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Écriture « inclusive » : l’exemple qui tue

Too much. Ce nouvel exemple d’écriture dite inclusive dépasse l’entendement. Cet exemple vient d’un blog de ce portail. L’auteur, un homme féministe, propose une nouvelle version de ladite inclusivité. Il écrit en titre: « La santé des enseignant.es et des élèves d’abord ».

 

Inclusif-01.jpgCohérence

On remarque de suite la forme bizarre de cette inclusion. Je pensais que le tiret ou le point médian (ou point milieu) étaient la règle, les parenthèses et barres obliques étant de moins en moins utilisées.

Les règles féministes du langage inclusif ou épicène édictées par l’UNIL (Université de Lausanne) recommandent uniquement l’usage du point médian.

Eh bien sur son blog l’auteur, Olivier Baud, sépare le mot avec un point final, celui qui clôt une phrase ou un texte. Donc, logiquement, en bon français, la phrase s’arrête à des enseignant, au singulier. Et l’on a un titre dépourvu de sens dès qu’on remet l’espace manquant après ce point final: La santé des enseignant. Es et des élèves d’abord.

Cet enseignant genevois, élu d’Ensemble à gauche, n’applique ni la recommandation de l’UNIL – le point médian – ni le tiret utilisé sur le site de la Société Pédagogique Genevoise dont il est membre.

Je croyais aussi que chaque élément devait être séparé des autres pour donner un ensemble. Par exemple, des enseignant-e-s (ou enseignant·e·s): le s du pluriel doit être séparé du e féminin, car il concerne autant les enseignants que les enseignantes. Sans séparation d’avec le e il ne s’applique qu’au féminin. Dans la formulation de l’intitulé, il n’y a qu’un seul enseignant pour plusieurs enseignantes.

Où est la cohérence?

 

inclusif-10.jpgAlphabétique

Le sous-titre très politique du blog en question est: Enseigner c’est résister. Je croyais qu’enseigner c’était transmettre.

Très politique aussi la position de l’UNIL, comme le montre l’image 2 tirée du guide mentionné: « En cas de double désignation, adopter l’ordre de présentation féminin puis masculin. » (clic sur l'image pour agrandir)

C’est un nouveau biais. C’est le rejet du masculin qui s’exprime ici. En tout cas ce n’est pas l’égalité. Cela n’a rien à voir avec l’égalité mais avec un besoin de revanche. Le niveau intellectuel de l’UNIL est celui de l’idéologie crypto-marxiste servie par les nouvelles impératrices féministes. Cette marche forcée vers le pouvoir n’est pas l’égalité. C’est l’installation d’une domination féminine. Une des preuves: aucun débat collectif dans les différentes couches sociales n’a été mené alors qu’il s’agit de la langue commune.

 

Pour ma part je privilégie:

soit la manière classique du neutre français et sa forme empruntée au genre masculin,

soit le redoublement (ex: tous les étudiants et toutes les étudiantes ...),

soit l’ordre alphabétique comme dans l'exemple précédent,

soit l’ordre que le sens du texte appelle de manière à nuancer un message.

 

L’ordre alphabétique est simple et ne souffre pas d’un biais ou d’une captation politique de la langue: Madame précède Monsieur, Mesdames précède Messieurs, etc.

Ce langage dit inclusif aura certes permis quelques ajustements, comme la féminisation des noms de métiers. Mais tout un pan tombera possiblement en désuétude quand les communicants de la presse auront compris qu’il n’y a rien d’universel dans cette mode. Pour le moment ils continuent à relayer le hochet de quelques impératrices en vogue.

 

 

 

15 commentaires

Commentaires

  • C'est bien le raison pour lequel je n'utilise point cet écriture-là! Bien à vous!

  • Très belle conclusion!

  • Lien vers le "guide" de l'UNIL:

    https://www.unil.ch/egalite/files/live/sites/egalite/files/Egalite_UNIL/Publications%20et%20liens/Guide_mots_egalite_2018.pdf

  • "Le niveau intellectuel de l’UNIL est celui de l’idéologie crypto-marxiste servie par les nouvelles impératrices féministes" ...

    Fallait oser l'écrire... bien joué !

    Belle journée à vous

  • Ce genre de lutte qui se prend très au sérieux me fait franchement pitié.... Que des personnes se disant intelligentes gaspillent du temps, de l'énergie et des moyens (financiers) pour savoir où on doit mettre des "." si le féminin de "auteur" c'est "autrice", "auteure", "auteuresse", ou je ne sais quoi me consterne. Ce n'est même pas de la politique puisqu'il n'y a pas de débat et que cela ne correspond à aucune attente de la population (à part quelque universitaires qui ont beaucoup de temps à perdre).

    PS: mon correcteur automatique valide "autrice" et "auteure", mais pas "auteuresse". Ce sera peut-être pour la prochaine mise à jour.

  • D'acc0rd avec v0us.

  • @ Jean-Paul:

    Je suggère également "autoresse", en référence à "doctoresse". À moins que le C avant le T ne fasse l'objet d'une règle ou d'un usage spécifique.

    Et si l'on pense à "sauteur-sauteuse", on peut trouver logique de dire "auteur-auteuse".

    ........

    Pour "docteur" Le Quotidien du Médecin a publié un article intéressant.

    https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/esante/docteure-doctoresse-un-sondage-sur-le-feminin-de-docteur-anime-la-toile

  • Lorsqu'on lit Gaston Bachelard ou Le Corbusier, on est surpris par la clarté et la simplicité de leurs propos! Les gens qui ont du talent, n'ont même pas besoin d'être hermétiques ou pompeux! C'est là l'un de leurs talents, et ils en ont bien d'autres! l'UNIL C'est de plus en plus l'UNUL! Je me souviens de la prose pompeuse de la revue d'architecture "Face" de l'école d'architecture de Genève, une école qui s'est effondrée sous la médiocrité de ses professeurs toujours absents! Mon professeur "Yves Lion" de Paris tait lui d'une grande clarté!

  • Lise, je n'ai même pas l'impression d'exagérer. Le guide que je cite est édité par l'UNIL, sans aucun nom de rédacteur ou rédactrice. Il me semble pourtant avoir bien cherché. Donc l'UNIL endosse la pleine responsabilité de ce document et de ce qu'il contient. L'UNIL cautionne et recommande une nouvelle discrimination, sans même aucun argument sauf celui, subliminal, de la revanche des "esclaves" contre leur "maître"...

    Les matrones au pouvoir!
    :-D

    Bonne soirée.

  • Ça y est, maintenant c’est le site de la TSR qui s’y met. Détestable.

  • En complément à votre excellent billet, en voici un autre sur le même sujet avec des exemples qui battent tous les records de délire postmoderniste:

    http://micheleroullet.blog.tdg.ch/archive/2020/04/30/que-les-collegiens-revoient-leur-copie%C2%A0-306194.html

  • Cher Homme Libre,

    Une bonne nouvelle comme celle qui suit devrait tous nous réjouir et vous inspirera peut-être même un billet.

    Champagne!

    https://www.lematin.ch/monde/abus-sexuels-uni-droits-accuses-renforces/story/25560051

  • Merci pour ce lien Arthur.
    Je pense aussi que cela vaudra un billet.

  • La RTS navigue selon l'humeur du journaliste. Une fois "autrice", une fois "auteure".

    1. https://www.rts.ch/info/culture/11297109-claire-marin-dans-notre-culture-le-masque-est-lie-a-la-dissimulation-.html

    « La philosophe française Claire Marin a, dès la fin de l'adolescence, fait l'expérience de la maladie, une épreuve qui a infusé sa pratique de philosophe. L'autrice de "Mon corps est-il bien à moi?" … »


    2. https://www.rts.ch/info/culture/arts-visuels/11300664-la-dessinatrice-genevoise-albertine-recoit-le-prestigieux-prix-andersen.html

    « La dessinatrice suisse Albertine, installée à Genève, reçoit le prix Hans Christian Andersen 2020 pour ses illustrations de livres jeunesse. Le prix, décerné tous les deux ans, est considéré comme un prix Nobel de littérature jeunesse.

    Albertine, 53 ans, est la quatrième illustratrice de nationalité suisse à se voir décerner ce prix après Alois Carigiet (1966), Jörg Müller (1994) et Jürg Schubiger (2008). »

    « Ses livres sont publiés par la maison d'édition La Joie de lire à Genève. Cette année, c'est l'auteure américaine Jacqueline Woodson qui a remporté le Prix Andersen pour les textes pour enfants. »


    On remarque aussi que c'est la "quatrième illustratrice" suisse qui reçoit ce prix. "Illustratrice" est au féminin, ok. Mais les trois précédents sont des hommes. Or si "illustrateur" peut, au masculin, représenter les deux genres, le féminin "illustratrice" représente uniquement les femmes. Et elle n'est pas la quatrième femme mais la quatrième lauréate et la première femme à recevoir ce prix.

  • Enfin, le sens des mots est important comme disait Albert Camus: Quand on cède sur le sens des mots on cedra sur tout après. De même, c est A. Camus (ou Jean Jaurès?) qui a dit:"Quand l Homme ne veut plus ou il ne peut plus changer le Monde, il change le ses des mots" Néanmoins, entre auteure, auteuresse et auteurice ..ça fait "jeune, moderne et intelligent tant qu on est dans la photo" mais tout nous va et ce n est pas très grave. Depuis toujours on dit Acteur et Actrice, Chanteur et Chanteuse, Blogueur et Blogueuse, Docteur et Docteure/Docteuresse et ça fonctionne et on se comprend...:)

    Bien à Vous.
    Charles 05

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