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Mexique – États-Unis : le nouvel accord « Trump »

Après un an de négociations l’administration américaine annonce la signature d’un nouvel accord de libre-échange avec le Mexique. Cet accord remanié, voulu par Donald Trump, est appelé à moderniser, voire remplacer, l’ancien Alena (accord de libre-échange nord-américain).

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Cette version modernisée (selon la formule du Temps) de l’Alena a été négociée par voie bilatérale. Le Canada est maintenant invité à s’y associer et des négociations devraient bientôt commencer. Toutefois si elles n’aboutissaient pas l’Alena serait éteint et remplacé par des traités bilatéraux.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland (image 2 du Toronto Life) a interrompu une tournée en Europe pour préparer les discussions, signe que le Canada est intéressé à cet accord. Beaucoup d’industriels américains le sont aussi.

Signe aussi que derrière les gesticulations politiques (de Trudeau ou de Trump) une part de réalisme reste présente dans les esprits. Il ne faut pas prendre à la lettre tout ce que dit Twitter. Il semble que les leviers du pouvoir ne sont pas encore (et heureusement) au bout des doigts qui tapotent sur un clavier.

Le quotidien Le Temps expose quelques éléments du contenu de l’accord.

« Il a fallu des semaines de discussions aux négociateurs des deux pays pour arriver à se mettre d’accord sur un texte qui touche à l’automobile (l’un des principaux contentieux), l’agriculture, le droit du travail ou encore la propriété intellectuelle.

 

 

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Donald Trump juge l’Alena «désastreux» pour les Etats-Unis et responsable entre autres d’avoir détruit de nombreux emplois américains, en raison des délocalisations vers le Mexique où le coût salarial est moins élevé. »

Les composants des automobiles devront être davantage originaires des deux pays. Parmi ces composants, ceux produits au Mexique devront provenir d’usines où les employés touchent au moins 16 dollars de l’heure. Ces deux mesures visent à renforcer la place de chaque pays dans ce secteur et à réduire le nombre des délocalisations.

Le point du salaire horaire des ouvriers mexicains est intéressant. Rehausser le niveau de vie du Mexique profitera à ses habitants, et les délocalisations US vers ce pays sont moins intéressantes. De même l’émigration vers le voisin du nord sera moins attractive.

Rapprocher les niveaux de vie est une bonne perspective pour l’équilibre et la paix entre les pays. De ce point de vue, si l’on admet que cet accord, en l’état bilatéral, est un signe de protectionnisme, alors ce protectionnisme-ci semble bénéfique aux partenaires. À vérifier sur la durée.

Cet accord, qui ne repose sur aucune menace guerrière ou dogme nationaliste, est une manière moins centralisatrice, moins  « mondialisatrice » et moins performative d’envisager la mondialisation.

 

 

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On pense ce qu’on veut du Donald. Il faut pourtant admettre que son administration travaille. Et que sa manière de renverser l’échiquier porte quelques fruits. Il brise des alliances boiteuses, pointe des hypocrisies. Passé la sidération première, les partenaires s’en accommodent et profitent eux aussi de la rupture provoquée par le président US.

Je me fiche des tweets de Trump. Je regarde ce qu’il représente, ce qu’il fait et comment le monde va évoluer avec cela. Il n’est peut-être pas le meilleur représentant d’une droite plutôt souverainiste, humaniste et sociale, à cause de sa personnalité et de ses outrances, et c’est comme ça. 

Mais on lui doit certaines avancées. Le thème du protectionnisme, par exemple, est revenu sur le devant de la scène. Prononcer le mot n’est plus un crime moral. On peut même lui trouver des défauts, ou des qualités. C’est une avancée pour la liberté d’opinion et d’expression, pour le libre choix du modèle de société que nous voulons, pour le débat politique.

Un débat ouvert peut, peut-être, faire émerger des manières modernes, modulées, non excluantes, d’envisager une part de souveraineté. Il faut alors aller au fond des choses et ne pas éviter le débat pour raisons émotionnelles.

On doit aujourd’hui pouvoir parler de souveraineté sans penser à l’Allemagne nazie ou autres horreurs du passé. On peut considérer que la souveraineté est un garde-fou pour conserver au citoyen un peu de pouvoir sur son environnement face à une mondialisation qui ne peut être qu’hyper-centralisatrice. De nouveaux équilibres sont à trouver.

On peut souhaiter néanmoins des échanges commerciaux moins taxés, moins « paperassisés », et des échanges globaux facilités, sans être accusé de soutenir un capitalisme « ogralisé ».

 

 

 

Catégories : Politique 1 commentaire

Commentaires

  • Le souverainisme signifie aujourd'hui la volonté de ne pas disparaître dans la mondialisation et de ne pas laisser toutes les rênes du jeux aux conglomérats économico-financiers supranationaux.

    Les états sont les seules institutions qui peuvent représenter les intérêts d'une population donnée.
    Le souverainisme présuppose que les dirigeants de ces états ne soient pas achetés par les grands groupes d'intérêts économiques.

    Seuls des sots y voient une menace fasciste comme celles du XXème s.

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