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Vieux mâle blanc (2) : Laura Slimani s’enfonce

Interpellée sur son tweet sexiste et raciste (voir mon précédent billet), l’élue socialiste de Rouen a donné sa version sur son blog, sobrement intitulé « Me connaître ». Et elle s’enfonce. Voici son communiqué.

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« Dire actuellement que les responsables politiques de notre pays sont majoritairement des hommes, blancs, de plus de 50 ans, libéraux est malheureusement la stricte réalité. (...) Qui peut prétendre que cela représente la société française ? Qui peut prétendre que ce n’est pas le fruit d’une histoire de discriminations raciales, sexuelles et sociales ?

Je ne renoncerai pas, et avec moi de nombreuses femmes, jeunes et moins jeunes, malgré les intimidations, qu’elles viennent de l’extrême droite ou du maire de Montpellier, à dénoncer les inégalités qui existent dans notre société, car c’est la seule manière de les combattre. »

Voyons cela point par point.

Les responsables politiques français sont majoritairement des hommes: oui. Blancs: oui – on est en Europe blanche, cela expliquant ceci. De plus de 50 ans? Oui. Libéraux? Cela dépend de la définition du mot.

Représentent-t-il la sociologie de la société française? Non. Aucune élection ne reproduit cette sociologie. Prenons les députés. L’image 2 (étude de M. Keslassy, source Insee) montre en effet une forte représentation des plus de 50 ans (68% alors qu’ils ne représentent que 36% de la population). Question de disponibilité. À 30 ans un employé travaillant à 100% ne dispose pas du temps nécessaire pour mener à bien un engagement politique national. À moins de vouloir faire carrière dans un parti.

 

laura slimani,vieux male blanc,saurel,racisme,sexisme,blanc,noir,Déséquilibre

L’image 3 montre l’origine socio-professionnelle des élus. Les cadres et professions intellectuelles supérieures écrasent la représentation: 81,5 % des élus alors qu’ils ne sont que 16,7 % de la population active. Les employés et ouvriers, soit les 50,2 % de cette population  active, ne forment que les 2,6 % des élus.

Désire-t-on une représentation sociologique exacte du pays? Alors il ne faut plus voter mais imposer des candidats désignés d’avance selon leur extraction sociale – et d’âge, de race, de confession, de moyenne de revenus, d’employeur public et privé, etc.

Il faudrait aussi une exacte représentation d’élus de la « pluralité visible », comme l’écrit Le Monde avec des guillemets. Pluralité visible est une expression qui signifie: d’origine ethnique non blanche. Pluralité, diversité, minorités et multiculturalité sont des mots-astuces pour parler de races ou d’ethnies sans dire le mot.

Mais vouloir une telle exacte représentation laisse à penser que les élus ne travailleraient pas pour l’ensemble des citoyens. L’instaurer serait une autoroute pour les corporatismes en tous genres et la fin d’une démocratie ouverte. Il n’y a pas de représentation sociologique exacte d’un pays lors d’une élection. L’argument de l’élue rouennaise n’est qu’un défaussement.

Par ailleurs dans les députations de gauche on compte une majorité d’élus issus de la fonction publique. Le déséquilibre est flagrant, mais il y a une explication:

« … autant un député issu de la fonction publique peut sans problème récupérer son emploi une fois sorti du monde politique, autant cela est plus compliqué pour un élu issu du privé de réintégrer son entreprise au même poste, même salaire. »

 

laura slimani,vieux male blanc,saurel,racisme,sexisme,blanc,noir,Et Taubira?

L’argument sociologique est donc peu convainquant, et les élus hommes travaillent autant pour les femmes que pour les hommes. Ce qui n’est pas toujours le cas à l’inverse: les élues femmes font souvent campagne et carrière dans l’unique intention de travailler pour les femmes, à l’instar d’une Najat Vallaud-Belkacem ou d’une Laurence Rossignol.

Enfin la présence majoritaire de vieux mâles blancs est-elle vraiment comme elle le prétend « le fruit d’une histoire de discriminations raciales, sexuelles et sociales »? Non. C’est le résultat d’une répartition ancienne des rôles sociaux, fondée sur une économie sociale de la complémentarité, et non d’une intention délibérée de discriminer les femmes pour raison sexuelle ou raciale. Les mâles des classes peu favorisées ne sont par exemple pas réputés disposer de privilèges particuliers.

Ce point est particulièrement important. Laura Slimani se pose en victime universelle, alors qu’elle fait plutôt partie aujourd’hui de la bourgeoisie politique. Cette posture victimaire semblerait l’autoriser à traiter les élus masculins par leur couleur de peau et leur taux de testostérone. Stigmatiser une personne pour sa couleur de peau, son sexe, son âge, comment cela s’appelle-t-il?

 

Elle a donc rajouté une couche. Comme le suggère un commentaire sous mon précédent billet, qu’aurait-on dit si l’on avait traité Christiane Taubira de vieille femelle noire?

Non, la justification de Laura Slimani n’est pas prenable. Une universitaire si jeune (27 ans) et déjà de si mauvaise foi, ça craint. Le sexisme misandre et le racisme banalisé, justifié, autorisé, ont encore de beaux jours.

 

 

 

 

Catégories : Féminisme, Politique, société 18 commentaires

Commentaires

  • Cet article et le précédent montrent malgré tout la difficulté de nos jours à parler des gens en tant que ce qu'ils sont. Si vous dites: "un homme maghrébin", quoi que vous ajoutiez derrière, on vous traitera de raciste. Si vous parlez d'une "femme" et accolez un adjectif péjoratif, on vous taxera de sexiste. Ces éternelles levées de boucliers quand on appelle un chat un chat nuisent énormément à la capacité de dire ce que l'on veut dire, la fameuse liberté d’expression. Pourtant, certaines personnes sont plus malignes que d'autres et justifient leur façon de parler en précisant qu'elles ne font que "dire la vérité". C'est ainsi que l'on peut se fendre sans crainte de sorties racistes et sexistes mais à la condition d'attaquer un groupe de personnes bien spécifiques: le mâle blanc (riche, hetero et cisgenre) = bref, un gros salopard de privilégié qui mérite assurément que l'on s'acharne sur lui. C'est oublier un peu vite que les "vieux mâles blancs" sont très loin d'être tous des privilégies. Que les hommes et femmes politiques soient des privilégiés est un fait avéré en France, mais cette sortie venant d'une privilégiée ne manque pas de sel.

    Les féministes parlent à tort et à travers de culture du viol et voient son existence dans des phénomènes ridicules qui n'ont souvent absolument rien à voir avec l'acte du viol (elles commencent désormais à parler de "viol psychologique" chaque fois qu'un homme fait quoi que ce soit à leur encontre qui leur déplaît).

    En se basant sur la rhétorique féministe, je n'hésite pas à dire qu'il existe une "culture de la misandrie". C'est à dire une haine, une défiance, culturelle, institutionnalisée qui donne le droit à n'importe qui de proférer des propos tout à fait immondes quand ils concernent des hommes. Je lisais un article (féministe) qui décrivait la jouissance qu'a ressenti son auteur en voyant dans un film une fille massacrer des hommes. Quand on sait que les féministe se sont plaint d'une affiche du film "X-Men Apocalypse" comme étant sexiste parce que le méchant principal tenait fermement une femme par le cou, alors que penser de celles qui trouvent trop génial que des hommes se fassent massacrer par une fille ? 2 poids, 2 mesures, comme très souvent dans le discours féministe.

    Il est vraiment urgent que les gens se rendent compte que les féministes exigent des choses de la part des hommes qu'elles ne sont absolument pas prêtent à concéder elles-mêmes. Et elles passent leur temps à réclamer à corps et à cri l'égalité. On vit dans un monde de fou. Stop feminism. Now.

  • En passant, son exercice réthorique est assez amusant, subtile, mais ne resiste pas à l'analyse. Tout d'abord "mâle" est le terme que l'on utilise pour les animaux, pas pour les humains. On ne parle pas de "femelles" concernant les femmes, donc qu'elle arrête de parler de "mâle". Ce terme est outrageusement sexiste.

    Ensuite, elle nous dit: "je ne fais que dire la réalité". Ici, on touche à technique de manipulation bien connue des psychologue: c'est le double language. Elle consiste à dire quelque chose d'ambigu, avec un message pourtant très clair, très facilement compris par le public cible puis à affirmer qu'on a voulu dire l'inverse. Ici le message très clair est "j'aime pas le vieux hommes blancs et il y en a trop en politique". Quand on lui signifie que sa phrase est raciste et sexiste, elle se réfugie derrière le "c'est la vérité statistique". Elle tente donc d'évacuer toute signification nauséabonde avec une pirouette alors que les gens ont très bien compris ce qu'elle a voulu dire. Les personnes qui parlent comme ça sont parfois des gens aux traits de personnalité pervers et manipulateurs.

  • Bonne analyse Toto1er. J'adhère.

  • Cher hommelibre,

    - « Comme le suggère un commentaire sous mon précédent billet, qu’aurait-on dit si l’on avait traité Christiane Taubira de vieille femelle noire? »

    Moi Msieur ! Moi !

    On dirait ... que vous l'avez dit deux fois. :-)

    Et même qu'on pourrait dire ... que ça a l'air de vous faire du bien. :-))


    0:-)

  • Chuck vous inversez les choses. C'est vous qui vous réjouissez, pas moi. Vous vous réjouissez au point de voir double.

    À moins que cela ne soit votre persifflage trollesque et vos attaques personnelles même plus déguisées. Vous pouvez poser votre poubelle ailleurs que chez moi?

  • "On ne parle pas de "femelles" concernant les femmes, donc qu'elle arrête de parler de "mâle". Ce terme est outrageusement sexiste."
    Exactement.

  • @hommelibre,

    Je suis évidemment complètement d'accord avec vous qu'il est idiot de placer le débat politique sur le terrain de la confrontation hommes/femmes et cela en des termes violents.

    Mais je ne suis pas pour autant d'accord avec toutes vos affirmations.
    Celle-ci est-elle vraiment exacte ?
    " les élus hommes travaillent autant pour les femmes que pour les hommes. Ce qui n’est pas toujours le cas à l’inverse: les élues femmes font souvent campagne et carrière dans l’unique intention de travailler pour les femmes"

    Si c'était massivement et toujours vrai, je pense que p.ex. le congé maternité aurait été réalisé plus rapidement en Suisse ou l'accès au droit de vote des femmes au niveau fédéral.
    Votre affirmation pourrait donner l'impression, qu'un politicien-homme est par définition une personne désintéressée et capable de penser au bien commun, alors que les femmes seraient focalisées sur des dossiers concernant les femmes.
    L'histoire récente des Conseillères fédérales démontre le contraire, puisque D. Leuthard est à l'Economie, E. Widmer-Schlumpf était aux Finances
    etc.
    L'analyse des interventions parlementaires est plus compliquée, car la discipline du parti est souvent prépondérante.
    On devrait prendre le temps d'analyser la politique des maires/syndiques/ présidentes de communes en Suisse, pour voir si dans leurs dicastères, les politiques familiales sont gérées autrement que chez leurs collègues masculins.
    Une représentation parlementaire et politique diversifiée devrait être favorisée, au-delà du sexe. Il n'est pas scandaleux de penser, qu'il ne doit pas y avoir une chasse gardée.
    Je suis ravie que Philippe Müller ait pu être président du PLR ou que Guy Parmelin soit Conseiller fédéral. Madame Maury-Pasquier est sage-femme.
    Ces personnes vont apporter un regard et un expérience utile au débat, qui pourrait avoir lieu entre universitaires.

    Un article de la TdG ( 22 décembre 2016) donne des informations intéressantes à ce sujet.

    www.tdg.ch/suisse/Les-elus-suisses-sontils-toujours-plus-eloignes-du.../10355780

    "Entre les années 1930 et 1980, elle est restée très stable, avec une majorité d’universitaires, d’indépendants (avocats, entrepreneurs) et une proportion élevée de personnes avec un grade militaire. L’augmentation de la rémunération, l’arrivée de femmes en politique et les changements dans les rapports de force entre les partis ont depuis changé la donne. Ces dernières années, nous avons assisté à une certaine ouverture du recrutement parlementaire à des nouveaux profils (jeunes, femmes, non-universitaires, etc.). Mais beaucoup de choses restent à faire. Par exemple, le parlement compte 30% de femmes, ce qui ne correspond de loin pas à leur poids dans la société. Et les officiers à l’armée représentent 20% des parlementaires, soit vingt fois plus que leur proportion dans la population active en général. ( ...)
    Les liens entre l’économie et le parlement restent importants même si le nombre de parlementaires siégeant dans les conseils d’administration des plus grandes banques, industries et assurances sociales a diminué très sensiblement – de 42 élus en 1980, à 13 en 2010. Depuis 1980, la proportion d’élus fédéraux remplissant des fonctions d’administrateur dans des sociétés anonymes (notamment locales et/ou régionales) connaît aussi un fléchissement, de 65% à 52%."

    L'expérience nous montre, que les décisions prises par le parlement ou le Conseil fédéral doivent souvent être soumises au vote populaire, parce que le système de la représentation n'est pas perçu comme impeccable par les citoyens. Au-delà du clivage hommes-femmes.
    Le débat sur la réforme de l'AVS est un bon exemple.

    Il est clair, que dans d'autres pays, les citoyens n'ont pas la possibilité d'intervenir dans le débat et peuvent avoir l'impression d'un déficit de démocratie et de ne pas voir leurs problèmes prendre une place suffisante dans le débat parlementaire ou gouvernemental.

    La déconnexion de la classe politique et des "élites" en général est un problème grave pour la démocratie. En ces temps d'élections, ça saute aux yeux.

  • Calendula,

    J'ai repris une remarque qui m'a été faite au sujet de l'âge de la retraite. Pourquoi refuser l'égalité hommes-femmes? Et qui la refuse le plus sinon des élues?

    Pas toutes, d'accord.

    La lenteur à établir des droits politiques égaux vient du passage d'un système à un autre, qui devait se traduire par une évolution culturelle. Cela ne se fait pas d'un coup. Mais nombre de relativement jeunes élues ne jurent presque que par la "défense des femmes", à l'instar de cette élue rouennaise. Où sont les hommes dans leur discours? Où est l'universalisme démocratique?

    On peut parler d'égalité sans présenter par avance une liste des supposées discriminations. L'inégalité quantitative n'est pas égale à une inégalité qualitative (ce que l'on nomme discrimination).

  • @hommelibre,

    Je n'ai probablement pas bien compris votre réponse, mais essaye d'y répondre tout de même.

    "J'ai repris une remarque qui m'a été faite au sujet de l'âge de la retraite. Pourquoi refuser l'égalité hommes-femmes? Et qui la refuse le plus sinon des élues?"
    Cette reprise ne vient donc pas de mon commentaire, si je comprends bien.

    La discussion sur l'élévation de l'âge de la retraite est un sujet incroyablement complexe et émotionnel. Les hommes ne sont pas indifférents face à la perspective de pouvoir prendre la leur à 67 ans.
    On est effectivement dans une phase de transition douloureuse, parce que beaucoup de femmes arrivant à l'âge de la retraite n'ont pas de deuxième pilier ou un très mince. Souvent parce qu'elles ont travaillé sans salaire ou alors trop peu, pour que ce deuxième pilier suffise à étoffer le revenu de l'AVS.
    Je crois que jusqu'à présent, le départ à la retraite à 63, puis 64 ans était censé fonctionner comme une prise en compte de cette réalité. On valorisait également l'investissement dans l'éducation des éventuels enfants.
    La débat à ce sujet en Suisse est porté par les partis et les syndicats avec une vision globale. Un des gros arguments étant que lorsque les salaires seront équivalents, on pourrait entrer en matière sur l'égalité de l'âge de la retraite.
    J'aurais envie d'ajouter que lorsqu'on sera capables d'efficacement recaser des chômeurs de 50 ans et plus, on pourrait discuter avec plus de crédibilité du recul de l'âge de la retraite.
    Notre situation est de toute façon particulière, puisque p.ex. en France, l'âge légal de la retraite est à 62 ans. Certains candidats se battent pour qu'il soit baissé à 60 ...

    Vous écrivez :
    "La lenteur à établir des droits politiques égaux vient du passage d'un système à un autre, qui devait se traduire par une évolution culturelle. Cela ne se fait pas d'un coup. "
    Est-ce la réponse au fait, qu'en Suisse, les femmes aient obtenu le droit de vote au niveau fédéral en 1971 ?
    Pour rappel : dans les pays qui nous entourent, ce passage a été plus rapide.
    En France: 1944, en Allemagne : 1918, en Italie : 1948, Autriche : 1918.
    Certes, la Suisse n'est pas la dernière, puisque ce droit a été accordé en
    1973 à Andorre et Saint-Marin, en 1974 au Portugal, en 1975 en Espagne et en 1984 au Liechtenstein.

    On n'en est plus à réclamer le droit de vote ou d'éligibilité et je continue à penser que beaucoup de politiciennes en Suisse sont d'abord membres d'un parti.
    La France la situation peut être différente, mais elle l'est en beaucoup de choses !!!
    La capacité de représenter ses électeurs est peut-être un des challenges les plus difficiles.
    Lorsque j'ai fait le questionnaire "smartvote", je ne suis jamais tombée en premier sur le profil d'une politicienne-femme. Elles arrivaient en troisième ou quatrième position. J'ai même eu des surprises quant au parti des hommes, dont les idées étaient les plus proches des miennes ...

  • Cette discussion sur les rôles des femmes et des hommes en politique est intéressante. Que répondre à la question : faudrait-il plus de femmes puisqu'elles seraient alors susceptibles de défendre d'abord les intérêts des femmes qui, dit-on, sont toujours des victimes ?

    Je pense que c'est un faux problème. On voit bien que les parlementaires ne légifèrent pas pour avantager le sexe qui est le leur. Ce sont des assemblées très majoritairement masculines qui ont fait avancer la politique familiale et les droits des femmes, la contraception comme l'IVG. De la même manière, une élue aura à cœur de défendre l'intérêt général et non celui d'un seul sexe, en oubliant l'autre.

    A mon avis, le problème n'est pas le genre de l'élu(e) mais ses idées. A partir du moment où on introduit, en politique, une idéologie basée sur le sexe, comme le féminisme, toutes les dérives sont possibles. Ce ne sont pas des femmes mais des féministes (femmes et hommes) qui ont exigé et obtenu, par exemple, un ministère des droits des femmes alors qu'il n'y en a aucun pour défendre ceux des hommes. Ce ministère est la preuve, comme l'indique "homme libre", que le lobby féministe, installé dans ses murs, n'a qu'un seul objectif : défendre un seul sexe. Ce sexisme institutionnalisé est le fait de femmes bien sûr mais également d'hommes, "idiots utiles" de cette discrimination.

    Ceci dit, je trouve que le débat au sujet du sexisme, du racisme et de l'âgisme, dont font preuve, en toute impunité, les féministes, est d'un excellent niveau.

  • - « Tout d'abord "mâle" est le terme que l'on utilise pour les animaux, pas pour les humains. » (Toto 1er)

    "13 On ne manquera pas de circoncire celui qui est né dans ta maison, et celui qui a été acheté de ton argent ; et mon alliance sera dans votre chair une alliance perpétuelle."

    "14 L’­incirconcis, le mâle qui ne se circoncira pas dans sa chair, sera retranché d’­entre ses peuples : il a violé mon alliance."

    Genèse 17.14

  • Pour les différences homme/femme en politique je dirais qu'il peut avoir des différences (organisation, sensibilité sur certains sujets,...). Si les assemblés sont majoritairement masculines quand les lois "égalité" sont votées, la présence féminine et importante souvent majoritaire de toute façon aujourd'hui un homme qui critique une norme ou posture féministe sa carrière et fini. Le problème n'est pas la femme politique c'est le féminisme et ces normes. Rien que pour les assemblées, gouvernements il faut la parité autrement c'est sexisme ensuite vous faite un gouvernement, un ministère il devra faire du "pour femme". En fait avec la parité les femmes/féministes ont réussi à produire ce que d'autres craignez on nomme des femmes car femmes ça fait bien, c'est obligatoire, on doit faire de la représentation de sexe, et tendance en plus vous avez des femmes moins vous êtes sexiste. Le féminisme actuel impose beaucoup de choses et les rend obligatoires y compris aux hommes. Le paradoxe c'est qu'elle ne les intègre (les hommes et les garçons) pas à égalité (pas celle de la représentation) dans leur plan en même temps avec droits des femmes et féminisme ce n'est pas étonnant. Les femmes en politique je n'ai rien contre les différents changements y ont d'ailleurs contribué mais leur féminisme (idéologie, normes,...) la j'y suis opposé.
    http://www.boursorama.com/actualites/les-femmes-se-fraient-un-chemin-dans-la-campagne-presidentielle-fe10cad4433900ad6133184f9dca8631
    "Marine Le Pen a joué la corde féministe en se présentant en tant que mère de trois enfants qui se veut proche des femmes des catégories populaires. Elle a aussi instrumentalisé le féminisme, en faisant une sorte de 'machine de guerre' contre l'islam et les femmes voilées", analyse-t-elle.
    Malgré une omniprésence dans le débat, force est de constater que la candidate FN n'a guère à subir les remarques sexistes auxquelles sont confrontées nombre de ses consoeurs.
    "Est-ce parce qu'elle incarne une force, une espèce de virilité qui était celle de son père ? C'est un sujet d'étude...", s'interroge Mariette Sineau.
    En terme de parité, la loi a engendré des progrès dans les assemblées locales - municipales, départementales, régionales - mais le retard reste important au Parlement où un quart des élus seulement sont des femmes - 27% à l'Assemblée nationale et 25% au Sénat -, plaçant la France au 15e rang en Europe.
    "On peut espérer une féminisation de l'Assemblée nationale aux prochaines législatives grâce aux lois votées sous ce quinquennat", note Mariette Sineau.

  • Pour la Suisse romande les féministes des années septante avaient une démarche purement sociale: droit de vote, contraception, décriminalisations de l'avortement (qui ne devait intervenir que s'il n'y avait aucune autre solution)
    rien à voir avec ce qui se passe aujourd'hui.
    Mais pour avoir exercé un seul mandat de conseillère communale socialiste je puis affirmer que qui veut véritablement apporter quelque chose d'humain et de senti a meilleur temps d'aller sur le terrain là où ses compétences et son cœur lui disent.

    Volonté de pouvoir, de prestige comme de privilèges n'apportent rien qui correspondrait aux promesses en vue de se faire élire.

    On entend dire qu'il "faut" que les femmes fassent de la politique.
    Pourquoi (sans oublier les doubles journées de travail professionnel et familial)?

    On ne s'improvise pas femme politique (pas plus que femme pasteur).
    C'est donné ou non et vouloir faire ceci ou cela parce que les hommes le font et qu'on veut être à égalité avec eux doit être à la longue plus qu'épuisant sans pour autant être convaincant voire... utile.

    Authenticité, seule, promesse de talent et de joie de vivre à donner et répandre autour de soi.

  • Je continue à penser que le fond du problème est la représentativité au sens large. Est-ce que les intérêts de telle ou telle catégorie de la population sont défendus au plan national ?
    Pour sortir un peu du cadre hommes/femmes, pensons à des institutions fédérales en Suisse.
    Les Romands sont minoritaires dans le pays, tout comme les Tessinois, les Italophones des Grisons ou les Grisons de langue romanche. Il est tout à fait normal, que les Alémaniques soient majoritaires dans les instances parlementaires ou les autres institutions nationales, puisqu'ils forment le 70 % de la population.
    Peut-on pour autant dire, que les intérêts des non- Alémaniques est défendu au mieux par les seuls Alémaniques ? Bien sûr que non ! Il y a des garde-fou multiples, pour essayer d'avoir un équilibre.

    Dans le cas hommes/femmes on n'est pas dans une configuration minorité / majorité, mais bien dans une situation moitié /moitié.
    Mais les principes politiques et morales ou les traditions peuvent peser dans la balance et faire que l'on dépasse les catégories sexuelles.
    Dans des pays très conservateurs comme l'Irlande ou la Pologne, les dossiers comme l'IVG sont toujours traités avec une optique privilégiant les principes face aux réalités des personnes concernées par l'avortement.
    Les femmes se battent "dans la rue" pour le droit à l'IVG, mais au niveau politique, ça ne passe pas.
    Je ne connais pas assez bien la situation sur place pour savoir si cela dépend du pourcentage d'hommes dans le parlement ou du poids de l'église catholique en général.

    En élargissant le cadre au-delà de l'Europe, j'ai souvent pensé que les enquêtes sur "le bonheur" dans les différents pays du monde pouvaient être mis en rapport avec le statut de la femme dans les pays en question. Cette affirmation va me valoir des scuds, mais je la propose malgré tout, comme hypothèse de travail.
    Je suis donc prête à admettre que l'égalité en droits et l'espoir de pouvoir voir son sort amélioré dans un futur pas trop lointain n'est pas une composante du bonheur.

  • @ Calendula

    En effet, la question se pose de savoir si c'est l’Église ou l'homme qui serait hostile à l'IVG. Les féministes françaises répondent que "la ministre Simone Veil s'est battue contre une assemblée d'hommes" pour faire passer sa loi en faveur de l'avortement. On remarquera l’ambiguïté volontaire de la formule. On serait tenté, en première lecture, de croire que l'opposition à l'IVG était masculine alors que "assemblée d'homme" signifie que l'Assemblée nationale était majoritairement masculine. Or, c'est cette même assemblée, c'est-à-dire une assemblée d'hommes, qui a voté la loi. Les députés, opposés à cette loi étaient forcément majoritairement des hommes, mais des hommes influencés par l’Église. Dans la population, on trouvait au moins autant de femmes que d'hommes (toujours par conviction religieuse) contre l'avortement.

    On peut aussi se demander pourquoi les hommes, toujours présentés comme adversaires de l'IVG par les féministes, ne seraient pas, eux aussi, intéressés par la possibilité d'empêcher une naissance. Imaginons un père de famille nombreuse, obligé de travailler dur pour nourrir sa famille, et qui voit son épouse enceinte à la suite d'un stérilet défaillant. Où est son intérêt ? Imaginons encore un jeune étudiant ayant eu une relation sexuelle non protégée et apprenant que son amie est enceinte. A-t-il envie d'être papa ? On voit bien que le droit à l'IVG n'est pas une question de sexe mais d'idéologie personnelle.

    Ce mauvais procès fait aux hommes montre que les droits ne sont pas mieux défendus par les femmes que par les hommes, même quand ces droits intéressent particulièrement les femmes.

  • @ henri,

    C'est bien parce que je pense, comme vous, que l'IVG ne concerne pas seulement des femmes, que j'ai écrit " des personnes concernées par l'avortement".
    Même si la grossesse et tout ce qui s'y rapporte touche d'abord des femmes, mais elle est aussi un problème de couple, tout comme la stérilité d'ailleurs.
    Ce qui m'intéresse, c'est le fait même que l'on puisse amener une problématique au parlement, simplement obtenir qu'elle soit discutée et qu'il y ait un projet de loi.
    Simone Veil a eu le courage d'amener et de défendre cette loi devant le parlement, elle a été beaucoup attaquée.

    S. Veil a dit :

    " Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300.000 avortements qui chaque année mutilent les femmes dans ce pays, bafouent nos lois et humilient ou traumatisent celles qui y ont recours. Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu’il perde ce caractère d’exception, sans que la société paraisse l’encourager ? Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme – Je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. »

    www.lesoir.be/.../26-novembre-1974-discours-simone-veil-pour-depenalisation-l-avorte...

    Un homme aurait bien sûr pu dire tout cela, mais il se fait que c'est quand-même une femme qui l'a fait.

    Vous affirmez : "Ce mauvais procès fait aux hommes montre que les droits ne sont pas mieux défendus par les femmes que par les hommes, même quand ces droits intéressent particulièrement les femmes."

    Je ne suis pas assez savante pour savoir, si cette généralisation est vraie. C'est pourquoi je ne prends pas position.
    Je continue à penser, qu'il est bon, que des femmes soient présentes en politique et que leurs interventions peuvent être également pertinentes pour toute la population.
    Même la défense de la loi sur l'IVG peut être vue comme une action en faveur des hommes, puisque vous envisagez la possibilité que des hommes puissent y voir une solution à une paternité non-désirée.
    A mes yeux, le plus gros problème était le recours à des avortements clandestins, qui causaient souffrances et parfois la mort.

  • @ Calendula

    Je pense que nous sommes d'accord sur l'essentiel. Vous avez raison, l'IVG concerne d'abord les femmes qui devaient auparavant avorter dans des conditions difficiles voire dangereuses. L'IVG ne peut qu'être un avantage, également pour les hommes. Les opposants à cette pratique ne sont pas plus masculins que féminins car, pour eux, c'est un problème d'éthique et (ou) religieux, que l'on peut d'ailleurs comprendre.

    Comme vous, je voudrais que les femmes soient plus nombreuses chez nos parlementaires. Mais, contrairement aux féministes, je pense que rien n'interdit aux femmes de faire de la politique. Les stéréotypes ont bon dos car les femmes sont assez fortes et volontaires pour prendre des décisions et en assumer les conséquences, sans être soumises aux influences culturelles. Le plafond de verre, qui expliquerait le déficit de femmes aux commandes, c'est, me semble-t-il, leur utérus. C'est la volonté, parfaitement légitime, de privilégier l'enfant et la famille qui pourraient être des freins à une carrière politique.

    Il faut alors donner aux femmes les moyens matériels de se consacrer à la fois à la politique et à leur progéniture (crèches, horaires,...). Par contre, les lois paritaires sont, à mon avis, une mauvaise solution. D'abord parce que le sexe ne doit pas passer avant la compétence et ensuite parce que c'est aux partis, et non à la loi, de choisir celui ou celle qui pourra, le mieux, faire avancer le projet politique.

    Bonne journée.

  • Bonjour Henri,

    Merci pour votre réponse pondérée.
    De mon côté, j'ai continué à réfléchir à cette problématique.

    Vous avez certainement raison, lorsque vous écrivez que beaucoup de femmes s'interdisent à elles-mêmes d'entrer en politique.
    Cela peut être d'abord à cause de la maternité.
    Vous aurez peut-être observé que beaucoup de politiciennes haut placées ne sont pas mères. Il y a des exceptions notables, mais on peut affirmer que bien des femmes politiques de premier rang ne sont pas mères (p.ex. Teresa May, Angela Merkel, Doris Leuthardt) ou alors, elle n'ont qu'un seul enfant.
    Je n'ai pas trouvé de statistiques, mais cet article parle du choix entre profession et maternité :

    www.24heures.ch/suisse/enfants-frein-reel-carriere-femmes/story/23034174

    Dans cet article figure cette phrase :
    "L’étude montre que les femmes les plus instruites ont moins d’enfants: 30% des titulaires d’un diplôme tertiaire n’en ont pas du tout."

    Une fois de plus, ce n'est pas uniquement un problème de femme,c'est celui du couple, mais aussi de la société.
    Pour dire les choses d'une façon simplette et traditionnelle ( phrase que j'ai entendue depuis ma jeunesse) :
    Qui va payer nos AVS ?

    L'autre facteur qui peut faire hésiter : une femme sait qu'elle n'a pas le droit à l'erreur. Il manque souvent une assurance de base, qui permettrait de faire fi de cette auto-critique.
    Si elle dit une bêtise, ne s'occupe pas assez de ses enfants, s'habille de façon autre que tailleur sombre + blouse claire, ou qu'elle fait de mauvais choix, cela lui sera reproché parce qu'elle est une femme. Aussi par d'autres femmes, parfois.
    Vous aurez remarqué que peut-être les seules qui critiquent des politiciens-homme à cause de leur sexe sont... les féministes militantes ! ;-)))

    Dans les pays ayant connu le droit de vote assez tôt, les femmes prennent davantage de place, je pense que c'est donc une question de temps.
    Taux de députés au parlement en %:

    Suède 44,7
    Finlande 42,5
    Pays-Bas 40,7
    Danemark 39,1
    Belgique 38


    Ici, on voit la situation dans le gouvernements de pays européens en 2013 :

    https://www.ge.ch/egalite/doc/representation-politique/dossier-femmes-politique.pdf

    Mon propos n'est pas de gémir ou de m'indigner.
    Je continue simplement à penser, qu'il est souhaitable que toutes sortes de personnes soient présentes dans les instances politiques et pas seulement des universitaires. La critique des "élites" est en lien avec la sous-représentation ou le déficit de prise-en-compte des réalités des personnes mal représentées, hommes ou femmes.

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