Deux sûres, que j’ai oubliées dans mon précédent billet. Et une troisième qui ne se montre pas encore, que je n’ai vue ni sur le site ni dans la rue, mais dont je pense avoir trouvé la trace.
Un homme seul sur sa liste. Sourire bridé, yeux mi-clos. Un vigneron, à contre-courant des grands échanges mondiaux. Et lui aussi dents dehors.
S’il fallait le définir d’après ses textes de campagne, Willy Cretegny est un écolo-conservateur à tendance autoritaire, opposé aux tractations commerciales mondiales. Sa préférence va au manger et boire local, à l’imposition de nouvelles taxes pour contrer la concurrence bon marché (taxes pudiquement nommées mesures anti-distorsion), à l’attribution des marchés publics aux entreprises résidentes, au contrôle de la production de biens supposés utiles, entre autres.
Une sorte de local-nationalisme, ou un Geneva First (que ne renierait pas Donald Trump) associé à un dirigisme étatique bien trempé, avec une politique de dumping du produit local.
Il est free Willy. Il fait partie d’une classe de politiciens atypiques. Il intègre des ingrédients à la mode, comme le catastrophisme climatique, et des positions conservatrices, comme le rétablissement des frontières commerciales et des droits de douanes. Protectionnisme, localisme, contrôle accru de l’État, interdits variés: la défense de l’environnement selon free Willy est profondément conservatrice dans l’esprit. Et pourquoi pas, quand le progressisme et la boulimie consumériste qui l’accompagne conduisent à l’érosion des ressources et à la pollution intensive?
Conservative is beautiful, is it not?
Encore un homme seul, et pas de sourire cette fois. Ni sur le candidat ni sur l’image. Une étrange image d’ailleurs, sans lien apparent avec Genève. Deux jeunes femmes sont collées l’une à l’autre. Celle de droite touche le sein de celle de gauche (est-ce une métaphore politique?).
Le titre « Santé » de cette liste signifie-t-il que les deux dames de la peinture testent leur poitrine pour déceler un éventuel nodule et prévenir le cancer du sein? M’ouaip. En principe cela se pratique seule ou avec un ou une gynécologue.
Et puis, dans le domaine de la prévention, on fait peu de chose pour le cancer de la prostate, sorte de pendant masculin du cancer du sein par sa fréquence et sa spécificité sexuée. Paul Aymon aurait pu mettre l’image de deux hommes dont l’un teste la prostate de l’autre. Comment teste-t-on la prostate? Je vous laisse chercher.
Ou bien c’est une relation saphique, mujer contra mujer, dont la pertinence n’est pas plus établie.
Pas de sourire donc, mais de quoi laisser courir l’imagination. Par exemple en ajoutant à l’image la chanson du groupe Mecano, Mujer contra Mujer.
Voici cette éventuelle trace de l’affiche manquante. L’omission tient au fait que l’affiche n’est pas encore dans la rue, du moins ne l’ai-je pas trouvée. Mais j’ai relevé sur le site du PDC Genève l’élément de base qui apparaîtra possiblement d’ici peu.
C’est la photo de Luc Barthassat et Serge dal Busco devant l’île Rousseau. Elle fait la première page du journal du parti. À suivre.
Les sourires convenus expriment peu sur les deux hommes. Mais l’image respire. Elle est dans l’ensemble agréable, ce qui fait oublier la rigidité des postures. La qualité visuelle ne porte pas ombrage aux candidats. On peut même voir dans leur rigidité la satisfaction de l’élu ayant oeuvré pour le bien de tous. Admirez le port altier ego de notre ministre des motos et de tout ce qui bouge.
Il faut quand-même applaudir le bilan de Luc Barthassat. En cinq ans il a amélioré la circulation de nuit grâce aux feux clignotants oranges, et a suggéré de suspendre des nacelles mobiles pour compléter l’offre des transports publics. C’est énorme!
Mais non, je taquine!
Par contre il ne semble pas avoir pris la mesure du projet GeReR-Weibel sur la traversée du lac et sur la boucle ferroviaire. Ce projet montre que l’on peut faire beaucoup mieux en dépensant beaucoup moins.
Commentaires
Merci Hommelibre pour ce billet!
Willy Cretegny je le trouve magnifique. On a envie d'aller le rencontrer sur les marchés des Grottes et de Plainpalais pour lui acheter du pinard bio (c'est marqué en bas de son affiche). C'est les élections, mais il n'oublie pas son business. S'il devenait conseiller d'Etat on aurait du vin bio genevois au robinet. Youpie!
Et puis l'affiche de Paul Aymon me fait penser à une image de la République genevoise et de l'Hevetia. C'est beau. Y'a un côté conservateur et gay friendly à la fois.... on peut tous fantasmer en regardant cette affiche! En plus le cadrage de la photo de Paul Aymon dégage un dynamisme bluffant avec un air des plus décidé. C'est l'homme qui remettra Genève sur les rails!
Heureusement, l'affiche du PDC est là! Avec un lac derrière eux et un long fleuve tranquille devant.... tout une image. La photo est bien faite. Ils sont en effet un peu raide nos deux ministres de l'inaction.J'ai l'impression de voir un Pierre-François Unger et un Carlo Lambrecht, mais "en moins bien". J'espère que Luc Barthassat sera réélu. Car on rigole bien avec lui. Il a un talent pour faire rager les Verts... c'est un régal! Et puis culturellement, il apporte beaucoup au spectacle de la Revue. Luc que la force soit avec toi!
Merci de continuer à enfoncer le clou avec GeGeR.
Pour Genève en Marche il y a bel et bien des affiches mais apparemment seulement sur les bus et les trams, et aussi de pubs sur la TdG.
@ Christine:
En effet j'en ai vu une hier à l'arrière d'un bus depuis un autre bus.
C'est peu pratique à photographier, depuis le sol l'effet de perspective ne peut être compensé. De plus il faut attendre le bon bus, être prêt à un arrêt, se mettre derrière sur la route sans se mettre en danger. Enfin ces affiches de l'arrière sont souvent tachées par des éclaboussures.
Maintenant c'est échaudé. On est trop loin des billets.
Je sais que pour la campagne au CE de 2013 nous avions tous droit au même nombre d'affiches officielles de la SGA.