« Peuple de gauche, peuple de droite, unissez-vous! » pourrait proclamer Emmanuel Macron, les bras en croix. Car la France a ses peuples politiques. L’usage du mot peuple est certainement abusif mais l’expression est jolie.
Le mot peuple suggère un supplément d’âme et permet des envolées lyriques tout en validant la culture de la division. Le dépassement des ancrages et clivages, proposé par l’Emmanuel, prend cette culture de la division à contre-courant.
Il gouvernerait avec des ministres de gauche, du centre et de droite, dit-il. Une intention qui permet de ratisser large pendant la campagne. Mais quels ministres précisément? Et comment rassembler des conceptions opposées? Silence radio.
Gauche et droite ont des projets de société en partie complémentaires. Un État moderne doit par exemple assurer un volet de solidarité sociale autant qu’un soutien à l’initiative privée. Le plus souvent l’alternance politique équilibre ces deux orientations. Pourquoi dès lors ne pas les faire coexister?
À cette fin il faut des personnalités capables de changer de mentalité. Autant dire que les ralliements enregistrés ne vont pas dans ce sens. Il s’agit surtout de personnalités de la gauche hollandienne et du centre déraciné qui jouent leur survie politique.
Cela fait penser au radeau de la Méduse avec ses sinistrés abandonnés dans un désert océanique (image 1, tableau du peintre Géricault).
Le paradoxe Macron est que sa force est aussi sa faiblesse. Sa force est son apparente liberté d’idées, de ton et d’appartenance. Sa faiblesse est que cette liberté n’est fondée sur aucun enracinement. Pas de mouvement ancien ayant creusé un sillon, pas d’identité claire du candidat, pas de « traçabilité ». Il n’y a donc aucune exigence de loyauté à son égard puisqu’il ne représente que lui-même.
De plus je doute de son autorité. Il se dit autoritaire, ce qui suggère qu’il est trop léger pour disposer d’une autorité naturelle bien ancrée. Il suffit de le regarder et de l’écouter pour faire ce constat. Il fait figure de hochet, même s’il n’est pas impossible qu’il devienne le prochain président français.
Pour cela il y a encore du chemin. Je ne vois pas chez lui de colonne vertébrale solide, mais plutôt une construction opportuniste. Il reprend par exemple le thème démagogique de la discrimination positive. Qui, comme son nom l’indique, est bien une discrimination, donc anti-démocratique. Une vieille recette qui aggrave les tensions au sein de la société.
Malika Sorel, ingénieur de l’École polytechnique d’Alger, diplômée de Sciences Po Paris et auteur de « Décomposition française », met en garde contre cette chimère:
« La discrimination positive n’a rien de moderne. Elle a déjà été déployée aux États-Unis. Elle y a fait les preuves de sa haute toxicité. C’est un poison qui sème le ressentiment dans le cœur des hommes, car elle prend appui sur le postulat selon lequel les uns discriminent les autres. Qui peut imaginer récolter la paix, après avoir ainsi divisé le corps social entre victimes et bourreaux?
Dans un discours prononcé à Philadelphie en mars 2008, Barack Obama l’avait même rendue responsable de la fracture raciale dont son pays est prisonnier, avec les conséquences dévastatrices que nous savons sur le vivre ensemble entre Noirs et Blancs. En privilégiant les uns, elle se transforme en discrimination négative pour tous les autres. Elle installe de nouvelles fractures au sein de la société. Les uns après les autres, les États des États-Unis ont fini par l’abroger.
Est-il responsable de proposer une telle politique inégalitaire en France alors même que de nombreuses familles des classes moyennes basculent chaque jour dans la pauvreté? Est-il raisonnable d’instaurer une nouvelle source de tensions entre groupes, alors que les tensions n’ont cessé de s’exacerber au fil des ans? La France n’a nul besoin d’apprentis sorciers. »
Et ce n’est qu’un des points du projet de Macron.
Lequel Macron est placé en tête des sondages habituels. Pourtant selon l’étude d’opinion de Filteris la réalité est différente. J’ai déjà mentionné ces études basées sur l’analyse quantitative et qualitative des avis sur un candidat, vus sur internet et sur les réseaux sociaux. Ces analyses se sont révélées performantes depuis 10 ans. Filteris avait prévu la victoire de Trump et celle du Brexit.
Lors du premier tour des présidentielles de 2012 les chiffres de Filteris, cinq jours avant le vote, montraient des tendances très précises à l’exception de deux candidates: Marine Le Pen (sous-estimée) et Eva Joly (surestimée) comme le montre le tableau 2 (cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Ces différences montrent que toutes les opinions sur MLP ne s’étaient pas exprimées et qu’elle dispose d’une possible marge de progression entre l’intention affichée publiquement et celle qui prévaut dans l’isoloir. Ou simplement ses électeurs sont plus déterminés, plus sûr de leur vote, et ont moins besoin d’intervenir sur le net.
Ces analyses semblent performantes mais avec une part d’instantanéité qui ne permet pas d’anticiper un résultat à plus de quelques jours. Toutefois la tendance est intéressante. Contrairement aux sondeurs professionnels en France, Filteris ne positionne l’Emmanuel qu’en troisième place, derrière François Fillon et Marine Le Pen (tableau 3).
Selon le graphique établi jour après jour (image 4) FF devance régulièrement MLP. On peut voir l’effet Trocadéro, qui a relancé FF (contrairement à ce que je pensais alors). On voit aussi que pour ce trio de tête rien n’est figé.
Par contre Hamon, Mélenchon et les autres sont largués. Dupont-Aignan n’avance quasiment pas. Manque-t-il d’un appareil solide pour le soutenir? Ou simplement d’envie? Asselineau (encore un François!) est au ras des pâquerettes. Interviewé au JT de TF1 hier soir il n’a pas fait grosse impression (vidéo ci-dessous).
Bref, tout est ouvert et le séduisant Emmanuel, sorte de Sylvia Kristel de cette élection offrant ses charmes à presque tous, n’a pas gagné la partie.
Commentaires
Cher hommelibre,
- « Malika Sorel, ingénieur de l’École polytechnique d’Alger, diplômée de Sciences Po Paris et auteur de « Décomposition française », met en garde contre cette chimère:" »
- « La discrimination positive n’a rien de moderne. »
- « le vivre ensemble entre Noirs et Blancs. »
Si Malika Sorel parle de ... "chimère", ... c'est certainement parce qu'elle confond ... "discrimination" ... et ... "racisme".
Question pour un champion:
... Quelle est la différence entre "discrimination" ... et ... "racisme" ?
Et puisque vous évoquez la "discrimination négative", question subsidiaire pour un champion:
... Quelle est la différence entre ... la "discrimination positive" ... et ... la "discrimination négative" ... et la "discrimination" tout court ?
Chuck, ne connaissez-vous pas les différences entre ces termes? Possible. Précisions rapides:
- discrimination positive: on privilégie une catégorie de population que l'on estime discriminée (au sens légal, pas au sens intellectuel) pour une ou des caractéristiques communes à cette catégorie, et on lui donne une forme de priorité, ce qui est considéré comme un rattrapage par les défenseurs de la mesure;
- discrimination négative: une catégorie de population, définie par d'autres caractéristiques communes, n'est plus traitée dans la stricte égalité des droits ou chances et passe après une autre catégorie;
- discriminer, pour mémoire (j'ai déjà consacré des billets ou parties de billets à ce thème), c'est à l'origine être capable de déterminer des différences, de les hiérarchiser, de porter un jugement qualitatif sur ces différences et d'y adapter son action. C'est d'abord un élément d'intelligence et d'adaptation.
Selon le cnrtl: "Différencier, en vue d'un traitement séparé, (un élément des autres ou plusieurs éléments les uns des autres) en (le ou les) identifiant comme distinct(s). Qui établit des distinctions ou est capable de le faire". Et le sens péjoratif actuel: "Traitement différencié, inégalitaire, appliqué à des personnes sur la base de critères variables."
Le problème n'étant à mon avis pas le traitement différencié ou inégalitaire (il peut y avoir de nombreuses raisons d'appliquer un traitement différencié et inégalitaire en fonction de critères objectifs, p.e. le dosage de certains médicaments en fonction du poids du patient) mais la volonté d'exclure socialement ou économiquement.
Cher hommelibre,
- « discrimination positive: on privilégie une catégorie de population que l'on estime discriminée (au sens légal, pas au sens intellectuel) »
Intéressant ça ... le "sens intellectuel".
Un rapport quelconque avec le "sens" ... scientifique ?
Ou avec le "sens" ... religieux ?
- « ... et on lui donne une forme de priorité, ce qui est considéré comme un rattrapage par les défenseurs de la mesure; »
Très intéressant ça !
Un "rattrapage" ... pour rattraper quoi ?
- « discrimination négative: une catégorie de population, définie par d'autres caractéristiques communes, n'est plus traitée dans la stricte égalité des droits ou chances ... »
"n'est plus" ?
Suggérez vous alors que ... avant ... l'invention de la "discrimination négative" ... seule la catégorie noire était ... "traitée dans la stricte égalité des droits ou chances", ... c'est bien ça ?
- « discriminer, pour mémoire (j'ai déjà consacré des billets ou parties de billets à ce thème), c'est à l'origine être capable de déterminer des différences, de les hiérarchiser, de porter un jugement qualitatif sur ces différences »
Donc quand vous parlez de discrimination positive, c'est pour porter un jugement qualitatif sur la couleur noire ?
Et quand vous parlez de discrimination négative, c'est pour porter un jugement qualitatif sur la couleur blanche ?
C'est bien ça ?
Blanc = négatif ... et ... noir = positif, ... comme pour les photos ?
C'est bien ça ?
- « Le problème n'étant à mon avis pas le traitement différencié ou inégalitaire ... mais la volonté d'exclure socialement ou économiquement. »
Oui mais, voyez vous, ... la "volonté", ... surtout LA _volonté politique_, ... ben c'est justement ... d'inclure ... "socialement" ET "économiquement", le social et l'économique, ... pour assurer la paix de l'égalité sociale et économique dans le pays.
Parce que, ... pour promettre la paix de l'égalité dans le pays, ... la volonté politique ... fait justement la discrimination entre ... "social" ... et ... "économique", ... et accorde une priorité plus importante au "social" ... pour que l'économique soit l'esclave du social, ... et pas pour que le social soit l'esclave de l'économique.
Chuck... vous nous... prenez pour des... cons..., ...non...? Savez-vous é-...crire normalement, avec une ...... pensée construite... et ...claire?
Etes-... vous raciste? Je...ne parle... pas... des ... noirs... lisez... ceci...
"«La vraie rupture, ce que je propose pour les quartiers, c'est une vraie politique assumée de discrimination positive et de mobilité», a déclaré Emmanuel Macron le 8 mars dans un entretien à l'AFP. Il s'agit là d'une annonce de grande portée de la part du candidat à l'Élysée.
La discrimination positive, que les Anglo-Saxons appellent affirmative action («action positive»), consiste à adopter des mesures de faveur (priorités à l'embauche, promotions préférentielles, dispenses de concours, épreuves spéciales dérogatoires, points supplémentaires, emplois, contrats ou marchés réservés, quotas, parité, etc.) pour des catégories de personnes désignées par un critère non social (race, ethnie, religion, langue, sexe, orientation sexuelle, handicap, etc.) et dont on affirme qu'elles ont subi des discriminations passées ou présentes ou qu'elles sont «défavorisées»."
www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/03/15/31001-20170315ARTFIG00325-anne-marie-le-pourhiet-la-discrimination-positive-est-un-danger-pour-la-paix-civile-en-france.php
Bah,... ça,... va...donner...à...quelques.....beurs...de...3...e...m...e...génération de bonnes raisons de ne pas étudier, et les non racialisés... enfin------les::::paS...blancs vont aimer se former pour rien... quand des noi-¨... formés...dispensés de concours,.,.,passer devant eux... ... ...¿ racisme inversé... vous...devriez... lire... si...vous...le...pouvez...
Vous êtes une pollution super diesel Chuck. Pollution et confusion... je... m'arrête là, ... ... ...
Cher hommelibre,
- « Vous êtes une pollution super diesel Chuck. Pollution et confusion... je... m'arrête là »
Ben je faisais juste que suivre vos bons conseils d'améliorer ma sobriété, alors j'ai pris modèle sur le chameau.
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