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Forêts, une priorité écologique (2) : faire jaillir des fontaines

Le président Macron est donc allé soutenir les pompiers sur le terrain. Il a promis un grand chantier de replantation. Tiendra-t-il sa promesse? 

 

foret,feux,landes,gironde,écologieONF

Toujours selon Le Figaro:

« Emmanuel Macron a promis un «grand chantier national»pour «replanter cette forêt», en mobilisant les forestiers, des bénévoles et surtout l’Office national des forêts (ONF), dont les techniciens travaillent sans relâche depuis une semaine pour guider les pompiers dans les bois et élargir les pare-feu. »

L’ONF est un office très important. Il a perdu 30% de ses gardes-forestiers en 20 ans. À l’ONF « … les forestiers veillent à l’entretien, au développement et au renouvellement des forêts publiques. »

Selon cet organisme la surface de forêt française a doublé en deux siècles et occupe 31 % du territoire. Celle des Landes est en partie d’origine naturelle constituée d’une mixité d’essences, et en partie (la plus grande) artificielle et en monoculture.

Elle avait pour but d’assécher les grandes zones marécageuses, de fixer le sable et de produire de la résine et du bois de chauffage et de construction, ressource essentielle à l’époque. Elle permettait d’assainir une région jugée insalubre. Elle a remplacé les landes anciennes et l’économie des bergers. La décision de planter fut prise par Napoléon III.

 

foret,feux,landes,gironde,écologieMiradors

Les pins ne sont pas des arbres à humidité, au contraire. Replanter suppose que l’on mélange des espèces en privilégiant celles qui sont moins vulnérables aux gros coups de chaleur.

Forestiers et ingénieurs de l’ONF et pompiers bénévoles: c’est insuffisant. Il faudrait associer les exploitants éleveurs et paysans, les météorologues, et toutes les professions et les spécialistes de l’hydrologie et de l’aménagement du territoire. Et même les maires.

L’enjeu des forêts est de pouvoir garder un air plus sain et moins sec, de réduire les fortes températures, de maintenir une biodiversité, de préserver une humidité régionale ou locale, de produire des aérosols qui contribuent à la formation des nuages (donc possiblement à la pluie), de générer de l’humus. Et de piéger le CO2.

Une importante faune sauvage y vit et en vit.

Un plan-forêt ambitieux doit proposer quelles essences replanter, comment les protéger mieux (pare-feux, chemins de pénétration pour les pompiers, miradors de surveillance généralisés, etc). Il doit augmenter les moyens de prévention et de protection. Il doit faire travailler ensemble les différents services et administrations concernées. Et accentuer l’éducation préventive à l’école (bien que je préfère que ce soient les parents qui éduquent les enfants).

 

foret,feux,landes,gironde,écologiePriorité

J’ai vu aux nouvelles une pompière arrosant la terre d’une zone de forêt, une terre si chaude (combustion souterraine) que la vapeur ne cessait de sortir du sol pourtant noyé d’eau. Pourrait-on imaginer des conduites en sous-sol qui déversent de l’eau comme des fontaines, et commandées à distance, à certains endroits?

C’est probablement très cher, mais replanter une forêt aussi. Si l’on pouvait empêcher tous les feux d’origine humaine (crime délibéré ou négligence) il ne resterait que la foudre. Ce serait plus simple mais ce n’est pas le cas.

Et une surveillance quasi permanente par drones? Pour les avions bombardiers d’eau toutes les régions à risques doivent en disposer rapidement. On peut mutualiser la défense anti-feu en Europe, comme cela se fait, mais l’augmentation des appareils paraît inévitable, surtout si plusieurs grands feux se déclarent en même temps en différents pays.

Le débroussaillement doit impérativement être effectué. Les broussailles sèches des sous-bois sont le premier carburant des incendies.

Il sera toujours problématique de prévenir tous les incendies criminels ou les négligences. Le risque zéro n’existe pas. Mais au moins il faut une politique forte, imaginative, coordonnée entre les services concernés. Pour moi, plus encore que la dépollution, la gestion des forêts devrait être une priorité écologique. 

En positif il est encourageant de voir toutes les personnes qui suivent déjà l’état et l’évolution des forêts, qui font des essais dans leurs laboratoires et en plein air, et qui accumulent un nombre important d’informations locales et générales utiles sur le long terme.

 

 

Première partie ici

Images 1 et 2 ONF, 3 Cartograf.fr.

 

 

 

 

Catégories : Environnement-Climat 8 commentaires

Commentaires

  • Je suis parfaitement d'accord avec ce qui vient d'être dit. Je voudrais simplement pointer un aspect non négligeable du problème : les effectifs. "faire travailler ensemble les différents services et administrations concernées", comme l'écrit H.L. suppose, non seulement des idées, mais des moyen en hommes. Prévenir, surveiller, lutter, guérir, sont des activités qui incombent à l’État et aux collectivités. Or, on sait que nos dirigeants n'ont cessé de réduire le nombre de fonctionnaires actifs et de bloquer leurs salaires afin de baisser les dépenses. Malheureusement, quand on fait des économies dans des domaines qui paraissent secondaires, et que l'on tient ensuite des discours volontaires quand la catastrophe est là, on n'est plus crédible. Même si le service public n'est pas directement productif comme le sont les entreprises, même s'il ne crée pas de richesses immédiates, il a son utilité. Comme dans tout secteur professionnel, on peut sans doute faire des économies dans la fonction publique, mais il est nécessaire de conserver les moyens utiles au bien commun, même si ces professionnels ne rapportent rien à l’État. On a besoin d'une politique de prévoyance, pas d'une politique de communication.

  • Pour les moyens en hommes certains reparlent de service civique. L'aide est à court terme mais cela peut être utile pour les travaux sur le terrain: planter, nettoyer, etc.

    L'ONF a "perdu" 4'000 gardes forestiers sur 12'000 en vingt ans.

    Bien d'accord avec votre conclusion.

  • Je croyais que la forêt des Landes avait pour origine le besoin de bois pour la construction de bateaux pour Louis XIV. Mais c'est sans importance. Vous parlez de fontaines, C'est très grand, les Landes et les réseaux d'eau sont tout de même très coûteux. De débroussaillage : la broussaille est indissociable de la forêt. Pour ma part, je verrais le lâcher de chèvres, qu'on laisserait se débrouiller toutes seules...
    Dans ma région, j'essaie de convaincre le garde-forestier de dégager une route forestière qu'il a lui décidé d'abandonner aux ronces et autres. C'est une route d'accès au coeur d'une pinède en pente - juste en face de chez petard - que j'ai vu brûler deux fois dans ma vie. Je crois que cette route a été créée justement après le premier incendie, pour permettre un meilleur accès aux camions de pompiers. Mais rien n'y fait. Et je me demande si je dois passer à la vitesse supérieure et parler avec des gens du niveau d'en-dessus... ce qui ne va pas plaire au garde-forestier.
    Mais si un jour il y a un incendie, et que les pompiers se retrouvent face à un mur végétal plutôt que la route qu'ils croyaient pouvoir emprunter, c'est bien lui qui risque de payer cher...

  • En évoquant le personnel, je suis autant effaré qu'atterré de constater la mise à ban de 5000 pompiers volontaires au prétexte qu'il ne sont pas vaccinés; et on fait venir des pompiers grecs et roumains à qui il n'est pas réclamé de vaccins !

  • Merci pour l'info Aoki. Je vais peut-être en faire un billet. Avez-vous un lien vers une info sur les pompiers grecs et roumains non vaccinés?

  • Il me semble qu'elle a été plantée bien après, mais ce bois servait aussi à la fabrication de bateaux en effet.

    Des sortes de fontaines d'eau sortant du sol, ce serait coûteux oui, mais on peut limiter en créant des bandes assez larges (quelques mètres?) sur plusieurs kilomètres pour stopper la combustion souterraine. Elles pourraient être activées même au coeur des brasiers en l'absence de pompiers. C'est juste une idée, à voir si elle peut être étudiée.

    Les broussailles font partie de la forêt, oui, mais en quelle quantité. Si on ne fait rien ce sont les feux qui s'en chargent. Si ces feux n'étaient que naturels (foudre) ce serait peut-être une bonne idée, c'est ce que la nature a toujours fait. Mais avec le nombre d'incendies d'origine humaine, criminels ou par négligence, c'est une autre affaire.

    Il n'y a pas que les broussailles, il y a la (trop) grande densité de certaines forêts. J'y viendrai ultérieurement.

  • C'était entre autres sur l'heure des Pros / Cnews

    https://lemediaen442.fr/les-pompiers-etrangers-venus-preter-main-forte-en-france-ne-sont-pas-soumis-a-la-vaccination/

    https://www.francebleu.fr/infos/societe/incendie-en-gironde-et-dans-les-landes-quels-sont-les-renforts-envoyes-par-l-europe-1660278492


    L'aide étrangère plus l'aide d'avions grecques et suédois rend compte de la tiers-mondisation dans laquelle la France est plongée depuis ces dernières années. Tout aussi effarant

  • Super, merci beaucoup!

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