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Bernie Sanders : le Trump de gauche

Un article de Laetitia Strauch-Bonart (image 1), publié en 2016, mettait en exergue quelques points des programmes des candidats à la présidentielle américaine. La philosophe et essayiste française y évoquait l’imposture de Bernie Sanders, selon son propre terme.

 

laetitia-strauch-bonart-conservatisme-angleterre-560x390.jpegCochons

On peut constater que le programme du candidat  démocrate-socialiste rejoint celui du républicain sur quelques thèmes majeurs.

Par exemple sur la frontière avec le Mexique. Trump insistait sur l’achèvement du mur, destiné à empêcher l’immigration illégale et l’importation de la violence qui sévit au sud. Ce mur avait été voté et partiellement construit par Obama. Sanders refusait de le continuer. Voulait-il laisser cette frontière ouverte? Non. Il proposait « … d’améliorer la surveillance de la frontière mexicaine avec des moyens technologiques (caméras thermiques, caméras à haute résolution, capteurs de mouvements)… »

Ce n’est qu’une différence de méthode, pas de fond. Lui comme Trump, comme Hillary Clinton, étaient d’accord de sécuriser la frontière. Bien qu’ayant tous trois le même objectif, Clinton et Sanders étaient placés dans le camp du Bien alors que Trump était diabolisé. Mais la morale défendue par les démocrates et la gauche n’était qu’un écran de fumée et une stratégie de communication. Sur le fond ils étaient copains comme cochons.

La différence principale entre Sanders et Trump était le traitement des immigrés illégaux déjà présents dans le pays.

 

 

trump-victory-elite-feature.jpgEstablishment

Le premier proposait de les régulariser – sans savoir qui étaient ces gens: gangsters, narco-trafiquants ou personnes dont les compétences méritaient d’être valorisées sur le territoire? Le second voulait au contraire, comme Obama, renvoyer hors des frontières de l’Union ceux qui étaient indésirables.

Sur un autre point essentiel de politique extérieure Sanders proposait, comme Trump, de dénoncer les grands accords de libre-échange, soit l’Alena (Amérique du Nord) et le TPP (partenariat transpacifique). On constate donc que d’une part les deux candidats pensaient America First – soit protéger en priorité les intérêts américains – et que d’autre part ils avaient l’intention de démanteler la politique d’Obama.

Bernie Sanders fustigeait également des industriels américains qui sous-traitent certains de leur produits à l’étranger. Il souhaitait par exemple qu’Apple produise quelques-uns de ses appareils « ici, aux États-Unis, plutôt qu’en Chine. » C’est du Trump dans le texte.

Enfin Sanders tapait régulièrement sur l’establishment, cause selon lui de la disparition des classes moyennes et de l’augmentation des inégalités dans le pays. Trump également visait l’establishment. L’égalité étant un thème autant moral que juridique, Sanders emportait l’adhésion des progressistes opposés à Trump. Même si les deux discours étaient quasiment identiques.

On peut remarquer que les artistes hollywoodiens très à gauche, se réclamant du camp moralisateur du Bien, crachaient sur Trump et soutenaient Sanders. Mais bon, l’affaire Weinstein devrait les ramener à la réalité.

 

 

Bernie-sanders.jpgImposture

De plus ils font partie de l’establishment. Ils gagnent des millions par année et vivent entre eux, dans des propriétés luxueuses, dans ce que le magazine Forbes nomme un ghetto d’ultra-riches.

Leurs fortunes les place dans un monde à part, sans rapport avec les classes moyennes. Cate Blanchett par exemple, la sublime Galadriel, reine des Elfes du Seigneur des anneaux, est l’actrice la mieux payée en 2017 avec 82 millions de dollars. Soit au passage très largement plus que les acteurs hommes.

Au fond ce qui fait la différence entre le langage cru, non moraliste, non sentimental-émotionnel et non séducteur de Trump, et celui de Sanders ou d’Hillary Clinton, c’est surtout l’aspect moralisateur. Autant le dire: ce n’est qu’une question de manipulation médiatique.

Laetitia Strauch-Bonart résume bien l’imposture de ce discours prétendu moral:

« En définitive, le sanderisme rend inconfortable, car c’est une pensée confortable. Réclamer la table rase, sans s’interroger sur les causes complexes d’une situation défectueuse, est aisé. Surtout, le changement revendiqué par Sanders a ceci de symptomatique qu’il ne s’agit pas de se changer soi-même, mais de changer les autres. C’est bien connu, le monde bâti par nos parents et par l’establishment est terrible. Au lieu de reconnaître que les responsabilités, dans un pays libre, sont toujours partagées, on se plaît à critiquer le « système », en partageant le monde entre bons et méchants.

Or Sanders peut bien vouloir remplacer un système par un autre, une structure ne devient pas vertueuse pour autant qu’on la proclame telle, si les individus qui la composent sont dénués de vertu, et si les mécanismes qui la sous-tendent sont viciés. C’est courir le risque de réintroduire les mêmes défauts que ceux du présent establishment. »

 

 

 

1 commentaire

Commentaires

  • Nous le savions déjà que Sanders est un imposteur!

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