Une majorité de députés français a voté en faveur du CETA, l’accord de libre échange entre le Canada et l’Union européenne. Pourtant la mondialisation va poser de plus en plus de problèmes. Elle va en sens contraire des efforts environnementaux.
Par exemple il est recommandé d’utiliser des circuits courts. Circuits courts? « Est considéré comme un circuit court un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire. »
De fait cette notion s’oppose aux importations de pays lointains. La vente directe de bananes n’est pas possible en Suède faute de bananiers. Quant à n’avoir qu’un seul intermédiaire entre les producteurs de café colombien et les consommateurs lituaniens c’est mission impossible.
Il est naturel de consommer les aliments que nous produisons localement. D’une part nous connaissons les producteurs et leur faisons confiance. D’autre part, moins de transport diminue le coût des produits et la pollution.
Mais il ne suffit pas d’acheter une laitue au marché et un paquet de quinoa pour être quelqu’un de bien. Allons au bout de l’idée. On pourrait renoncer à tout commerce avec l’étranger. On se demande pourquoi eux, là-bas, ne vendent pas local. Car justement la mouvance Verte recommande le local, le proche, le petit contre l’ailleurs, le lointain et le grand.
Boycottons les produits étrangers et les supermarchés. Acheter des produits exotiques est un luxe, même si cela fait partie des échanges commerciaux.
Cette philosophie s’oppose donc clairement aux traités de libre échange. Par ces traités comme le CETA les producteurs et fabricants d’ici entrent en concurrence avec des producteurs venant d’États moins soucieux de qualité sanitaire.
D’un côté on veut produire mieux et meilleur, mais de l’autre on ouvre grande la porte à ceux qui produisent moins bien et moins cher. Or à l’évidence les deux types de production ne sont pas sur pied d’égalité.
Il en résulte une contradiction. On met en avant le local et régional contre le mondial et cosmopolite, on valorise même les racines ethniques, la nourriture ethnique, et les origines, mais s’il faut des frontières pour préserver notre mode de vie on crie au nationalisme et au fascisme.
Il faudrait n’acheter que ce qui vient de chez nous et en même temps soutenir les paysans pauvres de l’Altiplano andin. Il faudrait sauver le panda, qui n’a aucune utilité agricole dans nos forêts, mais délaisser le chat sauvage autrement plus efficace en matière de chasse aux rongeurs.
Nous sommes piégés dans des clivages qui n’ont pas lieu d’être, par difficulté à penser le monde autrement qu’en mode binaire et en d’irréductibles opposés (le monde de Greta), ou par excès de sentimentalisme.
Je pencherais pour ce dernier point quand je constate que le monde des adultes suit aveuglément une prophétesse de l’Apocalypse de 16 ans, les yeux fermés et sans plus aucun sens critique. Ou qu’il accepte sans broncher le fait qu’un débat aussi important pour les millénaires à venir que celui sur le climat soit clôt sans être épuisé.
Les bienfait-eu-r-ice-s, les sauveu-r-se-s de la planète imposent leur omerta. On lobotomise les populations. Les zombies qui croient à la fin de l’humanité en 2050 et à la Terre bouillonnante chère à la Schtroumpfette Greta Thunberg sont les plus écoutés et, malheureusement, les plus toxiques.
Bientôt ce seront de plus en plus de mesures contraignantes et anti-libérales, associant écologisme, néoracisme antiraciste et autres, et à terme un risque de néofascisme, comme le scandale d’Evergreen aux USA le laisse pressentir. Pressentir est un euphémisme dans ce cas.
J’y reviendrai ultérieurement.
Commentaires
Ce qui me semble le plus paradoxal néanmoins, c'est que ceux-ell-e-x-s qui prônent le "consommer local" sont également bien souvent les mêmes que ceux-ell-e-x-s qui militent pour la migrance sans entraves.
Sauf que le problème du CETA ne se limite pas à cette seule donnée écologique. Sur les circuit-courts , il s'agit de privilégier et non pas prendre des mesures absolues. Privilégier les produits locaux ne veut pas dire entrer en religion. C'est aussi une logique sanitaire, car on sait que plus un produit voyage plus il est transformé.et donc moins riche en éléments nutritifs et a teneur élevées de substances nocives à la longue.
De plus le Canada est bien plus permissif sur certain pesticides interdits en France.
Mais le pire réside dans ce principe de tribunal arbitral qui permet à des multinationales de se hisser juridiquement à la même hauteur que les états. Inacceptable !
Aujourd'hui le mot libéralisme est dévoyé. Il est devenu simplement une politique qui favorise des entité super-riches à imposer ses propres règles et détricoter le pouvoir démocratique populaire. C'est la réalité, bien éloignées des exercices de pensées philosophiques
"Mondialisation vs écologie" le titre n'a pas de sens
la mondialisation contre la science ?
Faîtes vous une différence entre écologie, une science, et écologisme, un courant de pensée.
Pourtant vous passez beaucoup de temps a écrire pour sur les autres, des êtres vivants, donc on pourrait penser que vous avez quelques notions d'écologie,"science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu'avec les autres êtres vivants (Larousse)"
@ Steve,
Les circuits courts sont une application, pas une science, enfin à mon avis. C'est au nom de l'écologie qu'une telle incitation est faite.
On assiste aussi à un amalgame récurrent entre écologistes (partisans d'une écologie politique et d'une politique écologique) et écologie. Vous avez raison, il faut davantage différencier, et vous le faites. Mais de l'un à l'autre il y a une sorte de continuité tant sémantique que médiatique, qui aboutit à une captation de l'une par les autres. Je pense que cela fait aussi partie d'un débat.
Pour le reste je ne saisis pas bien. Je parle des gens dans leur action politique ou médiatique, c'est une manière de me positionner, de dire à quoi j'adhère ou pas. C'est d'abord un débat d'idées et/ou de convictions. Parfois c'est un débat de personnes s'il semble exister une contradiction forte entre les mots et les actions politiques par exemple.
"Faîtes vous une différence entre écologie, une science, et écologisme, un courant de pensée."
On faisait cette distinction il y a une trentaine d'années. Ensuite, les gens intéressés par l'écologie politique ont envahi les universités et pris le pouvoir. D'où l'incroyable transformation de la science en dogmes plus ou moins fumeux. Pour qui a fréquenté l'université, cela n'a rien de mystérieux. Le fonctionnement est le même partout. On a un prof nommé par ses pairs en fonction de ce qu'il a fait et pensé. S'il n'est pas dans la ligne, il a peu de chances d'être nommé. Lui-même ensuite sélectionnera des assistants et des thésards selon des critères d'acceptation de la doctrine dominante ou pas. La suite, on la connaît : c'est Martine Rebetez bêlant son catastrophisme depuis trente ans. Avec un grand succès grâce à l'esprit particulièrement moutonnier et stupide des braves Suisses...
@Géo
Déprimante description du fonctionnement des Universités. Certainement vraie à bien des égards, mais comment pourrait-il en être autrement? Car cela semble être le reflet de n'importe quel groupe social.
La politique, ses partis et courants en sont la plus évidente démonstration.
Mère-Grand@ Je suis bien d'accord avec vous. Le reste de l'humanité me paraît largement aussi con que les Suisses...
Raison pour laquelle je m'oppose formellement au don de mes organes au cas où...