L’Algérie a franchi un pas déplaisant, malveillant, dans les tensions qui agitent les deux pays. Par la bouche de son ambassadeur Mohamed Antar Daoud, qui représente la voix du gouvernement en place à Alger, il demande à la diaspora algérienne en France de peser sur la politique.
Il a tenu ses propos depuis Alger le mercredi 13 octobre, en marge de la commémoration de la mort de manifestants algériens le 17 octobre 1961. Il appelle ouvertement ses compatriotes double-nationaux qui vivent en France à peser sur la politique française, non en tant que citoyens français – ce qui serait normal – mais en tant qu’originaires d’Algérie, leur pays source.
« Il est inadmissible que l’Algérie qui possède la plus grande communauté étrangère en France avec 18 consulats, ne puisse pas constituer un levier de commande pour intervenir non seulement dans la politique algérienne, mais (aussi) au niveau de la politique française", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que « l'Algérie a besoin de tous ses enfants. »
C’est inouï, incroyable. Les algériens de souche sont poussés à orienter la France vers une politique vassale de l’Algérie. Un pays étranger souhaite infléchir la politique d’un autre pays autonome et souverain. On croit revenir au XIXe siècle.
Les déclarations de l’ambassadeur sont à placer dans un contexte global de tensions entre les deux pays. Récemment Paris a limité drastiquement les visas octroyés aux trois pays du Maghreb. Auparavant Alger avait interdit dans son ciel le vol des avions français en mission contre les islamistes en Afrique.
Il semble que la repentance du président Macron avive les tensions. Cette attitude est d’ailleurs mise en cause en France aussi. Selon Le Monde:
« Le président français paie aujourd’hui des années d’aveuglement sur la nature réelle du régime algérien. Il a longtemps cru, ou voulu croire, que son homologue à Alger, Abdelaziz Bouteflika jusqu’en avril 2019, Abdelmadjid Tebboune depuis décembre 2019, pouvait être son partenaire dans une réconciliation des mémoires entre la France et l’Algérie. »
Tout à son oeuvre de « réconciliation des mémoires », Macron prend ses propres vessies pour la réalité. Au niveau politique les relations doivent être donnant-donnant, et non pas émerger d’un seul partenaire sans que les autres ne lui aient demandé quoi que ce soit. Ainsi selon Le Monde à propos des généraux au pouvoir:
« … ces généraux n’ont aucun intérêt à un apaisement des mémoires, qui remettrait en cause leur discours de légitimation par la seule et unique « révolution » anticoloniale. Ils ont ainsi accrédité la fable des « millions de martyrs » algériens, conduisant M. Tebboune, en mai 2020, à accuser la France d’avoir massacré « plus de la moitié de la population algérienne. »
Le discours anti-français gonfle en Algérie. Ainsi le ministre algérien du travail et de la sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub, déclarait le 8 avril dernier:
« La France est notre ennemi traditionnel et éternel. »
Il semble que la France soit devenue le bouc émissaire de la classe politique algérienne. Ainsi Jeune Afrique du 5 décembre 2019 titrait:
« … le discours anti-français, un fonds de commerce électoral. »
Les propos de l’ambassadeur et derrière lui de toute l’Algérie sont inadmissibles et montrent une volonté d’ingérence et de contre-domination sur l’ancien colon. Beaucoup d’algériens devenus français peuvent être troublés et ne plus savoir à qui accorder leur loyauté.
On leur propose d’être une sorte de cinquième colonne du pouvoir algérien en France. Le bon sens et la sécurité intérieure françaises devraient conduire à des mesures très énergiques, voire exceptionnelles.
L’une d’elle est la rupture totale de toute relation avec Alger et la fermeture de ses frontières à tous ses ressortissants. L’immigration doit être arrêtée afin de ne plus grossir une communauté dont le risque séparatiste est alimenté par leur État-source.
La France devrait tourner la page avec l’Algérie et dénoncer tous les accords existants, tant que ce pays ne se sera pas amendé sur ces propos et d’autres, anti-français.
Si la sécurité intérieure est menacée le pays devrait même se donner le droit de retirer la nationalité française aux anciens algériens. C’est contraire aux lois internationales et à la pratique usuelle des États.
Mais entre cela et une France à la merci de l’Algérie, peut-être faut-il choisir la méthode dure. En leur rappelant l’Histoire au passage: les populations arabes ont été de grandes colonisatrices et les pires esclavagistes du dernier millénaire.
En tous cas l’ambassadeur donne du grain à moudre aux souverainistes, dont on comprend de mieux en mieux les motivations à la lumière de cette crise.
Commentaires
Ne pas oublier d'écrire que tout cela n'a rien à faire avec l'islam.
Tout cela est très inquiétant, l'effondrement de la France n'est pas loin.
Malheureusement, à part les souverainistes, les Français, et surtout leurs politiciens, sont soumis…