J’aurais aimé écrire ce titre en deux mots: Sommer time. Le temps de Sommer, gardien de l’équipe de Suisse. Le temps d’un été de fête. Mais cela ne sera pas.
Je n’aurais pas aimé écrire: C’est raté, même si cette idée m’a effleuré. Ce serait trop sec et ne rendrait pas justice aux efforts des joueurs.
C’est peut-être la limite des petits pays. Il faudrait des circonstances exceptionnelles pour gagner. Cela peut se produire comme les grandes crues, une fois par siècle peut-être.
Les tirs au but ont cette fois été un désastre. Je n’aime pas cette séquence stressante et je fais autre chose pendant son déroulement. Les cris de la rue et du voisinage m’indiquent , selon leur force, leur durée et leur modulation, si la Suisse a mis un but ou si l’adversaire en a raté un.
Or, après une première ovation porteuse d’espoir, le silence s’est imposé. Au point où je suis retourné devant l’écran, juste à temps pour voir le dernier but espagnol et la victoire des Ibères.
Pas de Sommer time, malgré les qualités évidentes du gardien.
La Suisse est un petit pays aux grands talents. Mais la vaillance n’a pas suffi à percer le mur du quart de finale.
Retour donc à Summertime, à l’été, à la légèreté, pendant que l’équipe et son entourage sportif méditent sur leur défaite et digèrent leur probable déception.
Tout le monde n’apprécie pas le soutien à des équipes nationales, survivance supposée d’un nationalisme de mauvais aloi. Pourtant cela ne déclenche pas de guerre, ni de haine entre les peuples.
Je trouve normal, parce que naturel, de soutenir nos mêmes, ceux qui nous sont les plus proches. La proximité génère une loyauté naturelle. Les émotions d’un jeune fan sont formatrices à la vie: se réjouir de la victoire, accepter la défaite, continuer. Elles peuvent le motiver à prendre le relais.
La compétition sportive sert entre autres à donner des lieux pour des confrontations stimulantes et non sanglantes. Tant mieux. Nous pouvons être adversaires sans être ennemis.
Il y a, je crois, une logique à soutenir une équipe par proximité nationale. À une autre échelle c’est la même logique qui fait soutenir l’équipe de son quartier. C’est naturel cela crée des liens. Et puis, soutenir un groupe n’empêche pas de reconnaître les qualités des adversaires.
Pas de Sommer time donc.
Retour à Summertime, au soleil, aux orages.
L’été des cerises touche à sa fin. Une météo peu favorable cette année et des merles nombreux l’ont raccourci.
Voici venir l’été des moissons, celui des vacances, des rires et des jeux. Le soleil, au maximum de latitude nord depuis une dizaine de jours, à commencé à balancer dans l’autre sens. Bien qu’il soit au plus haut, le plus chaud est à venir, toujours après juin à cause de l’inertie thermique, comme le plus froid vient en février et non en décembre.
Summertime. L’été.
Commentaires
L'équipe suisse de hockey sur glace a, elle aussi, été éliminée en 1/4 dans les premiers jours de juin dernier mais n'a pas eu droit à autant d'égard ...
Et pourtant la Suisse est aussi un pays de hockey. Pas autant que le Canada, dont le climat n'est pas propice au foot. Alors pourquoi parler autant de l'équipe de foot Suisse ? Je pense que le foot est plus populaire parce que plus accessible. Pas besoin de patinoire de patin de crosse, on peut jouer en amateur n'importe où sans contrainte.
@ Hommelibre : ma remarque ne concernait que les articles de presse et rien d'autre !