Y a-t-il nécessité à nommer de manière spécifique les meurtres commis à l’encontre de femmes dans la sphère domestique? Oui, disent des associations féministes qui demandent l’inscription du terme féminicide dans la loi. Non, ont dit les députés dans leur majorité.
Les demandeuses arguent que ces crimes ne sont pas de simples homicides puisqu’ils sont clairement dirigés contre des femmes. Ce qui laisse entendre que ces femmes seraient tuées pour la seule raison qu’elles sont des femmes. D’où vient cette idée saugrenue?
Selon cet article paru dans Causeur, « Ce néologisme anglo-saxon, apparu dans les années 1970, a été théorisé en 1992 par Diana Russell et Jill Radford dans leur ouvrage Femicide, the politics of woman killing. »
« … the politics of woman killing »
Il y aurait donc une politique pour tuer les femmes. Un truc que les hommes sentiraient d’instinct ou se refileraient dans les vestiaires des clubs de sport. Genre: « Ta meuf tu as le droit de la tuer. Ce n’est pas un problème, c’est une femme. »
Eh bien si c’est vrai, c’est raté. Regardez le nombre incroyable de femmes encore vivantes. Pourquoi si peu d’entre elles meurent sous les coups de leur conjoint, seulement environ 120 par année en France? Pourquoi sont-ils si peu nombreux à trucider bobonne? Cette politique masculine est inefficace.
C’est du second degré bien sûr. Je veux souligner l’absurdité d’une théorie selon laquelle des hommes tueraient des femmes parce que ce sont des femmes. Seul leur genre serait décisif. Et en quelque sorte les hommes accepteraient tacitement ce « contrat » collectif.
Néanmoins le terme féminicide est de plus en plus entendu dans des médias soumis à la Feminista. Mais heureusement, l’Assemblée Nationale française refuse de le faire entrer dans la loi. Comme le rappelle Stanislas François dans Causeur:
« Le code pénal comporte déjà tout un arsenal visant à lutter contre toutes les formes de violence (…) l’article 132-77 du code pénal prévoit comme circonstance aggravante la réalisation d’un crime ou délit commis en raison du sexe ou du genre. »
Il dénonce également la tentation de faire valider une idéologie militante et prosélyte par la loi:
« Utiliser le terme féminicide, c’est utiliser un langage militant. (…) C’est considérer que l’identité naturelle et universelle de la femme, c’est d’être la victime de l’homme. Ce terme consacre à la fois la victime et le coupable. »
De son côté la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a rendu l’avis que « l’introduction du terme « féminicide » dans le code pénal ne semble pas opportun pour la CNCDH, dans la mesure où elle comporterait le risque de porter atteinte à̀ l’universalisme du droit et pourrait méconnaître le principe d’égalité de tous devant la loi pénale, dès lors qu’elle ne viserait que l’identité féminine de la victime. »
Et si le terme avait été introduit, les députés aurait également dû introduire un autre néologisme: le masculinicide, ou le viricide.
Parce que, mais vous le savez déjà, sur environ 150 meurtres ou assassinats conjugaux par an en France, environ 25 à 30 victimes sont des hommes.
Oui, des hommes. Mais vous le saviez. Non? Peut-être pas. Où auriez-vous pu l’apprendre? Qui en parle? Où sont les banderoles? Les grandes annonces médiatiques? Les élans de compassion des femmes et hommes politiques?
Bien sûr on vous dira qu’une partie de femmes qui tuent leur conjoint étaient des femmes battues. C’est en général invérifiable. Et quand cela serait, peut-on justifier l’assassinat pour autant? Peut-on tordre la justice au point de créer une sorte de jurisprudence Jacqueline Sauvage? Non, mille fois non.
Un homme tue une femme non parce que c’est une femme mais parce que c’est sa femme, ou son ex-femme. Il y a un contentieux, parfois une co-responsabilité dans les violence, et de l’alcool en toile de fond. Une rupture traumatisante peut servir de déclencheur. J’imagine que c’est aussi vrai pour une femme que pour un homme.
Une victime sur 5 environ est donc un homme. Un homme meurt tous les 14 jours sous les coups de sa compagne. C’est en contradiction avec l’idée que l’on se fait des femmes et avec la croyance qu’une moindre force physique est un empêchement absolu à la violence féminine.
C’est vrai, le rapport de force physique est en défaveur des femmes. Et c’est une raison majeure pour éduquer les garçons un peu différemment des filles. C’est un sujet sur lequel je reviendrai une autre fois.
Pourtant je ne demande pas d’introduire l’un des termes masculinicide ou viricide dans la loi. Mais je suggère aux journalistes de l’utiliser, comme ils utilisent féminicide. Ou de revenir à homicide – de homo, hominis, l’homme en tant qu’espèce.
Il y a une certaine complaisance envers la violence quand elle est commise par une femme. On en rit éventuellement, ou on la comprend avec une certaine condescendance, puisque le nec plus ultra du sexisme aujourd’hui consiste à déclarer les femmes victimes universelles des hommes. Le côté revanchard est de plus en plus fréquent et comme légitimé.
Une série documentaire, Snapped, relate des faits divers criminels, principalement aux États-Unis. Il y a les couples meurtriers et les femmes tueuses. J’ai fait un constat surprenant: des assassinats sont inspirés par l’épouse, par jalousie ou pour de l’argent, et commis par un homme: frère, amant.
Ces femmes racontent à leur « sauveur » qu’elles sont battues et qu’elles craignent pour leur vie. Or dans les cas que j’ai vu l’enquête invalide cette affirmation. Il y a donc un nombre indéterminé d’hommes tués à l’instigation de leurs épouses sans qu’elles-mêmes ne plongent leurs mains dans le sang.
Néanmoins il y a, chez les femmes comme chez les hommes, des caractères belliqueux et des tempéraments forts. Exemple sur la vidéo ci-dessous. Cela se passe durant Survivor Romania, le Koh-Lanta roumain. Une participante vexée casse le nez d’un partenaire.
Imaginez l’inverse.
Vu sous un autre angle:
À lire, l’étude très documentée de Patrick Guillot, "Misogynie, misandrie, il y a deux sexismes". Le livre est paru aux Editions de Varly. Peut être commandé en ligne aux Editions de Varly, sur Amazon, Rakuten, ou chez n’importe quel libraire.
J’en ai parlé dans ce billet.
Commentaires
« Pourquoi sont-ils si peu nombreux à trucider bobonne?.»
Faudrait p'têtre que la justice revoie sa copie avec les divorces et les pensions alimentaires...
S'il y a autant de bonhommes qui pètent les plombs, c'est qu'il y a sûrement un problème, et pas qu'un petit....
Apporter une modification au Code pénal pour donner un "genre défini" à ce qui s'appelle "Crime", "Meurtre", "Assassinat" et quoi encore ?
L'acte d'enlever la vie de son partenaire est punissable quel que soit le sexe de la main qui a commis le geste irréparable.
Curieusement, ces revendicatrices ne se posent apparemment pas la question des conséquences en réclamant ceci ou cela lorsque l'une d'entre elles commet l'irréparable en tuant son propre enfant ... voire son bébé à la naissance ... en privant le père de son enfant !
Le Code pénal leur conviendrait-il dans ce cas précisément ?
La femme... Pauvre créature, née pour aimer et toujours empêchée de remplir cette fonction sainte ! Vouée par ce monde corrompu, aveugle, à une existence tourmentée, cherchant toujours ce bonheur promis et légitime, et n'y arrivant jamais. Etrangère, comme égarée, dans un monde indigne d'elle, qui a commencé par la méconnaître ou par en abuser, et qui ne cherche plus de satisfactions, aujourd'hui, que dans la licence dégradante, le luxe ridicule, l'ambition absurde ou la domination féroce.
Que tout cela est loin des joies pures que la jeune fille rêve encore, dans son ignorance de la corruption qui l’entoure !
Homme-libre a raison. 120 victimes féminines obtenues en ajoutant les ex qui sont forcément en conflit à propos des enfants et de l'adultère, c'est relativement peu par rapport aux dizaines de millions de femmes vivant en couple. Alors, prenez une calculette et vous verrez que 99,999 % des hommes ne tuent pas leur conjointe. Ce qui signifie que le "féminicide" est extrêmement marginal. C.Q.F.D.
Bonjour Henri,
extrêmement marginal, en effet. La théorie féministe ne peut qu'être invalidée par cette réalité.