Je ne connaissais pas son histoire édifiante, jusqu’à hier. La RTS a diffusé un documentaire sur cette incroyable imposture. Elle n’est pas la première. On se souvient peut-être de Christophe Rocancourt, escroc aux mille visages dont les victimes furent parfois des célébrités.
Ou du faux docteur Romand qui a menti pendant 18 ans à ses proches sur sa réelle activité. Cela finira dans un bain de sang: il assassine femme, enfants et parents. Jean-Claude romand a été libéré sous condition en 2019.
Misha Defonseca (orthographe Wikipedia), Monique de Wael de son vrai nom, est une enfant catholique, de parents catholiques, ayant fait l’école dans l’agglomération de Bruxelles.
Pourtant un jour, elle s’invente une histoire d’enfant juive ayant échappé à la Shoah. Selon Wiki:
« À l’arrestation de ses parents, la petite Monique est recueillie par son grand-père, puis son oncle. On la baptise alors la « fille du traître ». Elle commence alors à se construire son propre monde et, prétendant s’être toujours sentie juive, elle finira plus tard par s’identifier aux victimes de la Shoah en s’inventant peu à peu une autre vie, celle de Misha, une petite fille juive qui aurait traversé l’Europe pour rejoindre ses parents internés en camp de concentration. En même temps, elle se passionne pour les loups. »
Des loups qui l’auraient protégée et nourrie à travers l’Europe, sur 3’000 kilomètres, dans une histoire digne d’un conte de fée.
Elle a commencé à raconter cela à son mari, puis à sa communauté. Poussée à écrire son histoire elle a été aidée par différentes femmes qui l’ont crue. Le livre est sorti en 1997 sous le titre français: Survivre avec les loups. Le film en 2008 avait vu jouer une fillette talentueuse, qui croyait à cette histoire. Quel choc pour elle.
Elle passe à la télévision où elle écrase force larmes devant un public conquis et médusé. Les journalistes suivent tous. Sauf une seule exception: « … le journaliste allemand Henryk Marcin Broder (en) qui, après avoir rencontré Misha Defonseca, faisait part dès 1996 dans Der Spiegel de ses sérieux doutes quant à la réalité de ce récit. »
Mais la dame avait de puissants soutiens:
« Aux États-Unis, l’historienne Deborah Dwork, autrice d’un livre sur les enfants juifs dans l’Europe nazie et Lawrence L. Langer ont, dès avant la publication de l’ouvrage, exprimé leur scepticisme, mais Elie Wiesel et la présidente de la Fondation nord-américaine pour les loups ont accepté d’écrire d’élogieuses notes de jaquette pour le livre. Elie Wiesel admettra plus tard n’avoir pas lu le livre et regretter de ne pas l'avoir fait. »
Son éditrice Jane Daniel, attaquée en justice par l’imposteure, a fait une longue enquête, aidée par une généalogiste belge, Evelyne Haendel. Celle-ci a découvert l’imposture grâce à des registres religieux et scolaires. Tout le temps où elle disait avoir été protégée par des loups, elle était en réalité à l’école à Schaerbeeck, une des communes formant Bruxelles.
Elle publie les preuves sur son blog. L’imposteure se défend d’abord, mais de nouvelles révélations par une tante finit de démonter l’imposture.
Au final Misha Defonseca finira par déclarer:
« Je demande pardon à tous ceux qui se sentent trahis, mais je les supplie de se mettre à la place d’une petite fille de quatre ans qui a tout perdu, qui doit survivre, qui plonge dans un abîme de solitude et de comprendre que je n’ai jamais rien voulu d’autre que de conjurer ma souffrance. »
Mais la télé n’est pas le divan d’un psychanalyste. Elle n’a été condamnée « qu’à restituer les 22 millions de dollars » que son éditrice avait dû lui payer dans un premier temps.
Entretemps elle avait reçu des droits d’auteurs et avait été payée pour de nombreuses conférences.
Qu’une telle histoire ait pu passer les filtres des médias, sans vérification, cela interroge sur elle et sur d’autres, à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession. J’en ai déjà documentées, comme celle-ci, le mensonge de Virginie Madeira.
Comment peut-on inventer une telle fable sans qu’aucun détail ne dérange les émissions pour bonnes âmes? On peut aussi questionner l’état mental de la dame, comme pour d’autres cas très émotionnel.
Il suffit apparemment de se présenter en victime, de verser quelques larmes au bon moment dans un silence un peu long, d’avoir la voix qui tremble, de raconter des péripéties tellement extraordinaires qu’on ne peut les mettre en doute – et encore moins les vérifier. Son éditrice a mis des années pour prouver la supercherie.
La télé aime exhiber des gens dont le degré supposé de souffrance leur vaut d’être mises sur un piédestal, qu’il faut encourager et à qui montrer notre immense compassion. La télé a ses pauvres et ses malades. Comme une cour des miracles où les nantis du PAF se donnent une image bienveillante.
La dame ne voulait que conjurer sa souffrance, dit-elle. Méfions-nous des gens qui arrachent nos larmes. Tous ne sont pas des escrocs, heureusement. Mais vérifions quand-même.
Le doc est disponible ici en replay.
Commentaires
Cette histoire nous rappelle que les témoignages larmoyants font vendre ou monter l'audimat. D'ailleurs les "enquêtes" médiatiques commencent toujours par les récits de gens ayant vécu des expériences difficiles. Mais ce ne sont bien souvent que des affirmations non-vérifiées. Le lecteur ou l'auditeur est alors préparé aux conclusions qui s'imposent. Puis quelques chiffres bien choisis viennent corroborer l'objectif recherché.
Par contre, il est bien rare que l'on commence par étudier les statistiques. Par exemple, en matière de violence conjugale, on se contentera de dire, après moult témoignages d'épouses battues, qu'"une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son mari", ce qui laisse penser à un génocide. On oublie évidemment de préciser que ces mêmes chiffres se traduisent par : "99,999 % des hommes ne tuent pas leur femme, ce qui relativise le phénomène. Et, par la même occasion, on passe sous silence le fait qu'un tiers des victimes des violences conjugales sont des hommes.
Alors, information ou manipulation ?
Bonne piqûre de rappel, Henri. Cela tient du même mécanisme..
L'histoire de loups aurait dû suffire à rendre son histoire invraisemblable. Encore aurait-il fallu avoir quelque connaissance des diverses histoires d'enfants loups, et ne pas s'être fié au Mowgli de Kipling/Disney.
Cher John,
Je n'ai pas vu le documentaire de la TSR mais, à lire le commentaire que tu en fais, il me semble bien incomplet.
En réalité, l'histoire de Misha Defonseca ne s'éclaire totalement que par celle de Monica de Wael (son vrai nom) dont Boris Cyrulnik fait un exemple type de résilience. Pour connaître cette histoire dans sa globalité, il faut lire l'enquête très poussée de l'écrivain Lionel Duroy dans son livre "Survivre avec les loups, la véritable histoire de Misha Defonseca" (XO Editions, 2001)
Merci pour ce complément, Pierre.
À dire vrai cela me laisse autant de questions. J'ai lu la présentation du livre et l'interview de l'auteur, ici:
https://www.xoeditions.com/livres/survivre-avec-les-loups-la-veritable-histoire-de-misha-defonseca/
Elle aurait été recueillie par ses grands-parents. Ailleurs c'est par un oncle, et elle a encore une tante quand l'enquête de l'éditrice a été révélée.
Je peux imaginer que "fille de traître" c'est dur à porter, pas tant par l'idée (qui à son âge de 4 ans ne devait pas être très précise) que par le rejet qu'elle a pu vivre.
Pour Cyrulnik, sur ce coup, je reste perplexe. Il parle dans l'abstrait, ce n'est pas une preuve de ce qu'a vécu Monica de Wael à l'époque. Son histoire est sortie alors qu'elle était adulte et pas toute jeune (en 1997 elle avait 60 ans), pourquoi n'a-t-elle à ce moment pas fait la différence entre affabulation et réalité? Elle aurait pu trouver quelque chose qui donne la clé, une ellipse, pour qu'on y croie en tant que métaphore.
Elle a bien dû se sentir hors du risque d'être découverte.
Ses passages avec larmes à la télé, son approbation de la toute jeune actrice qui ne sait pas encore la vérité, les journalistes qui croient dur comme fer et qu'elle laisse sciemment croire, tout cela me laisse très mal à l'aise.
Il vaudra la peine de lire ce livre.
Je t'accorde sans réserve le malaise. Non pas seulement parce que la Shoah a été très clairement instrumentalisé par l'auteure, mais surtout parce qu'il semble incroyable que des centaines de milliers de lecteurs, et autant de spectateurs à la sortie du film, aient pu croire dur comme fer à ce tissu de fariboles. Ce qui prouve, s'il en était encore besoin, que la crédulité humaine est sans limite. Et ce ne sont pas les dizaines de millions de personnes qui gobent sans broncher les délires actuels qui démontreront le contraire. Ils me font penser à ces enfants que nous étions qui, terrifiés et ravis à la fois, écoutaient des contes de fées.
Excellent billet, cher Homme Libre!
Dans le registre des imposteurs, dans ce cas criminels, on peut ajouter le Dr. Fauci, mis à la porte à juste titre par Donald Trump mais vite réengagé par Biden. Fauci qui a menti devant le Sénat.
Le National Health Institute (= NIH) dont il est le directeur vient d'admettre qu'il a financé illégalement et avec les impôts des contribuables US la recherche de gain de fonction sur le coronavirus au labo P4 de Wuhan afin de rendre ce virus dangereux pour l'homme. On connaît la suite et les millions de mort!
La vérité éclate aux USA:
https://www.foxnews.com/politics/nih-acknowledges-us-funded-gain-of-function-wuhan-lab-despite-faucis-denials
et même le Figaro a dû l'admettre mais à contre-coeur et en essayant encore de brouiller les pistes, car il s'agit non pas de "laboratoires" mais bien du labo P4 de Wuhan:
https://www.lefigaro.fr/international/covid-19-les-laboratoires-de-wuhan-auraient-bien-manipule-des-coronavirus-20211027
Désormais on comprend mieux pourquoi en 2017, Fauci, avertissait la toute nouvelle administration Trump qu’elle devrait faire face à une “surprise outbreak” "une épidémie suprise" S’il était si sûr de lui c’est qu’il était chargé de la préparer. Voici sa déclaration de l’époque:
https://www.youtube.com/watch?v=puqaaeLnEww
Ces nouvelles capitales devraient faire la une de tous nos médias et faire l'objet d'émissions spéciales, mais comme par hasard par un mot dans les médias romands ni bien entendu à la RTS! Et pas même sur les blogs.
Il y avait déjà eu des millier de emails compromettants de Fauci et 900 pages déclassifiées qui prouvaient tout cela, mais dans ce cas aussi "silence radio" dans nos médias.
Demandez-vous donc pourquoi et pour qui ces "journalistes" travaillent! Certes pas pour la vérité. Bien au contraire, ils oseront encore traité de "complotistes" tous ceux oseraient affirmer cette vérité désomais prouvée.
Entièrement d'accord avec vous C.P. Par ailleurs, les médias aujourd'hui ne sont qu'une seule et unique corporation au service d'une unique bien-pensance.
Selon Wikipédia, mais est-il vraiment impartial sur la Covid, le Dr A. Faucy a été victime de la complotiste américaine Judy Mikovits, virologue et chercheuse.
Donc ceux qui doutent de la politique vaccinale ne feraient que suivre bêtement des imposteurs…
Pourtant, je continue à douter.
Selon Wikipédia (au féminin bien sûr), mais est-elle vraiment impartiale sur la Covid…
L'impression "cour des miracles" est bien choisies : il s'agissait de cours d'immeubles parisiens où se retrouvaient les mendiants quand leur journée était faite et on voyait alors le bossu se redresser, le boiteux marcher droit, l'aveugle y voir parfaitement....
Entre parenthèses: pour le féminin d'imposteur, j'ai hésité avec imposteuse et impostrice...
:-)
@P.A. Tissot: Vous avez bien raison de douter, car il y a longtemps que Wikipédia est devenu un simple outil de propagande biaisé idéologiquement auquel on ne peut plus faire confiance. Un de ses co-fondateurs a d'ailleurs dénoncé cet état de faits.
De plus dans le cas présent cest le NIH, à savoir l'institut dirigé par Fauci lui-même qui avoue que Fauci a menti. Ceci n'a donc absolument rien affaire avec Judy Mikovits. Je vous conseille aussi d'écouter cette courte vidéo (en faisant abstraction de son générique ridicule) où Fauci lui-même avoue son crime:
https://odysee.com/@Roms17:d/Sharri-Markson-d%C3%A9nonce-l'implication-de-Fauci-dans-la-recherche-sur-le-coronavirus-de-Wuhan:c
Au bout du compte c'est donc le professeur Luc Montagnier, Prix Nobel de médecine, qui avait raison: ce coronavirus a bel et bien été manipulé par l'homme par gain de fonction, mais bien entendu sur Wikpédia Montagnier est traité de "complotiste" et nos médias, comme la RTS, se gardent bien de rétabir la vérité et ne le feront pas. Ils préfèrent accuser le "méchant pangolin" comme on leur dit de le faire.
Et que dire de l'EVENT 201 qui a eu lieu le 18 octobre 2019 à l'Hôtel Pierre à New York?
Et que dire de la couverture du journal The Economist de janvier 2019 qui un an avant la pandémie de Covid 19, nous décrivait “The World in 2019", le monde en 2019? Voici le lien:
https://ukshop.economist.com/products/the-world-in-2019?redirect=International
Vous y trouverez entre autres:
-Un pangolin = on l'avait déjà choisi comme responsable de la future pandémie organisée.
-Portable et QR-CODE = pass sanitaire à venir.
-Panda = la Chine = Wuhan
-Feuille de cannabis et balle = drogue et jeux pour les gueux.
-double hélice d’ADN = allusion aux vaccins ARNm.
-profil avec la mention “facial recognition” = ce qui nous attend après le pass sanitaire.
-Pinocchio = mensonges sur le Covid
-Cigogne avec bébé + code-barre = on pourra vendre et acheter les bébés comme une simple marchandise.
-Cavaliers de l’Apocalypse: épidémie et mort, famine, guerre, conquête.