François Fillon veut faire de la France un pays d’entrepreneurs. Est-ce possible? En partie probablement. De plus en plus de français désirent être à leur compte. Pour certains entreprendre est comme respirer: naturel et vital. Et motivant: par ses idées, ses projets et son énergie un individu peut être à l’origine d’un grand groupe. Les exemples ne manquent pas.
Ce n’est toutefois pas gagné. La France accorde plus de place à la protection des salariés qu’à celle des petits entrepreneurs. Il faut donc changer de philosophie et soutenir l’initiative individuelle et l’esprit entrepreneurial – sans sacrifier la nécessaire protection de ceux, employés et ouvriers, qui ne sont pas décideurs économiques.
Toutefois nous n’avons pas tous et toutes les mêmes compétences innées ni le même tempérament. Certains vont spontanément prendre des risques, d’autres s’appliqueront à bien réaliser ce qui leur est demandé, et c’est important. On entreprend dans toutes les couches sociales. Le petit paysan indien est un entrepreneur à son échelle. Mais c’est quoi, l’esprit d’entreprise?
Dans une interview à la Tribune de Genève le négociant et mécène Jean-Claude Gandur livre quelques pistes au journaliste Roland Rossier. Il sait de quoi il parle. Il a monté sa première entreprise à 37 ans. A brassé des centaines de millions. A réussi financièrement. Puis moins. Les vies ne sont pas toujours linéaires. Son discours est simple. Il ne semble pas atteint, ni par le succès ni par l’échec.
Que dit-il? Par exemple qu’il faut du courage pour créer sa propre société. On l’imagine. Il n’y a pas de filet. Mais aussi qu’il faut être « complètement inconscient » ou fou. Bien sûr il y a des écoles de management, mais un manager sans étincelle ne saurait remplacer un créatif audacieux et parfois visionnaire.
Bien qu’issu d’une famille de négociants il dit aussi qu’entreprendre ne s’apprend pas. « C’est inné. » Pourquoi certains se lancent et prennent des risques alors que d’autres ne l’envisageront jamais? Pourquoi les uns disent: « Je le fais » pendant que d’autres disent: « Toi, tu le fais? » Question de milieu, d’origine sociale, diront les uns. Question de nature, de caractère, laissent entendre ses propos.
À quelque niveau que ce soit, entreprendre est une aventure d’abord individuelle. Il faut l’idée, l’envie, le jaillissement spontané d’un projet et le sentiment que l’on est capable de le réaliser. Ou simplement être inconscient des difficultés que l’on rencontrera.
Ensuite il faut accepter les aléas toujours possibles. Prendre le risque d’échouer. Même si Jean-Claude Gandur suggère de se dire: « C’est bon, il ne va rien nous arriver, on y va, nous sommes les rois du monde ! » Il faut commencer dans cet état d’esprit.
Une étude montre que l’esprit d’entreprise a la cote en Suisse et dans le reste de l’Europe. 71% des personnes interrogées envisagent de devenir un jour indépendantes professionnellement.
Si rien ne remplace l’étincelle individuelle, il peut être utile de faciliter le démarrage. Par exemple en proposant aux candidats-entrepreneurs des mini-formations de base pour cadrer un peu les débuts d’une jeune entreprise. Cette formation pourrait contenir des éléments de comptabilité, d’évaluation de la prise de risque (un minimum de précautions n’est pas superflu), de gestion matérielle, humaine et d’image, et de quelques règles et lois.
Je pense en particulier aux auto-entrepreneurs, de plus en plus nombreux en France, mais que la formation initiale ou l’origine sociale ne prépare pas aux risques et nécessités de début. Habiller l’étincelle initiale individuelle de quelques protections raisonnables ne devrait pas nuire à la créativité. Au contraire.
Commentaires
Gandur n'en est qu'au début de ses problèmes. Dans la société de castrateurs dans laquelle nous vivons, après les costumes de Fillon, les journalistes, cette sorte de néo-Waffen SS, vont s'intéresser à la déontologie de ses sociétés. Il a le culot de vouloir faire don de sa collection d'art au public...
J'ai entendu une fois une de ces ordures de journaliste, un certain Arnaud R., dégommer Barbier-Müller sur la RTS pour avoir eu le culot de monter une collection d'art nègre et donc d'être une sale ordure de colonialiste.
Sans Barbier-Müller, il n'y aurait pas d'art nègre nulle part. Le journaliste continue sans autre sans carrière...
Cher hommelibre,
- « Si rien ne remplace l’étincelle individuelle, il peut être utile de faciliter le démarrage. Par exemple en proposant aux candidats-entrepreneurs des mini-formations de base pour cadrer un peu les débuts d’une jeune entreprise. »
- « Je pense en particulier aux auto-entrepreneurs, de plus en plus nombreux en France ... »
Tout à fait. Pour éviter l'auto-allumage.
Pour ça, des entrepreneurs comme VéVé et Renault ont inventé la gestion des gaz du pot d'émission pour recadrer le bilan comptable du protodiesel hilarant, qui nettoie l'air expulsé des particules nitreuses fines plus vite qu'il ne le pollue.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Protoxyde_d%27azote
Quel bordel dans votre tête Chuck. Si encore c'était drôle.