La nouvelle révolution culturelle est en cours. Les petites gardes rouges, que Mao aurait aimées, veulent épurer l’art de ses représentations sexistes. De Facebook aux jeunes féministes, même puritanisme. Deux exemples.
Facebook avait censuré l’oeuvre très connue du peintre Eugène Delacroix: La liberté guidant le peuple. Le diable y était, pensait-on chez le maître des réseaux: sous la forme des seins nus de la dame.
Ce tableau n’est pas du porno révolutionnaire. Il faut peut-être le préciser. C’est une allégorie.
Facebook a finalement présenté ses excuses pour s’être trompée dans son appréciation:
« L’oeuvre La Liberté Guidant le Peuple a parfaitement sa place sur Facebook et est conforme à nos règles publicitaires. Afin de protéger l’intégrité de notre service, nous vérifions des millions d’images publicitaires chaque semaine et nous faisons parfois des erreurs. Nous nous excusons pour cette erreur auprès de l’utilisateur concerné. »
Au passage il y a une autre erreur: « Nous nous excusons… »: on ne s’excuse pas soi-même, ce qui n’aurait aucune valeur. On présente nos excuses à l’autre ou on lui demande de bien vouloir nous excuser. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup…
Mais ce n’est pas tout. Causeur en parle sur une page dans son dernier numéro, sous le titre « idiotes utiles ». Le magazine cite le tableau de John William Waterhouse, Hylas and the Nymphs. On y voit Hylas près d’une cascade. Il est entouré de femmes jeunes et nues, les Nymphes. On pourrait y voir une représentation sexiste. Le mâle va vers son harem.
C’est peut-être ce qu’ont pensé une responsable du musée, Clare Gannaway, et une « artiste » performeuse. Ensemble elles ont décroché le tableau et l’ont remplacé par un texte militant:
« Remettons en cause ce fantasme victorien! Ce musée n’échappe pas à un monde traversé par les questions de genre, de race, de sexualité et de classe qui nous affectent tous! »
On pourrait aussi faire disparaître tout objet culturel non conforme. Ce n’est pas nouveau. On brûlerait toute image dénudée et l’on réduirait en sable les plus belles statues. Mais seulement celles de femmes, hein? Les hommes étant forcément des oppresseurs, ils ne peuvent être objets ou victimes culturelles…
Les bouddhas afghans ont bien disparus par la main des talibans. Pourquoi les statues et tableaux de nus féminins ne disparaîtraient-ils pas aussi? Au nom de la pudeur retrouvée, de la non-objétisation du corps de la femme, de l’imaginaire culture du viol, par exemple. Les talibanes ont toujours une réponse toute prête.
Sauf que, comme le rappelle Causeur, le tableau n’a rien à voir avec un supposé fantasme. Ou alors avec un éventuel fantasme féminin de garder l’homme pour elles seules.
Car ces jolies nymphes vont faire disparaître Hylas dans l’eau à jamais.
Ah ben zut, alors ce sont elles les vilaines…
Commentaires
On présente nos excuses à l’autre" J'ai l'impression que vous reproduisez l'erreur initiale. Cette formule équivaut à " je m'excuse", en mieux mais dans le même sens.
Pour le reste, les féministes, je crois que c'est comme pour les véganes. Moins on en parle, plus vite le mouvement se cassera la figure. Les médias fatiguent tout le monde avec leurs "sous-marins extravagants". Vous aimez écouter "les Beaux parleurs" ? Pas de chance, c'est le minus Jonas Sneiter qui a pris la relève et donc, il nous envoie la slut en cheffe, C de S à toutes les sauces. Vous écoutez par erreur cette idiotie "A l'abordage" ? Pas de chance, le Grand Duduche attardé a pour copine la même C de S. Elle est partout, même dans la très décevante revue du fils de Charles-Henri Favrod, "Passé Simple". Où elle nous pond un article sur l'alcoolisme féminin. Il paraît que les femmes se cachent pour boire. Tu parles d'un scoop !
Bonjour Homme Libre,
Encore cette idée, absurde s'il en est, qu'on peut (ou pire, qu'il faut) appliquer le changement au passé!
Je vous souhaite un bon week-end de Pâques, un ciel agréable.