Évolution de la sécheresse 2021-2023.
En un an ou deux une situation hydrologique peut évoluer favorablement ou au contraire se dégrader. Alors que les pluies manquent en Europe de l’ouest je propose un petit point sur l’évolution récente afin de remettre l’actualité en perspective.
L’actualité c’est la sécheresse. Très marquée en 2022, les pluies d’automne l’avaient stoppée, avant que mars puis juin ne ramènent un peu d’eau du ciel. Mais pas en suffisance pour combler le déficit hivernal.
Les déficits hydrologiques, les tendances aux sécheresses, comme les inondations, sont des phénomènes assez courants. Toujours le temps varie.
Les sécheresses intenses ou répétées ne sont pas nouvelles. Différents indicateurs ont permis de reconstituer le climat passé. Le résultat est intéressant. Exemple:
« Les deux années de 1718 et 1719 eurent l’une et l’autre des chaleurs sèches, violentes, longues et soutenues. A Paris, le 7 août 1718, le thermomètre de Lahire, malgré son exposition défavorable, indiqua néanmoins vers trois heures de l’après-midi 35° ou 36° : il s’éleva aux mêmes chiffres le 11, le 21 et le 23. Un hiver très doux succéda à ces chaleurs. La plupart des arbres se couvrirent de fleurs dès le mois de février et de mars 1719. »
Et pour la petite histoire, l’année 1792 connut aussi ses extrêmes:
« Les chaleurs de l’été 1793 éclatèrent brusquement. Les mois de mai et de juin avaient été très froids ; il avait gelé à glace durant ces deux mois, il était tombé beaucoup de neige sur les Alpes et d’autres montagnes ; enfin, on avait vu dans la basse Autriche des chariots chargés traverser une rivière à la fin du mois de juin. Les grandes chaleurs commencèrent à paris le 1er juillet ; à Montmorency, après le 4. Elles augmentèrent si rapidement, que la journée du 8 figure déjà parmi les époques de leur maximum.
Pendant tout le mois, le thermomètre se balança, au milieu du jour, entre 40° et 25° à 26°, en indiquant douze fois 24° à 34°, et dix fois 34° à 40° ; son élévation ne fut guère moindre les dix-sept premiers jours du mois d’août. Le maximum de la chaleur a donné 38°4 le 8 juillet à l’Observatoire royal de paris, et 40° le 16 du même mois à l’Observatoire de la marine. Durant ces grandes chaleurs, le vent resta fixé au nord, le ciel fut presque toujours beau, clair et sans nuages. »
Fortes chaleurs durables, longues sécheresses, les anciens connaissaient déjà. Et selon l’historien du climat Emmanuel Le Roy Ladurie cité par Libération:
« 500 000 morts lors de l’été 1636 ou de l’été 1705, 700 000 lors des étés caniculaires de 1718-1719, avec même l’apparition de nuées de sauterelles et une forme de climat saharien sur l’Ile-de-France. Ces morts, ce sont surtout les bébés et les petits de l’année. Il y a, régulièrement, des générations décimées en France par la chaleur. »
L’image 1 (clic pour agrandir, source) montre que notre continent a subi de très longues sécheresses depuis cinq siècles.
J’en viens aux nappes phréatiques. Certaines sont très réactives et se vident ou se remplissent assez rapidement, quelques jours à quelques semaines. D’autres plus profondes sont plus lentes et les pluies de courte durée leur sont assez peu utiles, sauf si elles se répètent sur une longue période.
L’année 2021, en particulier l’été, fut copieusement arrosée. L’image 2 montre le niveau relevé par le BRGM français en août. Les nappes sont alors bien remplies en général.
Une année plus tard, en août 2022 (image 3), la sécheresse s’étale sur l’ensemble du pays mis à part quelques poches. En juin 2023 (image 4) la situation s’est quelque peu améliorée mais il reste de vastes régions avec un niveau des aquifères bas à très bas.
Je l’ai déjà écrit: il n’y a pas de sécheresse sans diminution des précipitations. Un supplément de chaleur ne suffit pas. Or en lisant les informations du passé je constate que les périodes sans pluie sont régulières, alors pourtant que l’Europe de l’ouest est dans le flux zonal d’ouest sensiblement humide et moins chaud qu’aujourd’hui.
Cela signifie que, périodiquement les vents dominants changent de direction, ce qui modifie la pluviométrie sur une région donnée. Pourquoi changent-ils de direction? Mystère.
Pour conclure sur le sujet du jour, la sécheresse a tendance à continuer bien qu’elle soit moins intense qu’il y a un an. Une bonne année de pluie comme 2021 ferait du bien aux sols.
Voir aussi:
La récente sécheresse estivale européenne est-elle vraiment très inhabituelle?
et
Commentaires
Le mois d'août sera peut-être pluvieux et rien ne dit que la sécheresse va se poursuivre. A l'ouest, il fait déjà plus frais et l'eau se remet à tomber. Je me demande toujours comment certains journalistes arrivent à confondre météo et climat. Un épisode ensoleillé n'est pas une preuve de réchauffement climatique. H.L. a raison de mettre l'accent sur ces périodes, passées et oubliées, de pics secs ou humides, chauds ou froids. Mais cela n'empêche pas la moyenne des températures de monter et le réchauffement climatique d'exister. Il faut simplement relativiser les excès météorologiques.
Sécheresse: Le bio-carburant boit beaucoup d'eau, il est énergivore et il pollue aussi beaucoup.
Avec le manque de précipitations (régionales et locales seulement), il faudra aussi prendre en considération le puisement dans les cours d'eau pour les grandes cultures de convertion dans la production du bio-carburant. Le maïs, par exemple, est le préféré de l'exploitation industrielle parce qu'il est rentable en volume, mais il demande beaucoup d'eau. Le soja, aussi, bien qu'un peu moins gourmant.
Ce biocarburant fait, maintenant, totalement partie de l'inclusivité idéologique du climatique et il gagne le coeur des exploitants tant qu'ils peuvent écouler leurs houles vertes et tant qu'ils sont soutenus par l'imbécilité des verts et ce, partout en Occident. Il y a donc à gagner pour l'instant!
Même les magnats des hydrocarbures ont compris à quel point leurs propres propagandes ont pris et ils n'ont pas attendu pour acheter des terres. Les plus fertiles! Et à consommer de l'eau pour produire de gros capitaux.
On en arrive même à blâmer les vaches parce qu'elle se nourrissent de végétaux et qu'elles boivent 10 à 20 litres d'eau chacune, pour nous produire du lait. C'est-il là une justification suffisante pour les évincer de la concurrence, les évincer de notre tableau paysan, de notre paysage social et économique et de notre alimentation?
C'est une aberration totale sur laquelle on ne veut pas revenir parce qu'elle démentirait le réel bénéfice allégué. En fait, une tromprerie qui ne saurait l'expliquer.
Voici un article qui donne des arguments de faits et non de théories ou de conjectures abstraites.
https://childrenshealthdefense.org/defender/corn-ethanol-biofuels-worse-environment-gasoline-cola/?utm_source=luminate&utm_medium=email&utm_campaign=defender&utm_id=202307011
Mais pour ne pas quitter votre sujet, hommelibre, permettez moi de m'étonner que l'assèchement des cours d'eau ne fasse toujours pas l'objet d'investigations géophysiques.
Si nous connaissons des secousses sismiques et des éruptions volcaniques, nous devrions aussi connaître comment et combien le sous sol subit de transformations et de déplacement des masses et des failles sousterraines. Il n'y a pas que des modifications de surface. Je pense donc que les pertes d'eau sont aussi la conséquence des mouvements de la croûte terrestre sur plusieurs dizaine de mètres de profondeur, au moins: Il faudrait sonder le dessous des lits des rivières et des lacs naturels et artificiels.
En conclusion, il faudrait mettre l'accent sur les études limnologiques et géophysique pour mieux pister ces phénomènes de changement d'itinéraires des ruissellements.
Par ailleurs, la création des bassins si décriés par les écologistes serait une alternative paliative pour ne pas laisser perdre toutes les précipitations saisonnières. Bien pensés, ces aménagements et leurs multiplications pourraient même résoudre les problèmes de crues et d'innondations dans les villes tout en assurant l'approvisionnement domestique, industriel, les activités agricoles, pissicoles et celles des loisirs., sans créer de préjudices à la faune sauvage.
Le Nil et l'Euphrate. Ces masses d'eau qui traversent souverainement les déserts pour se jeter dans les mers - c'est une ironie hallucinante - ils peuvent nous en apprendre beaucoup là dessus avec leur histoire millénaire respective.
Si on plonge la tête enserré dans le Deal Vert trop laminaire du 21è, on risque de créer de grandes régions désertiques. Ce qui nous ferait accepter la dépopulation chère à l'équipe de psychopathes philanthropiques; Une bouteille d'eau réservée à trois personnes c'est mieux que la même bouteille à partager entre 100 personnes. Alors que 100 personnes ont travaillé pour leurs richesses.
La sécheresse crée des crevasse aussi socialement.
Psychiquement malades. A preuve le constat. Ces philanthropes ne sont même plus capables de raisonnement logique et rationnel.
Il faut se méfier de ceux qui veulent être Dieu à sa place et être plus vert que la nature.