Dans les forêts sauvages les arbres ont une « vie sociale » intense. Ils s’entraident et s’envoient des messages au moyen de leurs composés organiques volatiles, véhiculés par l’air comme par un wifi, ou au moyen des racines, reliées entre elles par des kilomètres de filaments mycéliens.
Peter Wohlleben, forestier allemand célèbre, a écrit un livre à succès intitulé La vie des arbres. Il insiste sur leur comportement social et leur solidarité. Au point où certains commentateurs parlent de leçon de vie que cette population végétale nous offrirait. Les arbres seraient les symboles du besoin de retour à la nature et d’un comportement durable et respectueux.
La vision est idyllique. On suggère une société de collaboration et d’inclusion, de communauté unie et solidaire. Les arbres ne seraient pas hantés par la compétition, qui tuerait l’humanité des hommes, selon une théorie qui oppose compétition et collaboration. Un modèle du Bien, en quelque sorte. Un socle pour les inclusifs, peu gênés de créer un nouveau clivage politique et philosophique. La réalité est plus complexe.
La solidarité est-elle le bon mot pour désigner leur collaboration? N’est-ce pas projeter sur eux une qualité humaine qui dépasse la simple survie d’un groupe? Car il s’agit forcément de survie entre les arbres. Et de compétition, de lutte, de colonisation ou de défaite.
Les arbres sont des colonisateurs prêts à sacrifier la plupart de leurs rejetons au profit des quelques-uns qui survivront. Les nouvelles générations croissent à la dure. Sous de grands chênes on voit parfois une multitude de pousses germer sur des glands. La compétition est rude. Combien survivront? Peut-être aucune.
Dans une clairière, chaque pousse a besoin de place et doit prendre la place d’autres individus. Elle reçoit donc très peu de lumière et seuls certaines atteindront, très lentement, la taille adulte. Les autres pourriront pour servir de nutriments et contribuer à la régénération de l’humus.
La compétition passe aussi par la taille des arbres-parents. Les grands arbres montent au plus haut pour disséminer leurs graines plus loin que d’autres, instaurant ainsi leur domination voire leur hégémonie.
Si donc on veut « humaniser » les arbres, en faire les symboles d’une vie plus solidaire et inclusive, on fait fausse route. Leur naissance est aléatoire, leur croissance très difficile, leur espace restreint. Entre eux la lutte pour la vie est permanente et acharnée. Seule la lenteur de leur croissance laisse croire qu’ils sont paisibles. Non. Ils se choisissent par intérêt. Leur solidarité est la somme d’intérêts bien compris.
La vie sociale des arbres est-elle idéale? Peut-elle nous donner une leçon? Je pense que notre organisation humaine n’est pas si différente. Nous savons lutter et coopérer. L’égoïsme des arbres est même possiblement plus marqué que l’égoïsme humain. En effet, une modélisation a reconstitué la colonisation d’une clairière sur 10’000 ans (Science & Avenir janvier, page 66). Au début le modèle propose un territoire planté d’arbres jeunes. La biodiversité est maximale.
Au bout de 10’000 ans, selon les processus darwiniens, une seule espèce domine le territoire et la biodiversité est devenue presque nulle. La diversité ne serait donc pas toujours indispensable à la nature, du moins dans certains cas. Bien sûr c’est une modélisation et il faut garder prudence devant les résultats d’études virtuelles.
Néanmoins on peut constater par soi-même que les forêts sont généralement dominées par une ou deux espèces: chêne-vert en Provence, pin maritime ailleurs, épicéa en altitude, etc. Il y a donc une probabilité positive assez forte dans cette modélisation.
Pour résumer: solidarité, entraide, communication, collaboration (ou coopération), et en même temps: hégémonie, colonisation, compétition acharnée, croissance à la dure, perte de la biodiversité. La nature nous raconte parfois de drôles de choses que les idéologies modernes ne peuvent intégrer, trop limitées ou rigides dans leurs concepts, trop binaires pour aborder la complexité. On est en tous cas à des années-lumière d’un modèle de société inclusif, aimant, sage, protecteur, selon les mythes dont on charge les forêts.
Opposer compétition et collaboration comme certains le font aujourd’hui n’a pas vraiment de sens. Théoriser une société toute inclusive, à l’encontre des mécanismes fondamentaux du vivant et de la lutte pour la vie, pour faire sa place, est déconnecté du réel. Sans compétition nous n’aurions peut-être même pas découvert l’électricité. Mais observons les plus inclusifs: leurs philosophie est une stratégie de développement et de colonisation.
Il ne s’agit pas de prôner une compétition sans règles ni respect, mais de ne pas renier les mécanismes nécessaires au développement des individus et des groupes. Un journaliste qui veut un scoop, un professeur de médecine qui vise à laisser son nom dans l’Histoire, sont bien dans une compétition. Ils veulent prendre une place qui valide leurs compétences. Pourtant l’un et l’autre auront aussi besoin de trouver des collaborations pour atteindre leur objectif.
Pour moi, théoriser la collaboration contre la compétition, et, partant, l’inclusion contre l’exclusion, et en faire des lois générales, n’a pas beaucoup de sens. Parfois nous incluons, parfois nous excluons. Il y a un temps et un lieu pour la chaque chose. À chacun d’agir avec sagesse et justice, selon chaque situation et selon son propre caractère.
Commentaires
Mon biologiste-maison me fait souvent la leçon sur le terrain et cela sans que j'aie posé de questions ...
Il m'a fait observer que les plantations effectuées par l'homme sont malheureusement composés d'une seule espèce, ce qui rend les forêts exploitées très vulnérables aux maladies et elles empêchent souvent l'existence d'un sous-bois. P.ex. les pins, sapins et les eucalyptus acidifient le sol ou empêchent la lumière de passer ( on connaît tous ces sapinières tellement denses, qu'elles en deviennent impénétrables).
On comprend bien sûr l'intérêt économique de la procédure, mais elle ne favorise pas réellement la compréhension du fonctionnement "naturel". Il se pourrait que certaines de vos photos d'illustration montrent des forêts plantées.
Les forêts laissées plus ou moins dans un état "naturel" ( même s'il n'y en a plus vraiment) connaissent une certaine diversité, surtout au niveau du sous-bois, qui n'est pas un milieu négligeable, puisqu'il y a toute une vie animale et ô merveille suprême : des champignons ! ( comestibles ou pas, leur présence est très importante pour les biotopes).
Il est clair que toutes les plantes luttent pour avoir leur place, pour essayer de disséminer leurs graines. En cela, les feux de forêt peuvent être bénéfiques, puisqu'ils créent de nouveaux espaces vides et baignés de lumière. Et en plus, il y a l'engrais des cendres.
La lutte n'exclut pas des symbioses et toujours selon mon biologiste attitré, le chêne est plutôt sympa parce qu'il permet le développement d'un sous-bois, contrairement au hêtre, qui empêche la lumière de passer.
L’anthropomorphisme est une tendance très séduisante et coule de source, puisqu'on va vouloir lire le monde qui nous entoure avec nos codes.
Ainsi le biologiste-maison a dit: les arbres font comme nous, ils essayent de prendre la place et assurer la survie de leurs gènes!
Excellent billet. La "solidarité" de premier degré, courante chez les plantes, est celle de la symbiose, de la complémentarité face aux contraintes de survie biologique. C`est celle qui existe aussi entre l`etre humain et les bactéries du systeme digestif. Un degré plus complexe de solidarité apparait lorsque des animaux ou des humains s`organisent (consciemment ou non) pour effectuer certaines taches collectivement (par exemple la chasse ou les soins aux petits). Encore un degré de complexité et c`est, chez l`humain, la solidarité au nom d`identités intersubjectives telles une religion, une tribu ou une nation qui relie émotionnellement les individus y appartenant. Il y a aussi la solidarité relevant de l`empathie et nécessitant une forme de conscience élaborée comme celle de l`humain et quelques animaux. C`est parfois exclusivement a cette derniere signification que l`on attache le mot "solidarité".
Ces dernières décennies ont fait l'objet de découvertes qui ont un peu fasciné parce qu'on ne les imaginait pas toujours ou parce qu'on n'avait jamais porté véritablement notre attention. Et d'une certaine manière elles restent fascinantes, comme le reste du vivant utilisant chaque opportunités pour se promouvoir dans une grande diversité.
Gommer la compétition est illusoire, reste la collaboration symbiotique fascinante comme modèle spontané du vivant qui fonctionne dès les premières endosymbioses sur la planète.
Ainsi deux types de symbioses bactériennes a engendré les deux grandes branches du vivant qui ont développé des organismes capable d'évolution et de transformations (végétale et animale et ... fungus ...).
Les eubactéries chromoplastes en symbiose avec des eucaryotes rendent possible la photosynthèse , alors que des chondrites sont devenues mitochondries à savoir, le moteur énergétique de la cellule animale.
Ce modèle de collaboration continue d'ailleurs avec les bactéries indispensables pour l'assimilation dans le tube digestif animal, comme les nitrobactères pour permettre aux racines d'utiliser les produits azotés.
Plus loin on voit que le parallélisme d'évolution des deux grandes branches végétale et animale a instauré des collaborations symbiotiques l'un influençant constamment l'autre.
L'anthropomorphisme est presque inévitable entre l'homme et l'arbre, peut être parce que nous partageons une similitude de la verticalité, une sensation de domination de nos règne respectif, nous partageons un même vocabulaire anatomique (tête, tronc, pied), les gymnospermes et les premiers hominidés sont apparus chacun durant l'ère tertiaire etc.
Une modélisation sociale de collaboration inspiré de la forêt est certes exagérée. Mais nous avons besoins l'un de l'autre. Je ne l'oublie pas en ce qui me concerne
JJ, merci pour cette liste des différents niveaux de solidarité.
La solidarité des arbres est celle de premier degré. Elle est intéressante car les besoins de chaque partenaire doivent être remplis pour que cela marche. Dans les solidarités plus typiquement humaines (religion, etc), la tendance pyramidale des groupes humains fait que certains reçoivent plus que d'autres et que certains collaborateurs sont en fait des support pour le chef ou le gourou.
Le mot solidarité devrait d'ailleurs nous interpeller, puisqu'on l'emploie souvent abusivement. Le mot a un sens juridique qui lie juridiquement deux partenaires dans un contrat à égalité. Elle est plus matérialiste qu'idéaliste. Or la solidarité chez les humains ne lie pas juridiquement, elle est une aide du plus vers le moins, soit un déséquilibre relationnel nécessaire mais temporaire.
Merci pour ces développements Aoki. Ils éclairent scientifiquement le thème.
Je partage votre conclusion: nous avons besoin les uns des autres. Mais nous pouvons choisir, demander, refuser. Pour autant, ne négligeons pas ce point, ne brisons pas trop vite nos alliances, en sachant aussi ce que cette idée: "besoin les uns des autres" contient d'égoïsme bien compris.
Calendula, si vous avez un biologiste maison, je m'incline...
:-)
Il est possible que les images du billet soient des forêts planifiées.
L'article que je cite m'a surpris puisqu'aujourd'hui le maintien de la biodiversité est un dogme quasi intouchable. Alors que cette modélisation, ainsi que les forêts où une colonie unique domine, montre que cette biodiversité ne serait pas si vitale.
@HL Je fais partie de ceux qui pensent que c`est notamment aux solidarités de deuxieme (coopération) et troisieme (identité intersubjective) niveaux que se sont constituées les sociétés et, en fin de compte, la civilisation humaines. La solidarité basée sur l`empathie est, quand a elle, a l`origine de tous les systemes sociaux (dont le notre) dans lesquels les individus trop faibles, malades ou agés pour participer activement a la subsistance de la collectivité ne sont pas purement et simplement liquidés.
"besoin les uns des autres" contient d'égoïsme bien compris.
Absolument! Ce que j'apprécie c'est que l'égoïsme bien compris trouve sa mesure dans l'interdépendance.
Ce qui me fascine ce sont les mécanismes d'autorégulations comme si chaque espèces disposait d'un savoir de conservation en se préservant d'une prédation excessive.
En ce qui concerne l'exemple de la modélisation d'une colonie unique, je n'y crois pas trop. C'est évidemment possible chez les gymnospermes (épicéa, séquoia, pin, mélèze, genévrier..) comme dans les stations du type préalpes.
Mais en règle générale il faut des pollinisateurs, des animaux qui fouissent le sol, et des micro organismes qui récyclent les nutriments dans le sol, etc.
Il semble aussi que plus un écosystème contient une diversité riche, plus il sera mieux à même de supporter le stress anthropique.
Et puis l'homme y trouve son compte puisque un écosystème équilibré lui procura plus de bien être par ce rayonnement harmonieux dans lequel il vient se baigner pour ses loisirs.
On pourrait écrire des kilomètres sur tous les aspects indispensable de la biodiversité, mais je citerai la campagne d'élimination des moineaux dans la Chine de Mao au prétexte de leur prédations sur les cultures céréalières, à l'arrivée le résultat à été une grande catastrophe écologique sans doutes à l'origine d'une grande famine qui à tué des dizaines de millions de personnes.
Wohlleben, qui est un généraliste de la forêt, dit un petit nombre de bêtises quand il entre dans certains détails. L'essentiel est qu'il est un amoureux de la forêt et qu'il sait partager sa passion. Un regret, la plupart des photos ne sont pas de lui. Quelques corrections: "les gymnospermes et les premiers hominidés sont apparus chacun durant l'ère tertiaire etc.". Les premiers gymnospermes datent du carbonifère et on trouve des fossiles très voisins des espèces actuelles dès la fin du Trias. "les nitrobactères pour permettre aux racines d'utiliser les produits azotés." Aux seules racines des légumineuses. Ce qui ne fait pas grand monde dans le monde végétal. Il vaudrait mieux souligner la symbiose entre les plantes et les champignons: les mycorhyzes. "Au bout de 10’000 ans, selon les processus darwiniens, une seule espèce domine le territoire et la biodiversité est devenue presque nulle." Vous qui critiquez les modèles climatiques, vous marchez à fond dans ce modèle ridicule. Comment expliquerez-vous que les forêts équatoriales sont composées d'une multitude incroyables d'espèces différentes après des millions d'années d'évolution? En Europe, il n'y a pratiquement plus de forêt naturelle. Cause: déboisement par l'homme. En outre en Europe, la majorité de la végétation a été éradiquée par les glaciations et le barrage formé par la Méditerranée qui a empêché une migration vers le sud. Donc l'Europe est une région encore pauvre en espèces avec une colonisation qui s'est faite essentiellement depuis l'Asie. Quand on parle de biodiversité, il n'y a pas que les plantes... Un arbre est d'une richesse en vies animales incroyable tout comme les sols forestiers.
En fait, si j'ai bien compris vous craignez que ces modèles de biodiversité ne deviennent des prétextes à des programmes de politique sociale.
Ce serait effectivement aller beaucoup trop loin et extrêmement simpliste, l'homme reste l'homme et même si on y trouve parfois de belles plantes les logiques ne sont pas transposables.
Par contre il me semble important de conscientiser l’interdépendance de l'homme et le milieu naturel sans passer par un parti politique.
@Séquoia
Je sais que j'ai commis quelques approximations et que je risquai de me faire reprendre !
Mais en ce qui concerne les gymnospermes, il s'agit réellement d'un lapsus écrit, je voulais dire angiosperme.
Quant aux nitrobactères, c'était un choix de mettre en avant la collaboration avec avec les eubactéries. C'est pour cette raison que je n'ai pas cité les mycorrhyzes qui sont des organismes développés.
En tous cas merci de votre bien intentionnée vigilance.
@ Sequoia:
Les modélisations sont un outil limité et faillible. Je les cite et laisse le débat ouvert. Je partage mon étonnement et parle de probabilité.
Il faudrait d'ailleurs savoir de quelle ampleur est cette biodiversité au début de la modélisation, et quelle partie aurait été perdue. J'aurais pu ne pas citer cette information, qui est secondaire dans mon billet et sur laquelle je n'ai pas encore trouvé plus d'infos, mais je trouvais intéressant de soumettre ce résultat et d'en discuter.
Les modélisations sont discutables, surtout dans des domaines trps complexes, elles présentent cependant des hypothèses ou pistes et leur réfutation ou leur validation reste d'actualité.
En voici plus sur cette expérience de croissance des forêts et la perte de diversité.
D'une part l'étude originale a été publiée dans Nature, en anglais. L'objectif était d'étudier la forme des arbres en relation avec la compétition pour la lumière et l'influence du vent sur la rigidité et le développement du tronc et des branches.
C'est un texte trop technique pour moi mais le résumé français m'a intéressé. La perte de diversité sur une période de 10'000 ans est incluse dans l'étude. Cette perte est due, selon l'article, à l'eutrophisation du milieu étudié.
https://www.nature.com/articles/s41467-017-00995-6
http://science.sciencemag.org/content/324/5927/636
@ aoki. Je suis désolé, mais il me faut encore fournir quelques nouvelle précisions. "Mais en ce qui concerne les gymnospermes, il s'agit réellement d'un lapsus écrit, je voulais dire angiosperme." Les angiospermes datent au minimum du début du crétacé, les hominidés les plus anciens ne remontent pas plus haut que le miocène et encore il s'agit de cousins très éloignés (dans l'état actuel des découvertes). "Quant aux nitrobactères, c'était un choix de mettre en avant la collaboration avec avec les eubactéries. C'est pour cette raison que je n'ai pas cité les mycorrhyzes qui sont des organismes développés." En français, mycorhizes; avec deux "r", en anglais seulement. Les nitrobactères vivent dans le sol. Elles ne sont pas symbiotiques, elles favorisent les plantes en transformant l'azote de l'air en ammonium assimilable par les plantes. Les bactéries qui vivent en symbiose avec les légumineuses sont des rhizobiums (ou rhizobia), formant des nodules sur les racines. "En tous cas merci de votre bien intentionnée vigilance." Avec plaisir et merci pour votre attention.
@ hommelibre. Je vous remercie d'avoir publié les liens ci-dessus. Le premier article ne m'inspire aucune confiance. Tout y est virtuel, et en modifiant l'un ou l'autre paramètre, il serait certainement possible d'obtenir résultat complètement différent. Au départ, il est planté une seule espèce sur une île avec une grande diversité génétique. A la fin du modèle (10.000 ans) il ne reste plus aucune diversité génétique. C'est bête, mais dans la réalité, c'est exactement l'inverse. Avec l'exemple d'espèces introduites, au départ la variabilité génétique est minimale. Cette diversité va s'accroître au cours du temps et sur une île un processus de spéciation allopatrique est susceptible de se produire. Je n'ai pas compris ce que cherchent à démontrer les auteurs, car aucune vérification n'est possible dans la réalité sur 10'000 ans (ni même sur 100 ans) et par conséquent ce qui est proposé n'est pas vérifiable et donc non scientifique (au même titre que les modèles climatiques par exemple, sauf à faire tourner les modèles sur le passé et effectuer les vérifications aujourd'hui). Le second article est plus sérieux, car il se base sur des observations et met en cause une eutrophisation d'origine anthropique. (On connait le problème du phosphate déversé dans les lacs, ou des nitrates en Bretagne). Il faut comprendre que toute végétaion est soumise aux éléments naturels et passe par plusieurs stades, de la végétation pionnère à la végétation climacique (notion de climax). La biodiversité est maximale sous l'équateur et diminue en fonction de la latitude, de l'altitude, des conditions climatiques et édaphiques. Les tempêtes, sécheresse, incendies, neige et autres pluies verglaçantes peuvent détruire une forêt. D'autant plus facilement quand il s'agit d'une monoculture (pin des landes, douglas à enracinement superficiel). Souvent il s'agit d'individus clonés, tous du même âge et sans aucune diversité génétique, ce qui ne se produit pas dans la nature sauf cas exceptionnel d'une espèce relique qui ne se reproduit plus que par voie végétative. Sous une forêt effectivement il y a moins de plantes de prairies par diminution de la lumière. Mais si les arbres meurent, le stock de graines est toujours présent et ne demande qu'à profiter du retour de la lumière. La nature est cyclique. Et une forêt, c'est un incroyable abri pour la diversité animale et pour les plantes épiphytes.