Sa fraîcheur persistante a fait de cet avril 21 un mois plus froid que la moyenne. Selon MétéoSuisse sur son blog bien fait, il accuse un déficit de 1° sur la moyenne 1981-2010. Mais il y a eu de nombreuses journées avec des déficits allant jusqu’à - 5°.
L’image 1 (clic pour agrandir, © MeteoSuisse reprise par prevision-meteo.ch) montre les températures mesurées (rouge) par rapport aux moyennes de ces 20 dernières années (gris). On voit deux périodes où les relevés sont de 4° à 6° plus bas que des moyennes. Sans les quelques jours plus doux, au tout début et à la fin du mois, le déficit moyen d’avril 2021 aurait pu atteindre -3° ou -4°.
Cela peut sembler énorme quand on affirme qu’un réchauffement de 1,5° ou 2° serait déjà catastrophique. D’ailleurs il y a eu le pire gel depuis plusieurs décennies, et la production agricole, surtout fruitière, a été laminée à large échelle.
Mais c’est la variation naturelle: jusqu’à 5°, peut-être davantage. Une étendue de variation dont le vivant s’accommode en général assez bien, qu’il s’agisse des végétaux ou des espèces animales. Faune et flore s’adaptent, croissent, régressent, disparaissent parfois puis reviennent.
Ce mois d’avril ressemble aux printemps d’avant le réchauffement: plutôt frais, pas franchement agréables. Ils ressemblaient plus aux printemps du nord. Avec la phase de réchauffement la Suisse se rapproche de l’agréable climat de la Drôme.
Cette baisse moyenne est d’autant plus remarquable que la tendance globale est à la hausse. La notion de température moyenne mondiale n’est donc pas représentative de l’ensemble de la Terre.
Certes un mois ne fait pas le climat. Toutefois je dirais que, dans une météo plus fraîche ce début d’année, nous avons connu un mois d’avril digne d’avant la phase de réchauffement qui a débuté en milieu de la décennie 1980. Les températures fraîches, la bise fréquente et dominante, étaient la tendance de l’époque d’avant.
J’ai déjà évoqué ailleurs d’autres signes, comme l’aérologie dominante à large échelle (vents et pressions), qui me paraissent évoluer depuis quelques années, timidement au début, plus nettement aujourd’hui.
Après des décennies pendant lesquelles les sécheresses ont été fréquentes, le type des pluies et la quantité de précipitations semblent se rapprocher des conditions d’il y a 50 ou 60 ans. Les vents persistants de sud-ouest, chauds, semblent céder devant des courants plus franchement d’ouest, plus humides et moins chauds, et laissent place à davantage de vents du nord-est. Les incursions de bise sont plus franches.
Il y a peut-être un frémissement de bascule. Le climat étant essentiellement cyclique et non linéaire, toute tendance dans un sens doit pouvoir être renversée par des mécanismes naturels. On en saura plus dans 10 ans. On voit, sur la reconstruction des températures selon les carottes de glace du Groenland, que les variations de température sont la norme (vidéo en fin de billet et images 2, 3 et 6), indépendamment du taux de CO2.
Le frais et le vent de nord-est persistants sur une longue période montrent que le réchauffement d’une région ne dépend pas tant de l’accumulation de chaleur dans la basse troposphère que des courants de l’atmosphère qui orientent cette chaleur plus au nord ou plus au sud.
En avril l’anticyclone au nord de l’Europe et les vents qu’il a généré ont fait barrage et empêché toute remontée d’air plus chaud.
Les records de froid et d’enneigement de certaines grandes régions de l’hémisphère nord ces dernières années, montrent que la planète est capable de reconstituer son stock de froidure et de déborder des cercles fermés de ses vortex polaires.
L’image 4 montre deux graphiques de MeteoSuisse. En haut, la température moyenne sur 140 ans. En bas, l’ensoleillement moyen sur 120 ans. Il semble y avoir une corrélation robuste entre les périodes plus chaudes et celles plus ensoleillées, à l'année près. Ce serait logique. Mais c’est à vérifier avec plus de données.
L’activité solaire s’affaiblit, ce qui va avec un possible rafraîchissement à venir pour ces prochaines décennies.
Car quand l’activité solaire est forte, comme pendant une partie du XXe siècle, il y a moins de nuages (expérience CLOUD du CERN) et donc plus de soleil qui frappe la surface de la planète.
Ce qui favorise le réchauffement des basses couches (basse troposphère).
Pendant les années 1980-1990 beaucoup de mes connaissances ont remarqué une brillance particulière du soleil, éblouissante et diffuse, comme s’il y avait plus de vapeur d’eau à traverser.
S’il y avait moins de nuages à cause de l’activité solaire c’est peut-être parce que cette vapeur d’eau n’arrivait pas à se condenser, à s’agréger en masses nuageuses opaques, faute de rayons cosmiques et d’aérosols pour créer les noyaux de condensation (CLOUD).
Moins de nuages, donc moins de renvoi vers l’espace des rayons solaires, et donc plus de chaleur arrivant au sol. Terre et mer se réchauffent davantage.
C’est une hypothèse.
En tous cas, près de l’équateur, il y a ce genre de ciel et de soleil à cause de la haute teneur en vapeur d’eau de l’atmosphère. Après un orage, par contre, le ciel est clair et bleu franc; la vapeur est retombée en pluie. Cela colle avec le fait que dans cette période les vents ont été dominants de sud-ouest, amenant chaleur et humidité dans l’air.
Le climatologue et physicien Jørgen Peder Steffensen (image 5) fait partie des dizaines de milliers de scientifiques qui n’adhèrent pas aux thèses alarmistes. Il n’y a d’ailleurs pas de consensus malgré ce que l’on nous raconte. Il y a rapport de force, prise de pouvoir par la peur et le moralisme enfantin, et coup d’état à froid.
Il est professeur en recherche glaciaire au Niels Bohr Institute à l’Université de Copenhague. C’est une pointure. Selon lui la reconstruction du climat depuis 10’000 ans (estimée grâce aux carottes de glace du Groenland) montre que les périodes plus chaudes qu’aujourd’hui ont été nombreuses depuis 10’000 ans.
Nous sortons de la phase la plus froide de l’Holocène, et heureusement! Ce rebond vers le chaud est à la fois dans la logique des températures de l’Holocène, et une chance pour ne pas glisser dans une nouvelle ère glaciaire, dont chacun peut aisément imaginer les conséquences.
Dans la question du réchauffement actuel, la mesure des températures part de très bas avec le Petit Âge Glaciaire (images 2, 3 et 6 et vidéo). Le chaud actuel considéré comme une anomalie effrayante, est la norme à d’autres périodes sans qu’il y ait eu de catastrophes rendant la vie impossible.
Dans ce cas nous avons encore une bonne marge vers le haut. La réduction des énergies fossiles ne répond pas à une véritable urgence climatique, la baisse du CO2 ne dépollue rien et appauvrit la végétation, mais elle est réellement utile en vue de l’extinction des réserves d’hydrocarbures et de leur remplacement.
À propos de l’image 4, du blog de MeteoSuisse: La température en avril en Suisse depuis le début des mesures en 1864. Le point rouge montre avril 2021 (2,9 °C). La ligne rouge montre la moyenne glissante sur 30 ans. La ligne verte montre la norme 1981-2010 (3,9 °C). L’ensoleillement sur le bimestre mars-avril à Genève depuis le début des mesures en 1897 en % de la norme 1981-2010. La barre violette indique la marge d'incertitude jusqu’à la fin avril. La ligne noire indique la moyenne glissante sur 30 ans. La norme 1981-2010 est de 318 heures.
Commentaires
Merci que c’est rafraîchissant de vous lire. Je voudrais vous demander pourquoi cette dizaine de milliers de scientifiques ne crée pas une association pour contrecarrer cette peur distillée dans l’esprit des gens qui conduit à des actions irrationnelles et enfantines
Bonsoir Walter,
Il y a des pétitions dans plusieurs pays, et des regroupements existent, mais ils sont peu entendus.
Ici une liste et des pistes:
https://www.wikiberal.org/wiki/Liste_de_scientifiques_sceptiques_sur_le_réchauffement_climatique
Sur youtube un reportage sur "une petite période glacière" en 1259 le Mont Rinjani entre en éruption pendant 36 heures sur l'Ile de Lombok, résultat 3/4 années sans étés un peu partout dans le monde avec des famines et des dizaines de milliers de morts! Si un super volcan entre en éruption majeur ce sera la fin de notre civilisation!
Fin de civilisation peut-être mais une partie des humains pourraient survivre. On peut produire de la nourriture végétale avec des lampes et de l'hydroponique...On peut produire des champignons sans soleil (il ne sont pas tributaire de la photosynthèse).. Ajouter une supplémentation en vitamines de synthèse.
Le problème, c'est que les Verts et les autorités vont nous vendre cela comme une "preuve" du réchauffement, alors que c'est loin d'être évident, les choses étant extrêmement complexes, comme vous le montrez!
À propos du volcan Rinjani, si l'on croit à la théorie des volcans qui auraient provoqué le Petit Âge de Glace (voir Wiki), alors la température normale de la Terre devrait être plus haute, au niveau de l'optimum médiéval, ou de l'Optimum romain. Et dans ce cas le réchauffement actuel n'est pas seulement un rebond post-PAG, c'est un retour à la normale. Cette hypothèse vaut bien l'autre. Qu'en pense le GIEC?
Réchauffement et urgence climatiques ne sont que des procédés empruntés aux religions théistes. Ils savent que le temps de travail pour démontrer l'arnaque est assez long. Un temps très long qui leur permet de prendre le pouvoir. La croyance, l'ignorance, la dévotion et le fanatisme pour ces narratives pseudo-scientifiques, font leur force et le courant majoritaire.
C'est comme l'urgence sanitaire qui a duré 14 mois et qui durera encore - selon le CF et la loi Urgence Covid que les bisounours et urgentistes en tout genre voteront en juin - jusqu'en 2032. Elle durera au minimum encore 10 ans. (L'urgence au régime d'arrêt éternel sur image).
Comme définition de l'Urgence, ils sont vraiment forts. Plus fort encore est le peuple de gauche qui va l'accepter.
Au moins les totalitaires et les absolutiste sont plus clairs et plus directs. Ils disent "Nous voulons le pouvoir tout de suite ici et maintenant. Un point. C'est tout!
Marlene Dupraz vous avez une opinion sur les religions théistes que vous soupçonnez "d'arnaque"....Il me semble que c'est une critique assez courante de penser que la religion souhaite vous prendre (ou voler) quelque chose alors que c'est l'inverse. De plus, à part dans les périodes d'inquisition, il n'y a pas d'obligation à adhérer à la religion....Pour ma part je me suis intéressé à la métaphysique hindouisme non-dualiste depuis 35 ans et n'ai fait depuis que vérifier la justesse de cette conception de dieu.....Par ailleurs, je respecte les autres religions théistes tout en déplorant cependant la complexité d'accès de leur métaphysique. (enfin de mon point de vue)