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Grosse chaleur pour été finissant

L’été météo se termine dans cinq jours. On peine à le croire. Les fortes chaleurs attendues ne l’indiquent pas: la semaine qui vient pourrait être marquée par des températures de plus de 30°. Une fausse canicule car les nuits, plus longues, ont déjà fraîchi.

 

nina02.pngPas de Niña

L’été fut très chaud dès le mois de juin avec quelques jours caniculaires. C’est assez rare à cette période de l’année pour le signaler. En juillet, rebelote: quelques jours caniculaires. Mais dans l’ensemble pas de période longue d’au moins une semaine.

Quelques épisodes pluvieux ont gardé les pelouses vertes. Les feuilles des arbres ne montrent pas encore de fatigue. Les orages de la mi-août sont venus plus tôt et ont jeté un coup de froid, vite oublié.

L’été 2017 restera probablement dans les annales comme l’un des plus chauds répertoriés, du moins pour l’Europe de l’ouest. Mais il n’atteint pas les niveaux de sécheresse et de chaleur accablante de l’été 2003.

Ni les températures et la sécheresse du mémorable été 1947, l’été de l’incroyable canicule. Des pics au-delà de 30° avaient été constatés d’avril à septembre. Les vins de Bordeaux produisirent un de leurs millésimes les plus remarquables.

Mis à part la montée progressive des températures depuis le XIXe siècle, l’effet El Niño se fait possiblement encore sentir. Cet épisode majeur a marqué les années 2015 et 2016. El Niño est fréquemment suivi d’un épisode froid, La Niña (image 1), qui fait baisser les thermomètres en capturant l’air chaud dans ses eaux froides.

Or cette année La Niña ne s’est pas formée. L’ENSO – acronyme de El Niño Southern Oscillation – est neutre, voire à légère tendance vers un nouveau Niño.

 

 

nina04-katrina04.jpgKatrina

Les masses de chaleurs envoyées dans l’atmosphère pourraient n’avoir pas encore été évacuées, ou neutralisées par La Niña. Et du coup, la relative pause d’une quinzaine d’années dans le réchauffement global – pause en contradiction avec la logique cumulative du volume de CO2 rejeté dans l’atmosphère – devrait céder la place à un nouveau petit bond vers le haut.

Par ailleurs, si la fonte des glaciers entre dans cette logique cumulative de chaleur, d’autres épisodes annoncés de longue date ne se passent pas. Je parle de l’augmentation du nombre et de la puissance des ouragans.

Le lien ici récapitule le nombre et la force des ouragans dans l’Atlantique Nord depuis l’année 1851. On constate qu’il y a une légère augmentation du nombre de tous les ouragans, y compris les petits. Mais les ouragans majeurs (force de 3 à 5, comme Katrina) ne sont pas réellement plus nombreux.

On en dénombre sept en 2005 (année Katrina et Wilma), puis seulement deux à cinq les années suivantes. On dénombrait déjà sept ouragans majeurs en 1961, six en 1926, cinq en 1893. Le nombre et la force des ouragans fait l’objet d’observations anciennes, observations dont les moyens ont évolué grâce à la technologie et en particulier les mesures satellitaires.

Il est donc difficile de comparer l’année 2005 avec d’autres années d’avant 1960. Et encore moins l’année 2017.

 

 

harvey-interior.pngHarvey

Pourtant l’ouragan Harvey (image 3), qui touche les côtes du Texas depuis cette nuit, est annoncé en des termes et sur un ton destinés à dramatiser à outrance.

Ainsi le Journal de Montréal en ligne:

« inondations catastrophiques… »

« Devant l’effet dévastateur prévisible de cet ouragan de catégorie 4 -sur une échelle qui n’en compte que 5-, les autorités ont pris les devants. »

« Face au désastre majeur qui se profile… »

Pour mémoire les inondations qui ont submergé La Nouvelle Orléans en 2005 étaient en partie dues aux digues insuffisantes qui retenaient le lac Pontchartrain, lequel s’est déversé dans les quartiers bas de la ville (image 2). C’est une situation très particulière.

L’effet dévastateur existe avec tous les ouragans, même ceux de catégorie 2. Un désastre majeur est-il vraisemblable? Oui et non. Tout ouragan produit des dégâts importants dans les régions qu’il frappe. Différentes conditions peuvent amplifier les dégâts, comme à La Nouvelle Orléans (digues insuffisantes), à New York (constructions en bord de mer peu protégées).

L’ouragan actuel Harvey avait été réévalué hier de catégorie 3 en catégorie 4, soit moins fort que Katrina mais néanmoins redoutable. Or on apprend ce midi qu’il vient d’être rétrogradé en catégorie 2 avec des vents à la baisse et une pression de seulement 975 hPa, après un minimum à 942. Soit loin du record de basse pression d’ouragan (ouragan Tip: 870 hPa en 1979). Et donc il n’y aura pas le désastre annoncé.

Que l’on anticipe pour la sécurité des populations est normal. Mais que l’on dramatise au point d’annoncer des désastres – qui ici n’arriveront pas – est malheureux. La surenchère dans la dramatisation fait douter à chaque fois de la parole des Cassandre du climat, qui vivent dans l’attente du pire.

Il se peut que l’ouragan Harvey stationne sur la côte texane et provoque des inondations par excès de pluviosité, sans que l’on puisse en évaluer la gravité. Toutefois rien n’est sûr, surtout quand un ouragan perd deux points de force quelques heures après avoir été annoncé comme majeur.

Allez, bonne fin d’été.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Catégories : Météo, Ouragans 1 commentaire

Commentaires

  • Harvey vient d'être rétrogradé en tempête tropicale (20h30).

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