Réchauffement : septembre 2023 (suite), ensoleillement record.
Les Belges feront-ils bientôt cuire leur frites au soleil? Je dis cela à cause de l’ensoleillement. À Uccle près de Bruxelles on a relevée 194 heures de soleil en septembre, contre 154 heures en moyenne. 25% de plus.
C’est beaucoup. De quoi chauffer plus longtemps les sols des régions concernée. Cela doit bien avoir une incidence sur les relevés des températures, le rayonnement solaire n’étant pas modulé par les nuages.
En Suisse aussi l’ensoleillement de septembre est remarquable: En juin déjà on relevait 327 heures pour une moyenne de 230 heures, soit presque 50% de plus de soleil que la moyenne. En septembre pareil: 266 heures pour une moyenne de 181 heures, soit + 50%. La moyenne des températures s’en est ressentie avec un record mensuel de 14,2°. Le précédent record datait de 1961 avec 13,3°.
En même temps il est tombé 30% de pluie en moins que la moyenne. Le manque de pluie atteint même 60% certains mois de 2023. Plus de soleil, moins de pluie, cela ne peut que produire plus de chaleur. En 2022 déjà Genève battait des records d’ensoleillement. L’image 1 reprise des statistiques cantonales montre l’inexorable augmentation des heures de soleil. Et en septembre 2023, avec 266 heures (image 3), l’ensoleillement romand a battu des records.
L’image 2 d’infoclimat montre l’ensoleillement depuis 120 ans toujours à Genève. Il a augmenté de 1 500 heures à 2 300 heures annuellement, soit environ 50% de soleil en plus.
La tendance épouse bien les phases de réchauffement, par exemple des années 1920-1950, puis le rafraîchissement des années 1950-1980, puis la nouvelle poussée chaude à partir des années 1990. Même le hiatus ou la pause observée entre 2002 et 2015 est visible.
C’est normal. Puisque le soleil est l’origine de la chaleur sur Terre, l’augmentation de ses heures de présence ne peut que faire monter le thermomètre, de même qu’il monte en allant vers midi, entre la nuit et le jour, ou après la dissipation de nuages.
Plus de soleil cela signifie moins de nuages. Cette diminution des nuages pose question. Pourquoi, alors qu’avec une atmosphère plus chaude il devrait y avoir plus de vapeur et donc plus de nuages? Je n’ai pas encore de réponse à cela.
Pour les 120 dernières années, il semble donc qu’il y ait corrélation entre les variations d’ensoleillement et celles des températures.
Je ne trouve pourtant pas mention de l’ensoleillement en tant que durée et son influence sur les températures terrestres, dans un article paru sur le site des climato-réalistes. Cet article résume ainsi l’exception de septembre 2023:
« Concernant cette situation exceptionnelle, il y avait déjà débat en août 2023 parmi les scientifiques du climat, certains pensent qu’il y a forcément plusieurs facteurs en jeu: le RCA, la fin d’une longue période La Niña et le retour d’un important El Niño qui a déjà des conséquences mondiales. L’exceptionnelle éruption du volcan sous-marin Honga Tonga en janvier 2022 avec une projection extraordinaire de vapeur d’eau; une baisse notable des sables du Sahara et de la pollution produite par les transports maritimes (aérosols refroidissants) et même le soleil (cycle 25 beaucoup plus fort que prévu, avec un nombre de tâches solaires le plus élevé depuis 21 ans. D’autres affirment qu’il ne faut pas chercher plus loin que le RCA qui s’accélère et le retour d’El Niño. »
En effet le cycle solaire actuel devait voir baisser fortement le nombre de taches solaires, ce qui aurait pu être associé à des températures en légère baisse, mais ce n’est pas le cas. Le nombre de taches solaires est élevé.
Concernant l’éruption du volcan Honga Tonga en janvier 2022 elle n’a envoyé que peu d’aérosol refroidissants comme le font habituellement la plupart des éruptions. En revanche une quantité phénoménale de vapeur d’eau a été éjectée jusque dans la stratosphère et au-delà. Selon le CNRS, cette vapeur d’eau a pu pousser le réchauffement à la hausse depuis bientôt deux ans.
Selon un autre site, celui de severe-weather:
« Comme le soufre, la vapeur d’eau a un effet rafraîchissant, mais pas en surface. Au lieu de cela, cela refroidit la stratosphère. Elle reflète le rayonnement solaire entrant mais empêche également la chaleur de s’échapper, réchauffant ainsi la surface. »
En Europe une des raisons de l’augmentation de l’ensoleillement est une position des anticyclones qui favorise les sécheresses et l’absence de nuages. Selon Météo-Paris:
« Si les blocages anticycloniques ont toujours existé, leur fréquence a été supérieure à la normale ces dernières années. Ces derniers ont tendance à se positionner entre le nord de l’Atlantique et la Scandinavie en protégeant tout le nord de l’Europe, forçant les dépressions à glisser des Açores vers le bassin méditerranéen. En France, cela se traduit par des situations sèches & ensoleillées au nord mais parfois plus mitigées au sud, concerné par les remontées humides de Méditerranée. »
Il faudrait pouvoir comparer cette situation à d’autres du passé pour trouver des cycles éventuel de retour, et mieux comprendre les mouvements de l’atmosphère à échelle mondiale et régionale sur de longues périodes.
Nous ne pouvons penser le climat sans inclure les temps longs et les cycles. L’étude du passé est donc fondamentale pour apprécier les événements actuels.
Pour ma part je reste sur le constat de l’augmentation de l’ensoleillement et la réduction parallèle de l’ennuagement, sans avoir en l’état d’éléments précis pour comprendre cette réduction, mis à part des changements dans la grande circulation aérienne.
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Réchauffement : septembre 23, un ovni météorologique