Pendant que l’Europe de l’ouest s’offre une météo digne de Woodstock, le sud-est et l’Asie mineure concentrent toute la chaleur du continent. Les grands incendies actuels confirment cette accumulation de chaleur.
On annonce même 50° en Turquie, dans la région très touristique d’Antalya. Cette très haute température serait à l’origine de ces feux dévastateurs.
Sauf que…
Sauf qu’il faut bien lire les médias. Ici, c’est L’Alsace, en collaboration avec l’AFP. En titre:
« 50°C au sol, incendies hors de contrôle : la Turquie, la Grèce et Chypre touchées par ces phénomènes extrêmes. »
Et plus loin:
« Les températures au niveau du sol sont montées jusqu’à plus de 50 degrés Celsius pour la deuxième fois en un mois, a indiqué l’Agence spatiale européenne (ESA). »
Et encore:
« Ces derniers jours, des températures supérieures à quarante degrés (dans l’air), dans plusieurs villes de Turquie… »
40° dans cette région sud de la Turquie, c’est courant. Une température estivale normale. Mais 50°, ça, c’est dingue!
Dingue, oui.
Oui mais 50° ce n’est pas une température que l’on donne habituellement à la météo. 50° au sol, et 40° dans l’air, avez-vous trouvé l'astuce?
L’astuce de l’AFP pour maximiser la dramatisation des feux est d’ajouter 10° aux relevés. En effet, on parle de température au sol ou dans l’air. Au sol c’est au maximum à 5 cm. Dans l’air c’est à 2 mètres.
Et au sol c’est 10° à 15° plus chaud qu’à 2 mètres, du moins dans les régions chaudes et sèches. Alors 50° au sol, cela ne veut rien dire. Absolument rien. Il fait sûrement et régulièrement 50° au sol dans le sud de la France, ou même dans un coin protégé de votre balcon en plein soleil. Or il n’y a pas d’incendie à chaque fois. D’ailleurs une température de 50° à 1 ou 5 cm du sol ne suffit pas à allumer une brindille.
C’est la première fois que ce relevé au sol est utilisé pour parler du réchauffement. C’est manipulateur. C’est moche, C’est même dégueulasse. On fait peur, le plus peur possible, pour imposer des mesures que personne n’a vraiment compris ni choisi. Et dont la pertinence n’est pas démontrée hors de tout doute.
L’AFP et d’autres médias nous prennent pour des cons. Comment les croire? Les alarmistes n’hésitent devant aucune idée tordue pour imposer leur idéologie. Et nous ne pouvons rien faire devant cette horde barbare, qui n’a d’autre but que de nous soumettre et nous imposer ses croyances pour prélever des taxes, interdire ou limiter le droit au libre déplacement, casser les échanges internationaux, et mettre en place une nouvelle nomenklatura autoritaire verte-rouge.
La forêt méditerranéenne connaît le feu. Elle a toujours brûlé, depuis des milliers d’années, et s’est toujours régénérée. La peur de sa disparition et le catastrophisme y relatif datent de 1934, quand le botaniste suisse Braun-Blanquet, qui théorisait la mort des forêts.
Ce qui est fermement contesté par le scientifique déjà cité dans mon précédent billet, Vincent Clément:
« Cette approche catastrophiste de la problématique des incendies s’est traduite par une focalisation sur les excès du climat méditerranéen et sur la fragilité de la forêt comme éléments d’explication. Il en découle implicitement un véritable procès contre la nature méditerranéenne, dont les caractères si particuliers seraient responsables des feux. »
Or:
« La forêt méditerranéenne brûle depuis des temps très reculés. Elle est pourtant toujours présente dans le paysage. »
Et aussi:
« La forêt méditerranéenne n’est certainement pas fragile, comme on peut le lire encore trop souvent. Elle possède au contraire une surprenante vigueur si l’on songe aux nombreuses contraintes auxquelles elle doit faire face : la sécheresse estivale, les coups de froid ou de chaleur, et bien entendu le feu.
Les végétaux méditerranéens sont bien adaptés au retour périodique des incendies. Leur aptitude innée à la reconquête permet aux plantes de la Méditerranée de resurgir des sols calcinés dès la première ou la seconde année après le passage d’un feu. »
Une chose que j’ai vue moi-même.
Un document de la FAO des années 1990 allait aussi dans ce sens.
Et selon Eric Rigolot, ingénieur au Département écologie des forêts méditerranéenne de l’Institut français d’Avignon, interviewé ici par Le Temps. le feu n’est pas une catastrophe écologique:
« Le feu peut être bénéfique. Certaines espèces végétales ont même besoin du feu. Il sélectionne les espèces de végétation. L’écosystème méditerranéen s’est adapté: certains arbres résineux ont développé des graines qui ont besoin du passage du feu pour se mettre à pousser, d’autres plantes vont procéder par rejet, c’est-à-dire qu’elles restent en vie sous terre après le passage du feu et se remettent à pousser ensuite. Dans une certaine mesure, le feu permet la régénération de la végétation. »
Et selon Science & Avenir:
« Bien que 90 % des feux de forêt soient d’origine humaine, le ravage des paysages méditerranéens par les flammes fait partie d’un cycle naturel. (…) Aujourd’hui, avec le recul des activités agricoles, la forêt regagne du terrain d’environ 1 % par an, et ce, malgré les incendies. Et les espèces qui repoussent sont adaptées au feu. »
Et enfin:
« Enfin, la terre est fertilisée par les cendres et, au début, les nouvelles pousses n’ont pas à faire face à beaucoup de concurrence pour se développer. Ainsi, "en quelques dizaines d’années, on observe l’apparition d’une garrigue basse, puis haute, des pins et enfin des feuillus", décrit Marion Toutchkov. »
Nettoyer le bois mort des forêts, éviter les constructions dans des zones à risques, créer des coupe-feu et des zones agricoles qui freinent les flammes, mettre en place une surveillance permanente, permet de limiter le risque d’incendies dangereux.
Le réchauffement est pour un peu dans ces événements qui ont toujours existé, mais l’être humain y est pour beaucoup.
Commentaires
On peut donc voir ces grands feux comme la fin d'un état et le début d'un autre, comme un grand renouvellement. Parfois la nature refait à l'identique, parfois elle invente une espèce plus résistante que précédemment. Parfois elle y gagne, parfois elle y perd. J'imagine que c'est l'histoire de la planète.
Le bilan global permet une abondance précieuse. Il n'est donc pas si négatif et l'intervention humaine est bien plus positive que ce qu'en disent les politisés du climat.
Il faut s'adapter, anticiper, parfois changer les types de culture. La variation actuelle, d'après ce que j'étudie, semble dans la continuité des variations de l'holocène. Mais nous sommes beaucoup plus nombreux que par le passé et nos frontières sont fixées. On ne peut pas chercher de nouveaux territoires. C'est plus contraignant et la marge d'adaptation a changé de nature.
C'est également ce que je pense. L'adaptation au changement climatique est possible. Et les conséquences néfastes ne viennent pas uniquement du climat. En matière d’inondation et de feux de forêt, l'Homme joue un rôle non négligeable, par son implantation et sa progression démographique. Il faudra, à la fois, réduire les gaz à effet de serre, contrôler les naissances, réglementer l'occupation des sols, etc. Et surtout, arrêter de faire peur avec le moindre écart météorologique.
Monsieur Homme Libre,
"Le bilan global permet une abondance précieuse."
De quelle abondance parlez-vous?
Celle des populations animales et végétales?
Celle des espèces animales et végétales?
Celle de notre espèce?
En outre: "Le feu peut être bénéfique."
Certes certaines espèces végétales sont adaptées aux feux de forêt. mais à une condition qui actuellement dans certaines régions (Californie en particulier) n'est pas respectée, à savoir la fréquence de ces feux. Il faut qu'entre deux incendies la production de graines soit suffisante pour assurer la régénération de l'espèce. Une espèce végétale soumise à des incendies trop rapprochés sera éradiquée.
Tout ça, c'est la faute à Prométhée.
@ piedsdansleplat:
Je parle d'abord pour notre espèce, l'espèce humaine. Il y a beaucoup de mieux dans les domaines de la santé, de la nutrition, de la vie quotidienne, de la sécurité, entre autres. Pas partout à la fois, mais cela progresse.
Pour les feux, d'une part on ne sait pas encore vraiment comment réagissent les forêts, à part le fait qu'elles tendent à se refaire, d'une manière ou d'une autre. Si besoin en produisant de nouvelles espèces adaptées.
La France a fait un gros travail de compréhension, d'anticipation et de protection de ses forêts à risque, et les feux ont bien diminué en nombre et en surface brûlée. Il semble que ni la Californie, ni la Grèce et la Turquie, n'aient fait de même.
Monsieur Homme Libre
Bien, c'est une vue anthropocentrique.
Il y a plusieurs milliers d'années. le Sahara était couvert d'un végétation qui permettait la présence des grands mammifères. Aujourd'hui, c'est le désert. Si les conditions climatiques changent, la régénération est à risque.
En France il ne reste plus autant qu'avant de forêts sur la côte méditerranéenne, et aucune forêt naturelle contrairement aux autres pays que vous citez et surtout la Californie, dont les forêts souffrent de la sécheresse qui est un facteur agravant des incendies. La Californie a une superficie qui représente plus des 4 cinquième de celle de la France. Avec de nombreuses régions quasi inaccessibles. On est très loin de la situation française.
Vue anthropocentrique, oui. Est-ce un problème?
Le Sahara verdoyant peut-il revenir? Il faudrait un temps très long pour reformer un sol. On ne sait pas exactement pourquoi la végétation a disparu. L'hypothèse d'un changement de régime des vents, donc d'aérologie, semble avoir de bonnes bases.
Les changements d'aérologie m'intéressent. Ils sont plus à risque que quelques degrés de plus avec lesquels de nombreuses populations vivent au sud. Je pense que les régimes de vent depuis une quarantaine d'années sur l'Europe nous apportent plus de sécheresse, mais cela pourrait changer.
Sur la forêt, j'ai lu encore récemment qu'au contraire, la forêt méditerranéenne progresse en France. Je viens de publier sur le sujet.