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Antarctique : selon deux études contradictoires, les glaces ☑︎ augmentent / ☑︎ diminuent

Antarctique : selon deux études contradictoires, les glaces ☑︎ augmentent / ☑︎ diminuent.

A23a, un méga iceberg, s’est décroché du fond qui le retenait. Cet iceberg géant, fruit de la rupture de la banquise dans la mer de Weddel, était bloqué sur le fond rocheux. Après 37 ans d’immobilité le voilà libéré, délivré.

 

antarctique,inlandsis,banquise,réchauffementAlarmisme

A23a est son petit nom. Il est actuellement le plus grand iceberg du monde. Il était surveillé par satellite. Il a suffit qu’il perde un peu de masse pour s’en aller vers le large. À la dérive, au gré des courants.

L’immense plate-forme mesure 4 000 km2 et 400 m d’épaisseur. Deux fois la taille du grand Londres. Il s’est détaché du continent en 1986, puis s’est immobilisé sur le fond.

En réponse à la question subliminale qui ne manquera pas, non, ce n’est pas dû au réchauffement. Cela a toujours existé. Le phénomène est parfaitement normal. Sans icebergs le Titanic n’aurait jamais coulé.

Deuxième question: si un tel iceberg se détache, est-ce un signe d’un affaiblissement de la banquise, de son rétrécissement?

On pourrait le penser suite aux nouvelles alarmistes de cet automne. On a pu ainsi lire dans Libération cet automne:

« Le record de diminution de la banquise est pulvérisé, a déclaré Walt Meier, spécialiste de la glace de mer au NSIDC. La croissance de la glace semble faible sur la quasi-totalité du continent et non dans une seule région. » Ainsi l’étendue est « …plus bas maximum pour la banquise dans les relevés allant de 1979 à 2023, et de loin. »

 

antarctique,inlandsis,banquise,réchauffementRéduction, ou pas

L’information vient du NSIDC nord-américain, le National Snow and Ice Data Center. Une référence.  La plupart des médias relaient cette baisse annoncée de l’étendue de la banquise antarctique, comme ici le 26 septembre dernier dans Le Temps:

« La banquise de l’Antarctique a atteint sa surface maximale pour l’année, et celle-ci n’a jamais été aussi petite depuis le début des relevés scientifiques, a annoncé lundi le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), l’observatoire américain de référence. »

Une fonte importante n’est pas nouvelle.

Selon une étude publiée en janvier 2022 dans Nature Climate Change, autre référence, la reconstruction du climat offre une surprise de taille (image 2):

« Malgré le réchauffement rapide et univoque du système climatique au cours des dernières décennies, la banquise ceinturant le continent antarctique n’a pas diminué. Elle s’est même légèrement étendue depuis le début des observations satellitaires en 1979, et ce, en dépit d’une chute brutale de sa surface entre 2016 et 2017 suite à un important épisode El Niño»

Selon les uns elle a diminué en quarante ans, selon les autres elle a augmenté. À qui se fier? Que croire? Les deux informations s’annulent. Cette étude est contre-intuitive, puisque la théorie du réchauffement prévoit que la banquise et l’Inlandsis devraient se réduire.

 

antarctique,inlandsis,banquise,réchauffementRétroaction

Le National Geographic ajoute une note troublante. La calotte polaire australe aurait déjà perdu d’importantes masses de glace au début del’Holocène, selon une autre étude:

« Des scientifiques ont découvert qu’il y a 10 000 à 12 000 ans, la superficie de l’Inlandsis Ouest-Antarctique avait connu un important recul. L’effondrement d’une partie de l’Inlandsis s’est produit à la fin de la dernière ère glaciaire, alors que les températures étaient bien plus fraîches qu’elles ne le sont actuellement. »

En remontant encore le temps on découvre qu’au tout début de l’Holocène (image 3) un réchauffement spectaculaire s’est produit:

« Il y a environ 15 000 ans l’orbite terrestre se rapproche du soleil (hypothèse principale), la planète se réchauffe brusquement. C’est l’épisode du Bølling. On parle de +10°C ou même +20°C, en quelques décennies. Le Sahara, copieusement arrosé, « verdit » et le niveau de la mer monte d’une quinzaine de mètres en 3 siècles. Les courants océaniques induits refroidissent ensuite l’atmosphère, par rétroaction. »

10° ou 20° en quelques décennies? De quoi relativiser l’actuelle phase de réchauffement.

 

 

 

Catégories : Environnement-Climat 7 commentaires

Commentaires

  • Merci, Cher Hommelibre, pour cette nouvelle remise d'église au milieu du village! L'épisode du Bolling est très bien démontré dans un livre passionnant que je suis en train de lire, "Sapiens et le climat" (2022), d'Olivier Postel-Vinay! J'aime beaucoup votre Capsule et vos Archives Météo, sur la droite de la page!

  • Bonjour cher Jacques,

    Merci. J'ai ajouté une courte vidéo où un météorologue confirme que c'est un processus naturel non dépendant du réchauffement.

    Mes petites capsules vous plaisent, j'en suis heureux, ce sont de petites touches qui relient souvent passé et présent.

    Bonne journée!

  • Hola John,

    Troublantes ces contradictions....et si on pensait que la banquise était plus étendue mais moins épiasse, réconcilierait-on les scientifiques ? (demande une ignorante de ces faits arctiques).

    Vous répétez souvent, et vous avez raison, que ces changements climatiques ne sont pas nouveaux, ce qui m'inquiète c'est qu'en ces périodes glacières ou de forts réchauffements la qualité de vie des habitants de la planète était des plus précaires si pas mortifère...

    Merci pour la météo suisse, ici on prie pour qu'il pleuve, pas un seul champignon cet automne.
    Voyons si La inmaculada Concepción qu'on fête ici le 8 décembre ( c'est congé en plus) remédie à ce manque d'eau;-))

    Bonne soirée !

  • Hola Colette,

    Je regarde souvent l'humidité des sols de votre île. Ils restent désespérément secs, à différentes profondeurs entre 0 cm et 2m. Par contre la situation dans l'ouest et le centre de l'Espagne s'est un peu améliorée. Mais là le problème est structurel: gestion de l'eau, état des sols, etc.

    Pour les forts froids ou chauds, oui c'est inconfortable, même très inconfortable, voire dangereux. Peut-être faut-il simplement du temps pour s'adapter? Après tout il y a des humains au grand nord et dans des déserts brûlants.

    Bonne soirée.

  • Re-hola John,

    Je rebondis sur votre phrase "Peut-être faut-il simplement du temps pour s'adapter? . J'ajouterais ou émigrer.
    Je pensais par exemple au Sahara qui, il y a 10000 ans était vert, il y avait des lacs, des forêts etc. et il était habité. Ces peuples ont dû, peu, à peu, aller vivre ailleurs...

    Bonne journée à vous. (on annonce des orages, donc pluies, pour vendredi, chouette!!!)

  • En effet Colette. Henri fait bien aussi de rappeler la transition industrielle.

    Cela me donne des idées pour une éventuelle autre note.

  • Que l'on soit inquiet face aux prévisions du GIEC qui prévoit un réchauffement climatique, je peux le comprendre. Mais faut-il avoir peur de l'eau ? Elle ne va pourtant pas disparaître. Qu'elle soit sous forme de glace, de vapeur ou de pluie, il est évident que chacun de ses différents états n'auront qu'une existence éphémère. On ne verra pas de si tôt la planète sous une couche de glace ou recouverte d'un océan. Pourquoi l'Homme ne s'adapterait-il pas à la montée progressive des eaux ou de la sécheresse, comme il l'a toujours fait ? On peut aussi remplacer les habitats, les cultures ou les élevages. La "révolution climatique" ne devrait pas être plus difficile à supporter que la révolution industrielle qui a déplacé des populations, vidé les campagnes, créé des métropoles, modifié nos comportements, etc. Ne nous laissons pas avoir par la fabrique de la peur.

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