L’équipe féminine des moins de 19 ans (U19) a atteint son objectif: une cinquième coupe d’Europe. Le tournoi s’est déroulé en Arménie, à Erevan. Dans la chaleur et devant un public malheureusement clairsemé. La chaîne l’Équipe a transmis les matches.
La finale proposait un nouveau choc France-Allemagne. Les deux nations dominent le foot européen féminin. Elles sont à égalité de victoires: quatre à quatre.
J’ai regardé plusieurs longues séquences du match. C’était animé, intéressant et très intense sur la fin. Aucune équipe, aucune joueuse ne voulait lâcher. La caméra peinait à suivre la cohue des échanges. Un jeu captivant, un engagement total.
C’est exactement cela que peut faire le foot féminin pour prendre du galon et devenir palpitant: du beau jeu. Que les filles nous éblouissent comme parfois les garçons!
Dimanche à Erevan les allemandes n’ont pas su briser la résistance acharnée des Bleuettes, comme on les nomme. Les joueuses de la « Frauschaft », si l’on me permet l’audace, se sont inclinées 1 à 2. Elles ont pleuré mais n’ont pas démérité. Elles sont puissantes, elles reviendront en finale.
Les gagnantes ont dansé sur le podium. La victoire est jolie et joyeuse.
On en reverra en équipe de France, comme la géniale gardienne Justine Lerond. Soutenue entre autres par l’omniprésente défenseure orangeoise Maëlle Lakrar (image 1), qui n’hésite pas à traverser le terrain et venir marquer pour la victoire. On entendra aussi parler de Melvine Malard, et de la bombe (sur le terrain) Sandy Baltimore.
Et aussi de Vicki Becho (image 2), qui vit un conte de fée. Elle a 15 ans et déjà tout d’une grande. Elle est toujours là, au bon endroit, au bon moment, ou déboule sans qu’on la voie venir. Un gros talent et, on l’espère pour elle, une belle carrière à venir.
Les Bleuets, l’équipe des garçons de moins de 19 ans, n’a pas eu le même succès. Ils ont été battus en demi-finale.
Les deux Euros U19, féminin et masculin, se déroulaient simultanément. La finale hommes a précédé la finale femmes.
Le fil du match était assuré par deux commentatrices, qui ont eu quelques soucis avec la féminisation de défenseur. On sait que la Fifa a choisi le rajout d’un e final: défenseure, et non défenseuse. Ça passe à l’écrit.
Mais à l’écoute le féminin résonne en masculin. Normalement une petite accentuation sur le -eure devrait faire entendre la différence. Le masculin -eur est plus bref. Mais cette différence n’est pas toujours audible, surtout dans un commentaire au débit rapide.
L’habitude du foot masculin aidant, on entend la tournure masculine en premier. C’est comme ça. Les commentatrices s’en sont rendu compte et ont manifesté une discrète gêne. Elles ont rapidement opté pour défenseuse, qui sonne féminin à l’oreille.
Cette anecdote illustre la difficulté et la limite de la féminisation du langage. Il y a une forme pour l’oral et une autre pour l’écrit. Heureusement l’écrit littéraire et usuel ne subissent pas les mêmes contraintes que l’écrit administratif.
Avec un brin d’humour provocateur on pourrait dire: les défenseureuses. Comme défense heureuse. Ça sonne bien. C’est ma manière de leur dire bravo.
Résumé en 2’37’’: