopique, pour envoyer un signe à l’ultra-gauche de Montebourg à Mélenchon. Réutiliser le vieux logiciel révolutionnaire, retrouver la couleur rouge vif symbolique. Essayer de ramener le monde en arrière pour survivre. Et ça a marché médiatiquement, même au prix de devoir manger son sac à main. Que ne ferait-on pour retrouver l’âme historique du socialisme, au moins le temps d’une élection.
J’entends d’ici Ségolène, riant presque au téléphone avec François, son complice, de ce bon tour qu’ils auront joué au monde politique français. Mission accomplie. Maintenant elle se repose. Elle est ailleurs. Dans sa bulle, sur une île, sur une plage abandonnée, petits crabes et crustacés. Elle rêve. Elle rêve que le soleil se lève sur la mer. Dans son reflet, un beau brun bronzé allurant Banderas sort de l’eau, ruisselant, éblouissant, banderilla au vent. Elle s’abandonne dans ses bras forts et regarde l’horizon à ses côtés. Caliente, c’est la fête!
Que celle qui n’a jamais langui lui jette la première pierre.
Arrive un groupe de chanteurs accompagnés de timbalès, congas et chékérés. Leurs voix s’élèvent par-dessus les grilles des camps de travail, couvrent son exclamation: « C’est mon fils! Ma dynastie! », et entonnent cette douce mélodie:
Cé-Cé-Cé-Ségolène…
« Cuba. La répression à l’occasion de la Journée des droits de l’homme s’inscrit dans la lignée d’un mois d’arrestations massives
Le 9 décembre, la police de la capitale cubaine, La Havane, a restreint de manière arbitraire la liberté de mouvement des membres de l’association de militantes Les Dames en blanc (Damas de Blanco), qui se préparaient à manifester le 10 décembre. Cette mesure intervient alors qu’en novembre 2015, on a enregistré au moins 1 477 détentions à caractère politique, chiffre mensuel record depuis de nombreuses années, selon la Commission cubaine pour les droits de l’homme et la réconciliation nationale (CCDHRN).
« Depuis des semaines, les autorités cubaines multiplient les arrestations et les mesures de harcèlement pour empêcher les militants des droits humains et les dissidents de manifester pacifiquement. C’est un phénomène systématique qui réduit au silence les militants cubains dans leurs propres rues. Depuis des années, le harcèlement est la règle plutôt que l’exception à l’occasion de la Journée des droits de l’homme, et ce n’est pas acceptable », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International. »
Commentaires
Elle est prête à tout pour se faire remarquer. On en a aussi chez nous des femmes qui en politique ont ego surdimensionné et l'assouvisse au détriment de l'intérêt public telle des petites filles en mal de reconnaissance paternelle. Au CF ou même au Grand Conseil tout leur est bon pour se donner de l'importance même s'il faut passer par une trahison de leur propre parti ou des idéaux soit disant défendus.
Cazeneuve Premier Ministre: finalement c'est un homme, un poids lourd et un fidèle sans états d'âme.