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Vie sauvage : sommes-nous vraiment dans la 6e extinction de masse ?

Selon le PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) le déclin de la faune s’accélère. Nous serions dans la 6e extinction animale de masse. Les deux dernières ont été la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années, et l’extinction du Permien-Trias il y a 250 millions d’années qui a vu l’extinction d’environ 95% des espèces.

 

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Comment peut-on parler d’extinction de masse quand celle-ci n’est pas terminée? Par des signes qui montrent le déclin d’espèces répertoriées.

« Pour mener leurs travaux, les chercheurs ont cartographié la répartition géographique de 27.600 espèces d’oiseaux, amphibiens, mammifères et reptiles. Ce qui représente près de la moitié des espèces de vertébrés connues. Ils ont aussi passé à la loupe l’évolution de 177 espèces de mammifères entre 1900 et 2015.

Résultat: tous ces mammifères ont perdu au moins 30% de leurs aires de répartition et près de la moitié les ont vu réduire de 80%. C’est en particulier le cas en Asie du Sud et du Sud-Est. Désormais, environ 40% des mammifères (dont des rhinocéros, des orangs-outangs et des gorilles) survivent sur 20% tout au plus de leurs territoires initiaux. »

Les causes annoncées sont d’abord la réduction ou la disparition des habitats. Les espèces vivantes peuvent soit collaborer soit être en compétition. L’occupation d’un territoire est une forme de compétition. De ce point de vue l’expansion de l’espèce humaine, qui a colonisé toute la planète, est une concurrence pour toutes les autres espèces. La domination humaine n’est concurrencée que par celle de certains insectes. 

 

 

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Les autres causes annoncées sont la diminution de leur ressources, directement liée à la réduction de leur territoire, les pollutions, les maladies et le changement du climat. En l’état actuel les gros animaux sauvages ne survivront que protégés dans des réserves.

Les responsables de cette évaluation sont alarmés par ce déclin. Le risque en est la modification ou la disparition d’écosystèmes. En effet nombre d’animaux participent à l’équilibre de leur milieu, par exemple en disséminant des graines d’arbres ou en favorisant la pollinisation et la production fruitière.

« Ces pertes massives sont un prélude à la disparition définitive de nombreuses espèces et au déclin d’écosystèmes indispensables à la vie sur Terre», met en garde, une nouvelle fois, l’auteur principal de l’étude, le Mexicain Gerardo Ceballos. »

Le ton alarmiste tient au constat de perte. Le changement est souvent ressenti d’abord comme une perte, et la perte comme une menace ou un traumas. Pourtant la Terre a connu de nombreux changements et la vie sauvage a été capable de renaître de ses extinctions précédentes. Et parfois ce changement conduit à un remplacement d’espèces. 

 

 

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Par exemple les mammifères profité de la disparition des dinosaures pour coloniser la planète et aboutir à l’espèce humaine.

Il n’y a pas d’équilibre définitif du vivant. Les conditions changent périodiquement et le vivant s’y adapte. Peut-on en déduire une menace pour notre espèce? Il serait présomptueux de l’affirmer. Toute annonce définitive sur le futur tient de la prédiction, et la prédiction n’est pas de nature scientifique. Son degré de probabilité est aléatoire.

Des espèces s’adapteront, comme les renards qui viennent de plus en plus fréquemment se nourrir dans les villes. Des espèces mutantes apparaîtront. En combien de temps? Un temps en principe long. 

Cela n’annonce pas la disparition des humains pour autant. Depuis des milliers d’années ceux-ci font preuve d’une exceptionnelle adaptation à tous les climats et environnements. Les progrès technologiques ont amplifié cette capacité d’adaptation. 

Être témoin d’un changement majeur du milieu de vie est une aventure rare dans l’histoire. Le dernier grand changement est la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 10’000 ans. En même temps que le réchauffement, l’agriculture a favorisé l’expansion de notre espèce et la colonisation de la Terre.

Dans quelques siècles nous aurons du recul pour évaluer le déclin d’espèces, et comment nous nous y seront adaptés. 

 

Images: 1, Vini ultramarin; 2: T-Tex; 3: Mammouth.

 

 

 

 

43 commentaires

Commentaires

  • Il est toujours difficile de prédire, particulièrement l'avenir.
    En 1968 Paul R. Ehrlich prédit qu'une famine massive aura lieu au cours des années 1970 et 1980, notamment à cause de la croissance de la population mondiale, et demande que des actions politiques soient immédiatement mises en place pour limiter la croissance démographique.

    En 1970, la population était d'environ 3 millions.

    Si on est vraiment en présence de la 6e extinction, on se demande comment la planète a survécu à déjà 5 extinctions et a pu se remettre 5 fois. On peut aussi se poser la question à savoir qui ou quoi aurait causé ses 5 extinctions précédentes. Si on ne connais pas cette réponse, comment peut on attribuer la 6e à la présence humaine?

  • Correction: En 1970, la population était d'environ 3 milliards.

  • "on se demande comment la planète a survécu à déjà 5 extinctions et a pu se remettre 5 fois."
    Elle est bien bonne, celle-là. Qu'est-ce qu'elle en a à foutre, la planète ?
    La biosphère représente moins que la poussière sur les meubles...

  • Merci pour ce magnifique lori ultramarin.

  • Plus on élargit le champ d'observation, ici du point de vue temporel, moins un événement particulier paraît important.
    La Terre est apparue, elle disparaîtra un jour, sans que personne ne s'en émeuve, à moins bien sûr que nous ayons émigré sur une autre planète et que le souvenir de cet ancien séjour persiste.
    Lorsque l'Univers lui-même cessera d'exister, et même s'il recommence son existence comme certaines théories l'envisagent, tout ce qui se sera passé avant aura perdu de son importance.
    Cela n'empêche pas que vu de près chaque disparition d'une espèce (ou même d'un individu en ce qui concerne les humains) est ressenti comme une perte par ceux qui en sont témoins, et même par ceux qui en sont des témoins indirect, comme nous le sommes tous par notre capacité à connaître le passé et ses formes.
    La plupart d'entre nous sommes émotionnellement indifférents à l'une ou l'autre des extinctions massives du passé puisqu'elles ont été suivies de renaissances successives, dont la nôtre qui nous importe avant tout. Mais la plupart d'entre nous ressentent aussi comme une perte plus ou moins grave selon nos connaissances et nos sensibilités la perte d'un ou plusieurs des éléments familiers qui ont contribué à nous faire tels que nous sommes, ne serait-ce que par le plaisir que nous avons éprouvé et éprouvons encore à les contempler.
    Même sous leur forme virtuelle que la technique moderne nous offre, les péripéties de tel ou tel dinosaure nous donne du plaisir, le mammouth pousse plusieurs équipes de scientifiques à envisager une renaissance et moi-même, qui ai toujours éprouvé une passion pour la gent ailée, en particulier la famille (ou le taxon) des psittacidés, me réjouis de toute nouvelle qui me rassurerait quant à l'avenir du petit lori ultramarin, une des seules perruches de Polynésie à survivre encore aux divers désastres qui ont touché cette partie du monde, l'un des pires de ce point de vue étant notre arrivée en ces lieux.

  • Souvent, on oublie un peu les insectes dans toute cette histoire, parce que les mammifères nous sont plus proches et plus attendrissants.
    Les chaînes alimentaires sont souvent dépendantes des insectes et même si je les ai en horreur, je dois admettre qu'ils sont peut-être plus précieux que les pandas.
    Il y aussi des insectes qui transportent des maladies ou auxquels on peut être allergique. J'ai toujours l'impression désagréable que ceux-là survivent à tout !
    Un peu comme les scorpions dans le désert.

  • Je viens justement de lire "La sixieme extinction" du célebre paléoanthropologue Richard Leakey, publié en 1995. Dans sa conclusion, l`auteur dit notamment ceci: "Ayant admis que notre propre existence s`enracine dans la vie dans son ensemble, nous devons respecter les autres especes et non les piétiner dans notre folle course pour satisfaire nos propres désirs." Plus loin, Leakey écrit a propos de la destruction de la nature en général et des ressources naturelles en particulier (les deux destructions sont directement liées): "C`est possible, mais a la condition d`admettre que les besoins des pays pauvres et ceux des pays riches sont différents. Nous échouerons si les nations les plus riches essaient d`imposer des solutions qui, dans les faits, maintiennent les citoyens des pays les moins développés dans une pauvreté permanente." Quoi ajouter a ceci?

  • Jusqu'à présent, plus précisément jusqu'à ce que l'homme refaçonne la nature pour qu'elle réponde à ses besoins, les scénarios d'extinction de masse se déroulaient sur des périodes correspondant à des âges géologiques, c'est-à-dire sur des dizaines, voire des centaines de millions d'années.
    Il s'agit là de durées qui échappent totalement à ce pour quoi nos sens et même notre entendement sont équipés, tant l'histoire de notre présence sur Terre, et à fortiori celle de nos vies, sont disproportionnées à cette échelle.
    Tout laisse à croire que notre intrusion a bouleversé totalement et définitivement le déroulement des cycles d'évolution des êtres vivants, au point qu'est né le concept d'anthropocène pour désigner une nouvelle ère de la planète.
    A long terme, ou pour un observateur hypothétique situé dans une autre galaxie et doué d'une vie ou d'une mémoire éternelle, cela n'aurait ou n'aura aucune importance. Il aurait ou aura assisté à tous les bouleversements qui ont affecté notre globe depuis les débuts de son existence, à sa phase de feu, celle de glace, et aux divers déplacements de la croûte terrestre qui ont fait apparaître et disparaître des continents, qui se dont regroupés puis disloqués à plusieurs reprises et dont une grande partie à disparu par l'effet de la subduction.
    Il aurait ou aura assisté également à l'apparition de la vie et à tout les accidents qu'elle a subis au cours du temps, dont les extinctions qui nous occupent ici. Dans tout cela, l'apparition de l'homme et sa disparition n'occuperaient ou n'occuperont très probablement qu'une infime tranche de temps et feraient ou feront naître tous les scénarios qui postulent son destin. Malgré la place que nous avons pris dans les récits religieux, philosophies, anthropologiques ou de Science fiction, notre destin prend une place infime de ce point de vue, même s'il envahit totalement nos consciences.

  • Tres bien vu. Voici d`ailleurs les trois dernieres phrases du livre de Richard leakey: "Chacune des cinq grandes extinctions a ses théories, certaines sont tres convaincantes, aucune n`est prouvée. Quant a la sixieme extinction, inutile de chercher le coupable. C`est nous."

  • On nous a dit et redit que la disparition des abeilles signerait notre propre fin.

    En passant du domaine strictement matériel aux autres intellectuel, affectif et spirituel il arrive que l'on ressente profondément qu'il existe tant d'inconnu mondes, univers parallèles, notamment avec le sentiment net de vivre par étapes et que notre étape présente sera suivie de la prochaine, et d'autres, et d'autres encore... si ce n'est en ce monde en d'autres...! Regarder une carte du ciel...?!

    Ce qui ne devrait pas nous dispenser de prendre soin de cet immense jardin planète qui, selon nos actions, est appelé à devenir aussi bien prè-paradis qu'enfer à force de voracité vénale.

  • Je vois deux erreurs dans votre commentaire, Mère-Grand :
    - les extinctions de masse ne se sont pas déroulées sur des dizaines, voire des centaines de millions d'années, même si le scénario du passage du Secondaire au Tertiaire tient plus de la science-fiction que d'autre chose quand il est montré sur la chaîne "Science & Vie". Mon prof de paléontologie indiquait une durée de un million d'années pour l'extinction "rapide" des dinosaures. Je ne sais si cette durée est contestée actuellement, et si les arguments pour la contester sont valables. L'époque est devenue effroyablement "sciento-religieuse" et les mandarins ont de plus en plus grande gueule, au point qu'ils n'ont bientôt plus que ça...
    - "divers déplacements de la croûte terrestre qui ont fait apparaître et disparaître des continents" Il n'y a pas de continents disparus. C'est la croûte océanique, de densité moyenne 3.3, qui disparaît sous la croûte continentale, de densité 2.7. Le plus léger surnage...

    Je connais vos goûts pour la science-fiction et votre commentaire illustre parfaitement ce que je n'aime pas dans cette littérature : on se laisse aller à divaguer sans aucune connexion avec le réel le plus élémentaire...

  • Ce que vous dites est vrai aussi Géo mais, pour l`essentiel, les commentaires de Mere-Grand sur le sujet me paraissent remarquablement lucides, si je peux me permettre de remarquer.

  • @ Mère-Grand
    "c'est-à-dire sur des dizaines, voire des centaines de millions d'années."
    Géo a raison sur ce point. Même 100.000 ans échappent à notre entendement.

    "Il s'agit là de durées qui échappent totalement à ce pour quoi nos sens et même notre entendement sont équipés, tant l'histoire de notre présence sur Terre, et à fortiori celle de nos vies, sont disproportionnées à cette échelle."
    Ce n'est que trop vrai. C'est aussi "totalement" le cas pour les spéculations sur l'infiniment grand et l'infini petit.

    "Tout laisse à croire que notre intrusion a bouleversé totalement et définitivement le déroulement des cycles d'évolution des êtres vivants, au point qu'est né le concept d'anthropocène pour désigner une nouvelle ère de la planète."
    Ce qui est ridicule, car les ères géologiques sont marquées par des phénomènes qui échappent à la biosphère. Toujours la manie de l'anthropocentrisme.

  • @Géo
    Je passe sur votre dernier paragraphe, que je trouve inutilement désagréable, d'autant que la science fiction, que je ne lis plus depuis une cinquantaine d'années, mais dont je je garde un souvenir assez vif et dont je vois aujourd'hui assez souvent le caractère prémonitoire. Si vous pensez que j'écris des inanités je vous invite à le dire sans avoir recours à des explications fantaisistes, mieux encore, à simplement me signaler mes erreurs de manière factuelle, de manière à rester dans le cadre d'un échange d'information et d'opinions.
    Quant aux deux remarques pertinentes que vous me faites sur le sujet même , la première est due à une maladresse dans mon expression. Je sais pertinemment qu'il n'a pas fallu des dizaines ou des centaines de millions d'années pour la disparition des dinosaures, encore que l'estimation de la durée réelle varie considérablement. De plus il est devenu courant de noter qu'ils ont laissé une descendance sous la forme des oiseaux actuel. Dans ma remarque je faisais allusion, de manière peu claire, semble-t-il, au temps qui sépare les extinctions avérées dont il est question dans le blog.
    Sur le deuxième point, il semble bien que vous ayez raison et je n'ai aucune problème à le reconnaître, ma participation aux blogs ne participant d'un combat d'egos. Mon erreur semble due à la mauvaise interprétation que j'ai faite d'un documentaire dans lequel j'avais cru voir, à tort d'après vos explications, une partie de la croûte terrestre disparaître lors d'un choc entre deux continents.
    Quitte à me répéter, ma participation aux blogs tient au fait que je cherche de l'information tout en ayant beaucoup de plaisir à partager celle que j'ai. Lorsque l'échange se fait, de plus, en des termes aimables et sans sous-entendus désagréables, j'y trouve même parfois une occasion d'atténuer quelque peu mon pessimisme en la communauté humaine.
    P.S. Je vous suis particulièrement reconnaissant de m'avoir éclairé sur la persistance des parties continentales des plaques tectoniques, car j'étais souvent confronté à une contradiction interne entre ce que je croyais savoir et des parties de documentaires relatant le découverte de roches extrêmement anciennes (plus de 4 milliards d'années si mon souvenir est exact) dans le Grand Nord et en Australie, par exemple, qui auraient dû avoir disparu selon ce que je croyais.

  • Désolé d'avoir pu paraître désagréable, Mère-Grand. Je me suis peut-être exprimé de manière trop raccourcie. Je n'aime pas la science-fiction parce que la plupart du temps, ses auteurs pèchent par invraisemblance. Et j'ai cru pouvoir faire le lien avec ce que vous déclariez dans votre commentaire. Je vous ai accusé d'être trop lettreux et pas assez scientifique. Mais ce n'est pas une attaque ad hominem...

  • @jean jargon
    Je vous suis reconnaissant de cette aimable remarque.
    @ Remarque en passant
    "Ce qui est ridicule, car les ères géologiques sont marquées par des phénomènes qui échappent à la biosphère. Toujours la manie de l'anthropocentrisme."
    Ridicule, mais un fait quand même, comme l'atteste l'article publié sous ce nom dans la version anglaise de Wikipedia, qui donne quelques-unes des raisons avancées par ceux qui soutiennent la proposition et la réponse des autorités et commissions chargées de l'examiner.
    "C'est aussi "totalement" le cas pour les spéculations sur l'infiniment grand et l'infini petit."
    Voilà une remarque qui m'intéresse particulièrement, bien que je n'aie pas les qualités requises pour juger de sa pertinence dans le domaine des mathématiques, par exemple.
    D'un point de vue plus général et donc plus naïf, j'ai toujours pensé que c'étaient des constructions de notre intellect qui ne pouvait qu'aboutir à ces désignations après avoir additionné ou soustrait des quantités ou des nombres et avoir pris conscience qu'il n'y avait pas d'aboutissement à cette démarche si on ne faisait pas un saut quasiment "économique" du point de vue du temps et de l'effort engagé dans le processus.
    Si c'est le cas, il y aurait alors un rapport entre cela et d'autres phénomènes ou entités qui bénéficieraient de cette qualité d'infini, notamment quant au pouvoir et au savoir, que l'on trouve généralement évoqué dans les religions et les démarches mystiques.

  • @Géo
    Passons !
    "la plupart du temps, ses auteurs pèchent par invraisemblance"
    Je pense que vous ne la connaissez pas assez bien, sinon vous auriez vous auriez remarque que presque tous les sujets qui de société qui font l'objet des débats publics actuels ont été prévus et illustrés dès le milieu du siècle passé. Et je ne parle pas des travaux scientifiques présentés sous forme romanesque dans les nouvelles d'Arthur C. Clarke sur les satellites artificiels et les défis de la vie sur une planète extérieure.
    Les goûts littéraires sont chose très personnelle et on est souvent étonné d'apprendre ce que lisent ou lisaient pour se distraire ou se reposer des personnalités connues. Une chose est certaine, c'est qu'il est plus facile pour ce que l'on appelle un scientifique de lire de la littérature ou de s'intéresser à des sujets de sciences dites "humaines" (exception faite de certains écrits philosophiques peut-être) que pour un littéraire de suivre des sujets scientifiques qui demandent des connaissances spécifiques en mathématiques, physique ou chimie, entre autres.
    Quant à moi-même, puisque vous me faites l'honneur de porter une appréciation sur mes qualités et défauts dans ces domaines, j'ai commencé mes études au Collège dans une sections scientifique (où j'excellais, cela dit non par forfanterie mais pour expliquer que mon changement d'orientation n'était pas dû à un échec) mais j'ai ensuite fait l'effort de rattraper 5 année de latin, pris par une passion soudaine pour "autre chose", plus proche peut-être de mes goûts et activités artistiques (et même sportives) de l'époque.
    Je l'ai souvent regretté, tout en étant conscient que le choix contraire m'aurai aussi laissé insatisfait, tant j'étais curieux de tout et tant je voulais tout savoir, dans ma grand naïveté. Plus de vingt ans après mes premières études universitaires j'en ai repris d'autres, mais le temps dont je disposais à côté de mes obligations professionnelles et familiales a fait que je ne pouvais pas repartir à zéro et je suis donc resté quelque que entre deux eaux en étudiant des sujets ayant trait à l'anthropologie, notamment le rapport entre les mythologies, les organisations sociales et les classifications animales.
    Pour un littéraire, comme vous l'écrivez, je lis énormément de science, notamment de philosophie des sciences et d'épistémologie, tout en étant très conscient de mes limites que je n'ai aucune peine à reconnaître. Oserais-je dire que je ne suis pas sûr que la réciproque soit souvent vraie ?

  • Vous allez chercher trop loin, Mère-Grand. Les deux erreurs que j'ai mentionnées ont pour caractéristique première d'être très basiques, d'où ma réaction assez sèche. Et parler de continent englouti évoque le fantasme premier de la science-fiction, l'Atlantide.

  • Bonsoir, Mère-Grand

    Si les maths vous rebutent et que vous cherchez un bouquin qui fasse le point sur l’état des connaissances en cosmologie et sur le monde quantique, je ne saurais que trop vous conseiller un petit ouvrage « La physique des Infinis » paru il y a 3-4 ans aux éditions « La Ville brûle » (!!!) dans la collection 360, sous la forme d’un débat entre quatre pointures, dont E. Klein, et un meneur de jeu.

    Ouvrage de vulgarisation, mais bien amenée, qui fait le point sur l’état des connaissances aussi bien sur la physique quantique après la découverte du boson de Higgs qu’en matière de cosmologie avec les hypothèses (qui attendent désespérément confirmations expérimentales) de la matière et de l’énergie noires. La lecture vous confortera dans le flou de nos connaissances et la certitude de notre ignorance.

    Enfin, si vous avez besoin d’un astrophysicien qui secoue le cocotier, lisez ou relisez un choix de la série de Christian Magnan que vous connaissez certainement, entre autres « ses fameuses questions sur la cosmologie » dont je vous mets le lien en bas de commentaire. Après cela, si vous n’êtes pas devenu sceptique, vous retournerez avec plaisir à l’étude des vieux philosophes, il ne faut pas attendre de la science ce qu'elle ne peut offrir.

    Bien à vous.

    http://www.lacosmo.com/cosmo.html

  • @Gislebert
    Je vous remercie de vos bons conseils. Les maths ne me rebutent pas, je constate simplement que je ne les maîtrise pas assez pour comprendre plus que les vulgarisations que vous me recommandez et que je connais.
    J'ai mentionné ma lecture des philosophes des sciences et donc des épistémologues, ce qui implique que je n'attends "pas plus de la science ce qu'elle ne peut offrir" et je m'en accommode depuis longtemps.

  • @Gislebert
    Je vous remercie de vos bons conseils. Les maths ne me rebutent pas, je constate simplement que je ne les maîtrise pas assez pour comprendre plus que les vulgarisations que vous me recommandez et que je connais.
    J'ai mentionné ma lecture des philosophes des sciences et donc des épistémologues, ce qui implique que je n'attends "pas plus de la science ce qu'elle ne peut offrir" et je m'en accommode depuis longtemps.

  • @Géo
    "Et parler de continent englouti évoque le fantasme premier de la science-fiction, l'Atlantide."
    Pour parler sèchement, vous confirmez le fait que vous ne connaissez rien à la science fiction. Faire de Platon un auteur de science fiction, "il faut le faire", comme on dit.

  • En ce qui concerne les invraisemblances de la science fiction, je trouve que c'est leur faire un mauvais procès.

    Était-il si vraisemblable à l'époque de Jules Verne de réaliser un voyage habité sur la lune ?
    Il n'a fallu pourtant qu'une centaine d'année pour que cela se réalise de manière effective.

    Les rêveurs et les imaginatifs sont toujours les premiers à percevoir un potentiel pouvant se réaliser.
    L'utopie serait d'attendre de ceux-ci qu'ils apportent tous les détails techniques avec.
    Philosophiquement je dirais que l'entéléchie (d'Aristote) nécessite d'abord la reconnaissance du potentiel (ce qui est en puissance) avant de procéder à des actes qui nécessitent forcément des tatonnemments pour parvenir à une réalisation aboutie.

    On lie souvent science fiction et anticipation ce n'est pas pour rien. Je suis aussi souvent surpris de la justesse visionnaire de certaines fictions ou tout simplement de l'anticipation chez des gens qui se projettent avec imagination.

    L'imagination spontanée n'est à mon sens jamais fortuite. Mais je ne me l'explique pas. J'observe simplement.

    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/06/08/visionnaire-quand-la-telvision-de-1947-imaginait-smartphones-et-tablettes-ina-fr/

    Réduire la science fiction à du délire fantaisiste par un jugement basé sur les connaissance scientifique n'est pas raisonnable à mon avis.

  • Pour ceux qui auraient suivi l'échange comportant la théorie officielle sur la subduction des plaques tectoniques, voici quelques extraits d'une étude publiée en ligne et en anglais en septembre 2016 dans Nature Geoscience et dont on peut trouver le compte-rendu en tapant “half of the mass of earth’s continents has disappeared sur le Web.
    Elle contient entre autre l’affirmation suivante “We’re taught in Geology 101 that continental crust is buoyant and can’t descend into the mantle,” Ingalls said. The new results throw that idea out the window.

  • @aoki
    Certains défenseurs de la science ne sont apparemment pas conscients de la part d'imagination nécessaire à la création de toutes les grandes théories scientifiques. L'histoire des sciences en rend pourtant largement compte et a balayé toutes les conceptions naïves de ce processus qui courent encore dans la vision populaire de la manière dont elles sont nées. C'est le cas notamment de la croyance selon laquelle il suffirait de collecter des données pour qu'en surgisse du savoir, ce qui inverse pratiquement le processus tout en le simplifiant.
    Il va de soi que je fais allusion à la science et non aux diverses techniques qui en appliquent certains aspects. Cette simplification est à peu près du même ordre que celle qui consiste à croire que ce qui est important en science fiction ce sont les machines qu'elle met parfois en scène. Je ne m'étends pas plus avant sur le sujet, les lecteurs quelque peu avertis m'auront compris.

  • Mére-Grand @ Platon serait donc le seul auteur à avoir écrit sur l'Atlantide ? J'ai quelques doutes, et votre remarque montre que vous n'êtes pas entièrement de bonne foi.
    Je n'ai jamais remis en cause "la part d'imagination nécessaire à la création de toutes les grandes théories scientifiques", loin de là. Mais ceux qui font des hypothèses intéressantes le font à partir de connaissances solides sur le sujet. Non pas en affirmant que les extinctions de masse peuvent durer jusqu'à 100 millions d'années ou que les continents disparaissent, ce qui sont deux absurdités.
    Pour ce qui est de votre article de Geoscience, je reviens sur ce que j'ai dit sur l'ego démesuré des chercheurs actuels, qui fait que l'on publie tout et son contraire et qu'il faut devenir toujours plus critique, même à l'endroit des revues scientifiques les mieux cotées. Vous avez d'ailleurs fait un lapsus assez amusant en écrivant “half of the mass of earth’s continents has disappeared sur le Web. Oui, sur le Web... Il se trouve que les zones de subduction sont plutôt bien étudiées là où elles apparaissent et il est douteux qu'une telle masse de croûte continentale ait échappé à l'attention des milliers d'autres géologues qui s'y sont intéressés. Méfiance, méfiance...

  • Last but not least : "We’re taught in Geology 101 that continental crust is buoyant and can’t descend into the mantle,” n'a rien à voir avec "disparition de continent"...
    Il s'agit dans le meilleur des cas d'évidences sur le fait que la croûte continentale est rabotée au passage de la croûte océanique.

  • @Géo
    "vous n'êtes pas entièrement de bonne foi"
    Je crois qu'il vaut mieux en rester là. Vous avez décidé de déformer mes propos à votre gré et à camper sur vos positions, comme vous l'avez fait autrefois sur le sujet des races humaines en dépit des arguments contraires de la majorité du monde scientifique. Si cela vous apporte quelque satisfaction, tant mieux. Cela ne m'en apporte aucune et je cesse donc d'argumenter avec vous.

  • Par un heureux hasard, arte rediffuse depuis quelques jours une série sur la géologie de la Terre.
    C'est à la fois ardu, mais assez bien fait pour que l'on ne se sente pas complètement largué.

    Voici les liens pour les émissions.
    Sur ma programmation d'enregistrements, je vois qu'ils vont encore les rediffuser, c'est planifié. C'est nettement plus agréable à regarder sur un plus grand écran que celui de l'ordinateur !

    Asie :

    http://www.arte.tv/fr/videos/041012-005-A/la-valse-des-continents

    Europe origines :

    http://www.arte.tv/fr/videos/041012-001-A/la-valse-des-continents

    Europe aujourd'hui :

    http://www.arte.tv/fr/videos/041012-002-A/la-valse-des-continents

    Océanie/Pacifique :

    http://www.arte.tv/fr/videos/041012-003-A/la-valse-des-continents

    Asie :

    http://www.arte.tv/fr/videos/041012-004-A/la-valse-des-continents

    A mon avis, on peut les regarder indépendamment les unes des autres. Chaque émission dure 44 minutes.

  • "Vous avez décidé de déformer mes propos à votre gré" C'est aussi ma manière de juger vos commentaires. La preuve :
    "Et parler de continent englouti évoque le fantasme premier de la science-fiction, l'Atlantide."
    Pour parler sèchement, vous confirmez le fait que vous ne connaissez rien à la science fiction. Faire de Platon un auteur de science fiction, "il faut le faire", comme on dit.
    Ma réponse, à laquelle vous préférez ne pas répondre :
    "Platon serait donc le seul auteur à avoir écrit sur l'Atlantide ?"

    Quant à la question des races et de l'ensemble de la communauté scientifique, je vous renvoie à André Pichot. Laissons cela aux taxonomistes, cela vaut mieux. Et essayez de vous souvenir que si un papa et une maman pygmée donnent naissance à un petit pygmée et non à un géant viking, c'est de la génétique.

    Calendula@ J'ai regardé un peu ces émissions sur "la valse des continents". Je les ai trouvées particulièrement indigentes. La vulgarisation est vraiment un art difficile...

  • @ Géo,

    Lorsque je regarderai les quatre émissions que je n'ai pas encore vues, je garderai votre point de vue en mémoire.
    Pensez-vous qu'il y a des choses fausses, du point de vue scientifique ou bien est-ce le traitement de faits avérés qui vous semble indigent ?

    Une lettreuse ne va pas regarder ce genre d'émission de la même façon qu'un géologue, c'est une évidence ! ;-)))

  • @ Mère-Grand
    "Ridicule, mais un fait quand même, comme l'atteste l'article publié sous ce nom dans la version anglaise de Wikipedia, qui donne quelques-unes des raisons avancées par ceux qui soutiennent la proposition et la réponse des autorités et commissions chargées de l'examiner."
    Le fait est la disparition des espèces, des populations ou leur baisse catastrophique, la pollution, la destruction des écosystèmes, le changement climatique, la pullulation humaine. Sauf que cela n'en fait pas une nouvelle "ère géologique" marquée par des phénomènes géologiques tels qu'ils peuvent être reconstitués par l'étude des couches du même nom. Des disparitions d'espèces sont survenues aussi à l'intérieur d'une ère géologique.
    L'appel à l'"autorité" est toujours amusant. Je maintiens anthropocentrisme.

    "Voilà une remarque qui m'intéresse particulièrement, bien que je n'aie pas les qualités requises pour juger de sa pertinence dans le domaine des mathématiques, par exemple."
    Qui vous dit que les mathématiques sont l'alpha et l'oméga de la compréhension du monde. Et si la nature ne pouvait se résumer à une explication mathématique? Y avez-vous songé?

    "D'un point de vue plus général et donc plus naïf, j'ai toujours pensé que c'étaient des constructions de notre intellect qui ne pouvait qu'aboutir à ces désignations après avoir additionné ou soustrait des quantités ou des nombres et avoir pris conscience qu'il n'y avait pas d'aboutissement à cette démarche si on ne faisait pas un saut quasiment "économique" du point de vue du temps et de l'effort engagé dans le processus.
    Si c'est le cas, il y aurait alors un rapport entre cela et d'autres phénomènes ou entités qui bénéficieraient de cette qualité d'infini, notamment quant au pouvoir et au savoir, que l'on trouve généralement évoqué dans les religions et les démarches mystiques."
    J'avoue humblement ne rien avoir compris à ce charabia.
    André Langaney enseigne à faire preuve de modestie quand on présente un discours sur l'origine de l'homme (sa spécialité donc): nous ne sommes pas allé observer ce qui s'est passé il y a x millions d'années. C'est aussi valable pour l'infiniment grand et l'infiniment petit. Nous ne sommes allés ni en dehors de notre système solaire, ni au niveau des particules élémentaires pour vérifier quoi que ce soit.
    Il faut toutefois espérer que chacun puisse faire la différence entre une spéculation scientifique basée sur des prémisses observables et des "spéculations" mystiques basée sur du vent (vent = esprit en hébreu).

  • @ Remarque en passant
    André Langaney, dont j'appréciais les rubriques publiées dans Charlie Hebdo à l'époque où il participait à sa rédaction, m'a toujours paru trop enclin au mépris des autres, ce que je lis aussi dans sa manière de fermer son blog à tout commentaire.
    Vous lui avez manifestement emprunté cette qualité particulière et je vous remercie de la manifester aussi promptement à mon égard. Depuis quelque temps je trouvais que j'intervenais trop souvent dans un concert qui comporte trop d'ignorants (ignorance qui se manifeste trop souvent par le mépris envers ce que l'on ne comprend pas), trop de gens imbus d'eux-mêmes et trop f'intervenants qui prennent leur plaisir à tenter de rabaisser autrui plutôt que d'enter dans un véritable échange.
    C'est donc avec soulagement que je constate que je n'ai plus à perdre mon temps avec vous.

  • D`accord avec vous Mere-Grand, sauf pour Langaney dont j`ai suivi les cours a l`Université quand j`étais jeune. J`ai vu en lui un homme plutot entier dans ses opinions mais pas méprisant. Évidemment, son franc-parler ne lui faisait pas que des amis et alors il pouvait se défendre en attaquant mais je ne pense pas qu`il soit du genre méprisant et imbu de lui-meme comme peuvent le sont manifestement certains sur ces blogs qui en tartinent leur savoir d`autant plus qu`ils en ont moins a tartiner.

  • "Fautes d`erreur" corrigés:

    D`accord avec vous Mere-Grand, sauf pour Langaney dont j`ai suivi les cours a l`Université quand j`étais jeune. J`ai vu en lui un homme plutot entier dans ses opinions mais pas méprisant. Évidemment, son franc-parler ne lui faisait pas que des amis et alors il pouvait se défendre en attaquant mais je ne pense pas qu`il soit du genre méprisant et imbu de lui-meme comme peuvent l`etre certains sur ces blogs qui tartinent leur savoir d`autant plus qu`ils en ont moins a tartiner.

  • @Remarque en passant

    Toujours la même histoire avec les homophones prémices et prémisses... Cela dit juste en passant...

    http://parler-francais.eklablog.com/premisses-premices-a59307065

    @Mère-Grand

    Allons bon, voilà Mère-Grand qui s'énerve... J'espère ne pas faire partie de l'orchestre des ignorants, des méprisants ou des imbus d'eux-mêmes...Juste un échangiste de bonne volonté :)))

    Bonne soirée quand même.

  • @jean jarogh
    Je n'ai vu directement Langaney qu'une seule fois, lorsqu'il est venu présenter son (ou un) cours aux étudiants en anthropologie dans le bâtiment des Acacias. Il a renvoyé certaines questions des nouveaux étudiants au secrétariat avec ce que j'ai ressenti alors comme de la morgue et que vous qualifiez de "franc parler" ou "entier" de caractère. Je n'apprécie pas non plus le fait qu'il n'admet aucune commentaire et je ne suis pas le seul, comme il n'est pas le seul non plus.
    J'admets volontiers que mon jugement peut-être hâtif et mal fondé. En tout cas cela ne m'a pas empêché de faire référence à lui comme une autorité incontestée dans son domaine lors des échanges au cours desquels sa déclaration répétée que le concept de races humaines n'était pas justifié scientifiquement a été à plusieurs reprises critiqué et rejeté par le blogueur Géo.
    A l'époque un autre blogueur avait fait son éloge comme savant éminent sur ces blogs. Je fais allusion à Philippe Souaille, qui nous faisait l'honneur d'échanger avec nous, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, et dont le blog est également fermé aux commentaires. Il ne nous visite depuis lors plus que sous de multiples pseudonymes, ce qui est évidemment son droit, de même que c'est le nôtre de le regretter.
    P.S. Me trompé-je où avez vous mentionné que vous avez habité à une époque quelque peu lointaine aux Pâquis, rue Jean-Jacquet. Si c'est le cas, j'en suis amusé, presque ému, car j'ai habité plusieurs années avec mes parents au 43 de la rue des Pâquis. Mais peut-être n'étiez-vous pas encore né ?
    P.S.2 Pas le temps de me relire.

  • J`avais mon bureau dans cette rue dans les années 80`, Mere-Grand. Ca nous rajeunit pas...

  • @Gislebert
    Je l'espère aussi. J'ai utilisé ces qualificatifs pour exprimer ma déception de rencontrer tant d'agressivité dans les échanges, que j'apprécie, moi aussi, lorsqu'ils reflètent une"bonne volonté".
    J'ai toujours détesté l'agressivité que je qualifierais de gratuite, à savoir celle qui n'est pas au service de la survie.
    Il me revient le souvenir d'une très vieille lecture, celle d'un ouvrage paru en 1963 en traduction anglaise sous le titre de "On Agression" (titre original Das sogenannte Böse zur Naturgeschichte der Aggression) du grand éthologue Konrad Lorenz. Il y faisait la démonstration que l'agressivité était une composante nécessaire de la lutte pour la survie et que le passage à la violence était une forme d'échec de la stratégie.
    Comme il n'est pas question de survie au sens biologique du terme, dans ces blogs, l'agressivité verbale que manifestent certains participants dès que leurs convictions (parfois du vrai savoir) est mise en doute, m'est insupportable. Le questionnement et le doute est une compostante essentielle de l'attitude critique héritée des Lumières et sans eux le savoir (en particulier la science) ne pourrait progresser.
    Je me flatte d'exprimer ces qualités de manière mesurée et respectueuse, n'hésitant pas, à l'occasion, de reconnaître mes incompétences ou mes erreurs.
    Dans mon souvenir, mais les souvenirs peuvent se déformer avec le temps, je n'ai traité de manière que l'on pourrait qualifier de méprisante qu'un propagandiste acharné de l'Islam que j'ai un jour traité de clown, et quelqu'un qui estimait qu'avec l'augmentation des périodes de pluie la Terre devait aussi augmenter de poids.
    Je ne le ferais plus aujourd'hui, où j'ai avant tout le désir de passer les peu d'années qui me restent à vivre de manière aussi peu désagréables que possible. Si donc vous êtes en désaccord avec moi sur les idées et les opinions que j'exprime, si vous y voyez des erreurs, ou si, simplement, ma logorhée vous incommode, n'en tenez pas compte ou faites le moi savoir de manière d'une façon qui sied entre gens qui se respectent, et vous pouvez être sûr que vous serez toujours traité de la même manière par moi-même.

  • Bonjour Mère-Grand!

    Comme chef des "vengeurs", vous devez vous attendre à prendre des coups. La vie est une lutte ou fais-je fausse route? Voulez-vous vous mettre en paix avec votre conscience? Cela vous honore. Je vous aime bien. Il existe peu d'êtres humains comme vous.

  • Quelques considérations au sujet de cette phrase de Mère-Grand:
    "Le questionnement et le doute est une compostante essentielle de l'attitude critique héritée des Lumières et sans eux le savoir (en particulier la science) ne pourrait progresser".

    Pour les musulmans, le Coran "est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute” (Le Coran II:2). Donc, avec eux, pas question de songer à une progression du savoir (en particulier de la science): tout est figé et arrêté une fois pour toutes.

    Pour les chrétiens qui en sont restés à l'opinion de Jacques l'épistolier, “celui qui doute est semblable au flot de la mer, qui est agité et poussé çà et là par le vent. Qu’un tel homme ne s’imagine pas recevoir quoi que ce soit du Seigneur” (Jacques 1:6-7).
    Et pourtant... Peut-on nier que Jésus ait lui-même été saisi par le doute, sur la croix, quand il s’est écrié: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?” (Matthieu 27:46 et Marc 15:34)? Soit dit en passant, cette interrogation révèle à quel point Jésus fut un être distinct et inférieur à Dieu. S’il avait réellement été Dieu fait homme, il n’aurait pas eu à poser ce genre de question. Manifestement, il ignorait tout des desseins du Père.

    Croyant ou pas, quel est l’être humain qui ne connaît pas le doute? Galilée prétendit même que le doute était “le père de la création” – ce qui lui attira, comme il se doit, les foudres célestes. Car le Père de la Création, chacun sait qui c’est – il ne saurait y avoir de doute à son sujet. Le problème, c’est que le Père de la Création - “de qui viennent toutes choses” (I Corinthiens 8:6), à commencer par le mal [*] - se doute qu’on le déteste et déteste qu’on doute de Lui. Aussi pourchasse-t-il les sceptiques et les incrédules dans le but de les éliminer, tout comme les nazis pourchassèrent les Juifs. À l’opposé, Dieu apprécie et récompense ceux qui, ne se posant pas de questions, croient aveuglément en Lui et sont prêts à se sacrifier pour sa gloire. Le nom de ses héros: les fanatiques (du latin «fanaticus», qui signifie «inspiré»). D’ailleurs, non seulement Dieu encourage le fanatisme mais, qui plus est (et pour que son oeuvre soit complète), il sponsorise le terrorisme, dont l’une des formes les plus en vue actuellement est sans conteste le djihadisme de l'EI.
    Dans toute cette affaire, la question de savoir si c’est
    - l’homme qui a été créé à l’image de Dieu et se conduit comme Dieu ou si c’est
    - Dieu qui a été créé à l’image des hommes et se comporte comme un homme
    fait penser à l’histoire du serpent qui se mord la queue. Une chose est sûre: si Kaa, le serpent du jardin d’Éden, s’était rongé la queue jusqu’au trognon au lieu de faire la causette avec Ève, on n’en serait pas là où on en est.

    Lecteur 1 (incrédule): Qu’est-ce que c’est, cette histoire de serpent qui se mord la queue? Un serpent, ça ne se mord pas la queue!
    Lecteur 2 (tout aussi incrédule): Qu’est-ce que c’est, cette histoire de serpent qui fait la causette? Un serpent, ça ne parle pas!
    Lecteur 3 (agacé) à lecteur 2: Qu’est-ce que t’en sais? Ta surdité t’aveugle. Et l’ânesse de Balaam, elle ne parlait pas peut-être?
    Lecteur 2 (courtois) à lecteur 3: Une ânesse qui parle? T’as vu ça où?
    Lecteur 3 (tout aussi courtois) à lecteur 2: Nombres 22:22-30.
    Lecteur 2 (courtois +) à lecteur 3: T’en fais une belle, d’ânesse! Comment peut-on croire des âneries pareilles?
    Lecteur 3 (courtois ++) à lecteur 2: Tais-toi, vilain serpent. Et tâche de ne pas te mordre la queue, avec ta langue fourchue...
    Lecteur 2 (furieux) à lecteur 3: “Que n’ai-je une épée dans la main! je te tuerais à l’instant” (Nombres 22:29).
    Lecteur 3 (moqueur, puis suffisant) à lecteur 2: A-t-on jamais vu un serpent avec des mains! Va au diable, pauvre ignorant!
    Lecteur 2 (dédaigneux) à lecteur 3: Et toi, va manger des pommes, âne bâté!
    Les lecteurs 4 et suivants s’étonneront peut-être que Lecteur 1 ne soit pas intervenu dans la querelle. C’est que Lecteur 1 est un sage: n’appréciant guère les conversations entre ânes et serpents (de son point de vue, les uns comme les autres feraient mieux de se taire), il a rapidement tourné la page.


    [*] • “Tu parcours la Terre avec colère; dans ta fureur tu broies les nations” (Habacuc 3:12; extrait d’une prière adressée à Dieu par le prophète);
    • “Car j’ai arrêté mes regards sur cette ville [Jérusalem] pour lui faire du mal et non du bien, dit l’Éternel” (Jérémie 21:10; en 23:10, le prophète met directement en cause “la malédiction” divine);
    • “Je vais veiller sur eux pour leur faire du mal et non pas du bien; et tous les Judéens qui sont dans le pays d’Égypte seront consumés par l'épée et par la famine, jusqu'à leur extermination complète” (Jérémie 44:27; c’est l’Éternel qui parle);
    • “Je répandrai ma terreur sur la Terre des vivants” (Ézéchiel 32:32; c’est “le Seigneur, l’Éternel” qui fait part de sa décision irrévocable);
    • “Car voici, je vais faire venir le malheur sur toute créature, dit l'Éternel” (Jérémie 45:5);
    • “J’ai entendu le Seigneur, l’Éternel des armées, prononcer un arrêt de destruction contre toute la Terre” (Ésaïe 28:22; dans le même sens: Ésaïe 10:23 et 30:28);
    • “La Terre sera complètement pulvérisée” (Le Coran LXXXIX:21).
    Et les âmes pieuses, transportées d’une joie béate, d’exprimer leur émerveillement à l’idée que les promesses divines ne sont pas de vains mots mais sont bel et bien appelées à se réaliser:
    • “Ô Éternel, (...) toutes les sentences de ta justice sont éternelles!” (Psaumes 119:159-160 in fine);
    • “Ô Éternel, ta parole subsiste à toujours dans les cieux!” (Psaumes 119:89; dans le même sens: Psaumes 119:152);
    • “L’herbe se dessèche, la fleur se flétrit; mais la parole de notre Dieu demeure éternellement!” (Ésaïe 40:8).

  • @ Mario Jelmini
    Vous faites la démonstration qu'une platitude proférée par l'un peut engendrer de riches énoncés de la part de quelqu'un qui en possède le talent.

  • @ Numéro 6
    La ou le Mère-Grand des Avengers ne prenait pas les coups mais se contentait, dans mon souvenir du moins, de siroter quelque doux breuvages dans un décor des plus pacifiques tout en orchestrant le bal des Steed et autres agents (dont, bien sûr, Emma Peel, j'allais écrire "votre" Emma Peel) qui en donnaient beaucoup plus qu'ils en recevaient.
    J'essaie, à partir d'aujourd'hui, de mettre en pratique le dicton anglo-saxon "Never explain, never complain", principe parfaitement adapté à un monde qui privilégie la lutte, bien qu'il soit totalement en désaccord avec ma tendance profonde.
    Cela m'interdit de m'étendre sur ce que vous appelez "se mettre en paix avec /sa/ conscience", sauf pour dire que l'idée de paix intérieure m'est étrangère dans la pratique.

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