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Les petites gentillesses, des good vibrations

La politesse est au service de la gentillesse et du respect. Et la gentillesse est une facette de la bienveillance. Pas de quoi faire la Une des médias avec ça. Trop ringard et sans histoire.

 

gentillesse,politesse,bienveillanceVingt mètres

D’ailleurs, politesse et gentillesse trimballent parfois des connotations douloureuses. Elles rappellent les capitulations enfantines devant les injonctions parentales. Elles peuvent être imprégnées d’un parfum de soumission. Bad vibration.

Quant à la bienveillance, aussi nécessaire soit-elle dans la bonne marche du monde, elle peut aussi devenir un enfermement. Par exemple on accepte mal qu’une personne habituellement bienveillante se fâche tout rouge, dise des gros mots, ou ne porte pas attention à qui en aurait besoin.

Car il arrive que l’on soit en colère, oui, et aussi que l’on ne voie pas celle ou celui qui en aurait besoin. Nous sommes aveugles, parfois. Ou pressés. Pourquoi ne le serions-nous pas?

Mais il y a toujours de la place pour des gentillesses. Des gentillesses simples et presque invisibles. Comme tenir la porte à quelqu’un, que cette personne soit chargée ou non, même s’il faut l’attendre parce qu’elle est encore à vingt mètres derrière nous. Ce simple geste est déjà du bonheur et de la good vibration. Yeah man.

La gentillesse au supermarché c’est parler de presque rien avec les personnes de caisse, comme des instants que l’on fige dans la mécanique fluide du temps.

C’est échanger des mots convenus ou non sur la météo, la santé, la famille, vous savez, ces banalités bienheureuses qui disent en creux: « Je m’intéresse à vous, je vous fais une petite place dans ma vie, pour quelques instants ».

 


gentillesse,politesse,bienveillanceGrâce

La gentillesse c’est ce monsieur âgé, de petite taille, aux cheveux blancs plaqués en arrière. Un italien du sud je crois. Il vient nous voir à la pétanque. Il parlait encore d’une voix éraillée il y a quelques mois.

Depuis peu il ne parle plus. Il souffre d’un cancer de la gorge. Il fait des expressions, des gestes, et nous savons que notre communication est limitée. Mais l’important est ailleurs, alors nous faisons semblant de nous comprendre.

Il ne se plaint jamais. Il montre une grande gentillesse, de la gentillesse des gens qu’on dit simples. Je veux dire les gens chez qui le cœur supplée au langage quand celui-ci défaille.

 

La gentillesse s’adresse à une personne, pas à tout le monde. Clamer sur les rézos et les plateaux radio-télo combien on est gentils, ou diffuser la liste de tout ce que l’on fait de bien, n’est pas ma tasse de thé. Cela pourrait laisser penser que notre gentillesse est mise au service de notre propre grandeur. En principe ce n’est pas le but.

De plus nous sommes très capables d’être gentils à un moment, fermés à un autre, hargneux à un autre encore. C’est comme ça.

Les petites gentillesses sont comme des lucioles au long de nos journées. Si l’on rate une occasion il en viendra des dizaines d’autres.

Après il reste un éclat secret, une rémanence heureuse, pendant plusieurs minutes parfois.

Simples, discrètes, les petites gentillesses sont des instants de grâce.

 

 

 

Catégories : Philosophie, Repères, société 24 commentaires

Commentaires

  • "La gentillesse au supermarché c’est parler de presque rien avec les personnes de caisse," Et surtout oublier les gens derrière vous qui attendent que vous en finissiez avec cette pauvre petite jeune obligée d'être polie avec vous ?
    On n'a pas la même définition de la gentillesse. Personnellement, je revis depuis que ma petite C.op a enfin installé des caisses automatiques, où je n'a pas besoin que des petits vieux se sentent obligés de marivauder avec les caissières...qui n'en peuvent visiblement plus.

  • Géo, vous gagnez encore une fois la médaille d'or de l'esprit négatif.

    Si vous trouvez que les caissières n'en peuvent visiblement plus, c'est peut-être parce que vous étiez présent...
    :-)
    :-D

    En tous cas votre film n'est pas le bon. Je m'arrange pour ne pas faire attendre derrière moi. Aux caisses automatiques c'est encore mieux, si c'est un moment tranquille on peut parler plus longuement. Si on a envie, sans obligation.

    En tous cas les jolies et jeunes caissières aiment cela, le disent et en redemandent. Les pas jolies et pas jeunes tout autant sympathiques aussi.

    Même les caissiers apprécient.

    Bon, je sais que la gentillesse chez vous vient aussi lentement que la montée des océans. C'est bon signe pour les océans.

  • Très bon texte.
    Je conjure les deux attitudes: je parle gentiment avec les caissières, qui l'apprécient en général (d'après ce que je retire de leurs confidences) et je m'impatiente intérieurement (j'insiste sur l'adverbe, car en fait je suis quelqu'un de très impatient aux dires de mon épouse et de mes enfants) lorsque d'autres le font trop longuement.
    Je crois que cela fait partie de la gentillesse et du respect (mot parfois galvaudé) aussi.

  • Mère-Grand,

    J'avoue ma propre impatience parfois. Mais comme vous le dites, l'accepter fait partie de la gentillesse et du respect.

  • "Bon, je sais que la gentillesse chez vous vient aussi lentement que la montée des océans."
    Ce qu'il y a d'amusant, c'est que si on faisait un stress test entre vous et moi, je suis sûr que je passerais pour nettement plus gentil que vous, et nettement moins gros dragueur...

  • Vous êtes devin maintenant? Devriez vous faire engager au Giec.

  • Gentil ou dragueur ? Vous êtes en tout cas très spirituels, tous deux. :-))
    Ici, on ne saura jamais, ce qu'on est ou fait dans la vraie vie. On peut s'inventer une existence virtuelle, si on en a l'énergie.

    L'idée du stress-test est bonne, pour mettre la gentillesse à l'épreuve. Je pense que beaucoup de personnes prises dans le rythme soutenu de la vie professionnelle vont avoir de la peine à ne pas stresser dans des situations qui exigeraient d'être calme.
    Un des stress-tests les plus efficaces est la circulation à Genève. Comment rester bienveillant et croire en la bonté de l'humanité, quand on voit ce qu'on voit et qu'on vit ce qu'on vit ?
    L'espace-commentaires des blogs est également un endroit assez stressant, puisqu'on n'y trouve pas très souvent de la gentillesse. On se retrouve très vite en situation de devoir se défendre, si on n'est pas d'accord avec la majorité des commentateurs.
    En soi, de ne pas être d'accord n'est pas très grave, surtout si on ne fait que débattre. Alors, je ne comprends pas bien, pourquoi cela peut rapidement devenir pas drôle.

  • "Vous êtes devin maintenant?" Non, je lis vos billets. Pleins de qualités, certes, mais j'ai des doutes sur la teneur en gentillesse. Y a qu'à voir dès qu'on vous prend un tantinet à rebrousse-poil...

  • Qu'importent les attitudes et les comportements, pourvu que l'efficacité, la productivité et la rentabilité soient assurées.

  • Personne n’a jamais mis en doute votre gentillesse, Géo, elle sourd de tous vos commentaires malgré la peine que vous prenez à vouloir nous en faire accroire. Vous adorez jouer à l’avocat du diable, l’impénitent râleur négatif en revêtant les habits du misogyne, du misanthrope, du réac anti jeunes, du contempteur de la gent journalistique, de vos voisins et amis français, j’en oublie, peu trouvent grâce à vos yeux. Apparemment, car tout cela n’est que comédie, tout cela n’est que parodie, une posture blogueuse comme l’écrit Calendula. Le lait de la tendresse humaine ne coule peut-être pas en vous avec le débit des cataractes d’Iguaçu, mais vous devez être fidèle en amitié, attentif aux devoirs d’empathie envers vos frères et sœurs humains embarqués pour le même naufrage, l’éducation n’est-ce pas, on ne se refait pas. Comment expliquer autrement que vous soyez parti en coopération en Afrique pendant 20 ans ?

  • “Par exemple on accepte mal qu’une personne habituellement bienveillante se fâche tout rouge, dise des gros mots (...)”.

    Exemple concret et tout récent: il y a une dame, à Melbourne, qui a mal accepté que l'habituellement gentil et bienveillant Roger Federer lâche un gros mot sur le court...
    Voir https://www.7sur7.be/tennis/federer-s-enerve-et-jure-une-juge-de-ligne-le-denonce~a4370119/
    Résultat: 3000 dollars d'amende. Va falloir qu'il débite son compte au CS...

  • Gislebert@ "Quelqu'un qui n'aime ni les chiens, ni les enfants ne saurait être totalement mauvais."
    W.C Fields

  • Géo: vous êtes le meilleur et je vous concède la victoire dans cette compétition acharnée que vous entretenez...

    En fait ce qui ne serait pas gentil ce serait de vous imaginer différent de ce que vous montrez. Et quand je vois ce que vous montrez je pense que vous êtes un **** *** et n'ai aucune bienveillance envers vous. J'ai reçu quelque baffes injustifiées et détestables de votre part, ça va bien comme ça.

    Vous me servez quand-même à une chose: à me défaire de cette tendance délétère et "colonialiste" psychologiquement de croire que l'autre est autre que ce qu'il montre, et qu'il est meilleur que ce qu'il montre. Or quand vous montrez que vous êtes une *****, vous êtes une ***** et rien d'autre.

    Alors parfois je vous prends là où vous êtes. Vous insultez souvent, polluez parfois, trollez comme aujourd'hui, êtes incapable de comprendre l'autre en-dehors de vos préjugés plus lourds que les Alpes. La gentillesse n'a rien à voir ici.

    Je n'ai pas écrit qu'il faudrait être gentil toujours et avec tout le monde. Il n'est pas écrit Mère Thérèsa sur mon front.

    Avec vous qui aimez le clash et ne fonctionnez qu'à ça (enfin, à 99%), qui êtes capable d'autant de lourdeur, de jalousie et de venin quand on parle des choses sensibles de la vie, une bonne vanne même idiote est meilleure qu'une tentative de communication ouverte.

    N'y voyez rien de personnel chère sirène des Alpes, ce n'est qu'un simple constat objectif. Vous le dire est une manière de respecter la personne que vous semblez vouloir être.

    C'est pas gentil ça?


    Allez, vous avez réussi à m'énerver un peu alors que j'étais parti sur de l'humour suite à votre premier commentaire.

    M'énerver? Oui. Je ne devrais pas sous ce billet, non? Ben si. Je fais un texte sur des choses plus personnelles et importantes à mes yeux, et vous venez pisser dessus. Ne vous attendez quand-même pas à ce que je vous remercie et vous félicite.

    Essayez de vous tenir un peu, car vous n'êtes que "toléré" ici.

  • Bon, eh bien on va dire que vous vous révélez maintenant sous votre vrai jour...
    Je suis toléré chez vous ? Vous me faites marrer. Je vais cesser de commenter chez vous, vous verrez le résultat assez vite.

  • C'est vrai que vous n'avez pas attendu pour révéler la vôtre de nature.

    Votre cerveau est-il à ce point décati que vous ne vous rappelez même plus le nombre de fois où je vous ai soutenu? J'ai eu plus de bienveillance envers
    vous que la plupart des autres sur ce portail.

    Peu importe.

    Cette fois c'est bon, je vous chasse définitivement de mon blog. On verra le résultat comme vous dites. Vous n'êtes pas le seul ici, et quand bien-même je préfère le silence à vos éructations.

    Je ne reviendrai pas en arrière comme d'autres fois.

    Ciao.

  • Il ne faut pas en vouloir a notre brave Géo, il n`y peut rien s`il est ce que les psychiatres nomment un négativiste (ou négativiste-sceptique). Selon le manuel de psychiatrie DSM, le négativiste a des attitudes négatives et, du haut de son mépris, critique tout ce qui bouge. Il se plaint d'être mal compris par les autres, est querelleur et maussade. Il exprime de l'envie et du ressentiment à l'égard des personnes qui lui paraissent plus chanceuses dans la vie. Il se plaint continuellement et alterne entre la défiance hostile et la contrition. Il est irritable, impatient, obstiné, cynique et sceptique.

  • C'est un billet léger, qui prend la vie du bon côté.
    Il parle de moments pas spectaculaires de la vie de tous les jours.

    Tout à l'heure, en passant mes courses à la caisse self-service,
    j'ai pensé à tout ça, en me disant que ce genre d'expérience était un peu notre plus petit dénominateur commun.
    Tout comme passer à la caisse et commenter un nouveau produit avec la caissière, tout en s'arrangeant pour être efficace.
    L'évocation de ces petits riens pourrait être fédérant, un peu comme de retrouver la même Coop ou Migros, avec les éternels mêmes produits, dans les Grisons ou au Tessin.

    Mais non ! Même un tel sujet peut prêter à des soupçons et une mise en doute de nos compétences de client du supermarché !

    Gieslebert, j'ai tellement ri en vous lisant. C'est ainsi que l'on peut espérer prolonger sa vie. Mais j'aimerais la prolonger en sachant rire ou même juste en ne pas m'exaspérant et en ne pas exaspérant les autres.

  • Cela dit Géo, surtout ne changez pas. Les contraires s`équilibrant, le négativisme est nécessaire a l`optimisme, la générosité et la bienveillance pour éviter ici bas une uniformité qui deviendrait vite barbante.

  • Je voulais revenir sur un terme que vous employez John en début du texte: la bienveillance. Vous l'associez à la gentillesse, mais elle peut également aller de pair avec l'amitié, l'amour et, comme le dit JJ Rousseau, avec la politesse (""La véritable politesse consiste à marquer de la bienveillance aux hommes ; elle se montre sans peine quand on en a.") .
    Une écoute, une attitude, bienveillantes, donc qui demandent un peu de temps et d'empathie, rendent les échanges humains tellement plus agréables.
    Alors rire+bienveillance, faire rire le caissier ou la bouchère...!

  • Un ptit rien c' est déjà quelque chose.
    https://youtu.be/hz5xWgjSUlk

  • Frieda, merci pour ce rappel du grand Raymond. J'aime beaucoup.


    Colette, en effet. Je me suis focalisé sur quelques exemples où il n'y a pas de proximité particulière, et qui peuvent cependant être l'occasion de gentillesse. Mais au combien aussi auprès de nos proches.

    Et faire rire, oui, bel exemple de bienveillance!
    Merci, et bonne soirée.

  • Rabbit bonsoir,

    Je pense à votre comm:

    "Qu'importent les attitudes et les comportements, pourvu que l'efficacité, la productivité et la rentabilité soient assurées."

    J'ai cherché à quoi précisément vous appliquez cela. Le comportement mis en avant est la gentillesse. Pourrait-on arriver à la même efficacité (plaisir partagé), productivité (cela suppose un enjeu) et rentabilité si par exemple je me montre habituellement distant voire froid?

    Je n'ai pas testé.

    Si je pense à un éducateur, il doit être efficace, gentil ou non. La gentillesse peut faciliter et avoir valeur d'exemple mais elle n'est pas un but en soi ni une condition objective obligatoire dans un tel cadre.

    C'était votre idée?

  • Merci M. Homme Libre pour votre blog et particulièrement "Les petites gentillesses, des good vibrations"

    On parle des caissières des super marché avec qui on échange quelques mots gentils ou pas et les deux attitudes sont défendables certes.

    J attire l attention que la meilleure "gentillesse" est de boycotter les caisses du self service car d une part ces caisses bouffent le travail des êtres humains qui ont besoin de payer leurs assurances maladies à 500.-FS/adulte chaque mois, à acheter à manger et à payer la location de leur petit appartement au moins à 1500-2000.-FS...etc...Employé(e)s qui seront viré(e)s tôt ou tard,

    Deuxio, pourquoi doit-on faire soi-même le boulot gratos sans avoir un petit chouwaya moins à payer en contre partie? Et tertio ces caisses automatisées, combien coûtent-elles de pognon dingue comme disait l autre? In fine, on nous dit que les caisses automatisées est un gain du temps, blague à part, est-ce vrai? Je ne suis pas sûr ..

    Bien à vous.
    Charles 05

  • Exprimer tout son potentiel de politesse naturelle et spontanée permet de vivre partout en harmonie avec les autres, que ce soit dans la brousse africaine ou les mégapoles chinoises. La formule que vous citez, c'est uniquement pour éviter d'en faire trop ou de s'épuiser dans les regrets de ne pas en avoir fait assez.

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