On aurait dit une semaine du blanc. Lundi le vent blanc a soufflé sur Genève. Ce vent d’ouest descend du Jura en longue et larges rafales caressantes. Il dessine des courbes souples dans les arbres. Il est très agréable et doux.
Il y a eu ensuite quelques débats sur le racisme, avec des racisés et autres woke qui fabriquent à tour de bras un néo-racisme complaisamment relayé par les médias.
Les racisés, je m’en fous, moi je m’intéresse aux humains hors catégorisation. Et ça me gonfle de voir comment les théories victimaires nauséabondes anti-blancs ont pris une place démesurée dans les débats publics.
Je passe rapidement sur ces idées qui puent et j’arrive à dimanche. Et même au Matin Dimanche qui publie un long article sur la manière de refroidir la planète par géo-ingénierie.
On connaît le problème des îlots de chaleur. En été le centre de certaines villes peut prendre jusqu’à 6 degrés de plus que la campagne environnante, comme l’illustre l’image 1 (clic pour grandir) de Météo lorraine.
C’est encore plus marqué à Montréal sur l’image 2 qui montre des « Îlots de chaleur dans l'arrondissement Saint-Laurent, à Montréal, le 27 juin 2005. Tiré de Marn, 2007 (cité par Cavayas et Beaudoin, 2008). » Entre un parc urbain à 23° et le quartier Bombardier à 40°, il y a 13 degrés de différence! On voit aussi que le terrain de golf n’est pas très frais comparé au parc urbain: 37° contre 23°. Parce qu’il y a moins d’arbres.
L’image 3 est toujours à Montréal, le 11 août 2001. Malgré une qualité moindre de cette image on peut lire des différences d’un quartier à l’autre allant jusqu’à 14 degrés.
En Suisse, Zürich connaît des variations allant jusqu’à 4°, ce qu’illustre l’image 4. En 2017 le site de la Confédération affirme même pour cette ville que: « Durant la nuit du 21 Juin, il a observé une intensité d'îlot de chaleur urbain de près de 6 degrés, c.-à-d. de 1,5 degrés de plus que l'Ultra-Haute Intensité (UHI) relevée lors de la canicule de 2015. »
L’emplacement des stations, leur incorporation progressive dans les banlieues plus chaudes à cause de l’extension des villes, les déplacements de stations (à Aiken en caroline du sud, par exemple, il y a eu près d’une dizaines d’emplacements différents depuis le début des relevés), rendent aléatoires une lecture précise et fiable sur la durée ou une comparaison entre le présent et le passé.
Ces îlots de chaleur ont une incidence sur les températures globales. Ils ont tendance à faire surchauffer artificiellement les relevés sur une région. Ils ont un effet limité mais réel sur les calculs des températures moyennes globales. Les chiffres sont forcément plus élevés que le fond réel que l’on peut mesurer dans une campagne.
Comme les 3/4 des populations sont aujourd’hui urbaines ces îlots de chaleur péjorent la vie des habitants en cas de canicule.
Une des solutions est, on le sait, de végétaliser les villes. Nos cités modernes ne sont pas prêtes à cela, sauf à détruire des quartiers pour les remplacer par du végétal. Arboriser les rues et les toits est limité par l’espace disponible.
S’inspirant peut-être des habitations d’Afrique du Nord, dont les murs sont souvent blancs, des chercheurs de l’Université Purdue de l’Indiana, ont mis au point la peinture « la plus blanche jamais produite », selon le même Matin d’il y a trois jours. Il serait question de peindre le plus possible de toits.
Cette peinture renforce l’albédo (le renvoi de la chaleur reçue du soleil) et fait se refroidir les surfaces de 4,5°. En été l’économie réalisée sur les climatiseurs permettrait d’éviter l’émission de centaines de millions de tonnes de CO2, selon l’article. Les nuits en particuliers seraient plus fraîches cas les bâtiments auront accumulé très peu de chaleur.
Il faut bien sûr évaluer d’abord les éventuels inconvénient de la méthode. Il ne s’agit pas de produire une nouvelle pollution éventuelle mais de contribuer à l’adaptation au réchauffement.
Ces chercheurs proposent de blanchir les toits. Mais pourquoi s’arrêter là? On pourrait blanchir les façades, les trottoirs, les parkings, les rues et les routes.
Le bitume est un puissant capteur de chaleur, comme le montre l’image 5. Si cette chaleur reste relativement près du sol elle s’ajoute néanmoins aux températures courantes de l’air. En été les villes sont comme d’immenses radiateurs qui chauffent encore plus l’atmosphère.
Alors, pourquoi ne pas peindre des rues en blanc? Los Angeles l’a fait (image 6) sur quelques rues. C’est cher mais prometteur:
« CoolSea est une peinture blanche d’une durée de vie de sept ans et d’un coût de 40 000 $ par mile, quelque chose comme 1609 mètres, capable de rafraîchir la rue et les trottoirs environnants. La première ville au monde à profiter de l’invention est Los Angeles, qui abrite des centaines de stars d’Hollywood, le Walk of Fame et un climat très chaud. L’Agence de protection de l’environnement de Los Angeles a déclaré que si la ville disposait de 35% des rues avec CoolSea, la gêne "serait" nulle et les économies d’énergie seraient de près de 100 millions de dollars. »
En Suisse on n’est pas en reste. On teste depuis quelque temps du bitume recouvert d’un granulat blanc. Les tests sont en cours en Valais.
« Des silhouettes orange saupoudrent des petits cailloux blancs sur un goudron noir encore bouillant. L’objectif? Lutter contre les îlots de chaleur caractéristiques du cagnard valaisan. »
La technologie n’est pas encore à son meilleur résultat, qui viendrait de routes avec un enrobé entièrement blanc. Mais on n’y est pas encore:
« … si le blanc permet de refroidir les villes, pourquoi ne pas construire des routes 100% blanches? «Car les granulats clairs ne résistent pas assez au passage des véhicules», répond Lucien Pignat, du Service cantonal de la mobilité. »
On verra peut-être dans le futur nos villes refaites en blanc, comme le centre de Tel Aviv (image 7) qui a été conçue en blanc dès sa construction dans les années 1930-1950.
On peut admirer quelques photos sur ce blog, dont l’image 8 est extraite.
J’ajoute enfin que l’article du Matin Dimanche mentionne également une autre technique de blanc pour refroidir l’Arctique: l’épandage d’un matériau à base de silice, pour renforcer l’albédo et refroidir la région.