« Crois en Dieu mais attache ton chameau ». Ce proverbe arabe illustre la limite de la confiance que l’on peut accorder aux gens et aux choses. Par exemple si l’on peut parler spontanément avec des inconnus dans la rue, on ne va pas pour autant leur confier notre porte-monnaie ou nos cartes bancaires avec leurs codes, ni des informations personnelle confidentielles. La confiance reste fondamentale dans les relations humaines mais elle a aussi ses limites.
Il n’est pas souhaitable de faire reposer l’entièreté de notre confiance sur autrui. Il n’est pas souhaitable de renoncer à notre propre part de responsabilité. Je pense que les gens sont majoritairement honnête, heureusement. Toutefois il serait présomptueux de croire que tout le monde est honnête en toute situation. On sait par expérience qu’il arrive parfois de drôles de pensées dans certaines têtes. Faire confiance, oui, mais pas aveuglément.
Nous devons vérifier si la confiance est bien placée, c’est notre part. Les humains sont nos frères, dit-on. Ou nos sœurs. Il est cependant des domaines où nous ne pouvons pas vérifier, du moins pas avant la transaction qui nécessite notre confiance. Si nous allons manger chez des voisins ou des amis, en général nous partons du principe qu’ils n’ont pas préparé un repas empoisonné. D’ailleurs comment le vérifier sauf à passer pour un goujat en déployant un kit d’analyse ?
De la même manière nous accordons notre confiance aux magasins qui vendent des aliments préparés, ainsi qu’à ceux qui les fabriquent. Il y a de nombreux domaines où nous devons accorder notre confiance sans pouvoir vérifier de manière rigoureuse si elle est bien placée. L’information est un de ces domaines particulièrement sensibles.
Nous présupposons qu’un média ou un journaliste relatent des vérités. Quand plusieurs médias différents relatent des faits de la même manière nous tendons à augmenter le degré de confiance que nous accordons à cette information.
Mais c’est une pratique à risque, le risque étant de croire à une chose qui a peut-être été biaisée, réinterprété, voire inventée à des fins diverses dont politiques. On peut alors chercher des signes de cohérence entre des médias aux opinions contradictoires. Les contradictions, les invraisemblances, entre autres, permettent d’entretenir le débat et de continuer à creuser le sujet.
Par exemple dans le cas du réchauffement climatique les informations données par les voies officielles sont toutes extrêmes, extrêmement anxiogènes, et imposent un stress collectif sur lequel nous n’avons aucune prise. Cette dépossession du pouvoir personnel et individuel, cette injonction à croire sans voir, la précarité des données précédant 1950, le décalage entre les annonces terrifiantes et la réalité, les enjeux financiers, les différents clivages et déterminismes politiques, me semblent imposer une grande prudence est au minimum, un doute raisonnable.
Et je ne parle même pas de mes propres vérifications et des controverses menées de plus en plus précisément par des scientifiques de renom. Croire sans voir, non.