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De Lorenzo à Bangkok : histoires d’eau (2, fin)

Après l’Atlantique et Lorenzo, cap sur Bangkok, avant qu’elle ne disparaisse dans la terre par subsidence. Le risque est réel et le processus entamé. Le Doc à la Une, que je mentionnais précédemment, diffusé le 2 octobre sur la RTS, en dit plus.

 

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La subsidence en géologie est, selon Wikipedia: « … un lent affaissement de la surface de la croûte terrestre. Elle offre ainsi un espace pour le dépôt progressif et la préservation de sédiments sur de grandes épaisseurs (par exemple le bassin parisien). »

La subsidence est donc un processus naturel et utile. Un paysage n’est d’ailleurs jamais figé pour l’éternité. Dans un précédent billet j’ai abordé le cas de la Vendée, « où les alluvions et l’action humaine ont fait gagner des milliers de km2 sur la mer au fil du temps ».

Les terres côtières reculent et avancent alternativement dans un temps long, sur des siècles et millénaires, selon les morsures de la mer et le comblement des golfes par les alluvions fluviales. C’est un processus connu.

L’intervention humaine s’est ajoutée et a modifié le processus. La construction de barrages et la domestication des cours d’eau a cette conséquence de réduire la quantité de ces alluvions. La côte, qui est toujours attaquée par les vagues, les courants et les tempêtes, ne se reconstitue pas aussi rapidement qu’elle recule.

L’extraction de sable marin au large des côtes déstabilise les fonds et la bande côtière tend à glisser dans l’océan: le littoral recule. Enfin l’urbanisation intensive modifie l’écoulement et diminue le drainage. Elle affaiblit les sols par le pompage des eaux souterraines. Les nappes phréatiques se vident et le niveau du sol s’affaisse.

Bangkok (image 3) est l’illustration de ce processus global. Toutes les eaux des montagnes du nord convergent vers la capitale thaïlandaise.

 

 

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La ville était anciennement zébrée de canaux naturels qui évacuaient facilement les crues des moussons. L'urbanisation a supprimé nombre de ces canaux et l’eau stagne.

De plus des vents forts ou des tempêtes poussent la mer dans les terres. S’il pleut, c’est une troisième source d’eau. Bangkok ne peut faire face à telle quantités. Enfin le centre de la ville subit un affaissement qui lui a déjà fait perdre 4 mètres de hauteur. Il est maintenant sous le niveau de la mer.

On retrouve en pire la même situation À Jakarta, que certains nomment déjà l’ancienne capitale de l’Indonésie. Elle s’enfonce de 30 cm par an et le gouvernement a décidé de construire une nouvelle capitale à l’intérieur du pays. De même à Tokyo (image 2) où un canal protège de la submersion les millions d'habitants d’un quartier vulnérable.

Le réchauffement n’est pas en cause dans la subsidence de ces villes. Il le sera quand les océans auront monté bien plus qu’aujourd’hui – ce qui devrait prendre beaucoup de temps, si même la tendance se confirme d’ici trente ou cinquante ans.

Ces villes ont en commun d’être situées sur un delta, soit des terres limoneuses riches, et d’être dotées d’un port de commerce. Les bâtisseurs ont comblé les zones inondables naturelles de ces deltas et les ruisseaux de délestage. La nappe phréatique, très sollicitée, se tasse peu à peu sur elle-même. Le sol d’alluvions, plus souple qu’un sol rocheux, facilite ce tassement.

Le Doc de la Une commence par un constat alarmiste: il y aurait de plus en plus d’inondations depuis ces dernières décennies. « Depuis la fin du XXe siècle les catastrophes climatiques sont de plus en plus fréquentes partout sur la planète. »

 

 

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Je mets en doute cette affirmation. Les inondations dramatiques et autres météores extrêmes ont toujours existé, par cycles ou ponctuellement. On les documente mieux aujourd’hui grâce aux moyens technologiques de la météorologie et à une abondante communication visuelle.

D’ailleurs on ne parle bientôt plus que de cela, et l’on connaît dans l’heure le moindre événement survenant à l’autre bout de la planète. Mais il n’y a pas de signes probants validant ce constat alarmiste.

Et puis juger de l’évolution du climat sur 20 ans c’est simplement dérisoire. Il est très surprenant de voir des personnes, au demeurant censées, reproduire l’info sans un gramme de mise en perspective historique. À les entendre le monde est né en 1980. Il n’y avait rien avant. On comprend mieux le pourquoi cette cécité historique et la volonté d’ancrer le monde dans la peur et l’urgence immédiate, quand on sait que la chaîne Arte co-produit le documentaire.

Plus ces villes s’enfonceront plus elles pourront être submergées par de grandes marées ou des ondes de tempêtes. Ce risque existe indépendamment du réchauffement. Il est dû essentiellement au pompage des eaux souterraines qui alimentent une très grande densité de population, et à une urbanisation mal conduite sur une terre vulnérable.

La suite de ce siècle devrait être marquée par des travaux gigantesques: digues géantes au large, comme l’ont fait par le passé les habitants des Pays-Bas; enrochement et ensablement des fonds marins pour stabiliser la bande côtière; déplacement et reconstructions de ces villes en zone sûre.

 

 

 

Catégories : Environnement-Climat 6 commentaires

Commentaires

  • Très intéressant le dessin sur la montée des eaux et de l'affaissement de la croûte terrestre.
    Je ne crois pas à la synchronicité, mais il y a deux jours, je suis tombé sur cette conférence donnée par un climatologue, physicien, géographe et statisticien allemand

    https://www.youtube.com/watch?v=4_9ZCjL0drY

    Il parle de la propagande sur le sujet du réchauffisme. A un moment de sa conférence, il parle justement de ce phénomène d'enfoncement de la croûte terrestre qui fait que les gens se retrouvent les pieds dans l'eau et que tout de suite, les alarmistes se mettent à accuser le "réchauffement" de la planète et de la fonte de la banquise pour expliquer ce phénomène. (le curseur de la vidéo ci-dessous a été réglé pour commencer à ce moment cité)

    https://youtu.be/4_9ZCjL0drY?t=3270

  • Si les activités humaines ont un impact visible sur certains évènements relatés ici, comme l'enfoncement des villes sur les deltas et le tassement des nappes phréatiques, dont les causes proviennent du pompage intensif et de la surexploitation des sables notamment, il semble par conséquent inévitable que l'augmentation spectaculaire de la population mondiale provoque des effets sur le climat.
    Certes on peut et on doit fustiger les caricatures et l'alarmiste ambiant qui desservent la cause mais un minimum de retenue s'impose.
    Une poignée de scientifiques, vraisemblablement soucieux de sortir du lot, dénoncent avec force et démonstrations la soit disant responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique. Ils ont en face la très grande majorité d'experts reconnus comme tels qui sont cantonnés dans le mauvais rôle de lanceurs d'alerte qui en dérangent beaucoup. Surtout ceux qui n'entendent pas changer leurs habitudes et qui pillent la planète à une vitesse hallucinante.

  • Des scientifiques comme ceux qui ont fait ces études sur l'impact du CO2 sur la température?

    https://www.eike-klima-energie.eu/2017/07/23/schweizer-physiker-ipcc-hypothesen-vergewaltigen-die-realitaet-co2-nur-ein-sehr-schwaches-treibhausgas/

    https://notrickszone.com/50-papers-low-sensitivity/

    Ces 90 scientifiques sont probablement des incompétents, en tout cas plus incompétents qu'Al Gore lui-même! :-)))

    https://meta.tv/14eme-azk-werner-kirstein-changement-climatique-politico-genere/

  • "Surtout ceux qui n'entendent pas changer leurs habitudes et qui pillent la planète à une vitesse hallucinante."

    Qui pillent la planète?
    Quand l'Europe accueille des millions de migrants, il faut bien adapter les structures, non? Donc bétonnage, augmentation de la production d'énergie et de la production agricole.
    Alors que proposez-vous en plus de vos indignations?

  • Merci pour ce lien GV. Il ouvre encore d'autres pistes.

  • Je ne voudrais pas squatter le blog de John pour entretenir ce débat. Je le tiens sur mon blog avec plein de liens édifiants.
    Si je salue une certaine forme de scepticisme qui encourage à creuser, je déplore éminemment tout ce qui pourrait donner de bonnes excuses à beaucoup de ne rien faire pour sauver ce qui peut encore l'être.

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