Gros orage à Paris : un spécialiste qui ne doute pas.
La capitale française et sa région ont connu hier dimanche 11 juin un gros orage. Des rues ont été transformées en torrents. Une diagonale sud-est/nord-ouest a été touchée. Le passage sur la ville semble avoir augmenté l’intensité du météore. Peut-être sous effet d’îlot de chaleur (image 3, source)?
Cet effet peut atteindre 8° entre un centre-ville et une banlieue. De quoi faire gonfler le nuage comme une montgolfière.
Étonnamment les quantités de pluie tombées n’ont pas été exceptionnelles. La vidéo citée en fin de note le signale, à partir de 7’10’’.
Si l’on cherche de très gros orages sur Paris, le net nous en liste des dizaines. Chaque année apporte son lot de coups de vent, et cela n’est pas d’une gravité particulière. Celui du 4 juin 2019 n’était pas mal non plus.
Et je ne parle même pas de l’orage du 15 juin 1914 qui a éventré des rues parisiennes.
Je pourrais aussi citer le terrible orage du 13 juillet 1788 qui a balayé la capitale et le quart nord-ouest du pays.
Et toujours à Paris je pourrais citer la macrorafale de 1908:
« Sur un parcours d’environ 15 kilomètres de longueur et de quatre kilomètres de largeur, du sud-ouest au nord-est, une macrorafale provoque d’importants dégâts. Quantité d’arbres sont déracinés, sciés à mi hauteur, ou fendus à Créteil, Maisons-Alfort, Alfortville, sur l’île de Charenton, à Saint-Maurice, à Joinville-le-Pont, au bois de Vincennes, à Vincennes et au Raincy. »
Suite au gros orage d’hier 11 juin une journaliste de BFMTV interroge Alix Roumagnac, président de la société Predict Services. À écouter de 7’10’’ à environ 9’.
Celui-ci explique que les quantités de pluie ne sont pas exceptionnelles mais leur intensité sur une courte durée et très localisée a été remarquable. Et surtout, comme il le précise, s’il n’y a pas eu de cumuls vraiment importants, l’imperméabilisation du sol par l’urbanisme aggrave ces phénomènes: « … rien ne peut s’infiltrer et tout ruisselle immédiatement. »
C’est le lot des villes modernes très bétonnées. Mais il n’y a pas de quoi paniquer. Cet orage fut fort mais pas si exceptionnel.
Le seul élément singulier est l’intensité de la pluie sur quelques minutes. Toutefois cela arrive, et MétéoFrance parle de bien pire il y a plus de 60 ans:
« Les records pluviométriques concernant de courtes périodes sont causés par des phénomènes orageux. Ce fut le cas le 4 juillet 1956 à Unionville aux U.S.A. où, en 1 minute, il est tombé 31.2 mm. »
Pourtant à 7’35’’, suggérant une cause liée au réchauffement, la journaliste demande au spécialiste:
« Et ce sera comme ça chaque fois désormais ce genre de phénomène, ces phénomènes orageux par exemple, très rapides, très localisés, très surprenants? »
Rapides, localisés, surprenants? C’est fréquent lors d’orages, rien de nouveau sous les cumulonimbus. Il faut les connaître un peu, ces fabuleux nuages, si nécessaires à notre atmosphère, pour comprendre toute la puissance dont ils sont capables, depuis la nuit des temps.
Pourtant le spécialiste répond en suiveur des alarmistes:
« C’est malheureusement la signature (ndla: sous-entendu du réchauffement). 1° de plus dans l’atmosphère c’est 7% d’humidité possible en plus et donc des intensités qui sont plus fortes. C’est ce qui est écrit dans les rapports du Giec. »
Oui, sauf qu’ici il n’y a pas plus d’eau mais seulement une intensité forte, courte et localisée. On voudrait des preuves robustes, sans quoi prédire l’avenir sur un seul orage c’est très léger.
Mais pourquoi une pluie si localisée? Il suffit pour cela que le cumulonimbus grandisse un peu, dépasse les 10 km de haut avec des descendants renforcés par le froid rencontré en haute altitude. Cela peut se jouer sur à peine quelques km2. De même en cas de grêle le nuage peut ne pas dépasser 200 mètres de largeur. J’ai personnellement déjà connu cela.
D’ailleurs ces 7% d’humidité ne sont pas très visibles.
Je n’ai pas encore trouvé de confirmation statistique de cette théorie, j’ai plutôt découvert une diminution de l’humidité atmosphérique entre 3 000m et 7 000m d’altitude (image 4, source). Je creuserai car cela me surprend.
En tous cas la sécheresse domine depuis plus d’un an en Europe et ailleurs et aucune précipitation inouïe ne déverse dans le monde cette pluie que nous attendons. À part peut-être la neige, tombée en abondance cet hiver-printemps dans l’hémisphère nord.
Sur le relevé des précipitations à Paris depuis 1886 (image 2, clic pour agrandir) on ne voit pas d’augmentation des pluies, ni globales, ni en cumuls journaliers ou mensuels. On constate seulement des variations non significatives.
Invoquer le réchauffement pour cet orage de moins d’une heure, sans aucune démonstration crédible, ce n’est pas sérieux. Ce n’est pas de l’information météorologique, c’est de la propagande alarmiste, et c’est bien rôdé. Si cet homme est un spécialiste, je suis déçu.
Les angoissés sont libres de le croire. S’ils vérifient un jour par eux-mêmes ils retrouveront peut-être un peu de quiétude. En attendant les médias distillent la peur climatique, et j’ai l’impression que cela les fait vibrer.
Commentaires
Il y a sans doute plusieurs raisons qui poussent à faire peur au sujet du climat. La première, afin d'éviter toute contestation et arguments contraires à la doxa écolo. Moins il y aura d'opposants à l'idée du réchauffement climatique, et plus il sera facile de résoudre ce problème. Si l'objectif est valable, c'est la méthode pour y parvenir qui est inquiétante. Chaque fois qu'on est persuadé de détenir la vérité, on a tendance a se dire que tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins, même les mensonges. C'est pourtant une erreur car, à la longue, les gens découvrent la manipulation et ne font plus confiance. La seule voie est l'honnêteté intellectuelle, le débat d'idées sur des faits réels, et sans procès d'intention.
Bonsoir Henri,
"La seule voie est l'honnêteté intellectuelle, le débat d'idées sur des faits réels, et sans procès d'intention."
Tout à fait d'accord, on appelle ça le GIEC.
Bonjour Laurent,
D'accord pour le GIEC. Malheureusement, les médias vont bien au-delà des conclusions et des prévisions de la science. La moindre variation météorologique est présentée comme une preuve du réchauffement climatique. Et ça marche ; il suffit d'écouter les commentaires des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs pour voir que l'on manipule les foules. Je fais confiance aux scientifiques, mais seulement aux scientifiques. Sauf que la science se contente de dire ce qui est, mais ne dit pas ce qu'il faut faire. C'est le rôle des dirigeants de prendre des décisions. Et les actes ne sont pas toujours en accord avec la réalité scientifique ou avec l'intérêt de la population. Le discours de nos élites n'est pas toujours justifié par des des considérations scientifiques (à propos du nucléaire, par exemple).