Tombé sur cet extrait de Sur la route, de l’écrivain américain Jack Kerouac. Un extrait publié sur Facebook qui m’a inspiré quelques remarques décalées. Voici d’abord l’extrait.
« Les seuls gens vrais pour moi sont les fous, ceux qui sont fous d’envie de vivre, fous d’envie de parler, d’être sauvé, fous de désir pour tout à la fois, ceux qui ne baillent jamais et qui ne disent jamais des banalités, mais qui brûlent, brûlent, comme des feux d’artifice extraordinaires qui explosent comme des araignées dans les étoiles, et en leur centre on peut voir la lueur bleue qui éclate et tout le monde fait Waouh! »
Je pourrais partager l’admiration exprimée dans quelques commentaires, comme « C’est d’un lyrisme exaltant… ».
Mais je choisis une autre lecture. À part une admiration un peu convenue (c’est écrit pour ça, flasher le lecteur) on peut se demander en quoi les autres gens ne seraient pas « vrais ». Être vrai selon Kerouac serait quelque peu pathologique, exalté, porté par une sorte d’élitisme post-romantique.
Et les autres, les non-vrais?
Il y a l’exclu, celui qui a la tête dans le cul le dimanche matin après une nuit de beuverie. Celui qui ne lit que les petites annonces pour en imaginer la vie des gens.
Celle qui torche le cul d’un malade impotent, celui pour qui la banalité est sincère. Ceux qui baillent au moins trois fois par jour.
Ceux qui ne lisent pas Kérouac quand ils vont aux WC, celles qui n’allument pas la lumière bleue dans leurs yeux. Ces éboueurs qui n’aspirent qu’à renter chez eux au chaud après une journée à ramasser les ordures. Ce sans domicile fixe au regard bas et vide.
Et tous les autres dont la liste serait fastidieuse à écrire et à lire.
Il y a une autre lecture, une lecture inverse qui rend hommage aux exclus de l’univers kérouacien...
C’est-à-dire à la majorité des êtres humains, dont la vie semble n’avoir rien d’intéressant ni d’exaltant, rien pour inspirer un poète. Ainsi va le monde.
Commentaires
#Native American
#RacialDiscrimination
#RacialGgaps
#Genocidehttps://www.loc.gov/classroom-materials/immigration/native-american/removing-native-americans-from-their-land/
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Il y a fou et fou...Bien entendu les gens qui ont ce que l'on appel un "petit grain de folie" sont intéressants, ils sont capable d'association d'idées amusantes, d'ouvrir une discussion sur des perspectives décalées, surréalistes. Et il y a aussi la folie créatrice qui est une sorte de monomanie intraitable capable de s'enfermer des jours, des semaines, des mois, dans une activité intérieure et dérisoire si on la compare à la grandeur du monde extérieur. Et puis, il y a les fous, mythomanes, agressifs qui n'ont plus la mesure de l'autre, et donc plus la capacité de les respecter. Pour ceux là je me souviens d'un conte (soufi ?) dont je n'ai plus souvenir du détail mais dont la conclusion préconise de toujours se promener avec une corde (mètre) afin de mesurer la distance qui nous sépare des fous et ainsi éviter de se trouver à portée de leurs gifles et de leurs coups.
En espérant qu'un mètre suffise.
Pour ma part je suis plus dérangé par l'expression "gens vrais" que par "fous".
"mètre" c'est dans le sens "instrument de mesure". A chaque situation correspond une distance adéquate. Pour les gens "vrais", je les préfère aux fous (furieux) par contre, je m'accommode des doux dingues. En fait, la vérité (gens vrais), la droiture, est la seule valeur à rechercher, tant que la personne croit en cette vérité et qu'elle ne fait pas trop offense aux autres. Le problème vient des gens qui inventent leurs propres vérités dans le but d'asservir, de dominer leur entourage.
Ok mais au premier degré, "mètre" est plus sensuel. La distance est palpable...
Pour les "gens vrais" de Kerouac ils sont quand-même bien stéréotypés, et je n'aime pas cette division en catégories dont certaines seraient meilleures aux yeux de l'auteur. Je ne cherche pas une valeur à défendre mais à démonter la vision élitiste et sélective de JK.
Pour la droiture, d'accord, mais on sort un peu de mon propos.
Bonne soirée.
Oui bien sûr, c'est un propos qui n'engage que moi. J'ai bien compris que le "vrai" de Kerouac s'oppose à la banalité des existences. Là où je peux le comprendre c'est sur le fait que, peut-être, un certain nombre de gens acceptent des mensonges et se mentent à eux-même pour supporter une existence banale. Mais de là à en faire une généralité et à glorifier la folie comme unique échappatoire, je serais plus dubitatif en tous cas ça dépend de quel genre de folie on parle. Pour la vérité comme valeur, je suis assez d'accord avec la Bible ou le Coran... A+
Jack Kerouac a tort. On a tous des grains de folie dans la tête et qui, parfois, se traduisent par des actes. Et, en cela Kerouac se trompe car cette "démence" n'est pas forcément visible. Elle peut être discrète, gardée en secret dans le fond de notre âme. Elle peut sembler anodine aux yeux des autres mais audacieuse de notre point de vue, et même avoir de terribles conséquences. La témérité ne s'évalue pas non plus de la même façon chez tous les individus. Si c'est l'effort,le courage et la volonté que mesure Kerouac, l'échelle n'est pas la même chez un être prudent et un aventurier. Et l'exploit n'est pas toujours un spectacle, un feu d'artifice que les spectateurs applaudissent. La folie est largement partagée chez les humains, même si elle n'est pas visible ou médiatisée.
Votre illustration est pafaite est correspond tout à fait à ce que j'ai toujours pensé, à savoir que les néo-féministes misandres veulent l'égalité et la parité dans les entreprises et les universités ... mais étrangement pas sur les chantiers et chez les éboueurs. Dans ce genre de métiers ça ne les dérange pas qu'il n'y ait quasiment que des hommes : )
Il faut peut être remettre un peu en perspective cette citation. Le contexte d'abord; celle de l'Amérique profonde d'avant guerre, très (trop ?) conservatrice, bigote, et d'un conformisme qui rejetait facilement ce qui est différent. Et puis Jack Kerouac était encore bien jeune lorsqu'il a tenu ses notes de route.
Si l'on considère ces paramètres, alors la recherche du jeune de Jack peut être perçue pour ce qu'elle était. A savoir ce besoin de respirer et de retrouver des sensations de vie. Un peu comme un Jim Morrison qui l'a suivi plus tard et qui déclarait que les habitants de ce pays étaient cliniquement morts ou ailleurs :"Un homme à la recherche du paradis perdu peut sembler un imbécile à ceux qui n'ont jamais cherché l'autre monde."
Ces citations sont justes des témoignages d'un processus dans une époque et une culture donnée. Pas des pensées universelles.
Bof bof, c’est l’extrait qui figure sur la page Wikipedia le concernant, aucune idée pourquoi ça fait surface sur Facebook maintenant.
Bof bof, c’est l’extrait qui figure sur la page Wikipedia le concernant, aucune idée pourquoi ça fait surface sur Facebook maintenant.