Il faisait très chaud. Les fleurs d’été penchaient la tête. Le soleil éclaboussait les feuilles étourdies des grands arbres.
La voix de l’Aimée, aussi vivante que la mélodie des blés. Comme la poussière de juillet, quand la terre est blonde et sensible.
L’Aimée. Pleine de grâce et de tendresse. Forte et fragile dans sa manière d’être au monde. Les pieds solides et le coeur dans l’incertitude.
Les champs dorés s’allongeaient devant lui. Le visage de l’Aimée se mêlait aux herbes douces et sauvages. Quelque chose en lui se serrait. Ses yeux s’humidifiaient, troublaient la clarté de son coeur.
Et soudain sa voix s’éleva. Un chant, un chant comme un fleuve, un chant de bonheur sortait de sa poitrine. Un chant pour l’Aimée, pour la vie. Un chant pour la beauté de ce monde où l’Aimée avait toute place.
L’Aimée perdue, mais si présente en lui.
Alors il marcha vers la fête.