Comment parler de cette femme d’exception, cette icône? Elle représente ensemble, pour moi, l’extrême exposition et l’extrême discrétion.
Si la famille royale d’Angleterre représente et veut incarner de bonnes valeurs, cette discrétion en est une. Je la trouve admirable. Elle ne montre aucun besoin de briller. D’ailleurs son visage est celui de madame Tout-le-monde.
Elle a tenu cette ligne même quand sa famille se déchirait publiquement, quand les médias s’acharnaient sur tel ou telle membre du premier cercle. Elle-même ne s’étalait pas.
Je connais si peu son histoire que je regarde les rétrospectives. Je trouve que les médias donnent beaucoup de place aux péripéties et turbulences internes à cette famille. Comment peut-on vivre sous tant de regards qui cherchent la faute et d’espionnite morbide?
Elle est restée droite. Presque intouchable. D’une grande rigueur quant au respect de la règle. Elle est à la fois un produit de et une contribution à l’identité britannique.
Quand elle a réalisé que sa première déclaration sur la mort de Diana, à qui elle restera liée dans les livres d’histoire et dans le cœur des anglais, était très mal reçue, elle a corrigé son propos de manière touchante.
Puis elle est allée dans la rue, devant les anglais qui déposaient des gerbes de fleurs. Elle leur a parlé, est restée simple, directe, si simple qu’elle inspirait beaucoup de respect.
Une autre image est son histoire d’amour avec Philip d’Edimbourg, décédé il y a un peu plus d’un an. Un roc. Une force. À l’âge de 13 ans elle savait qu’il deviendrait son mari, raconte la presse.
Elle est un exemple de fidélité à sa vocation de reine et à son couple. Elle a su préserver les deux dans la difficulté des charges et dans la houle du monde.
Bien sûr cela se passe dans du beau monde et entre gens bien nés. Bien sûr elle n’est pas exempte de critiques, mais quoi, comme tout le monde. Et je m’en fiche.
Je laisse à d’autres plus compétents le soin de tirer des lignes politiques de son règne. Moi je reste à la personne, petite en taille mais grande en autre chose. Elle mériterait une place dans mes Belles histoires.
Respect, Madam!
Commentaires
Paix à son âme. Toutefois, je ne comprends cette agitation, ce ramdam médiatique autour d'une Dame qui a été comme nombre de personnes décédées : discrètes, droites, fidèles, et j'en passe, et les meilleures.
Frenkel@ Shocking... mais cela ne m'étonne pas de votre part. Cela me rappelle une réaction d'un imbécile de la RTS qui trouvait qu'une simple ménagère qui transportait ses courses avait plus de mérite que Mike Horn qui venait de terminer son parcours de 20'000 km autour de l'Arctique...
Je sais que vous n'êtes pas très jungien, HL. Je vous parlais alors d'archétype à propos des expériences "post-mortem. Pour rester sur cette ligne, Elisabeth II représentait notre "Anima", c'est-à-dire l'essence même du Féminin, l'archétype. Je ne vois aucune personne humaine capable d'incarner cet archétype aujourd'hui. Mais je n'ai aucun doute sur la justesse de mon intuition...
Que l'on soit bon ou mauvais, que restera-t-il de notre courage ou notre couardise après quelques générations ? Elle était discrète mais volontaire. C'est ce qui compte, non pour tout le monde, mais pour ceux qui l'ont connue et fréquentée. Le passé et le futur ne sont rien. Seul le présent a de l'importance.
J'aurais dû ajouter que le prince Charles, devenu III, ne sera jamais l'Animus de qui que ce soit...
Géo : comparez ce qui est comparable. La reine Élisabeth II n'est pas Mike Horn. Engoncée dans son cocon royal, elle a fait valoir des qualités que bien d'autres ont fait valoir dans l'anonymat le plus total. Voir le tintamarre fait par la presse écrite, audio-visuelle et électronique européenne ne peut que me laisser songeur quand à l'importance que se donnent les médias désirant conduire nos opinions, nos émotions et nos jugements. C’est mon opinion et je la partage librement.
Dorénavant l'hymne britannique est: "God save the King".