Un degré de plus dans l'atmosphère, c'est 7% d'humidité en plus.
Cette affirmation est connue. Elle vient d’être relancée par Météo France. Selon Alix Roumagnac publié sur Franceinfo nous serions cette année dans une extrémisation des précipitations.
J’en tombe sur le cul. Car cette extrémisation a connu pire, comme le signale l’excellent site Météo-Paris de Guillaume Séchet. Cela commença dès le début de l’année. (Cliquer pour agrandir ou suivre le lioen pour aller à l'image interactive). En janvier 1910 la Seine a connu sa plus forte crue centennale. Tout le bassin du fleuve a été arrosé à outrance.
Pluie et neige se succèdent même dans le sud de la France.
« Début juillet 1910 : En raison des fréquents orages, la Seine et le Rhône atteignent des niveaux exceptionnels pour la saison - le 4 juillet 1910, de la neige est signalée à 1200m d’altitude dans la haute vallée de la Loire alors que le 6 juillet 1910, une véritable tempête d’automne balaye tout le nord-ouest du pays. »
En août le froid règne alors que les iles Shetlands connaissent « 28° aux Shetland, au nord de l’Ecosse ; il s’agit de très loin, d’un record absolu. »
« Novembre et décembre 1910 : le temps est de nouveau extrêmement pluvieux et les cours d’eau débordent pour la 3eme fois de l’année, notamment dans le bassin de la Loire - on bat de nombreux records de pluviométrie mensuels - le 13 décembre 1910, un véritable ouragan balaye les régions de l’ouest et du nord - le 28 décembre 1910, c’est au tour de la Côte d’Azur de subir les méfaits de la tempête - les dégâts sont très importants entre St-Tropez et Nice. »
1910 fut aussi très arrosée en Suisse. Beaucoup d'autres années également. Comparons. À Genève mai 2024 a reçu 110 mm de précipitations, ce qui est beaucoup et représente 140% de la norme de mai dont la moyenne de pluie 1900-2024 est de 73 mm par mois. On voit sur l’image 1 que cette moyenne a été fréquemment dépassée depuis 120 ans. L’extrémisation annoncée pour mai 2024 est largement dépassée à plusieurs reprises au 20e siècle. 2024 n’apporte rien de plus. Il n'y a pas d'extrémisation.
Les autres relevés en Europe ne montrent pas d’augmentation des précipitations.
Si l’augmentation des températures montre bien une phase de réchauffement, la pluviométrie ne le fait pas.
Un peu de recherche, un peu de mémoire de ces printemps passés pluvieux, devrait nous rendre plus prudents. Pour moi le printemps 2024 ne prouve rien d’une évolution catastrophique de la météo. Il montre plutôt que les températures sont davantage modifiées par les vents et les courants aériens. Les 7% d'humidité en plus sont de la théorie. La réalité ne les confirme pas.
Et puisque nous y sommes : en Suisse depuis 33 ans il y a 11% de pluies en moins.
Et encore, plus local, dans l’Hérault :
« La décennie 2020 est marquée par une constante, avec une moyenne de pluviométrie aux environs de 1200 mm annuels, contre une moyenne de près de 1400 mm sur les 25 années précédentes. ».
200mm de moins par année (14% de moins !!!)
Tours : https://meteo-tours-48.webself.net/articles
La Savoie : https://www.savoie.fr/web/sw_67655/Ose73/LeclimatenSavoie
Bon, je m’arrête.
Commentaires
Ah l'histoire, la mort des ignorants !
Le climat échappe à la science et devient politique. On sélectionne les faits qui vont dans le "bon sens" et l'on cache ceux qui dérangent. Il en fut de même pour le nucléaire. Cela dure un temps, puis le réel refait surface. Les gens ont bien vu que le nucléaire produisait une électricité peu chère et que le danger n'était pas celui qu'on leur promettait. Quand ils devront acheter des voitures électriques onéreuses et moins performantes, ils se poseront des questions.