Il a quelque chose d’un héros de roman. Sa recherche permanente de la brillance et du coup d’éclat donnent du piment à ses interventions. Comme beaucoup il a compris que pour exister il faut capter l’attention.
Il y parvient particulièrement bien. Peu importe la méthode, il veut gagner et prendre une revanche personnelle sur la précédente élection.
Personnel, il l’est à haut niveau. Il s’est auto-proclamé candidat avant même que son parti ait commencé à débattre de qui il voulait pour le représenter. Il est candidat, forcément candidat, par droit naturel ou divin. Il l’a dit: la République c’est lui!
C’est Jean-Luc Solo, héros de la Star War politique hexagonale. Son vaisseau de guerre est le LFI modèle 20-22.
Comme la plupart des candidats JLM est très prévisible. On sait d’avance ce qu’il va dire et comment il va le dire. On attend son coup d’éclat, marque de fabrique de la firme JLM. Mais ce qui choquait il y a cinq ans est aujourd’hui émoussé. On a pris l’habitude à voir et parfois déplorer ses incartades, et l’on a fini par se demander si c’est une réelle insoumission quasi professionnelle ou un trouble caractériel.
Son comportement prend la première place dans sa communication, plus encore que les idées politiques. Il aime la crise, il en a besoin pour se dynamiser. Comparé à la danseuse unijambiste Macron, il me fait penser à Taz, le furieux diable de Tasmanie de Looney Tunes. Petite démonstration vidéo en fin de billet.
Mélenchon c’est une dynamo à surenchère. Pour être visible il faut en faire beaucoup. Par exemple il propose d’arrêter la totalité des centrales nucléaires françaises en un quinquennat. Un moyen de s’opposer à Macron et de tenter un coup de drague vers les Verts.
Il propose « … de « mettre le paquet » sur les énergies renouvelables, mais également pour mieux lutter contre les passoires énergétiques. »
Alors qu’Emmanuel Macron propose la construction de mini-réacteurs adaptables à des villes ou de petites régions, voici ce qu’il en dit:
« Le président propose de mettre des centrales nucléaires partout, sous forme de mini-réacteurs, a déclaré, sans crainte d’exagérer la volonté présidentielle, l’homme politique. Ils représentent une grave menace pour notre sécurité, avec le dérèglement climatique. Quand nous serons élus, nous fermerons toutes les centrales. » Le leader de La France insoumise, qui fait là un lien curieux entre énergie nucléaire, sans effet sur l’effet de serre, et dérèglement climatique, a par ailleurs jugé possible la mise en application de cette mesure au cours d’un quinquennat seulement. »
Qu’il exagère est habituel chez lui. Mais qu’il veuille arrêter la production d’électricité d’origine nucléaire en cinq ans est simplement démentiel. Il veut aller dans le mur à toute berzingue.
Comme les éoliennes et le solaire ne peuvent en l’état combler le manque de nucléaire, et comme ces sources sont intermittentes et ne peuvent assurer un approvisionnement stable et permanent, on imagine qu’il ferait construire des centaines de centrales à gaz ou à charbon. Sinon on ne l’entendra plus sur les rézos faute de carburant électrique.
Notez, il ne manquerait pas beaucoup, sauf comme bateleur à l’entrée du cirque Medrano. Ou comme exemple d’une personnalité histrionique, autoritaire et frustrée.
Ce seul exemple suffit à lui ôter tout crédit. Mais si cela ne suffisait pas, le déni qui lui est comme une seconde nature fait penser qu’il délire à force de surenchère opposante:
« Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Cela a été Merah en 2012. Cela a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs-Elysées. Avant, on avait eu Papy Voise dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance", a avancé Jean-Luc Mélenchon sur France Inter. "Nous aurons l’événement gravissime qui va, une fois de plus, permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile. Voilà ! »
C’est du niveau de fin de soirée dans un bar glauque près d’une gare sombre de banlieue. Ou pire: du complotisme. Ou pire encore: de la paranoïa. Et le pire du pire: de la manipulation des foules. Cela rappelle le climat politique des années 1920-1930.
Une raison de plus pour comprendre qu’il échouera, encore une fois. D’ailleurs, Taz ne peut pas être président de la République.
La comparaison de Mélenchon avec Taz est évidemment réductrice du personnage. Je l’avais annoncé au début du premier billet de cette série. Mais c’est tellement ressemblant, même la voix:
Commentaires
Et maintenant, il voudrait "créoliser" le pays.
Vraiment, ce Mélenchon est un politicien répugnant, un traître à la France !
LFI est incontestablement le parti français dont je pourrais me sentir le plus proche, il y a en plus des gens formidables comme Ruffin. Mais jamais je ne pourrais m'associer à une D.Obono ou une C.Autain et le "Chef" n'est pas la personne la plus appréciable du monde, malgré une très grande intelligence et un sens de la formule fabuleuse. Cela dit, en France, sans un ego disproportionné, tu ne deviens ni restes jamais chef de parti.
Moi LFI n'est pas ma tasse de thé. Mais ils font partie du débat politique.
Pour Mélenchon comme pour d'autres il faut en effet un caractère particulier pour atteindre leurs objectifs. Mais je trouve que lui en fait quand-même beaucoup.
Regrettable de voir des gens sans grandes qualifications ou compétences professionnelles se tourner vers la politique pour tenter d'y faire carrière aux dépends d'un corps électoral naïf, tout en avilissant l'idéal démocratique.