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Tempête Eleanor : « Avec le climat d’aujourd’hui… »

Le passage d’Eleanor clôt temporairement le défilée tempêtes hivernales Quatre en trois semaines, le ciel a fait fort! Et au large de la côte est des États-Unis se prépare ce que les météorologues nomment déjà une bombe météorologique. Un autre phénomène hors normes. 

 

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Réchauffement ou non, je m’en fiche. Il y a toujours eu des tempêtes, rapprochées ou non, exceptionnelles ou non. Regardons les choses sous un angle non politisé et non partisan. Ces tempêtes d’hivers sont normales et attendues: une liste de prénoms est officiellement déposée au 1er décembre de chaque année. Elles résultent du conflit entre l’air polaire qui descend vers le sud et l’air tropical chaud qui remonte vers le nord.

Cette année une vaste portion du territoire des États-Unis est sous une vague de froid phénoménale. Il a neigé jusqu’en Floride pour la première fois depuis trente ans. Des records sont battus. Cette incursion d’air polaire rencontre l’air plus chaud qui vient des Caraïbes. La différence de température est telle qu’elle provoque des dépressions puissantes. Ces dépressions tempétueuses suivent ensuite le courant aérien vers l’est et atterrissent sur l’Europe.

On voit sur l’image 1 (Windy, estimation au 5 janvier, cliquer pour agrandir – grossissement sur l’image 2) un anticyclone très puissant (1042 hPa) sur le Canada. Il fait descendre ces énormes masses d’air froid, aidé par la dépression d’Islande. Une nouvelle dépression est en formation au large de l’embouchure du Saint-Laurent, particulièrement sévère: 954 hPa. Elle se creuse sous l’effet conjugué de l’anticyclone nord-américain et de celui des Açores, à 1036 hPa. Elle pourrait être cette bombe météorologique, par les nouveaux extrêmes glaciaux qu’elle engendre.

« Règle générale, les météorologues qualifient une tempête de « bombe » lorsque la pression centrale d’une dépression tombe de 24 mbar/hPa ou plus dans une période de 24 heures. Ce changement de régime rapide engendre principalement des vents violents, ainsi que des pluies abondantes et/ou des chutes de neige importantes. Ces tempêtes surviennent le plus souvent sur la côte est des États-Unis, ainsi que dans l’est du Canada. »

 

 

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Ce temps de requin a congelé des squales dans l’eau comme la presse l’a montré. La raison du rapprochement des trois récentes tempêtes sur l’Europe est donc une situation météo classique et bien connue. Elles se succèdent sur un rail dépressionnaire. Leur puissance semble avoir dépassé quelques records de vitesse du vent. Ce sont en effet de grosses tempêtes. Elles fascinent. « On n’a pas souvent l’occasion de voir ça » disait un touriste devant les vagues en bord de mer.

Ces tempêtes hivernales mouillent le sol avant le gel, qui lui le dessèche. De plus elles brassent abondamment les couches de l’atmosphère et nettoient l’air. Mais on ne peut tirer aucune conclusion générale sur l’évolution du climat. Ces épisodes sont dans la normalité d’épisodes puissants, connus de très longue date.

D’ailleurs, météo n’est pas climat. Il faut le redire car récemment Le Matin publiait un article titré en Une: « Une année au climat extrême ». Or c’est une information fausse. Sur une année on ne parle pas de climat mais de météorologie. Malheureusement ce genre d’information publiée par le journaliste Michel Pralong dans Le Matin est martelée jusqu’à la confusion. Et délibérée: il faut soumettre par la peur. Le pire: ça marche.

Ainsi soir sur une chaîne d’infos, un réparateur de lignes électriques d’EDF, filmé sur un poteau branlant en plein vent, disait (de mémoire): « Parfois c’est plus calme pour réparer les lignes. Aujourd’hui, avec le climat qu’on a, c’est plus dangereux. » Il voulait parler non pas du climat mais de la météo du jour, qui faisait branler le poteau.

Quand on sait que certains journalistes racontent n’importe quoi, cette confusion n’est pas surprenante. 

La confusion guette, grignote, s’étend. Raison suffisante pour garder les pieds sur terre et ne pas imaginer le pire à chaque nouvel événement météorologique un peu fort. Mais je vois aussi un bon côté à la grande peur climatique: l’intérêt qu’elle suscite pour le déroulement des phénomènes météorologiques et pour l’environnement.

 

 

 

 

 

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